Chapitre 19: Battements
Le soleil illuminait la pièce à travers les grandes vitres ouvertes qui laissaient passer l'air frais. L'air faisait virevolter les rideaux immaculés et les cheveux de la jeune femme qui était assis sur un tabouret près d'un lit tout aussi blanc comme de la neige.
Son corps était recouvert de soubresauts, pleurant à chaude larmes et tenant la main pâle, inerte d'une jeune adolescente, plongée dans un long sommeil. Ses larmes tombèrent sur le dos de la main droite de l'adolescente. Une caresse dans ses cheveux blonds fit relever la tête de l'adulte et fit tourner son regard dans les yeux amandes de son époux qui l'observait tristement.
— Tout va bien aller, ne t'inquiète pas, je suis sûr que notre fille va revenir. Dit-il appuyant l'épaule droite de sa femme pour la rassurer.
Cette dernière hocha la tête tout en reniflant et laissant couler quelques larmes. Au bout de quelques heures plus tard, un bip sonore strident retentit contre les parois blanches de la pièce les faisant sursauter et paniquer. La femme se releva et caressa le visage de sa fille le regard perdue et effrayée.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que tu as, Béa' ? Parle-moi ! Je t'en prie ! Cria-t-elle.
Maintenant sa femme dans ses grandes mains, le mari essayait de calmer la panique de son épouse, la faisant reculer tout en appelant un médecin en appuyant sur le bouton d'appel au bout du lit avec ferveur.
Des bruits de pas qui couraient résonnaient, claquant sur le plancher immaculé et le médecin sentit une odeur de désinfectant parvenir à ses narines. Il ouvrit brusquement la porte coulissante et suivi de ses acolytes, entra dans la chambre.
— Que quelqu'un s'occupe de la perfusion et de l'électro cardiogramme ! Ordonna le médecin.
Il se précipita vers le client et prit son stéthoscope tout en enlevant d'un geste brusque les draps blancs, soulevant la chemise d'hôpital pour placer l'objet froid sur le corps pour écouter ses battements de cœur. Il fronça les sourcils et se tourna rapidement vers un de ses collègues qui s'occupait de la perfusion, la changeant.
— Elle se réveille. Fit-il remarquer avec soulagement.
— Mademoiselle Béatrice, vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ? Demanda le médecin, soucieux et tout en ouvrant les yeux de la jeune fille en passant sa mini-lampe torche pour regarder dans ses yeux.
Elle se sentait lourde, elle bougea ses mains à un rythme irrégulier comme pour se réadapter au fonctionnement de son corps. Peu à peu, alors qu'elle était dans le noir complet et que ses oreilles bourdonnaient, elle pouvait entendre qu'on l'appelait. Était-ce Dylan ? Layla ? Ou Quentin ? Elle voulait ouvrir ses yeux, mais c'était comme si on les avait verrouillés à clé à sa place, elle n'y arrivait pas. Béatrice déglutit et sentait son cœur battre. Au moins, elle pouvait se dire qu'elle était vivante.
— Est-ce que vous m'entendez ? Mademoiselle ? Continua d'appeler la voix masculine.
On lui parlait, c'était une voix grave et insistante. Cette voix ne lui disait rien, ce n'était pas Dylan ni Layla ni Quentin. Elle avait dormi ? Non, il y avait quelques minutes, elle était avec ses amis et était éblouie par une vive lumière. Elle était dans cette pièce froide et ancienne. Mais, pourquoi à présent, elle ne pouvait plus rien voir ? Pourquoi ne sentait-elle pas la présence de ses amis ? Tout à coup, elle paniqua et sentait son cœur battre à une vitesse ahurissante comme s'il voulait sortir de son corps.
— Faites-les sortir ! S'exclama Jeff.
— Monsieur, qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que ma fille va bien ? Va-t-elle s'en sortir ? Je vous en prie, dites-moi ce qui arrive à mon bébé !! S'exclama la jeune mère.
— Qu'attendez-vous ? Faites-les sortir ! Exigea Jeff à ses collègues qui sursautèrent face à l'excès de colère de leur médecin en chef.
Les collègues prirent doucement les parents de l'adolescente et les firent tranquillement sortir. Liam se positionna au côté de Jeff et le regarda brièvement.
Jeff se pinça la lèvre inférieure lorsqu'il entendit le bruit strident accélérer et le fil rouge de l'écran augmenter et descendre à un rythme constant et rapide. Le médecin pris de panique, mis de côté son stéthoscope. Il prit rapidement le défibrillateur que lui tendait Liam, son bras droit et les colla ensemble pour entremêler et chargez les électrodes en deux.
— Vite, chargez ! On est entrain de la perdre ! S'exclama le médecin en chef, reculez, choc ! Renchérit-il.
Le bruit strident s'affaiblit progressivement. Jeff fit rencontrer les électrodes qui avaient dans le défibrillateur cardiaque avant de le déposer sur la cage thoracique de l'adolescente pour la réanimer. Il recommença le geste à plusieurs reprises, tantôt à faible puissance jusqu'à une plus forte puissance ce qui donnait des soubresauts calculés à plusieurs reprises au corps de l'adolescente.
— Jeff... C'est fini...Fit une voix douce.
— Non...Ce n'est pas fini, on peut la ramener. Laisse-moi quelques minutes, Liam. Je suis médecin, on doit sauver des vies, sinon, à quoi bon être médecin ? Demanda Jeff.
— Jeff... Implora Liam.
Jeff continua de faire le DAE et d'appeler la jeune adolescente, endormie dans le lit d'hôpital.
Béatrice sentait son souffle devenir plus saccadé et ses joues chauffées. Elle était perdue, elle ne savait plus où elle se trouvait. Tout était flou et sombre. Perdue dans l'obscurité, elle sentit le froid l'envahir et son cœur ralentir tandis qu'elle peinait à ouvrir ses yeux. Progressivement, elle perdait le fonctionnement de son corps. Cependant, elle pouvait encore sentir une pression se faire à répétition et avec insistance, sur sa poitrine. Son corps se réchauffa et son sang pulsa à nouveau dans son corps. Son cœur battait plus fort et comme par enchantement, Béatrice réussit à ouvrir un œil, puis l'autre tout en aspirant une bonne respiration d'air frais. Elle ramena ses mains devant son champ de vision et paniqua intérieurement lorsqu'elle les vit disparaître.
« — À L'AIDE !!! À L'AIDE !!! À L'AIDE !!! S'écria-t-elle, effrayée. »
Elle voulait juste revenir en arrière, retrouver ses amis et sa famille. Ne plus revivre ce cauchemar digne des films d'horreur qu'elle avait l'habitude de regarder avec Quentin lors de leur soirée pyjama party. Elle ne voulait pas disparaître pour qu'on l'oublie à jamais, non, elle ne veut pas être une ombre. Tout à coup, elle sentit son corps faire des soubresauts et son cœur pomper son sang à un rythme régulier. Comblé par l'obscurité, elle fut éblouie par une vive lumière qui l'enveloppa et anesthésia son esprit troublé.
Jeff soupira de soulagement lorsqu'il entendit le bruit strident revenir à la normale et encore plus lorsqu'il vit les yeux bleus de Béatrice s'ouvrir. Quelques minutes plus tard, ils sortirent de la chambre et il soupira en s'ébouriffant ses cheveux noirs.
— C'était difficile, n'est-ce pas ? Demanda son acolyte.
— Oui, j'ai bien cru qu'on allait la perdre. Répondit le médecin.
— Moi aussi...Mais tu as réussi à l'as sauvée. Déclara son ami.
Le jeune homme se tourna pour voir les yeux amandes de son collègue de travail et lui émit un triste sourire bien que son cœur dans sa cage thoracique cognât fort à l'idée qu'il avait sauvé une vie.
— Hum, mais pour combien de temps encore ? Demanda le médecin.
— Ne t'inquiète pas, tu as toujours su régler ce genre de problème et tu es médecin, non ? Les jeunes sont entre de bonne main. Tu vas voir, d'ici là, les autres adolescents vont se réveiller. Le rassura Liam.
— Je l'espère. Souhaita Jeff.
Ils continuèrent de marcher dans les couloirs blancs de l'hôpital et abandonna dans la chambre, l'adolescente -à peine réveillée- entre les bras de ses parents qui la dorlotaient.
Jeff soupira et regarda son meilleur ami avec contrariété. Son meilleur ami avait un manque de confiance en soi inexplicable et pessimiste. Parfois, il avait dû mal à résonner Jefferson. Subitement, un bip le fit sursauter, le sortant de sa torpeur et sortit son téléphone, en voyant qu'on l'appelait d'urgence, il salua son collègue et s'en alla en courant. Jeff regarda brièvement l'intérieur de la chambre derrière lui et soupira.
C'était si exceptionnel ce qui s'était passé depuis quatre semaines. C'était impensable ! Il n'en revenait pas que ces gosses soient toujours en vie. C'était passé aux informations et à ce moment-là, il était dans un café pour prendre sa commande du matin. Au début, une jeune femme parlait dans son micro et faisait face à la caméra, expliquant rapidement les faits de la situation. Le FBI avait retrouvé le meurtrier qui s'était enfui, se baladant dans les rues depuis plusieurs mois, et ils se retrouvaient tous devant un chalet reculé.
Entouré d'arbre et isolé, les rayons de lune tombant sur le chalet et une légère brume rendait sinistre l'endroit où se cachait le meurtrier. Ce n'est que plus tard dans l'opération, qu'ils se rendaient compte que le meurtrier avait pris en otage quatre adolescents -qui profitaient des vacances- en entendant un à la suite, quatre coups de feu. Fixé sur la petite télévision du café, il avait presqu'oublié sa commande et la serveuse l'appelait sans cesse, l'énervant.
Le meurtrier était rusé, il savait jouer avec les nerfs des gens et il savait ce qui allait se passer. Par la suite, ça s'est vite passé, le chef du FBI avait essayé de négocier pour la liberté des jeunes, mais le meurtrier avait vite refusé. À bout de nerf, le chef du FBI avait pris d'assaut le chalet et avait défoncé la porte d'un coup de pied. Entrant de force, il pointa son arme sur le meurtrier et avait tiré un cinquième coup de feu sauvant les adolescents. Seulement, ils durent appeler une ambulance et amener les jeunes à l'hôpital. Depuis, ils attendaient que les adolescents se réveillent pour pouvoir leur poser des questions et de clôturer l'affaire qui durait depuis trop longtemps, énervant les supérieurs du FBI.
Jefferson secoua la tête, reprenant ses esprits et regarda l'heure sur sa montre. Il avait encore quelques heures de travail avant qu'il ne puisse quitter l'hôpital avec Liam, son meilleur ami et colocataire. Il sifflota et fit sa ronde pour le restant de l'après-midi.
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