Chapitre 10 : Emblème

Dylan regardait le dé géant devant lui qui venait d'apparaître d'un seul coup comme par enchantement, à nouveau. Il siffla et tendit la main. Il n'avait pas d'autre choix de toute façon. Il le toucha et le dé se mit à tournoyer tandis que les anneaux de losange virevoltaient dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, emboîté l'un sur l'autre, fendant l'air à tout va. Dylan ressentait chaque vibration lorsqu'un des anneaux tournoyaient et il regarda les points noirs qui formaient les chiffres apparaître et disparaître à tout moment lorsqu'ils disparaissaient à travers les anneaux.


Puis, tout s'arrêta. Dylan retient son souffle en voyant un nouveau chiffre indiqué. Un six. Il sourit, fier de son coup et avança face au nombre inscrit sur le dé avec prudence. Retenant malgré tout sa respiration, il arriva au dernier chiffre et le dé apparut de nouveau face à lui lorsqu'il s'arrêta. Il tendit à nouveau sa main vers le dé, mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit un bruit strident retentit. Il frissonna de peur et se tourna vers le dé. Rien.


Rien n'avait changé. Il souffla de soulagement et toucha le dé qui vibra face à sa main qui tremblait par sa peur. Dylan regarda le dé et les anneaux tournoyer encore, encore et encore jusqu'à ce qu'il s'arrête sur un nouveau chiffre. Un quatre. Il sourit en voyant que rien d'étrange n'allait se passer pour lui et il se demandait si c'était la même chose pour ses ami(e)s. C'était si étrange ce qu'ils vivaient tous en ce moment. Il n'y arrivait pas à y croire parce que c'était si irréel. Il se sentait comme dans la peau d'un personnage qui vivait une scène d'action ou d'horreur dans un film de science-fiction, oui c'est ça, on dirait qu'il était coincé dans un de ces films et qu'il n'arrivait pas à s'en sortir sain et sauve.


Il secoua la tête n'en revenant pas de sa pensée et il avança, traversant le dé. Arrivé au dernier point, il soupira et un moment de silence le fit frissonner avant qu'il sursaute après l'entente d'un bruit métallique comme si on faisait tourner un engrenage. Dylan tendit l'oreille et retient sa respiration qui s'accélérait à cause de l'incompréhension, il n'avait rien fait ! Il tourna son regard vers le dé derrière lui qui tournoyait toujours et plissa les yeux avant de les écarquiller. Il vit un symbole marqué au fer rouge qui brillait de mille feux dans la noirceur du labyrinthe. C'était en forme d'arabesque et où trois pointes dominaient le socle du symbole en forme de « Q ». Ses doigts picotèrent par les fourmillements de peur qui le prenait à l'instant et attendit ce qui allait se passer.


Sa gorge s'assécha et patienta, mais rien. Il fronça les sourcils face à cette situation incompréhensible et il baissa la tête. En voyant le sol du labyrinthe, il retient un cri d'horreur en voyant le sol baigné dans une mare de sang digne des films d'horreur. Ses pieds en étaient recouverts et le sang arrivait jusqu'à ses chevilles comme si c'était un lac. Dylan sentit sa respiration devenir saccadé et incontrôlable par cette vue effroyable. Il sursauta en voyant le sang monté progressivement et en se sentant engloutir vers le fond comme s'il était dans des sables mouvants. 


Il se débattit et essaya de sortir de ce bassin rouge bien que quand il essaya de bouger ses jambes, elles étaient bloquées. Il retient un cri de rage et de ses mains qui tenaient ses cuisses, il essaya de les extirper tant bien que mal. Le sang montait à vue d'œil et était bientôt rendu à ses hanches. Il ne savait plus quoi faire. Il ne voulait pas mourir surtout s'il se faisait engloutir dans un marécage fait de sang ! C'était la mort la plus horrible qui soit !


Dylan souffla et grimaça en voyant son pantalon se tâcher de rouge. Il releva les yeux et vit avec horreur le ciel changé de couleur tout comme la lune blanche. Originalement, le ciel était bleu et la lune blanche, mais cette fois-ci, comme dans un film d'horreur, le ciel et la lune blanche était devenu rouge sang ; reflétant le parfait miroir. Dylan siffla et sentit que plus il se débattait plus il s'enfonçait dans l'étang que formait le sang. Brusquement, le rythme de progression du sang s'accéléra et monta à une vitesse fulgurante jusqu'à son menton. Il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche pour retenir sa respiration avant de se faire entraîner sous l'eau rouge.


Le jeune homme ouvrit ses yeux et se vit couler sous l'eau, son corps absorbant le sang peu à peu qu'il descendait dans le fond de l'étang. Subitement, il ferma les yeux afin de diminuer sa respiration saccadée et de reprendre un souffle régulier puisqu'il commençait à perdre conscience. Une fois qu'il eut ouvert les yeux, il regarda le ciel devant lui, éberlué. Incrédule, il se redressa, étant donné qu'il se retrouvait allongé sur le dos, et il regarda autour de lui, tâtonnant le sol salissant ses mains de terre.


Il n'en revenait pas. Tout était redevenu à la normale. La mare de sang avait disparu, ses jambes n'étaient plus coincées dans ce sang mouvant et son corps n'était plus imprégné de rouge tout comme pour le ciel et la lune. Oui, tout était revenu comme avant il-ne-sait-par-quels-moyens-possibles et cela le contrariait. Comment était-ce possible ? À l'instant même, il se noyait dans une mare de sang !


 Il ne comprenait pas. Le dé géant avait disparu et lorsqu'il releva les yeux vers le ciel bleu, il vit son panneau luminescent avec le dernier chiffre qu'il avait fait inscrit dessus : un quatre. Il retient un gémissement plaintif par crainte d'un nouveau cauchemar, mais rien ne se passa, aucun déclenchement d'un nouveau mécanisme se fit entendre, heureusement pour lui et il en put se soulager pour se remettre de ses émotions.


Quentin soupira en voyant le panneau luminescent de Dylan disparaître subitement après que le chiffre quatre fut affiché. Il passa une main dans ses cheveux blonds pour les ébouriffés et sursauta en voyant le dé apparaître encore une fois devant ses yeux bleus.


Il se mordit sa lèvre inférieure et tendit la main, tremblotante, pour tourner le dé qui tourna dans le sens des aiguilles d'une montre tandis que les anneaux métalliques tournoyaient dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Il tritura ses doigts, inquiets de ce qui allait se passer et sursauta en voyant le dé s'arrêter sur un deux. Il soupira de soulagement et traversa le dé pour avancer de deux pas. Il regarda derrière lui et vit qu'il avait grandement avancé. Il allait être sur la deuxième rangé de sa maison et voyait bientôt la haie bleue de Béatrice.


Quentin souffla et attendit de nouveau. Il en profita pour regarder sa blessure à sa jambe et écarquilla les yeux en voyant que son pantalon était intact. Pourtant, il avait bien cru que... Il se pencha pour s'agenouiller et releva le tissu afin de mieux observer la blessure qu'il devait avoir. Il fronça les sourcils en voyant aucune égratignure et aucun saignement dégouliner de sa jambe. Il tritura cette dernière avec frénésie et secoua la tête.


— Non, ce n'est pas possible... Il devrait y être... Pourquoi ? Pourquoi elle n'y apparaît pas ?


Il entrelaça ses doigts autour de sa jambe et se mordit les lèvres, incrédule. C'était impensable ! Au bout d'un moment, il arrêta de se questionner, après tout, c'était qu'un jeu et il devait s'en sortir vivant aussi vite que possible : Atteindre le but et l'arrivé avant les autres. C'était comme mettre sa vie en jeu et cela faisait le mérite du gagnant puisqu'il n'avait peur de rien sauf de lui-même. Quentin se sentait assez confiant pour gagner cette manche puisqu'encore rien de grave ne lui était arrivé bien qu'il savait que ça ne serait trop tarder. Il devait faire vite et se décider à avancer.


Quentin sursauta en voyant le dé apparaître de nouveau. C'était déjà son tour, mais il n'avait entendu ni cri ni pleure, est-ce que tout s'est bien passé pour ses ami(e)s en fin de compte ? Il l'espérait, il voulait que tout le monde survive sain et sauf, assurément ! Il craqua ses phalanges une par une et tendit sa main vers le dé afin de le faire tournoyer. 


Il devait faire de gros chiffres à partir de maintenant. Le dé tourna, il déglutit en voyant que le dé ralentissait sur un petit chiffre avant de repartir brusquement à s'accélérer le faisant rager et s'arrêta au bout de quelques tours supplémentaires sur un chiffre. Quentin soupira de soulagement en voyant un six et il traversa le dé, avançant vers l'ouest, la haie jaune et bleue l'entourant.


Au sixième point, il vit le dé apparaître devant lui et il tourna à nouveau aussi rapidement qu'un éclair qui transcendait le ciel pendant une quelconque tempête. Il sentit une certaine appréhension l'envahir et celle-ci s'échappa lorsqu'un nouveau six s'afficha. Quentin traversa à nouveau le dé et s'aventura dans la seconde maison et vit au loin Béatrice sur son parcours, attendant le prochain tour. Il sourit en voyant ses longs cheveux blonds bouclés caresser ses omoplates et rempli ses poumons d'air avant de pouvoir crier son prénom.


— BÉATRICE ! Appela-t-il en criant. 

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