Chapitre 7


C'EST TOI QUE J'ATTENDAIS

Chapitre 7

Pendant que Kuroko passait un moment privilégié et intime avec son petit ami, Ichigo était dans son appartement, révisant ses cours, pendant que son amant travaillait sur ses dossiers urgents. Le silence était de mise et l'atmosphère était studieuse. Mais le téléphone du roux en décida autrement et la sonnerie tonitruante vint briser le silence confortable qui s'était installé.

- Allô ?

- Ichigo-kun ?

- Satsuki ? Ça f'sait longtemps.

- Oui. Ça faisait longtemps.

- Y a un truc qui va pas ?

- Eh bien, il m'a appelée. On lui a accordé une liberté conditionnelle pour bonne conduite.

- Oh. Et qu'est-ce qu'il voulait ?

Il n'avait posé la question que pour la forme. Il savait ce que voulait cet enfoiré. Et surtout, il avait tout de suite compris de qui parlait la jeune fille.

- À ton avis ?

- Le téléphone de Tetsu. Tu lui as donné ?

- Non ! Tu me prends pour qui ? Tu crois que j'ai oublié ? Je n'ose même pas le lui dire moi-même. C'est pour ça que je t'appelle toi.

- Tu as bien fait. Je le préviendrai moi-même. Il doit savoir, pour pouvoir être sur ses gardes. Il ne le cherche pas sans raison. Satsuki, j'ai vraiment un mauvais pressentiment.

- Dis, tu crois qu'on arrivera à le protéger, cette fois-ci ?

- Il faut y croire et surtout, tout faire pour.

- Tu as raison.

- Préviens les autres, je m'occupe de Tetsu.

Ichigo raccrocha, le visage pâle et crispé.

- Quelque chose ne va pas, Ichigo ? Y a-t-il un problème ?

- Je t'l'avais dit, Bya, que Tetsu était en danger, que j'le sentais.

- Dis-moi, que se passe-t-il ?

- Le taré qui l'a envoyé à l'hôpital et qui l'a laissé pour mort, il est sorti de prison. Et il le cherche.

- Tu as un bon instinct, Ichi. Je suis navré de ne pas t'avoir cru.

Et devant la mine sombre de son amant, Kuchiki ne put s'empêcher de s'inquiéter, lui aussi. Il prit alors son roux dans ses bras et se surprit à prier pour qu'aucun malheur n'arrive.

Quant au roux en question, le fait que son petit ami reconnaisse qu'il avait raison ne l'aidait aucunement. Ce n'était pas cela qui allait sauver la peau de son meilleur ami.

Après quelques minutes nécessaires pour rassembler son courage, il mit fin à l'étreinte rassurante que lui donnait son noble et se saisit de son portable. Il appuya sur la touche de raccourci qui servait pour appeler Kuroko. Chaque sonnerie lui alourdissait un peu plus le cœur. Il ne savait pas vraiment comment il allait pouvoir annoncer cette nouvelle au bleuté.

- Allo ?

- Tetsu ?

- Ichi ? Il y a un problème ?

- Plutôt, ouais. Et un sacrément gros.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu me fais peur, là.

- Il est sorti et il te cherche.

- Quoi ?! T'es sûr ? Je veux dire, vraiment sûr ? Et comment il a pu sortir si vite ?!

- Ouais, j'suis sûr. Apparemment, il est sorti en conditionnelle pour bonne conduite. Comme t'as changé ton numéro, il a appelé des anciennes connaissances pour qu'elles lui filent ton nouveau numéro. Parmi ces connaissances, y avait Satsuki. Elle lui a dit qu'elle avait plus d'contact avec toi et elle m'a appelé direct. Elle savait pas si elle devait t'le dire ou pas. Elle savait pas quoi faire. Fais gaffe, Tetsu.

- Merci de m'avoir prévenu.

Kuroko avait raccroché. Sa voix, paniquée au début, s'était faite de plus en plus faible. Il se demandait comment allait son ami. Il était tellement inquiet.

- Il m'a tout l'air d'être quelqu'un de responsable. Il sera prudent, j'en suis sûr. Et tu peux être certain qu'Akashi ne le laissera pas sans protection. Il tient beaucoup à lui, j'en suis persuadé.

- J'espère que tu as raison, Byakuya.

Le brun prit l'étudiant dans ses bras, dans une étreinte qui se voulait rassurante. Le plus jeune se blottit contre son homme et respira son odeur de fleur de cerisier qui avait le don de l'apaiser.

- De toute façon, vu l'heure, ils sont sûrement encore ensemble pour encore un bon moment. Ton ami est donc en sécurité, pour l'instant.

- Oui, tu as raison.

Les deux hommes s'embrassèrent. D'abord tendre, le baiser se fit vite plus vorace.

Les mains de Kuchiki se glissèrent sous le T-shirt de son roux et caressa doucement la peau des abdominaux, puis les flancs, pour finir par remonter sur les pectoraux. Il fit rouler les grains de chair dressés entre ses doigts, arrachant un soupir au plus jeune. Ce dernier n'était pas en reste. Il commençait déjà à déboutonner la chemise de son brun, en profitant pour flatter la peau pâle à chaque bouton enlevé.

Dans le même temps, ils se dirigeaient lentement, mais sûrement, vers la chambre. Quand ils l'atteignirent, ils étaient torses-nus. Ils se débarrassèrent de leurs pantalons, avant de se laisser tomber sur le lit.

D'un coup de bassin, le noble se colla à son jeune amant et frotta son bas-ventre contre celui de son amour, lui soutirant un nouveau gémissement, étouffé par un énième baiser. La chaleur de leurs corps augmentait de manière significative et l'ambiance devenait de plus en plus torride.

La bouche du plus âgé dévia des lèvres du plus jeune pour déposer des baisers papillons le long de sa mâchoire. Il s'occupa ensuite de l'oreille, qu'il savait sensible, la léchant intégralement, aspirant le lobe et le mordillant. Il embrassa amoureusement le cou à la peau dorée et descendit jusqu'aux tétons qu'il tortura de la plus délicieuse des façons.

Ichigo soupirait et gémissait de plus en plus, incapable de se retenir. Plus les préliminaires avançaient et plus il se sentait bouillir. Son excitation atteignait des sommets. Dieu que son homme savait le rendre fou. Fou de désir et fou d'amour. Tout simplement fou de lui et de tout ce qui faisait sa personne. Il savait qu'il ne pourrait jamais se passer de cet homme. Il lui appartenait à jamais.

Il ne s'aperçut de la disparition de son boxer que quand il sentit la bouche de Byakuya engloutir sa verge. Il poussa un cri de plaisir autant que de surprise. Ses hanches se mirent en mouvement, voulant accentuer le contact avec cet antre chaud et humide, si agréable autour de son membre.

Trop pris dans son plaisir, il ne sentit pas l'intrusion d'un premier doigt lubrifié, ne revenant à la réalité qu'à l'insertion d'un second appendice. Les deux compères s'écartaient l'un de l'autre, assouplissant délicatement les chairs autour d'eux. Un dernier comparse les rejoignit dans leur danse, faisant crier fortement le roux au moment où ils frappèrent sa prostate. Ils la caressèrent allègrement, le brun se délectant des gémissements érotiques que poussait son homme.

- Bya, je t'en prie, ne me fais pas plus attendre. Aahh !

- J'arrive, mon amour.

Il retira ses doigts et plaça son membre durci devant l'entrée de son amant. Il poussa légèrement et pénétra lentement l'intimité qui lui était offerte. Une fois arrivé au bout, il patienta un instant et dès qu'il sentit Ichigo se détendre, il entama un langoureux va-et-vient, recherchant le point sensible qui ferait hurler son prénom à son amant.

La tension subie dans le corps du jeune homme lui fit savoir qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. Tout en gardant le même angle, il accéléra ses coups de reins, allant toujours plus vite et plus profond, pour le plus grand bonheur de son partenaire.

Ils atteignirent l'apothéose ensemble, l'un se libérant sur son ventre et l'autre à l'intérieur de cette chaleur accueillante qui était sienne depuis quatre longues années.

Ils restèrent allongés l'un à côté de l'autre, tentant de reprendre une respiration normale. Le temps d'un instant de communion charnelle, ils avaient tout oublié. Le monde qui les entourait, leurs problèmes et même la menace qui planait sur Kuroko.

Mais malheureusement, la réalité nous rattrape toujours plus vite qu'on ne le voudrait et une fois la sensation de félicité envolée, le roux se rappela ce qu'il avait voulu fuir le temps d'une étreinte passionnée.

_________________________________________________

De son côté, Kuroko se préparait à ce qu'il allait dire à son amant et surtout, comment il allait le dire.

- Est-ce si grave que cela, Tetsuya ?

- Je... oui. Et je ne sais pas comment commencer. J'aurais tellement aimé avoir cette discussion plus tard. Il est beaucoup trop tôt. Notre relation débute à peine.

- Quoi que tu me dises, cela ne changera en rien mes sentiments. Tu m'as captivé dès la première fois où nous nous sommes rencontrés, dès le premier regard. Alors parle sans crainte.

Les deux hommes échangèrent un regard intense et sincère. Le plus jeune, quelque peu rassuré, commença son récit.

Il raconta comment, alors qu'il était en deuxième année de lycée, il avait rencontré ce garçon qui allait devenir son petit ami. Il raconta leur rendez-vous, la façon de se comporter de ce jeune homme qui avait un an de plus que lui. La façon qu'il avait d'être charmant, prévenant, l'entourant de toutes les attentions possibles. Il raconta comment il avait vécu une année de bonheur.

Ces mots serraient le cœur du noble. Non pas de jalousie, mais de peine, car il voyait bien les yeux céruléens dans lesquels se lisaient de la tristesse, ainsi qu'une profonde douleur, malgré le fait que la période relatée eut été heureuse. Il sentait bien que la suite de l'histoire n'allait pas être toute rose.

Le bleuté continuait de parler, le regard dans le vague et le cœur douloureux. Il raconta la première crise de jalousie, alors qu'il n'avait fait que parler à un professeur, puis la seconde, suite à une conversation avec Ichigo, la troisième, la quatrième et surtout la cinquième, celle où il s'était pris le premier coup. Une simple claque à laquelle il n'avait pas fait plus attention que cela. Il l'aimait, alors il avait pardonné. Ce n'était qu'une gifle, après tout. Certes, cinq crises de jalousie en moins d'un mois, c'était beaucoup, mais il se disait que ce n'était qu'une preuve d'amour, même si Ichigo lui disait que ce n'était pas normal. Et encore, le roux, à ce moment, n'était pas au courant pour la baffe.

Quelques jours plus tard, une nouvelle scène avait éclaté. Le pauvre Kuroko avait raté son bus et était rentré avec une bonne demi-heure de retard. Ce ne fut pas une gifle, mais un coup de poing qui lui tomba dessus, suivi de plusieurs autres. Il en ressortit avec plusieurs hématomes sur le corps, mais aucun sur le visage ni sur les bras. En fait, il n'était marqué sur aucun endroit visible. Ce type savait où frapper.

Cela se reproduisit régulièrement et à chaque fois, l'autre venait s'excuser en larmes, promettant de ne jamais recommencer, suppliant le bleuté de lui pardonner. Et Kuroko le faisait. Il voulait croire qu'un jour, il changerait. Qu'un jour, il tiendrait ses promesses.

Mais un jour, alors que les vacances d'été venaient de débuter, une dispute plus violente que les autres avait éclaté. Kuroko devait rejoindre ses amis pour jouer au basket, mais son petit ami en avait décidé autrement. Les coups s'était mis à pleuvoir sans s'arrêter, si bien que la pauvre victime avait perdu connaissance.

Ce fut Ichigo qui le trouva. Inquiet du retard de son ami d'ordinaire si ponctuel, il s'était décidé à aller jusqu'à chez lui. La porte n'étant pas verrouillée, il était entré. Horrifié par ce qu'il voyait, il ne put, dans un premier temps, ni bouger ni parler. Ce ne fut qu'au bout d'une minute ou deux qu'il retrouva ses moyens. Il appela les secours et la police et se précipita ensuite sur son ami, cherchant frénétiquement son pouls. Son cœur battait. Faiblement, mais il battait. Il n'osa pas le toucher d'avantage, préférant laisser les secours faire leur travail. Il fit un rapide tour de l'appartement qui était manifestement vide.

L'ambulance et la police arrivèrent en même temps. Pendant que les urgentistes s'occupaient de Tetsuya, il fit sa déposition aux agents de police. Un avis de recherche fut lancé contre l'auteur des coups, mais ce ne fut pas ça qui arrangea l'état du bleuté. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Il avait été littéralement battu à mort. Plusieurs de ses côtes avaient été fracturées et l'une d'entre elles avait perforé le poumon droit. Sa mâchoire aussi avait été brisée, ainsi que son bras gauche, sa cheville droite et son tibia gauche. Il avait fallu de longs mois pour qu'il s'en remette. Ce ne fut que grâce à Ichigo qu'il ne redoubla pas son année. Il lui avait fait des fiches résumant les cours qu'il ratait et avait tout organisé pour qu'il puisse au moins venir passer l'examen de fin d'année. Entre-temps, il avait porté plainte et l'avis de recherche s'était transformé en mandat d'arrêt.

Ichigo avait été son plus solide soutien. Son ex avait été rapidement appréhendé et inculpé. Il avait été condamné à 10 ans de prison ferme pour coups et blessures et tentative d'homicide. Mais voilà qu'il était libéré, alors qu'il n'avait effectué que la moitié de sa peine. Et en plus, il le recherchait activement.

- Voilà, tu sais tout. Je dois t'avouer que j'ai peur pour ma vie et pour la tienne. Il pourrait s'en prendre à toi s'il découvre qu'on est ensemble. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi.

- Ne t'inquiète pas. Il ne pourra pas s'en prendre à moi. Je suis toujours protégé par mes gardes du corps. Il ne m'approchera pas aussi facilement. Quant à toi, il ne te touchera pas non plus. Je te le promets. Je vais ordonner que l'un de mes agents de sécurité ne te quitte plus d'une semelle.

- Je... je ne sais pas si je serai très à l'aise si on me suit partout comme ça.

- Mais moi, je ne serai pas rassuré si tu es seul. Je ne dis pas que tu es faible, mais il a failli te tuer une fois et tu as toi-même dit qu'il pourrait devenir fou s'il savait que tu étais à nouveau en couple. Alors qui sait ce que ce type pourrait te faire.

- D'accord.

Kuroko se laissa aller dans l'étreinte protectrice que lui offrait Akashi. Ses bras étaient chauds, forts et rassurants. Il s'y sentait bien. Il s'y sentait à sa place. Alors malgré l'angoisse qui lui enserrait le cœur, il décida de faire confiance à cet homme dont il était tombé amoureux.

Au bout de quelques minutes, ils se levèrent et quittèrent la bibliothèque pour aller rejoindre leurs chambres, afin de récupérer leurs bagages. Il commençait à se faire tard et il était temps pour eux de rentrer en ville.

Durant le trajet, Akashi téléphona à l'un de ses hommes et lui ordonna de se rendre chez Kuroko. Il lui donna des instructions précises, ainsi que l'adresse. Il lui expliqua rapidement le problème et lui ordonna de protéger le bleuté comme s'il s'agissait de lui-même.

Après deux heures de trajet, le millionnaire déposa l'étudiant devant son immeuble. Un homme en costume sombre l'y attendait. Il s'approcha de la voiture et s'inclina devant son patron.

- Bonsoir, Akashi-sama.

- Bonsoir, Zero. Tetsuya, je te présente Zero Kiryū. Il sera ton garde du corps à partir de maintenant et ce, 24h/24.

- Bonsoir, Kuroko-san.

- Bonsoir, Kiryū-san. Je vous remercie de prendre soin de moi.

- Je vous en prie. C'est mon travail.

- Je t'appelle demain, Tetsuya. Je te souhaite une bonne nuit.

- Bonne nuit à toi aussi, Seijūrō-kun.

La voiture repartit et les deux hommes encore présents entrèrent dans l'immeuble.

Une fois entrés dans l'appartement, Kuroko indiqua à son garde du corps où se trouvait la cuisine, la salle de bain et la chambre d'amis où il pourrait s'installer. Il alla en premier prendre une douche. Il avait besoin de se détendre. Les événements de l'après-midi l'avaient pas mal secoué. Il en ressortit vêtu d'un simple pantalon de survêtement et d'un banal T-shirt. Il informa Kiryū que la douche était libre et alla s'installer sur le canapé.

Son portable vibra et il vit qu'il avait reçu un message de son amant.

- J'ai passé un merveilleux week-end, Tetsuya. Il aurait vraiment été parfait si nous n'avions été que tous les deux.

- Moi aussi, j'ai passé un week-end formidable. Je te remercie.

- Je n'ai pas eu l'occasion de t'en parler, mais j'ai lu l'intégralité de ta thèse. Tu as fait un travail plus que remarquable.

- Tu me flattes. Ce n'est pas si incroyable que ça.

- Si, je t'assure. J'ai hâte de te revoir.

- Si tu le dis. Je pense que tu t'y connais plus que moi. J'ai aussi hâte de te revoir.

- Je te souhaite une très bonne nuit, Tetsuya.

- Je te souhaite également une très bonne nuit, Seijūrō-kun.

Ce fut un Kuroko souriant que Kiryū retrouva dans le salon. Quand il le vit, il se leva du sofa, souhaita une bonne nuit à son protecteur et se dirigea vers sa chambre pour aller se coucher. Le lendemain, une nouvelle semaine allait commencer et elle s'annonçait plus que fatigante.

Il ne s'endormit pas tout de suite. Il tourna dans son lit pendant un long moment. Il se demandait à quel point pouvait lui en vouloir son ex-copain et jusqu'où il était prêt à aller pour accomplir sa vengeance. Il se demandait aussi s'il était encore amoureux de lui. Si tel était le cas, il fallait s'attendre à encore plus de violence de sa part, surtout quand il découvrirait que Kuroko avait refait sa vie. Il avait beau faire confiance à Akashi, il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet.

Il finit par sombrer dans un sommeil agité, peuplé de mauvais souvenirs et de cauchemars en tout genres, tous impliquant son ex-petit ami.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top