Chapitre 4
C'EST TOI QUE J'ATTENDAIS
Chapitre 4
C'est encore un peu fatigué de son week-end que Kuroko arriva à la fac. Il avait passé son dimanche à modifier quelques points de sa thèse, grâce à Akashi. Et puis il avait mal dormi dans la nuit de vendredi à samedi, repensant à cet homme troublant qu'il avait rencontré lors de ce dîner. Il n'avait presque pas dormi dans la nuit de samedi à dimanche, repensant encore et encore au temps qu'il avait passé avec l'homme d'affaires. Tout, absolument tout était gravé dans sa mémoire. La moindre minute, la moindre seconde. Tout avait été tellement parfait. La visite au musée, le dîner dans un salon privé et surtout, chaque instant où le noble avait flirté avec lui, où il avait essayé de le séduire lui, un étudiant tout ce qu'il y a de plus normal. Même s'il ne comprenait pas ce qu'il y avait de si attrayant chez lui, il devait bien s'avouer que ce petit jeu de séduction lui avait énormément plu. Bien sûr, il avait été embarrassé, car peu habitué à se faire draguer, mais être le centre d'intérêt de cet homme si attirant, être l'objet de ses désirs, c'était plus que plaisant et il se surprit à penser qu'il pourrait bien s'y habituer.
Plongé dans ses pensées, il sursauta quand son ami Ichigo l'interpella.
- Yo, Tetsu ! Alors, ton week-end ? Tu m'en veux pas trop d'avoir donné ton numéro à Akashi ?
- Salut, Ichi. Et toi, ton week-end ?
- Plutôt « sportif » ! Mais tu m'réponds pas. Tu m'en veux tant que ça ?
- Non, je ne t'en veux pas. Je dirais même que je te remercie, plutôt.
- Ah, c'était si bien que ça ? Demanda le jeune roux, avec un clin d'œil coquin.
- Oui, c'était vraiment bien, mais il ne s'est rien passé. Tu me prends pour qui ? Répliqua le bleuté, vexé.
- T'emballe pas, Tetsu. J'sais bien qu'tu coucherais pas le premier soir, surtout avec un gars qu'tu connais pas. J'te taquinais, c'est tout.
- Mmm, si tu le dis.
- Alors, vous avez fait quoi ?
- ...
- Ben quoi ? Allez, raconte !
- Je ne vois pas pourquoi.
- Bah, parce que j'suis ton meilleur ami.
- Il m'a fait visiter le musée privé d'Akashi Corp, la branche informatique et biotechnologie, et puis il m'a fait visiter les labo, ensuite il m'a emmené dîner et m'a ramené chez moi.
Ichigo siffla sous la surprise.
- Eh ben, il s'est pas fichu d'toi. Il paraît qu'il est hyper difficile d'accéder à ce musée privé et les labo, j't'en parle même pas. Il est dit qu'ils sont encore mieux gardés que le palais de l'empereur.
- Tu n'exagérerais pas un peu, là ?
- Non, j'te jure, c'est c'que racontent les rumeurs. Mais bon, t'as pas dû faire trop gaffe. T'étais avec le grand patron après tout, alors ils allaient pas te d'mander tes papiers. Et puis ton attention devait être occupée à regarder autre chose que les gardiens de sécurité.
- Oui, c'est vrai. Répondit-il, le rouge aux joues.
- Il te plaît, hein ?
- Il est attirant et séduisant, je dois bien l'admettre. Et il me trouble un peu.
- Un peu seulement ?
- Beaucoup.
- Bah voilà ! Et sinon, t'as vu quoi là-bas ?
- Je préfère ne pas en parler, je ne suis pas sûr d'en avoir le droit.
- Il te l'a interdit ?
- Non, il a même dit que les brevets étaient déjà déposés, mais il ne m'a pas dit non plus que je pouvais en parler, alors je préfère éviter. Tu comprends ?
- J'comprends, t'inquiète.
Et les deux amis, arrivés dans leur amphi, s'assirent à leur place. Leur professeur les suivit de près et commença son cours.
La matinée passa au rythme des cours et des changements de salles. À la pause déjeuner, le téléphone de Kuroko vibra et il se rendit compte qu'il avait reçu un message du millionnaire.
- Bonjour, Tetsuya. J'espère que vous allez bien. Depuis samedi soir, je ne fais que penser à vous. J'ai beaucoup apprécié le temps que nous avons passé ensemble. J'ose espérer que c'est réciproque.
- Bonjour, Seijūrō-kun. Je vais bien, merci. J'espère que vous allez bien aussi. Moi aussi, je pense à vous. Et ne vous inquiétez pas, j'ai vraiment apprécié le temps que nous avons passé ensemble.
Une fois sa réponse envoyée, il reprit son repas, faisant semblant de ne pas remarquer la mine curieuse de son ami.
- C'était lui ?
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Est-ce que je t'embête, moi, quand Kuchiki-sama t'envoie un message ou qu'il t'appelle ?
- C'est pas pareil, Byakuya et moi, on est ensemble depuis presque quatre ans. T'es habitué.
- Même au début de votre relation, je ne t'ai jamais taquiné.
- C'est vrai, mais tu n'es pas moi et je ne suis pas toi. Alors ?
- Oui, c'était lui.
À cet instant, son portable vibra une nouvelle fois.
- Je suis ravi de savoir que vous pensez à moi, j'espère au moins autant que moi, je pense à vous. Je suis également enchanté de savoir que vous avez apprécié notre rendez-vous. Je vous avoue avoir hâte d'être au prochain. Ou du moins, j'espère que vous accepterez un prochain rendez-vous.
- Comment pourrais-je ne pas penser à vous ? J'avoue que vous me troublez au plus haut point. Et oui, je serais ravi de vous revoir.
- Il a l'air de t'apprécier, dis-moi.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Bya m'a dit qu'il avait la réputation d'être un homme froid, qui ne se préoccupe de personne d'autre que de lui-même. Seul le travail compte pour lui. Quand Bya a reçu son mail où il demandait ton numéro, il était presque choqué.
- Ne le prends pas mal, mais ton petit ami n'est pas un modèle de chaleur, lui non plus.
- T'en fais pas, j'le prends pas mal. Et puis c'est pas faux. C'est vrai qu'au premier abord, Bya peut paraître aussi chaleureux qu'un iceberg. Mais crois-moi, quand tu le connais, il est vraiment formidable. Surtout au lit !
- Je te crois sur parole. Et je t'en prie, évite-moi les détails. Je n'ai pas envie d'en savoir plus.
- T'en fais pas, je préfère garder certaines choses "privées", surtout quand il s'agit de Byakuya.
Nouvelle vibration, nouveau message.
- Vous me voyez ravi de le savoir. Vous aussi me troublez au plus haut point. Peut-être pourrions-nous nous revoir ce week-end ?
- Oui, cela me ferait très plaisir. Quel jour vous conviendrait le mieux?
La réponse ne se fit pas attendre.
- J'ai un petit voyage d'affaires qui va me tenir occupé jusqu'à dimanche matin. Peut-être pourrions-nous déjeuner et passer l'après-midi ensemble?
- Oui, cela me semble être une très bonne idée. Je vous dis à dimanche, alors. Je suis désolé, mais je dois retourner en cours. Je vous souhaite un bon après-midi.
- De même.
- Alors ?
- On se revoit dimanche.
- Et ?
- Et c'est tout. Je n'en sais pas plus. On va déjeuner et passer l'après-midi ensemble. À part ça, il n'a rien dit de plus. On peut changer de sujet, maintenant ?
- Excuse-moi de m'intéresser à mon meilleur ami !
- Désolé. C'est juste que c'est nouveau pour moi. J'ai pas l'habitude.
- Tu verras, on s'habitue vite !
Et sur ces mots, les deux amis retournèrent en cours.
____________________________________________
La semaine se déroula de manière on ne peut plus routinière. Ichigo et Tetsuya allaient en cours, déjeunaient ensemble le midi et retournaient en cours. Chaque midi, Akashi et Kuroko s'échangeaient des messages et Kurosaki ne ratait jamais l'occasion de charrier son ami.
Selon l'avis du bleuté, les jours passaient à une lenteur exaspérante. Il se concentrait comme il le pouvait sur ses cours, mais ses pensées dérivaient inévitablement vers le rouge et leur rendez-vous.
Quand le vendredi arriva, il se présenta devant son directeur de thèse à 16h précises. Il avait collé des marque-pages aux endroits qu'il avait modifiés suite à sa visite des entreprises Akashi.
- Bonjour, Urahara-sensei.
- Bonjour, mon petit Kuroko. Entre, je t'en prie. Et assieds-toi.
- Merci, sensei.
- Mais dis-moi, c'est quoi tous ces marque-pages ?
- C'est pour que je retrouve plus facilement les pages où j'ai apporté quelques modifications.
- Des modifications ? Mais pourquoi ? Tu avais fini ta thèse, il me semble !
- Oui, mais j'ai eu la grande chance de pouvoir voir certains des objets.
- Ce n'était pas déjà le cas ?
- Je veux dire, en vrai.
- Mais je croyais qu'il n'en restait plus aucun exemplaire ?
- J'ai eu le privilège de visiter le musée privé d'Akashi Corporation. Il y reste un exemplaire de chaque objet qu'ils ont créé.
Le professeur, à l'instar d'Ichigo, siffla d'admiration.
- Il est très rare de pouvoir pénétrer dans ce sanctuaire. En effet, tu as eu un grand privilège et aussi beaucoup de chance. Voyons voir ces modifications.
Les deux hommes se penchèrent sur la thèse du plus jeune et devisèrent dessus pendant plus d'une heure. Le plus âgé avait trouvé remarquables les ajouts et les changements de Kuroko. Les photos qui avaient été ajoutées ne faisaient que donner plus de poids au mémoire. Urahara était fier de son élève et était sûr du succès que remporterait ce dernier. Il était bien le meilleur disciple qu'il n'ait jamais eu de toute sa carrière de professeur d'université.
Ils se mirent d'accord sur la version définitive de la thèse et ils se séparèrent, satisfaits du travail qu'ils avaient accompli durant ces longs mois.
En rentrant chez lui, Kuroko commença à travailler sur la version définitive de son devoir. Il fut tellement pris qu'il ne remarqua pas l'heure et y passa la nuit. Quand le matin arriva, il alla tout de même se faire du café et alla prendre une bonne douche bien chaude, le temps que la cafetière fasse son œuvre. Une fois détendu par l'eau et revêtu de vêtements propres, il se servit une tasse de café et se remit au travail. Il y passa la journée, ne s'arrêtant que pour manger ou se servir du café. D'ordinaire, il préférait le thé, mais le café avait l'avantage de le maintenir éveillé. Aux alentours de 22h, il en avait enfin fini et imprima en double les quatre cent deux pages de sa thèse. Bien sûr, en cours d'impression, il dut changer les cartouches d'encre. Une fois les deux exemplaires prêts, il relia les pages. Il mit le premier exemplaire dans son sac de cours, alors qu'il enveloppa le second dans du papier kraft, dans le but de le donner à Akashi, comme promis.
Il retourna sous sa douche, qu'il fit durer une bonne demi-heure, et enfila un caleçon et un T-shirt propres. Ensuite, il alla se coucher, totalement épuisé. Il s'endormit d'un sommeil sans rêve duquel il ne se réveilla qu'à 10h le lendemain, dans une panique totale. Akashi devait arriver dans moins de deux heures et lui venait juste de se lever. Il se maudit de ne pas avoir enclenché son réveil.
____________________________________________
Quand Akashi arriva et sonna à l'interphone, il venait juste de terminer de se préparer. Il avait dû faire l'impasse sur le petit déjeuner, se contentant d'une rapide tasse de café de la veille, réchauffée au micro-ondes, qu'il avait avalée en grimaçant.
Il se saisit de ses clefs, de son portable, sans oublier le paquet de papier Kraft, et verrouilla sa porte en sortant. Il profita des quelques secondes de répit que lui offrait le trajet en ascenseur pour se calmer et se recomposer un visage impassible. Il souffla un bon coup et sortit de la petite cabine, puis de l'immeuble.
- Bonjour, Tetsuya. J'ai attendu ce jour avec une grande impatience.
- Bonjour. Moi aussi, Seijūrō-kun.
Les deux hommes montèrent dans la voiture qui se mit aussitôt en mouvement, afin de les conduire jusqu'au restaurant où ils devaient déjeuner.
Le bleuté tendit le paquet qu'il tenait en main. Le plus vieux le prit, se demandant ce que cela pouvait bien être. Il le déballa cependant sans rien dire, mais écarquilla légèrement les yeux quand il lut le titre sur la page de garde.
« Thèse de fin de cycle.
L'informatique et son évolution.
L'Homme peut-il vivre sans les progrès de l'informatique ?
KUROKO Tetsuya. »
- Vous me l'aviez demandée et je vous l'avais promise.
- Eh bien, je dois avouer que je ne pensais pas que vous l'auriez finie aussi vite. Je suis impressionné.
Kuroko rougit sous le compliment. Les mots d'Ichigo sur la réputation glaciale de cet homme lui revenaient en mémoire bien malgré lui. Il avait du mal à y croire. Chaque moment qu'il avait passé avec lui était loin de cette image froide que lui avait décrite son ami.
Pour lui, cet homme était surtout diablement sexy et emprunt d'une sensualité certaine, sans oublier ce côté séducteur qu'il lui montrait dès qu'il en avait l'occasion.
Il se reprit, conscient que le millionnaire attendait une réponse de sa part.
- J'ai vu mon directeur de thèse vendredi et nous avons discuté des modifications et des ajouts que j'avais apportés. On en a conclu qu'il s'agissait de la version finale et qu'il n'y avait plus à la retoucher. Et puis la fin de l'année universitaire approche à grands pas. Elle sera terminée dans moins de quatre mois. Si on prend en compte la recherche d'un emploi, on peut dire qu'il s'agit d'un laps de temps très court.
- Mais vous n'avez pas à chercher d'emploi, juste à choisir l'entreprise qui vous plaît le plus. Ai-je tort ?
- Non, vous avez raison. Mais il y a aussi les derniers partiels de l'année. Grâce aux généreuses propositions d'emplois que j'ai reçues et avec ma thèse qui est enfin terminée, je peux me concentrer entièrement sur mes révisions, ainsi que m'accorder un peu de temps libre pour souffler.
- Vous êtes quelqu'un qui a les pieds sur terre. Vous êtes conscient des réalités de la vie. Très mature, malgré votre jeune âge. Vraiment très rafraîchissant. Vous me plaisez de plus en plus, Tetsuya.
Alors qu'ils arrivaient au restaurant et que le chauffeur leur ouvrait la portière, le pauvre étudiant rougit une fois de plus. Cet homme avait vraiment le don de le déstabiliser.
____________________________________________
Pendant que nos deux amis déjeunaient tout en s'adonnant au jeu de la séduction, un autre couple se retrouvait pour quelques instants volés.
- Tu as eu une très bonne idée de venir avec le déjeuner, Ichi.
- N'est-ce pas ? Mais tu devrais avoir l'habitude, j'ai toujours de très bonnes idées.
- Et les chevilles, ça va ?
- Mes chevilles vont très bien, très cher, je te remercie. C'est plutôt pour un autre endroit de mon anatomie que je m'inquiète. Une partie qui se sent très seule et quelque peu abandonnée depuis environ une semaine.
Et sur ces mots, Ichigo se leva et alla s'asseoir sur les genoux de son homme, frottant son postérieur contre son entre-jambe de façon éhontée. Quand il sentit cette dernière durcir de manière significative, il se retourna, s'asseyant à califourchon, et embrassa son amant avec fougue. Amant qui répondit au baiser avec passion et qui se leva, afin d'emmener son amant dans sa chambre pour une pause coquine.
Il était surchargé de travail cette semaine, aussi ne pouvait-il pas consacrer son week-end à Ichigo comme il l'aurait voulu, mais une petite pause ne lui ferait pas de mal. Et puis le rouquin savait se montrer diablement persuasif.
____________________________________________
Pendant ce temps, au restaurant, le repas touchait à sa fin. Ils venaient de finir leur tasse de thé et le chef d'entreprise était en train de payer l'addition.
Ils sortirent de l'établissement et remontèrent dans la voiture.
- Je suis désolé. Je n'ai pas de nouveau musée privé à sortir de ma manche, aujourd'hui.
- Ce... ce n'est rien. Rien que d'être avec vous, c'est déjà... enfin, je veux dire que...
- Je comprends. Le coupa Akashi, un petit sourire amusé sur les lèvres. Moi aussi, j'apprécie le simple fait d'être en votre compagnie. Mais nous voilà arrivés à destination.
Les deux hommes sortirent du véhicule et le plus jeune ouvrit de grands yeux. Ils étaient devant le gymnase où se déroulait la finale de la coupe d'Asie de basket-ball opposant le Japon à la Chine. Il avait bien essayé d'obtenir des places, mais elles étaient bien au-dessus des moyens d'un simple étudiant sans petit boulot.
Entre la semaine d'avant et ce jour, il avait l'impression de fêter Noël deux fois en moins d'une semaine.
Ils entrèrent et prirent place... dans les tribunes d'honneur. Kuroko n'y croyait pas. Non seulement il assistait à un match international, mais en plus, il avait une place de choix et était accompagné par l'homme le plus sexy de la planète.
Il profita du spectacle, et de la victoire du Japon, pendant les quarante minutes du match et remercia Akashi, des étoiles plein les yeux. Le basket était sa seconde passion, juste après l'informatique. Il en avait informé le rouge lors de l'une de leurs conversations par messages et apparemment, ce dernier en avait pris bonne note.
Ce fut en se promettant de se revoir qu'ils se quittèrent devant l'immeuble du bleuté.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top