Chapitre 2
C'ETAIT TOI QUE J'ATTENDAIS.
Chapitre 2
Ce fut avec la sonnerie de son téléphone que Kuroko se réveilla le samedi matin, aux alentours de 9H00. Il ne s'agissait pas d'un numéro qu'il connaissait, mais il décrocha tout de même, le cerveau encore embrumé par le sommeil.
- Oui, allô ?
- Ai-je bien l'honneur de parler à Tetsuya Kuroko ?
- Oui. Qui est à l'appareil ?
- Je suis Seijurō Akashi. Nous avons dîné ensemble hier soir.
- Oui, je me souviens. Que puis-je pour vous, Akashi-sama ?
Le cœur de Tetsuya se mit à battre la chamade en reconnaissant cette voix si particulière. Il revit mentalement toutes les images de la veille. Ses cheveux rouges, ses yeux flamboyants, son sourire unique, sa prestance. Il en avait fermé les yeux, attendant impatiemment la réponse de son interlocuteur.
- Je me demandais si vous étiez libre cet après-midi et ce soir ?
- Ou... oui, bien sûr. Mais... mais pourquoi donc ?
- Une petite surprise. Mais peut-être n'aimez-vous pas les surprises ?
- Si, bien sûr que si.
- Bien, alors soyez prêt pour 14H00.
- D'a... d'accord. Je serai prêt.
- Je vous dis donc à tout à l'heure, Kuroko-san.
- À tout à l'heure, Akashi-sama.
Ce fut les mains moites et tremblantes et le cœur battant à tout rompre qu'il raccrocha, n'osant croire à ce qu'il venait de se passer. Il se pinça la joue, afin de s'assurer qu'il ne rêvait pas et se leva pour prendre son petit déjeuner et surtout une bonne douche qui, il l'espérait, lui remettrait les idées en place.
Il était actuellement 10h30 et il était debout devant sa penderie, se demandant comment il devait s'habiller. Il n'avait pas menti en disant au roux qu'il aimait les surprises, mais cela ne lui disait pas s'il fallait s'habiller décontracté ou en costume.
« S'il avait voulu que je mette un costume et une cravate, il l'aurait sûrement précisé. Après tout, je lui ai bien dit hier soir que je n'étais qu'un simple étudiant. »
Il opta donc pour une tenue décontractée se composant d'un jean bleu clair et d'un polo à rayures blanches et d'autres du même bleu que ses yeux. Il y ajouta une veste blanche et termina par ses converses, blanches elles aussi. Il alla poser tout cela dans sa salle de bain et resta en pyjama, se posant sur son canapé, ses pensées dérivant sur un certain coup de foudre. Il se demandait pourquoi il l'avait appelé. Qu'est-ce qui avait bien pu lui plaire, ou l'intriguer, chez lui au point qu'il lui téléphone ? Et comment avait-il eu son numéro?
« Peut-être par Ichigo? Il aura probablement demandé à Kuchiki-sama et lui-même aura demandé à Ichigo. »
Il songea un instant à en vouloir à son meilleur ami, mais il était tellement heureux de revoir cet homme qu'il n'arrivait même pas à ressentir la moindre rancune envers l'orangé.
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De son côté, l'empereur était d'excellente humeur. Il allait revoir ce jeune homme qui l'intriguait tant depuis la veille au soir. Ses yeux d'un bleu céruléen, d'une profondeur insondable et surtout cette lueur étrange qu'il n'avait su définir. Il y avait aussi cette voix qu'il s'est surpris à apprécier au point de le faire parler encore et encore. Il avait mis une telle passion dans ses mots... il aimerait tant entendre cette passion dans d'autres circonstances. À ces pensées peu chastes, un sourire carnassier s'afficha sur ses lèvres. Oui, il l'intriguait au plus haut point et il avait hâte que la chasse commence. Déjà, quand il avait croisé son regard au restaurant, il avait su qu'un jeu délicieux se préparait entre eux. Pour la première fois de sa vie, il ressentait une impatience grandissante. C'était pour cela qu'il était envoyé un message à Kuchiki en pleine nuit. Il ne voulait pas attendre plus pour avoir le numéro de l'étudiant.
Flashback
Akashi venait de rentrer chez lui, satisfait du contrat qu'il venait de conclure. Certes, il n'était pas encore signé, mais cela n'était plus qu'une question de temps. Il savait que le lundi à la première heure, ce serait chose faite.
Il retira sa cravate et s'affala sur son canapé d'angle. Il se saisit de la télécommande de la chaîne hi-fi et enclencha la lecture du cd qui s'y trouvait. La pièce fut Immédiatement remplie par les notes de piano écrites par Frédéric Chopin. Il aimait beaucoup jouer du violon, mais il ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce compositeur qui avait pourtant composé que pour le piano, ou presque.
Alors qu'il avait les yeux fermés, appréciant les notes qui coulaient telle une eau limpide, des images de sa soirée lui revinrent en mémoire. Il revit des cheveux turquoises, des yeux céruléens et un sourire innocemment charmeur. Ce n'était pas le genre d'homme qui l'attirait habituellement, mais cet étudiant avait un petit quelque chose d'intrigant. Une naïveté mélangée à de la maturité. Ce mélange était étonnamment attirant et rafraîchissant. Il avait aimé le regard qu'il avait posé sur lui. Il avait bien senti qu'il ne l'avait pas laissé indifférent.
Il fallait qu'il le revoit. Il allait le revoir et ce, dès le lendemain. Il se saisit de son portable et rédigea un message à l'intention de Kuchiki. Il lui demandait de le renseigner sur le numéro du bleuté. Quand il vit que la réponse se faisait légèrement attendre, il envisagea un instant une autre solution. Il n'était pas ce que l'on pouvait appeler un modèle de patience. Il se demanda combien de temps ses hommes mettraient pour lui trouver l'information. Mais son téléphone vibra et il y lut la réponse de l'autre noble qui contenait ce qu'il convoitait.
Sûr de lui quant à la réponse du plus jeune, il contacta plusieurs de ses employés, afin de mettre en place ce qu'il envisageait pour le lendemain, se moquant bien de les déranger à une heure si tardive. Une fois tous les préparatifs terminés, il alla prendre une douche et se coucha.
Fin du flash-back
Il observa l'heure et vit qu'il n'était que 10h00. Il avait encore largement le temps de se préparer pour être à l'heure à son rendez-vous. Il s'occupa des dossiers les plus urgents, les lut, les traita et les classifia selon la branche industrielle à laquelle ils appartenaient. Il prit un déjeuner léger. Il se dirigea vers sa salle de bain et prit une longue douche.
Non pas qu'il ait particulièrement besoin de se détendre, mais il avait besoin de réfléchir au calme et l'endroit et le moment s'y prêtait à merveille. Il voulait revoir le moindre détail de son emploi du temps, afin que tout soit parfait. Il voulait être sûr qu'il n'y aurait pas le moindre grain de sable pour venir enrayer cette machinerie qu'il avait lui-même mise en place. Tout devait être parfait.
Il savait qu'il avait intrigué, voire subjugué le turquoise lors de cette soirée au restaurant. Aujourd'hui, il voulait le charmer, le séduire. Il voulait en apprendre plus sur lui. Et selon ce qu'il apprendrait, il aviserait. Soit cet étudiant était aussi banal que n'importe qui d'autre et il ne ferait l'affaire qu'une seule nuit, soit il s'avérait à la hauteur des espérances du rouge et mériterait une chance pour un début de relation suivie. Il avait vraiment hâte de connaître la réponse. Un sourire en coin un brin sadique s'afficha sur ses lèvres.
Il sortit de la douche, se sécha et s'apprêta. Il finit en ajoutant une touche de parfum hors de prix et s'estima prêt. Il se saisit donc de son portefeuille et de ses clefs et sortit de son appartement, qu'il ferma consciencieusement, et quitta l'immeuble après avoir pris l'ascenseur.
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Kuroko était prêt depuis une bonne demi-heure quand son interphone sonna. Il sentit son cœur s'accélérer et ses mains devinrent moites. Ce fut en tremblant légèrement qu'il décrocha.
- Oui ?
- Kuroko-san ? Seijūrō Akashi.
- Je descends.
- Bien, je vous attends.
Le turquoise se saisit de son portable et de ses clefs, verrouilla sa porte et descendit à pied les deux étages qui le séparaient du rez-de-chaussée. Il était à la fois anxieux et impatient.
Il arriva rapidement devant la porte de son immeuble et en sortit pour se retrouver devant l'objet de toutes ses pensées.
- Bonjour, Akashi-sama.
- Bonjour, Kuroko-san. Je vous en prie, montez.
L'homme d'affaires s'effaça pour laisser le passage libre à l'étudiant qui s'engouffra à l'intérieur du véhicule, suivi par le rouge. Ce dernier donna ses instructions au chauffeur et la voiture se mit en route.
- Où allons-nous ?
- Je vous l'ai pourtant dit au téléphone, il s'agit d'une surprise.
- Oui, c'est vrai.
Kuroko ne savait plus comment entamer la conversation. Sa nervosité l'empêchait de réfléchir correctement. Heureusement pour lui, ce fut l'autre qui trouva un sujet intéressant.
- Vous êtes en dernière année, n'est-ce pas ?
- Oui.
- La fin de l'année universitaire approche à grand pas. Avez-vous terminé votre thèse ?
- Oui. Enfin, presque. Je dois voir mon directeur de thèse encore une fois, afin de tout revérifier une dernière fois.
- Je peux affirmer sans me tromper que vous êtes un élève très studieux. Je suis prêt à parier que la plupart de vos camarades ne l'ont qu'à peine commencée.
Tetsuya était clairement gêné par les compliments, car peu habitué à être le centre de l'attention.
- Je... je ne sais pas. Je ne leur ai pas demandé. Je sais seulement qu'Ichigo en est à plus de la moitié.
- Puis-je vous demander le sujet de votre thèse ?
- Oui, bien sûr. Je me suis penché sur l'importance de l'informatique dans le monde moderne et si, au 21e siècle, nous pourrions nous en passer.
- Je vois. Très intéressant. Il s'agit là d'un vaste sujet. Combien de pages comporte votre mémoire ?
- Eh bien, environ 400 pages.
- C'est beaucoup. Mais vous n'avez pas l'air très sûr de vous.
- Je vous l'ai dit, je dois revoir mon directeur de thèse. Je n'ai pas encore la version définitive.
- Je vois. Vous m'avez dit ne pas encore avoir choisi la compagnie pour laquelle vous travailleriez. Mais avez-vous étudié les propositions ?
- Oui. Toutes, avec beaucoup d'attention.
- Avez-vous au moins effectué une pré-sélection ?
- Oui. Il y a trois entreprises pour lesquelles j'aimerais travailler. J'avoue que j'hésite énormément.
- Très intéressant. Puis-je savoir lesquelles ?
- Eh bien, il y a la société Kyoraku, Ukitake INC et Akashi-Corp. Mais puis-je savoir pourquoi vous vous intéressez autant à mes études et à mon avenir ?
- Je suis ravi de savoir que ma compagnie a retenu votre attention et je vous mentirais si je vous disais ne pas espérer que vous la choisissiez. Mais je vois que nous arrivons. Changeons de sujet si vous le voulez bien. Je ne vous ai pas invité dans le but de vous influencer dans votre choix, mais plutôt pour que nous passions un agréable moment ensemble.
Kuroko ne put s'empêcher de rougir. L'attention que lui portait cet homme était une chose toute nouvelle pour lui. Il sentait bien qu'il n'était pas là en tant que potentiel futur employé, mais bien comme quelqu'un que l'on courtise. La preuve en était cette main tendue pour l'aider à descendre de voiture.
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Pendant que nos deux amis arrivaient sur le lieu de leur rendez-vous, l'autre couple sortait du restaurant où ils avaient déjeuné.
- C'était délicieux. Comme d'habitude, Bya, tu as parfaitement choisi le resto.
- C'est vrai, je me suis régalé, moi aussi.
- On va à l'expo ? Ça doit être ouvert, maintenant.
- Oui, allons-y.
- J'ai hâte d'y être. Il paraît qu'il y aura de vraies momies ! C'est la première fois que je vais à une expo sur l'Égypte. Depuis le temps que j'en rêvais !
- C'est vrai que ça fait un moment que tu m'en parles.
Byakuya avait une lueur d'amusement dans le regard. Il aimait voir son amant enthousiaste de la sorte. Cet éclat dans son regard, cette joie sur son visage, tout cela le rendait encore plus beau et rendait le brun encore plus amoureux.
Ce fut heureux d'être ensemble qu'ils se dirigèrent vers le lieu de l'exposition, Akashi et Kuroko étant bien loin de leurs pensées. Ils avaient tout un week-end en amoureux et ils comptaient bien en profiter. Après tout, ils ne savaient pas quand cela arrivait de nouveau, Kuchiki étant très pris par son travail.
Ils visitèrent tout ce qui était ouvert au public, Ichigo s'émerveillant à chaque objet exposé. Le plus vieux se demanda même pourquoi il n'avait pas entamé des études dans ce domaine, tant il avait l'air passionné.
- Waouh ! C'était génial ! J'ai adoré ! Et toi ? Tu as apprécié ?
- Oui. C'était un spectacle saisissant de beauté.
- N'est-ce... pas. Tu ne parles pas de l'expo, hein ?
- Non, en effet. Je parlais de toi. Tu étais si passionné. Ton expression pendant que tu admirais tout cela... tu étais magnifique.
- Merci, mais on était venus pour regarder l'expo, pas pour que tu m'admires. Enfin, pas que ça m'dérange, mais je préférerais que tu le fasses en privé, si tu vois c'que j'veux dire !
Ichigo fit un clin d'œil coquin à Byakuya, avant de se diriger vers la voiture. À n'en pas douter, le reste de l'après-midi s'annonçait plus que «sportif».
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