Il est minuit et je suis sortie de mon lit pour aller attraper quelque chose à grignoter dans le frigo.

    Vous vous demandez tous si je vais finalement mieux. 

    Je dirais que oui. Il y a des jours où ça recommence : anorexie, boulimie. Le stress les provoque. La tristesse aussi. La colère parfois.

    Mais je crois avoir trouvé la solution : une meilleure hygiène de vie.

    Quand le mal-être corporel et le mal-être psychique sont tellement entremêlés comme c'est le cas chez moi, et qu'on ne sait plus par quel bout commencer, j'ai l'impression que prendre de bonnes habitudes aide beaucoup.

    Faire du sport, faire ce qu'on aime, manger équilibré, même si ce sont de petites portions.

    Une nouvelle est trop courte pour vous dire si je vais vraiment mieux. La vérité est qu'on ne sort pas de ces situations si vite. Il y a toujours des séquelles, des rechutes, des moments où l'on va bien et des moments où c'est comme avant. En fonction de l'humeur et de la pression.

    Même un roman ne suffit pas. C'est le travail de plusieurs mois, plusieurs années. 

    Pourtant, j'ai envie de vous donner de l'espoir.

    Je suis persuadée que je finirai par en sortir. Eustache m'a aidée à me relever, à présent il est temps que j'escalade la paroi de ce trou toute seule. Parfois je retombe un peu, parfois je suis en forme et grimpe quatre, cinq, six mètres d'un coup. Parfois je trouve un partenaire, qui fait un bout de chemin avec moi. C'est plus agréable, mais il ne faut pas imaginer qu'il grimpera à ma place : c'est mon combat. 

    Peut-être que d'ici quelques années je réécrirai une histoire où j'irai vraiment mieux.

    D'ici-là, portez-vous bien.

    Cécilia