Lesbienne butch :Culture et histoire butch

Histoire de l'identité butch:

L'identité butch émerge aux États-Unis à la suite de la Seconde Guerre mondiale : le changement des normes de genre, en particulier concernant l'habillement et le travail, permet aux lesbiennes de s'habiller « en homme » et donc le développement de l'esthétique butch. Le passing revêt une importance primordiale : être perçue comme homme permet l'accès à des emplois, mais être lue comme femme masculine, donc lesbienne, les expose à plus de violence lesbophobe. A cette époque, le rôle social butch est fortement articulé aux lesbiennes fem, via le couple butch-fem.

Les rôles butch et fem deviennent vivement critiqués par les féministes et lesbiennes des années 1960 et 1970, au point de devenir marginaux dans la culture lesbienne d'alors. La dynamique butch-fem était alors vue comme une reproduction du couple hétérosexuel et patriarcal, et l'identité butch comme une manière de s'approprier les privilèges masculins plutôt que de les déconstruire. À cette époque, de nombreuses lesbiennes abandonnent les identités butch et fem pour l'androgynie, esthétique et identité pensée alors comme non-marquée par le genre et donc seule voie libératrice des contraintes de genre masculines ou féminines.

Dynamique butch-fem:

La relation Butch-fem correspond aux dynamiques entre les deux identités sociales et sexuelles lesbiennes que sont la lesbienne butch et la lesbienne fem.

Stone butch / Jules-pas-touche:

La « stone butch », terme popularisé par Leslie Feinberg, aussi appelée auparavant la « Jules-pas-touche » en France, correspond à une lesbienne masculine qui n'a de relation sexuelle que dans le but de donner du plaisir à sa partenaire, sans elle-même être touchée.

Lieux butchs:

À Paris, le bar Chez Moune avait la réputation, au début des années 2000, d'être un lieu de rencontre de lesbiennes butchs issues de milieux populaires. En revanche Élula Perrin, gérante du Katmandou, un bar lesbien parisien des années 1980, veillait justement à ce que les butchs, en particulier celles des classes ouvrières, ne fréquentent pas trop son établissement.

À Montréal, dans les années 1950 à 1970, c'est le quartier de Red Light qui concentre les bars gays et lesbiens, mais aussi les lieux du travail du sexe : clubs de strip-tease ou hôtels de passe. Les butchs constituaient l'essentiel des habituées des lieux lesbiens.

Professions et classe sociale:

L'identité butch est fortement liée à la classe ouvrière ; au Québec, celles-ci travaillent dans la manutention, le taxi, le transport et le BTP. Toutefois, cette relation s'amenuise, au point de ne plus vraiment exister au 21ème siècle.

Relations entre butchs et travailleuses du sexe:

Dans le quartier de Red Light des années 1950 et 1970, butchs et travailleuses du sexe entretiennent de nombreuses relations : de nombreuses prostituées préféraient avoir une butch qui leur servait de protectrice et de proxénète, plutôt que de confier ce rôle à un homme ; de plus, celles-ci, comme les danseuses, fréquentaient les bars lesbiens, afin de se divertir à l'abri des sollicitations masculines. Des butchs se prostituaient elles-mêmes, ou bien entretenaient des relations avec des travailleuses du sexe, qu'elles courtisaient dans leur bars.

Les butchs comme protectrices des communautés lesbiennes:

Toujours dans le quartier de Red Light, les butchs occupaient des fonctions de sécurisation des lieux lesbiens : filtrage des sollicitations masculines, réponse aux agressions verbales et physiques masculines par de l'autodéfense, mais aussi intermédiaire avec la mafia locale afin de protéger les bars lesbiens des descentes policières.

«La butch de Stonewall »:

En juin 1969, le bar gay newyorkais Stonewall Inn subit une descente policière ; une butch décide d'y répliquer par la violence, frappant un policier et exhortant la foule à réagir alors qu'elle se fait arrêter, lançant ainsi les émeutes de Stonewall et, plus généralement, le mouvement LGBT. Son identité reste inconnue pendant près de 40 ans avant que Stormé DeLarverie révèle qu'il s'agissait d'elle.

Lien avec la transmasculinité:

Des hommes trans ont vécu comme butch avant de décider d'entamer une transition. Ce parcours est raconté dans les dernières saisons de The L Word avec le personnage de Max. Si certaines butchs se vivent aussi comme non-binaires, ce n'est pas le cas de la majorité d'entre elles.

Ainsi, si au Québec, dans les années 1950 à 1970, il est fréquent que des lesbiennes butchs se genrent au masculin, les butchs françaises des années 2020 considèrent plutôt cette tendance à genrer les butchs au féminin en raison de leurs tenues masculines comme une vision limitante.

Texte venant du site :
"Lesbienne butch — Wikipédia" https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lesbienne_butch

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