Transphobie relationnelle

Selon Alessandrin, la transphobie relationnelle recouvre celle directe  rejet immédiat de la transidentité  et celle indirecte « mise en scène des allants de soi cisgenres » (représentations comme la norme d'une identité correspondant à un sexe)  et « elle porte sur l’ensemble des mots et des représentations quotidiennes dans un monde cisgenré ». Des difficultés sont également rencontrées dans la vie quotidienne en raison de pratiques de mégenrage.

Violences physiques:

Ceci est une photo de la manifestation contre la transphobie à Paris en France le 1er octobre 2005.

Le Transgender Murder Monitoring Project surveille, collecte et analyse les annonces d'homicides de personnes trans ou de genres non-conformes, dans le monde entier.

Une méta-analyse publiée par l'OMS en 2017 montre que les personnes LGBT et tout particulièrement les personnes trans sont plus fréquemment victimes de violences physiques et sexuelles, les agressions étant motivées par la perception qu'a l'agresseur de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

Les violences sont souvent liées aux discriminations dont sont victimes les personnes trans : sans emploi ou en situation précaire, invisibles, travailleurs du sexe contre leur volonté, leur vulnérabilité en fait des cibles faciles pour les actes de violence comme par exemple en prison.

En Amériques

En 2000, la Commission contre les crimes de haine pour homophobie recensait à peu près quinze assassinats de personnes trans par mois au Mexique. Des personnes trans sont arrêtées arbitrairement au Venezuela en 2002, alors que par ailleurs d'autres personnes trans sont assassinés. Amnesty International dénonce en 2005 les violences policières exercées sur des personnes trans aux États-Unis. L'espérance de vie des femmes transgenres est seulement de 35 ans aux États-Unis[21]. Dix-neuf homicides auraient été commis contre des personnes transgenres aux États-Unis en 2020[22]. La même année, d'après les chiffres émanant du FBI, les agressions violentes sur les trans sont plus souvent que les autres statistiquement assorties d'un viol. En 2020, 175 homicides sont commis sur des transgenres au Brésil. Il est aussi question de "harcèlements en public" selon Rachel Levine, la secrétaire d’État à la santé des États-Unis en 2022.

Plus récemment suite à la Fusillade de Nashville ayant eu lieue le 27 mars 2023, il a été signalée une vague transphobe ou transphobie rampante dans toute l'Amérique dont un tweet tendancieux de l'élue républicaine Marjorie Taylor Greene, les conservateurs profitant quant à eux de cet événement pour faire avancer en Amérique leur agenda politique.

En Asie

Human Rights Watch dans un rapport de juillet 2020 dénonce des violences sexuelles perpétrées par des acteurs étatiques et non étatiques syriens contre des hommes, des garçons, des femmes transgenres et des personnes non binaires, entraînant de graves séquelles pour leur santé physique et mentale.

En Europe

Une étude de l'Office for National Statistics, parue en juillet 2020, montre que 28 % des personnes transgenres ont déjà été victimes d'un délit en Grande-Bretagne. Elles présentent deux fois plus de risque d'être victimes d'un crime ou d'un délit au Royaume-Uni que celles qui ne le sont pas. L'écrivaine trans Torrey Peters est victime de transphobie à la suite de sa nomination au Women's Prize for Fiction de 2021. Une pétition soutenue par une lettre ouverte mentionne que ce choix « exprime avec force le fait que les femmes autrices ne sont pas dignes de notre propre prix et qu'il n'y a rien de mal à permettre aux hommes de s'approprier nos honneurs. » De son côté, le jury insiste sur la non-discrimination en matière d'identité de genre dans ses choix : « les femmes transgenres sont des femmes ».

En France, 85 % des personnes transgenres sont victimes de violences physiques ou d'autres formes de violence[33]. La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, affirme en 2019 qu'« il faut que chaque personne puisse utiliser le prénom qu'elle souhaite sur les listes d'appel et d'examen, ainsi que sur les cartes étudiantes ». Une quinzaine d'universités ont déjà adopté cette mesure. Une lettre de la ministre est envoyée à l'ensemble des chefs d'établissements de l'enseignement supérieur afin de les sensibiliser notamment à cette disposition. Le ministère de l'Éducation nationale lance en 2019 une campagne de sensibilisation et de prévention intitulée : « Collèges et lycées engagés contre l’homophobie et la transphobie : tous égaux, tous alliés ». Afin de mieux sécuriser la scolarité des élèves trans, un guide est mis à disposition du personnel. Ce dernier rappelle notamment les textes en vigueur. Le changement de genre à l'état civil avant la majorité de l'enfant n'est pas autorisé mais le droit applicable permet au mineur, avec l'accord de ses parents ou représentants légaux, de changer de prénom. Une ligne téléphonique et un site web sont à la disposition des élèves ayant subi ou été témoins de violences homophobes ou transphobes. En 2022 en France, le nombre de cas de transphobies portés à la connaissance de SOS Homophobie montre une augmentation de 35 % par rapport à 2020, 27 % par rapport à 2021. La population concernée est jeune. Le rejet en est la manifestation de loin la plus fréquente. Les femmes trans sont les principales victimes. Dans 74 % des agressions, lorsque le genre de l’agresseur-se est connu, il s'agit d'un homme. Les environnement les plus courants sont : les commerces et administrations (20 % des cas), Internet (18 %), la famille et l’entourage (13 %).

La transphobie est dénoncée pour les prisons car un décret prévoit que « Les hommes et les femmes sont incarcérés dans des établissements distincts »

Traitement médiatique:

Karine Espineira a étudié la représentation des trans dans les médias français, qu'on peut illustrer par le traitement du meurtre de Mylène à Limoges en 2013 : publication dans les rubriques « faits divers », utilisation d'une terminologie pathologisante et ignorante (« travesti ») et mention presque systématique d'une identité masculine (mégenrage, utilisation du nom de naissance masculin). Et dans le cas du traitement des questions juridiques : importance donnée à la parole des médecins et ignorance des textes sur les droits humains (ONU, Conseil de l'Europe).

L'association Trans Media Watch s'assure que les personnes trans et intersexes « sont traitées avec exactitude, dignité et respect par les médias au Royaume-Uni ». En France, l'Association des journalistes LGBT a le même objectif. Des associations francophones (Trans Inter Action en France et Genres pluriels en Belgique) ont rédigé des « chartes de respect » à destination des journalistes. En France, l'hebdomadaire français Paris Match est condamné en 2018 pour avoir publié la photo du cadavre nu de Vanesa Campos, et le magazine Valeurs Actuelles attaqué en justice en 2022 pour un couverture dénonçant un prétendu « délire transgenre ». Marie Cau porte plainte avec Mousse et STOP Homophobie contre Dora Moutot, militante TERF, pour injure publique. La première est proférée dans une publication Instagram du 25 août 2022, depuis supprimée, elle écrit notamment :« ces gens sont des personnes malades, qui utilisent des techniques dignes du pire autoritarisme ». La seconde du 15 octobre 2022 dans l'émission Quelle époque , animée par Léa Salamé, en traitant Marie Cau« d'homme transféminin » et ajoute: « on est obligées de se méfier des personnes à pénis en tant que femme ».

La représentation des personnes trans, non binaires et intersexes sur l’édition francophone de wikipédia est jugée transphobe par certaines personnes qui consultent ou contribuent à l'encyclopédie. La communauté wikipédienne est très divisée sur les règles qui devraient régir le choix du genre grammatical utilisé dans les biographies de personnes trans, la mention de leur deadname, le choix de la photo ou plus généralement l'utilisation de l'écriture inclusive ; elle cherche à équilibrer un idéal d’exhaustivité, le principe imposant de respecter les sources (quelquefois mal informées ou peu respectueuses) et les recommandations de rédaction qui demandent de ne pas nuire aux personnes dont on écrit la biographie. Des prises de position considérées comme transphobes sont quelquefois publiées dans les espaces de discussion (et d'invectives) de l'encyclopédie tels que « Le Bistro »

Discriminations

Cette femme est Dr Camille Cabral, c'est une militante trans qui  à participer à une manifestation contre la transphobie à Paris en France le 1er octobre 2005.

Les personnes trans sont particulièrement discriminées. Selon l'association américaine Trevor Project, 78 % des personnes transgenres et des jeunes non-binaires ont déclaré faire l'objet de discriminations en raison de leur identité de genre. Il peut leur être difficile de trouver un emploi lorsque leur état civil (mention du sexe sur leurs papiers d'identité ou numéro d'inscription au répertoire des personnes physiques sur leur carte de sécurité sociale) ne correspond pas à leur apparence. Les différences entre les informations présentes sur le CV et celles présentes dans le numéro de sécurité sociale ou le relevé d'identité bancaire peuvent aussi compliquer l'embauche. Des propos transphobes et/ou la dissimilation de leur état précarisent leur situation professionnelle.

The National Transgender Discrimination Project indique que l’infection par le VIH était quatre fois plus fréquente dans la population trans que dans la population générale et estime que cela montre les effets d'une marginalisation sociale et économique. Une fois en poste, l'accès aux vestiaires de l'entreprise peut être refusé par les autres salariés du même sexe. Quinze grands groupes dont IBM se sont cependant constitués en réseau d’entreprises afin de partager les bonnes pratiques de sensibilisation et d’inclusion[70]. IBM présente ses excuses en 2020 pour avoir licencié une femme trans en 1968 d'un de ses sites basé en Californie. Elle reçoit un prix d’excellence pour son « travail de pionnière » dans le domaine informatique. L’Association nationale des DRH de France publie un guide spécifique pour les manageurs. La fondation Gendertalent est créée aux Pays-Bas en 2016 afin de faciliter l'insertion des personnes transgenres dans le monde du travail. L’agence pour l'emploi Ambar, créée en 2019 grâce à l'initiative et au financement de la ville de Madrid, est dédiée aux personnes trans. Elle est également chargée de sensibiliser et d'assurer une médiation avec les entreprises afin de promouvoir et faciliter leur insertion professionnelle. L'association L'Autre cercle chargée de promouvoir une meilleure inclusion des personnes LGBT+ au travail, a fait signer en ce sens une charte à 137 entreprises. Cependant, 41 % des gays, bi et personnes transgenres hommes ayant une apparence dite « féminine » ont subi des moqueries ou essuyé des insultes sur leur lieu de travail selon les résultats du deuxième baromètre réalisé par l'organisme publiés en 2020. Les trans profitent de la Pride de Zurich de 2022 afin de communiquer sur leurs difficultés rencontrées dans leur environnement professionnel et familial. Ils souhaitent également être reconnues comme des personnes à part entière, ne pas être réduites à leur seule identité trans. Des questions parfois trop intimes les incommodent.

L'Argentine réserve 1 % des emplois aux personnes trans dans la fonction publique d'État[75]. Cependant, une personne trans sur deux vit dans la précarité malgré les mesures adoptées. Beaucoup sont contraintes de se prostituer.

Plus généralement, les personnes en cours de transition peuvent susciter le rejet lors de toutes sortes de démarches. Ainsi, en matière d’accès aux soins, la majorité des transgenres préfère éviter de se soigner plutôt que d'être confrontées à la transphobie du personnel médical.

Si des lois contre la discrimination sont adoptées dans la Communauté européenne, de tels dispositifs législatifs n'existent pas encore dans plusieurs pays. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe constate avec inquiétude en 2019 que ces problèmes d'accès à l’emploi sont aggravés par des discriminations fondées sur des motifs tels (…) l’identité de genre (…) et invite les États membres à prendre des mesures générales afin de promouvoir l’accès à l’emploi des groupes défavorisés dans ce domaine, et des mesures visant à inciter les employeurs, tant publics que privés, à éliminer toute forme de discrimination de leurs processus de recrutement. En France en 2021, 80 % des personnes qui s’identifient comme transgenres déclarent avoir été la cible de discrimination et/ou de violence.

Les discriminations sont liées aux préjugés sur les personnes trans, qui subissent notamment l'homophobie par confusion entre transidentité et homosexualité (voir : dénigrement trans). Elles peuvent aussi consister en un refus de prendre en compte l'identité de genre de ces personnes, même au sein des minorités sexuelles ou dans les milieux militants. Des féministes non-mixtes / non inclusives ont ainsi exclu des femmes parce qu'elles avaient été assignées homme à la naissance. Par ailleurs, des personnes trans ont pu subir un rejet de la part d'homosexuels qui ne les considéraient pas comme des hommes ou des femmes à part entière (qu'ils soient MtF ou FtM).

Texte venant du site :
"Transphobie — Wikipédia" https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Transphobie

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