Tome 2 - Chapitre 44 - 1 ère partie

Orphélia

C'est quand... Je tente de...

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L'eau chaude apaise mes douleurs physiques, mais il n'y a que toi qui pourrais me faire oublier cette douleur psychique... Je veux faire disparaître cette odeur qui me vrille le ventre, et me donne encore envie de vomir, alors je frotte ma peau, encore et encore, et je te parle pour me rassurer. Ces mots me calment et m'apaisent, me donnent la force de me relever, de me sécher, - même si je frotte encore et encore ma peau -, de mettre ce peignoir, pour enfin sortir de cette salle de bains, et de m'asseoir sur le canapé où il m'attend.

— Comment tu te sens ? Je t'ai fait du thé.

J'entends sa voix, mais je ne veux pas lui répondre. Pas encore...

— Ouvre les yeux. Tu ne risques plus rien.

Je secoue la tête.

Je ne peux pas.

Je ne veux pas, j'ai trop peur.

Il est toujours là et je sens encore, ses mains sales parcourir mon corps, son odeur écœurante qui flotte, toujours aussi forte sur moi, autour de moi. Je ne veux plus qu'il me touche, il n'en a pas le droit... Je me débats, je le repousse du mieux que je peux, mais mes forces me quittent, je suis si fatiguée... J'ai tellement pris sur ce moi, puiser dans mes forces, que là je me sens faible.

Des bras m'enserrent, m'empêchent de bouger, de me débattre, et de me défendre. Des mots essayent de me rassurer... Mais, ce ne sont pas les tiens, mon amour. Il essaye, mais lui n'arrive à rien.

Il n'est pas toi et ne sera jamais toi.

— Calme-toi. C'est fini.

— Lâche-moi, hurlé-je.

— Arrête Orphélia, tu vas te faire mal.

— Ne me touche pas !

— Mia Dea...

Je me crispe et arrête tous mouvements.

Je cesse de me débattre. Ce petit nom, qui se veut affectueux mais qui dans sa bouche, ne me provoque que du dégoût... William essaye de me serrer contre lui. Je dois être forte, me maîtriser et ne pas flancher, je suis là pour vérifier, lui laisser croire, pour savoir...

— Ouvre les yeux, Mia Dea.

— Non...

— Tu peux le faire.

— ...

Je secoue juste la tête en essayant de capter le moindre indice que son attitude ou ses mots pourraient me fournir. Je sais que ça va être dur, surtout après ce que je viens de subir, mais je suis forte, je suis une Saint-Péone...

Alors je remets ce masque qui me tient loin de toutes émotions.

— Respire calmement. N'écoute que ma voix.

— Hum...

Sa voix est basse, comme contrôlée et absente... Juste une voix qui me répète des mots sans buts, comme s'il était ailleurs...

— Mia Dea...

— Arrête...

— Pas tant que tu me repousses.

— Arrête.

— Mia Dea...

— Je t'interdis.

— Tu veux m'interdire quoi ? Mia Dea, chantonne-t-il.

Je resserre avec force, - de mes poings crispés -, les deux pans du peignoir sur moi. Je ne veux pas qu'il me regarde, comme il est sans doute en train de le faire. Je ne veux pas l'entendre me dire ce petit nom, comme il est en train de le prononcer, en laissant traîner les syllabes, en disant ces deux mots d'une voix grave. Je ne supporte pas qu'il m'appelle ainsi. Et pourtant, je dois être forte, je suis chez lui, dans son appartement, et je veux obtenir des réponses...

— Mia Dea...

Il doit y croire...

Alors je place mes mains sur mes oreilles, comme je l'aurais sans doute fait si j'avais véritablement été en crise.

— Ne me touche pas, lui dis-je, les dents serrées.

— Mia Dea...

— Stop, je t'ai dit !

— Arrête de me repousser. Mia Dea...

— Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi, tenté-je.

J'ai hurlé cette phrase de manière à pouvoir ouvrir les yeux, mais je tombe sur un William souriant. Je le regarde sans rien ajouter, alors qu'il me réprimande :

— Te revoilà enfin !

— Hum...

— Je ne parvenais pas à te faire sortir de ta crise, de ton état émotionnel. Si fragile Orphélia...

C'était bien ça, il a cru que je faisais une crise, il a interprété mes silences et mes courtes réponses comme je peux le faire, quand je suis dans cet état second apparemment, d'après ce que m'en a dit Tristan... Mais son commentaire me fait hurler intérieurement.

Ah il me croit fragile ? Eh bien il va voir !

— Donc, tu as pensé, qu'en m'appelant ainsi tu pourrais atteindre ton but ? tenté-je pour être sûre de moi.

— Ça a marché, la preuve tu me parles, tu as ouvert les yeux, et... Tu es magnifiquement belle, esquisse-t-il, en passant ses doigts sur mon genou.

— William, ça ne m'amuse pas ! le reprends-je en voyant son sourire pointer.

— Moi non plus, je sais que ce que tu viens de vivre t'a bouleversé, laisse-moi...

— Même si je m'en suis sorti grâce à toi, le coupé-je, je ne veux pas être ici, et encore moins entièrement nue, sous un peignoir, lui rappelé-je.

Je dois le pousser un peu et voir s'il va se dévoiler.

Je n'aurais pas d'autre possibilité de savoir, je ne dois pas le laisser parler de mon agression sous peine que je perde mon sang-froid... Je dois le ramener vers moi, son désir, son envie de me...

— Rassure-toi, je n'ai rien fait.

Je dois le provoquer, entrer dans son jeu, je veux savoir...

— Comment je suis sorti de la douche ? Comment j'ai pu finir sur ton canapé ? mens-je pour l'attirer dans mon piège.

— Je t'ai sorti de la douche et porter jusqu'ici, mais je ne l'ai fait que pour ton bien.

— Mon bien ?

— Oui. Tu étais incapable de te relever, encore moins de t'essuyer ou de te recouvrir. Alors je l'ai fait pour toi, me raconte-t-il avec envie, alors qu'il me caresse de ses doigts qui vont et viennent sur mon mollet.

Je ne supporte pas son contact, il est comme une brûlure à vif, mais la machine est lancée, le voilà reparti dans sa « réalité », dans son « délire », il est persuadé que c'est lui qui ma sortie de la douche, qu'il a essuyé mon corps nu, jusqu'où va-t-il aller dans ces affabulations ?

— William, tu te rends compte de ce que tu as fait ? le grondé-je. Tu as profité de la situation pour...

Il me surprend en m'attrapant à la gorge, alors qu'il resserre sa main autour de celle-ci, avant de planter son regard ombrageux dans le mien. Je dois me maîtriser, même si j'ai horriblement peur, même si les images de mon agression tente de revenir en force dans ma tête, je dois rester maître de mes émotions, enfouir tout ça au fond de moi afin d'atteindre mon but.

Je ne dois pas craquer...

— Je n'ai pas profité de la situation ! Je n'ai fait que prendre ce que tu m'offrais, je te désire autant que tu me désires, alors oui Orphélia, je t'ai caressée, oui je t'ai embrassée, oui je t'ai...

— Arrête ça tout de suite ! grogné-je, alors que son autre main tente de faire, ce qu'il est en train de me dire.

Pourtant, je dois refréner ma peur, il doit y croire, je veux savoir, ne pas perdre de vue, pourquoi je l'ai suivi chez lui.

— Pourquoi, ça te rappelle des souvenirs ?

— Non !

— Tu mens très mal Orphélia. Je suis sûr que tu nous revois, dans votre appartement, toi, me caressant la joue, m'embrassant avec fougue, moi, te suçant les seins avec avidité, caressant ton corps nu, tes gracieuses courbes que je désire tant, nous deux, allongés sur votre canapé, notre amour, l'un pour l'autre, toi, me disant que tu m'aimes, moi, te voulant encore et encore...

— Arrête ! lui ordonné-je les mains sur les oreilles.

Stop, j'en ai assez entendu, j'ai bien assez de preuves de son délire et ne veux pas avoir plus de détails, que son esprit tordu pourrait encore former ou fantasmer. J'ai beau me souvenir, que c'est cette drogue de merde qui lui fait dire tout ça, et j'ai beau avoir obtenu, le plus de preuves possible pour me rassurer, mais surtout pour prouver à Tristan que je ne suis coupable de rien, je suis hors de moi ! Il a voulu ruiner mon couple, me faire passer pour une femme infidèle... Ça fait des jours que je me ruine la santé à essayer de me souvenir, à faire le tri entre la vérité et ses délires... Je ne peux pas lui pardonner ça, ne peux pas oublier, tout le mal qu'il m'a fait, ou qu'il a fait Tristan... Cependant, je dois faire redescendre la pression, et je sens que ça ne va pas être aussi simple.

A-t-il cette lueur dans les yeux, que Tristan m'a décrite ?

— Tu veux que je m'arrête, sinon quoi, Mia Dea ?

— Tu n'as pas le droit...

Sa main insiste sur mon cou, me pousse en arrière et m'oblige à le fixer. Et cette lueur étrange est bien présente... Ses pupilles sont dilatées, sont vides de toutes émotions, de toute humanité je pourrais presque dire tant il me regarde sans vraiment le faire. C'est très étrange et perturbant...

— Tu te crois en droit de me dire, ce que je peux faire ou pas de toi ?

— William, je t'ai entendu me dire que tu m'aimais, alors si tu tiens à moi, laisse-moi partir...

J'essaye de semer le doute dans sa tête, de jouer sur ses sentiments pour moi, pour le faire me lâcher, je dois garder à l'esprit de lui parler calmement, posément, et j'y suis presque, il baisse peu à peu sa garde, desserre ses doigts...

Quand je vois son sourire carnassier revenir en force.

— Bien essayer Orphélia, j'ai failli me faire avoir !

— Pourquoi me fais-tu autant de mal ? murmuré-je presque.

Il marque un nouveau temps d'arrêt, il plisse les yeux, et je vois que le doute s'installe, que la supposition de Tristan fonctionne. Rester calme, parler doucement... Il se passe la main sur le visage et des gouttes de sueurs, - que je n'avais pas encore vue -, perlent sur son front. C'est un des indices qu'avait notifié Tarik. J'essaye de voir si ses mains tremblent, quand je l'entends me dire :

— Parce que je sais que tu tiens à moi, souffle-t-il.

— Mais tu crois que...

— Tu peux dire ce que tu veux Orphélia, je sais qu'un jour, tu seras à moi, et rien qu'à moi.

— Ça n'arrivera jamais, tu entends William, jamais.

Je garde ma voix la plus posée possible, mais ce n'est pas simple, tant j'ai envie de lui hurler dessus.

— Il ne faut jamais dire jamais, ta mère ne te l'a pas appris ?

— Pourquoi tu parles d'elle ?

— Je l'aime bien Maddie, sourit-il en penchant sa tête sur le côté. D'ailleurs, elle ne devrait pas tarder !

— Tu l'as appelé ?

— Oh ! Est-ce une pointe de déception que j'entends là ?

— Pas du tout, tu déformes la réalité, et encore une fois, tu interprètes le moindre de mes mots à ta guise.

C'est exactement ça...

Il arrive à retourner chacune de mes phrases ou gestes, pour les ajuster à sa réalité, pour qu'elles se moulent au plus proche de ce qu'il désire ou veut.

— Un jour, tu devras affronter la vérité, et ce jour-là, je serais là Mia Dea ! Parce que je t'aime plus que tout, parce que je suis prêt à tout pour que tu sois à moi, pour que tu m'aimes...

Il termine sa phrase sur mes lèvres, alors que l'interphone retentit, alors que je le repousse de mes mains sur son torse. Il se lève, tout en ne me quittant pas du regard, tout en maintenant, ce qu'il croit comme un lien entre nous. Ses pupilles sont un peu moins dilatées, qu'au début de notre conversation, mais sa démarche reste mal assurée.

— Oui Maddie, je vous ouvre, c'est au deuxième étage, la porte de droite... Au numéro 4, lui indique-t-il, en insistant sur le chiffre comme si le fait, que nous ayons le même numéro d'appartement soit d'une importance capitale.

Il est dans une autre réalité, la sienne, et je sais avec certitude maintenant, que je n'en ai pas fait partie, maintenant j'en suis sûre, je n'ai rien fait de tout ce qu'il a raconté, de tout ce qu'il a pris pour la vérité.

Je suis soulagée, je suis fatiguée, mais je suis plus tranquille avec moi...

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Orphélia, malgré son agression, a trouvé la force de mettre William devant le fait accompli, en le poussant a avouer, ce qu'il prend pour la réalité ! 😞😳

La drogue qu'il prend, lui donne bien des hallucinations, lui donne une vision différente de ce qui se passe réellement autour de lui. 😡🙃

Pour autant, est-ce que cette drogue est responsable de tout ? 🧐🤔

Orphélia est soulagée, elle va pouvoir arrêter de se torturer l'esprit. 💖💖

Elle va pouvoir laisser tomber le masque et enfin pleurer sur l'agression qu'elle a subie... 😰😰

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Comme vous avez pu le voir, ce chapitre est en deux parties ! 📚📚

Car, bien trop long pour vous le proposer en une fois !

Vous voulez que je poste la deuxième partie quand ? 📍🤔

En suivant ?

Ou demain matin ?

Voter et je suivrai la majorité ! 

Plus de 10 votes, allez soyons folles !

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On se retrouve sur la planète wattpad, pour répondre à vos commentaires ou pour vous lire à mon tour ! 📚📝

Pensez à cliquer sur l'étoile ⭐

Bonne soirée mes T&O-LOVE #CQOSA... Je vous Kiss 😍😘

Kty. Auteure 🌸💖

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