Tome 2 - Chapitre 39

Tristan

C'est quand... Je dois résister !

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Accoudé à la rambarde en fer du toit terrasse, je discute avec Dimi, tout en regardant le paysage, après que ma petite femme est suivie Lina à la cuisine pour l'aider à préparer l'apéro. Certes, ce point de vue est loin de ressembler à celui du centre ou de mon ancien village et la mer me manque, mais il est fait de toits d'immeubles aussi différents que nombreux, et malgré tout, cette étendue de différents rouges a le mérite de me calmer, de me focaliser...

— Je l'avais dit à Lina, que ce n'était pas une bonne idée de l'inviter.

— Ça c'est sûr Dimi, on pouvait difficilement faire pire !

— Tout comme, je ne comprends pas que Orphélia accepte de devenir son amie.

— Ah ! Toi aussi, tu penses que c'est impossible ?

— Mais grave mec ! me répond Dimi en se redressant. Comment veux-tu que ça se passe bien avec un con pareil ?

— J'ai essayé de convaincre Orphélia, mais elle voulait essayer, pour faire plaisir à Lina.

— Lui faire plaisir ?

— Oui, pour éviter que Lina choisisse entre eux deux ! précisé-je sans être convaincu.

— T'inquiète mon pote, le choix est vite fait !

— Pour nous oui, mais nos femmes ne sont pas de cet avis !

— Laisse tomber, nos femmes sont aussi têtues, l'une que l'autre, ajoute Dimi en plaisantant.

— Mais c'est comme ça qu'on les aime.

— On a tiré le jackpot, mon pote !

On se balance un check entre nos deux poings tendus, et on se marre, comme on pouvait le faire, quand nous étions tout le temps fourrés ensemble. Un brin de nostalgie prend place en moi en voyant mon pote redevenir sérieux, alors qu'il veut savoir :

— Tu as rejoué ?

— Un peu oui, de la guitare surtout, j'ai même écrit de nouvelles chansons au centre.

— Ça ne te manque pas notre groupe, les répétitions, les concerts ?

— Oui et non. Bien sûr que ça me manque, nos délires aussi me manquent, mais on est plus que deux !

— Notre coquelicot pourrait tenir sa place au clavier, et pour les chœurs, on pourrait l'associer à Lina.

— Ouais pourquoi pas et pour remplacer Thomas ? Tu as une idée ?

— Julien, peut-être ! Ce mec n'est pas qu'un boss en informatique.

— Sinon, il faudrait que j'en parle à Tarik !

— Il joue de la guitare ?

— Ouais, très bien même. Mais, il nous faudrait un local, des instruments, tenté-je de faire la liste pour calmer l'enthousiasme de mon pote. De plus nos vies ont tellement changé. Cerise a carrément déjanté, Thomas et Elena sont en Suisse. D'ailleurs tu as eu des news d'eux ?

— Ouep, Thomas m'a appelé la semaine dernière. Ça va, leur vie se met en place. Il a trouvé du boulot et l'hospitalisation d'Elena se passe bien. D'après Thomas elle fait d'énormes progrès.

— Je suis sûr que le fait que Thomas la soutienne doit lui faire du bien.

— J'en suis persuadé aussi !

— File-moi son numéro, je l'appellerai dans la semaine.

Dimi me tend son téléphone et alors que je le copie sur le mien, on entend des bruits, des cris. Je reconnais, tout de suite, la voix de ma petite femme en train d'invectiver l'autre con.

— Putain de merde, je vais le défoncer...

— Tristan, concentre-toi sur notre coquelicot. On va s'occuper de l'autre con, me conseille Dimi.

Alors que nous nous dirigeons vers les éclats de voix, je me rends compte que tout le monde se trouve dans la salle de bains ou bien, juste devant. Je cherche ma petite femme, je l'entends mais ne la vois pas tout de suite.

— Orphélia !

Lina se pousse sur le côté, pour me laisser le passage libre. J'attrape la main de ma petite femme, pour qu'elle se retourne vers moi, et elle se pelotonne aussitôt dans mes bras.

— Calme-toi mon cœur.

Mon coquelicot tremble de tout son corps, alors que je fais de mon mieux, pour la maintenir tout contre moi. Qu'est-ce que l'autre con a bien pu faire ou dire, pour que ma petite femme pète un câble, à ce point.

Je la soulève dans mes bras, afin de la déplacer jusqu'au canapé. Je m'y assois tout en l'immobilisant contre mon torse. De la pulpe de mes doigts, je caresse sa joue pour l'apaiser, pour que ma douce se calme. C'est rare de la voir fulminer à ce point après quelqu'un.

— Tu veux bien me parler ?

Elle garde son regard baissé, sur nos mains et doigts entrelacés. Je sens toute la tension de son corps et je suis persuadé, que je ne vais pas aimer ce qu'elle va me dire.

— William a...

Je patiente, mais voyant que ma douce ne reprend pas la parole, je lui répète doucement :

— Il a fait quoi ?

Elle crispe ses doigts autour des miens, et je vois son regard se poser, sur celui de son amie.

— Elya, tu veux que je lui explique ?

Orphélia me regarde, et me supplie de ses yeux larmoyants, de laisser son amie m'exposer de quoi il en retourne.

— Je t'écoute Lina. Tu as toute mon attention, la devancé-je.

— Elya m'a expliqué, que tu étais au courant de la visite de William...

— Oui, Orphélia m'en a parlé, alors où veux-tu en venir ?

— Voilà... Je voulais parler en tête à tête avec elle, pour savoir si ce que William m'avait dit était vrai...

— Depuis quand, tu crois, plus cette merde que notre coquelicot ? l'invective Dimi.

— Ne te mêle pas de ça, c'est déjà bien assez compliqué comme ça.

— Je m'en mêle, depuis que tu as décidé de l'inviter. Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée ! Mais non, Madame a toujours raison...

Les voilà parti à se prendre le chou à cause de ce mec. Il doit jubiler, dans la salle de bains, en voyant que tout le monde se prend la tête, à cause de lui. Si je ne le savais pas avec Tarik et que je ne tenais pas à rester à tout prix avec ma douce, je l'aurais déjà rejoint et je lui aurais refait le portrait.

Un coup d'œil à mon pote, et je les vois se diriger vers la cuisine en gesticulant et je le connais assez, pour savoir qu'il ne va pas se taire comme ça, mais apparemment, Lina est sûr la même longueur d'onde.

Aucun des deux ne veut lâcher l'affaire et veut avoir raison.

Je ne sais toujours pas ce qu'il a fait, mais de les voir s'engueuler ainsi, me fait royalement chier. Je sens le corps de ma petite femme se raidir, et son regard se braquer vers le couloir. Je la quitte des yeux, quand j'entends :

— Mia Dea...

Un regard dans sa direction me confirme, que c'est bien lui qui a parlé, qu'il a interpellé ma petite femme en lui disant : « Mia Dea », si mes souvenirs de latin sont bons, ça veut dire : Ma Déesse, en italien. Je tourne la tête vers Orphélia pour voir sa réaction, quand j'entends mon frère de sang remonter les bretelles de William.

— Putain mec, tu m'avais promis de te taire, le sermonne Tarik.

— Je peux quand même lui dire au revoir, non ?

— Non, mais t'es sérieux là ?

Je n'ai pas pu m'en empêcher, je voulais rester tranquille, afin d'apporter mon soutien à Orphélia, et pour ne pas faire d'esclandre chez nos amis, mais...

— Dégage de chez moi et n'y remets plus jamais les pieds ! l'incendie Dimi en lui montrant la porte du doigt.

— Allez vient ! lui indique Julien. On va te ramener chez toi avec Tony.

— Je peux le faire si...

— C'est bon Tarik, on va prendre la relève, t'inquiète.

Les gars l'embarquent en le tenant chacun par un bras, alors que l'autre, essaye tant bien que mal, de se libérer de leurs emprises.

— Lâchez-moi. Orphélia ! Dis-leur...

Ma douce quitte mes bras et se lève afin de l'affronter :

— Dégage William, je ne veux plus jamais te voir !

— Non, « Mia Dea » tu ne peux pas dire ça.

— Mais arrête de m'appeler comme ça, je ne suis pas ta déesse. Je ne suis rien pour toi.

— Je t'ai...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase ni de se rapprocher un peu plus de ma petite femme, qu'il reçoit mon poing en plein dans sa gueule de con. J'enchaîne avec un autre coup dans les côtes, alors qu'il pisse déjà le sang de sa lèvre fendue.

Des bras me retiennent et m'empêchent de lui filer la correction qu'il mérite, et mon coup de pied fini dans le vide, alors que je suis tiré en arrière. Il ne peut pas, il n'a pas le droit, et je ne veux pas qu'il l'appelle comme ça ou qu'il lui dise ces mots...

Je vais le tuer s'il ne l'embarque pas.

J'essaye de fausser compagnie à Dimi et Tarik, mais ils resserrent leur poigne sur mes bras, tandis que Julien et Tony l'entraînent vers l'extérieur, et que l'autre beugle des injures contre moi.

Je n'en ai rien à foutre de ce qu'il peut bien me dire, je n'ai pas peur de lui ou de ses menaces. Celle qui m'inquiète, c'est mon coquelicot. Orphélia est dans les bras de son amie et pleure à chaudes larmes.

Des sanglots secouent son corps et je culpabilise de l'avoir déçue, de ne pas avoir été à la hauteur, et d'avoir fait preuve de violence... Mais ça a été plus fort que moi, ce mec m'a poussé à bout, en lui parlant ainsi.

Comment ne pas réagir face à ça ?

Oui je suis jaloux, mais même sans l'être, comment on peut accepter qu'un autre mec parle ainsi de l'amour qu'il ressent pour la femme qu'on aime ?

C'est juste impossible !

Et s'il venait à recommencer, je referais sans doute la même connerie, je lui enverrais mon poing dans la gueule, autant de fois qu'il faudra, et jusqu'à ce qu'il comprenne qu'Orphélia est ma femme, et qu'il n'a pas le droit de lui dire tout ça...

— Orphélia...

J'essaye de lui parler le plus doucement possible, le plus calmement possible. Je lui tends les bras et je respire d'aise, quand elle vient se blottir contre moi aussitôt.

— Oh ma douce, je suis tellement désolé.

Elle pleure dans mes bras, sa tête posée sur mon cœur qui bat à tout rompre. Puis, elle relève son regard humide vers moi, et ses yeux sont comme perdus, ne comprenant pas le sens de mes paroles, au vu de sa question.

— Pourquoi ?

— Pourquoi, je suis désolé ?

Elle hoche la tête, pour toute réponse, faisant tomber les larmes qui s'échappent encore de ses yeux.

— Parce que, je n'aurais jamais dû perdre mon sang-froid, parce que, je voulais te démontrer que j'avais changé et que je savais régler les différends, autrement qu'avec mes poings, mais je n'y suis pas arrivé...

— Mais mon amour, je ne t'en veux pas...

— Non ?

— Bien sûr que non...

— Mais alors pourquoi tu pleures ?

— Parce que j'ai eu peur pour toi...

— Tu rigoles ? Il ne m'a même pas touché.

— Il n'empêche que j'ai eu peur, et puis j'en ai marre aussi, de son comportement envers toi, envers moi, envers eux. William a gâché ta soirée.

— Franchement, la soirée est la dernière de mes préoccupations. Désolé Lina, mais j'espère que tu comprends...

— Bien sûr que je comprends, et accepte mes excuses. J'aurai dû écouter Dimi...

— Je savais bien, que tu finirais par reconnaître que j'avais raison, le tacle Dimi.

— C'est bon, n'en fait pas trop tout de même !

Je garde ma petite femme, tout contre moi, et nos souffles se coordonnent, se calquent, et j'attends qu'elle trouve la force de me parler.

— Tu veux bien qu'on monte sur la terrasse, pour qu'on puisse parler, rien que tous les deux ?

— Bien sûr, mon cœur.

Je dépose un baiser sur son front, avant de lui sourire pour lui assurer de tout mon soutien. Elle me prend la main, et c'est de cette nouvelle détermination, que mon Orphélia me guide jusqu'au toit terrasse.

On s'installe sur la balancelle en bois, nos jambes collées, sa main se pose sur ma cuisse et la mienne vient enrouler son épaule, afin de la rapprocher au plus près de moi, sa tête s'incline, de manière à se retrouver au creux de mon épaule. Nous restons ainsi quelques minutes, profitant de ce moment de répit, avant que les révélations ne brisent le silence, avant qu'elles ne déchirent cette douce quiétude, avant que je ne doive la rompre à mon tour, car je veux des réponses.

J'en ai vraiment besoin...

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Vous attendiez la réaction de Orphélia et vu sa colère envers William, on peut dire qu'elle dément toutes les histoires, qu'il peut bien raconter !😲😰😡

Tristan et Dimi qui passent un bon moment sur le toit terrasse en se rappelant de leur groupe, de leurs amis ! Arriveront-ils à reformer un groupe ? 🎸🎤🎹🎵

Bon, je ne sais pas vous, mais moi ça me rassure de voir que Tristan malgré la thérapie, garde tout de même son caractère fougueux et impulsif ! 😍😍

William s'en tire bien d'après moi avec juste deux coups de poing, face à ses "Mia Dea" et ses "Je t'aime"...🥊🥊

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📍 Dorénavant et parce que ça vous a fait plaisir, je posterais un chapitre le mercredi soir et le samedi soir aussi ! 📚

Bonne soirée mes T&O-Love, gros bisous 😍😘

Kty. Auteure 🌸💖

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