Tome 2 - Chapitre 37
Orphélia
C'est quand... La soirée dérape !
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Nous sommes à l'heure en effet, juste à temps pour accueillir Tarik, qui a bien voulu nous servir de chauffeur. Encore une fois, Tristan râle que nous soyons dépendant des autres, que nous n'ayons pas de moyen de locomotion, mais si seulement, il en connaissait la raison...
— Salut les amis ! Ça va ?
— En forme mec, et toi ?
— Nickel. Allez grimper ! lance-t-il, tout en actionnant l'ouverture automatique de la porte.
Tristan m'aide à me hisser, et en profite bien sûr, pour me pousser en mettant ses mains sous mes fesses. Face au regard noir que je lui lance, il éclate de rire et me souffle à l'oreille :
— Tu ne t'en plaignais pas, il y a un quart d'heure...
Je ne rajoute rien parce qu'il a raison, mais là nous ne sommes pas seuls, et même si je me doute qu'avec Tarik, ils ont dû faire les cons plus que de raison, ce n'est pas une excuse. Mais quand je vois, Tristan et Tarik, se faire un clin d'œil et se taper dans le poing, je sais à quel point j'ai raison sur leur complicité.
— Il n'y en a pas un, pour récupérer l'autre, à ce que je vois !
J'aurai envie de les envoyer chier, mais leurs sourires et leur entente, me font tellement plaisir, que je n'en ai pas le courage, ni l'envie d'ailleurs. Nous venons de traverser une nouvelle crise, et même si on s'en est sorti sans trop de dommages, je sais que cette soirée va être une véritable épreuve, autant pour lui, que pour moi.
Pourvu que tout se passe bien...
— Ma princesse ? On est arrivés.
— Déjà ?
— Ben oui, il faut même pas dix minutes pour aller chez Lina en voiture, me renseigne Tarik.
— Et dire que tu avais peur d'être en retard ! se moque Tristan en me gratifiant d'un sourire taquin.
— C'est-à-dire qu'à vélo, je ne mets pas loin de trente minutes, moi.
— Tu vois pourquoi, je tiens à acheter une bagnole !
— Si tu as besoin d'aide pour en trouver une, fais-moi signe « GB » !
— Je dois voir avec Tom !
— Il tient toujours son garage ?
Je les laisse discuter de bagnoles et des souvenirs qu'ils ont en commun, et je m'avance jusqu'à l'entrée de l'immeuble. J'appuie sur le bouton pour appeler l'ascenseur, j'attends, toujours perdue dans mes pensées, sans avoir pris connaissance de cette présence, qui se matérialise à mes côtés sans faire de bruits.
— Bonsoir Orphélia.
Je sursaute tant il m'a fait peur, et laisse échapper ma pochette qui tombe par terre.
— Je ne voulais pas t'effrayer !
— C'est bon, j'étais juste...
— Perdue dans tes pensées.
— C'est ça.
Je suis mal à l'aise en sa présence, face au regard insistant, qu'il pose sur mon corps et qu'il détaille sans gênes. Je ramasse ma pochette, je me tourne vers la route, pour voir si Tristan et Tarik arrivent et vérifie, tout de même, que mon téléphone ne s'est pas cassé en chutant. William se penche et son ombre me recouvre, alors qu'il m'attrape le bras pour me relever en me disant :
— Tu as le temps de m'embrasser avant qu'ils n'arrivent, me fait-il constater d'une voix rauque.
Il tire brusquement sur mon avant-bras, et j'ai juste le temps, de le stopper en plaçant ma main sur sa bouche.
— William arrête ce petit jeu, tout de suite !
— Sinon quoi Orphélia ? me défie-t-il en faisant glisser sa langue sur mes doigts.
— Tu es...
Mon regard se perd, vers la porte qui vient de s'ouvrir sur mon Tristan furieux, et qui hurle :
— Sinon tu vas prendre mon poing dans ta gueule, espèce de connard !
Je me sens happée en arrière et terminer avec force contre le torse de mon homme.
— Tiens, salut Tristan. Ça y est, ils t'ont libéré ?
— Arrête tes conneries William. Allez, viens ! le sermonne Tarik.
Il l'entraîne dehors et je m'aperçois que William ne marche pas très droit.
— Putain, je te laisse deux minutes, et il est déjà accroché à ton bras.
— Il ne s'est rien passé, je l'ai repoussé.
— Je sais ma douce, je t'ai vu.
— Apparemment, il a bu...
— Oui ben ivre ou pas, fais-moi plaisir, ne le laisse plus t'approcher.
— Avec toi à mes côtés, je ne risque rien !
— Embrasse-moi mon cœur.
Je sens qu'on va en avoir besoin.
Nous n'attendons même pas Tarik, qui est toujours à l'extérieur en train de raisonner William, et nous montons au quatrième et dernier étage. C'est la première fois que Tristan m'accompagne chez Lina et Dimi, et je suis sûre que leur appartement va lui plaire. Totalement opposé au nôtre, il est aussi moderne que le nôtre peut être ancien, il est plus grand aussi, puisqu'il possède deux chambres, une grande pièce de vie, mais ce que Tristan va vraiment apprécier, c'est leur toit terrasse. Pas étonnant que tous les apéros se fassent chez eux.
La porte s'ouvre sur mon soleil blond qui se jette à mon cou.
— Elya, ma puce, tu m'avais trop manqué, et toi viens par là, que je t'embrasse avant que Dimi ne t'accapare !
Elle serre Tristan dans ses bras avant de le laisser retrouver son ami. Leur accolade fait chaud au cœur et nous les regardons toutes les deux bras dessus, bras dessous, avec des larmes dans les yeux.
— On dirait bien que mon homme t'avait manqué à toi aussi Dimi ! lui dis-je, en venant lui faire la bise.
— Salut mon coquelicot ! Normal, tu as gardé tous les droits de visite pour toi !
— Dimi ! le reprend Lina.
— Tu as raison Dimi, j'ai été égoïste, mais...
— Mais rien du tout mon cœur, j'ai beau aimer Dimi comme un frère, je n'aurai jamais voulu lui céder un jour.
Dimi lui décroche un coup de poing dans l'épaule en rigolant, tandis que Tristan m'embrasse, avant de suivre nos hôtes à l'intérieur.
— Waouh, il est magnifique votre appartement ! clame Tristan.
Qu'est-ce que je vous avais dit. J'ai eu exactement la même réaction, quand je l'ai découvert cet été.
— Et attends mon pote, tu n'as pas vu le plus beau !
Dimi ouvre la grande baie vitrée qui donne sur une première terrasse avec balcon, monte les quelques marches qui permettent d'accéder au toit et là mon homme redevient un gamin. Ses yeux s'écarquillent, brillent, et il me lance :
— C'est un appart comme ça, qu'on devrait acheter mon cœur !
Il s'arrête en découvrant ma réaction. Je suis agréablement surprise, et me blottis dans ses bras qu'il tend vers moi.
— Tu aurais envie qu'on l'achète ensemble ?
— Oh oui ma petite femme. J'adore notre appartement, mais il est un peu petit pour ce que j'ai en tête, et puis j'aimerais qu'on ait un truc qui nous appartienne à tous les deux. Tu comprends ?
Je hoche la tête encore surprise par ses mots. Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, mais s'il ressemble à ce que je vois dans ses yeux, alors je signe tout de suite. Mes peurs s'envolent et je l'embrasse après lui avoir répondu :
— Ils nous restent plus qu'à le trouver alors !
— Tu es d'accord ?
— Oh oui mon amour. Je veux que tu sois heureux, et quand je vois à quel point tes yeux pétillent, je sais que c'est ce que nous avons de mieux à faire.
— Je t'aime tant...
Des mains claquent derrière nous et stoppent notre conversation. On entend applaudir, puis ricaner.
— Vous êtes pathétiques.
— William, le reprend Lina. Je t'avais prévenu !
— Oui maman... Je sais...
— Tu es saoul ?
— Mais non, j'ai juste commencé l'apéro avant de venir.
— Putain mec, c'est toi qui es pathétique, lui balance Dimi.
Dimi est tout aussi contrarié que nous, et je vois qu'il se penche pour parler à l'oreille de Lina. Elle grimace puis se dirige vers Julien, Tony et Tarik. Et les voilà parti chacun dans une pièce différente. Lina leur a apparemment assigné une tâche à chacun. Julien revient avec un verre de jus d'orange et un cachet, qui doit sans doute être du paracétamol. Tony, lui ramène un mug rempli de café et une petite bouteille d'eau, alors que Tarik annonce que la salle de bains est prête. Ils entraînent William, en l'agrippant chacun à un bras, pour le mener vers Tarik. La porte se ferme, et avec Tristan, on souffle un air qu'on avait apparemment bloqué.
— Je suis désolée...
— Tu n'y es pour rien si ce mec est un con fini !
Dimi et Tristan se tapent dans la main et j'aimerais en faire autant, mais son attitude m'attriste plutôt qu'autre chose. Je sais, que je suis à la source de son mal-être. Je sais les sentiments qu'il a pour moi, même s'il ne m'en a pas parlé directement, mais pendant que je terminais ma crise, je l'ai entendu me chuchoter des : « je t'aime », et « tu as volé mon cœur », ou encore « Tristan ne te rendra jamais heureuse », et puis « laisse-moi t'aimer ». Alors, même si je ne partage pas ses sentiments, ça n'empêche que cela me désole.
— Ça va aller ma douce ?
— Oui mon amour. Ne t'inquiète pas.
— Je n'aime pas te voir triste.
— Surtout ne crois pas que c'est...
— Je sais...
— Elya, tu peux venir m'aider à la cuisine ?
— Bien sûr Lina.
Je la suis, laissant les mecs sur la terrasse. Une fois, arrivées dans la grande pièce à vivre, je lui demande :
— Tu voulais que je t'aide à porter quelque chose ?
— Non. Rien !
— Pourquoi m'as-tu demandé de venir alors ? la regardé-je un brin suspicieuse et croisant les bras sur ma poitrine.
— Je voulais qu'on puisse parler que toutes les deux !
— Ah OK, et tu voulais parler de quoi ?
— Tout va bien avec Tristan, son retour se passe bien ?
Elle me tourne le dos et fini de préparer des assiettes de tapas qui pourtant sont déjà bien remplies.
— Qu'est-ce que tu veux vraiment savoir Lina. Parce que cette question, tu aurais pu me la poser devant lui. Alors ?
— Tu as raison. Je voulais te parler de William.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il m'a confié qu'il était venu te voir vendredi.
— Ah OK ! Mais même ça, tu vois, tu aurais pu l'aborder devant Tristan, je ne le lui ai pas caché.
— Et il a réagi comment ?
— Assez bien, compte tenu de leur passif.
— William m'a dit...
— Arrête de tourner autour du pot !
— Il m'a dit, que vous vous étiez embrassés, et... Que tu ne l'avais pas repoussé. C'est vrai ?
— Tu es sérieuse ? Tu te poses vraiment la question ?
— C'est justement, parce que je remettais en cause ses propos, qu'il m'a défié, de lui expliquer, pourquoi tu ne l'avais repoussé, lors de votre baiser.
Mon sang ne fait qu'un tour.
Je ne réponds pas à mon amie et me dirige directement à la salle de bains. J'ouvre sans même frapper à la porte et ordonne :
— Sortez !
— Orphélia, qu'est-ce qui t'arrive ? me demande Tarik, en se plaçant entre William et moi.
— Elya, calme-toi, me supplie mon amie.
Lina essaye de m'attraper par le bras, mais je me dégage de sa poigne.
— William, on doit parler !
— Orphélia...
Sa voix est éraillée et pâteuse, et mon prénom semble s'engluer dans sa bouche, tant il a du mal à parler.
— Tu devrais attendre, il n'est pas en état, ajoute Julien.
— Mais je m'en fous royalement ! Il a regardé lui, dans quel état j'étais, quand il est venu chez moi vendredi ? Il a tenu compte de moi, quand il m'a embrassé, alors que je lui demandais de partir ? Il m'a respecté en racontant à Lina, que j'avais répondu à son baiser, alors que c'est faux ?
Je hurle, je suis hors de moi, j'en ai marre de toujours me taire, de vouloir faire plaisir aux autres, je ne laisserais plus passer de tels mensonges qui pourraient nuire à notre couple. C'est terminé la gentille Orphélia. Si on m'attaque, je répondrai dorénavant.
— Tu n'as pas fait ça ? l'interroge Tarik.
Attirés par la véhémence de mes propos, Tristan et Dimi nous ont rejoints. Il m'interpelle du couloir :
— Orphélia !
— Tu devrais le rejoindre avant que ça ne finisse mal, je m'en charge, précise Tarik.
— Viens Elya.
— Laissez-moi passer, ordonne Tristan.
Mon homme me prend dans ses bras et accueille mes larmes, - en même temps que mon corps tremblant -, tandis qu'il dépose sa main sur ma nuque, pour m'attirer à lui et me serrer encore plus fort contre lui.
— Calme-toi mon cœur, je suis là. Ça va aller. Lina tu peux lui servir un verre d'eau ? Viens on va s'asseoir.
Je ne résiste pas, et me laisse emporter vers les grands canapés en cuir blanc, suivi par tous, seul Tarik est resté dans la salle de bains.
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Coucou mes T&O-LOVE 💖
Alors ce nouveau chapitre, vous inspire quoi ?
William, William, William...
Apparemment, il n'a pas fini de faire parler de lui !
Et cette histoire de baiser, alors donné pas donné ? Reçu ou repoussé ?
Décidément, Orphélia et William ne sont pas d'accord sur la version à donner à leurs amis !
Ce qui a le don de chiffonner notre Coquelicot et il y a de quoi, non ?
Elle a beau avoir le cœur sur la main, être gentille, il ne faut pas abuser tout de même...
Alors comment voyez-vous évoluer cette situation ? 🧐😎
Et si je vous disais, que le prochain chapitre sera un PDV de William... Pas taper, pas taper... 😲😲
Intéressant, non ? 😉😂
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À mercredi prochain, bisous mes T&O-LOVE 😘
Kty. Auteure 🌸💖
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