Tome 2 - Chapitre 35

Tristan

C'est quand... Je les poste !

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Je souris face à la devanture de sa boutique « Coquelicot Gourmand ». J'aurais au moins participé à trouver son nom, me consolé-je. Forcément, j'ai raté les travaux, son installation et l'ouverture de son magasin. Mais maintenant, je suis là, et je dois arrêter de ruminer tout ça.

Je tiens Orphélia dans mes bras. Ils entourent sa taille, son dos en appui sur mon torse, c'est vraiment une position que l'on affectionne tous les deux. On se tient sur le trottoir d'en face, et on prend le temps de savourer ce moment. On est bien, serré l'un contre l'autre.

— Tout comme avec notre appartement, tu as fait des miracles. Elle est magnifique ta boutique mon cœur.

— Merci mon amour. Allez, viens, j'ai hâte de tout te montrer !

Ma petite femme m'entraîne à l'intérieur en tirant sur ma main. On dirait une vraie gamine, tant ses yeux reflètent sa joie à me la faire découvrir en détail.

Des tables rondes cerclées d'un galon en métal, aux chaises vintage et toutes dépareillées, aux étagères garnies de friandises et de petits paquets de bonbons multicolores, tout dans cette pièce, appelle à la gourmandise.

— Tu comprends, m'explique-t-elle, en voyant mon regard sur les sachets, on n'est pas loin de l'école, alors quand ils sortent, bon nombre d'enfants passent devant la boutique, et mes sachets à 1 euro partent à la vitesse de l'éclair.

— C'est bien calculé, et en plus, tu n'as pas besoin de rendre la monnaie, c'est malin.

— Tu as tout compris, ça nous facilite la vie.

— Nous ? l'interrogé-je.

— Bonjour Tristan.

Je me retourne et découvre la mère de Orphélia, dont la tenue toujours aussi distinguée est complétée d'un tablier blanc en dentelle, sur lequel est brodé le nom de la boutique. Elle rayonne de bonheur, et son sourire me fait chaud au cœur.

— Maddie ? Vous m'aviez caché que vous travailliez ici.

— Je n'ai pas le choix si je veux voir ma fille, et puis, ça marche tellement bien qu'elle avait besoin d'aide, le temps de trouver quelqu'un.

Elle vient m'embrasser, me serrer dans ses bras protecteurs, et je me laisse aller à la douceur de son étreinte. Cette femme dégage tellement de gentillesse, qu'on ne peut que l'aimer.

— Tu m'as aussi fait des cachotteries à ce que je vois. Le Doc t'a enfin accordé une permission de sortie ?

— Non maman, Tristan est sorti pour de bon ! s'exclame ma douce, en l'étreignant.

— Je suis si heureuse pour vous mes enfants. Vous allez pouvoir être heureux maintenant.

Nos regards se croisent, se verrouillent, et Orphélia et moi n'avons aucuns doutes là-dessus. Elle me rejoint et dépose un baiser léger sur mes lèvres. J'en aurais bien voulu plus, mais bon devant sa mère, et dans sa boutique, je vais m'en contenter.

La visite continue, et je dois dire qu'elle est très bien agencée et fonctionnelle.

— Les designers ont fait du bon boulot ! Cette boutique est parfaite.

— C'est normal, me réplique Madeleine, c'est Orphélia qui a dessiné, pensé et structuré le tout, jusqu'aux moindres détails, ma fille n'a rien laissé au hasard.

Orphélia coquelicote, face aux compliments de sa mère, alors que je l'attrape par la taille, et que je pose ma main en coupe sur sa joue afin qu'elle relève sa tête.

— Je ne savais pas que tu savais faire tout ça, mon cœur, tu peux être fière de toi. Tu as fait un boulot de professionnel.

— Papa pense, que je pourrais même lancer le concept, et faire des franchises. Il est en train de faire une étude de marché pour voir l'entièreté du potentiel, et je le laisse faire, parce que là par contre, je n'y comprends pas grand-chose.

— Mais, c'est formidable, pleins de petits « Coquelicot Gourmand » vont fleurir aux quatre coins de la France.

— Ne t'emballe pas mon amour, on n'y est pas encore, se marre-t-elle.

Quel bonheur c'est de la voir rayonner au milieu de cette boutique, qui lui ressemble tant. Elle a trouvé de quoi s'épanouir et réaliser son rêve de petite fille.

— Orphélia, les plateaux de muffins sont terminés, je te laisse les mettre en place ?

— Oui merci. Viens là, que je te présente Tristan.

— Salut Sophie, tu vas bien ? dis-je, un peu embêté par la situation.

— Oui et toi, ça fait un bail qu'on ne s'était pas vu.

En effet ! Ça fait trois ans que je ne l'avais pas revu. Elle n'a pas changé, toujours aussi douce et souriante. Même si là, la situation est plutôt gênante.

— Vous vous connaissez ?

— Oui, mon cœur. Sophie est la grande sœur de Cerise.

Orphélia semble tomber des nues. Forcément, si Sophie ne lui en a pas parlé, et au vu de sa réaction, je n'ai plus de doutes.

— Pourquoi, tu ne me l'as pas dit ? se désole-t-elle.

— Je voulais juste que tu me choisisses pour mes qualités professionnelles.

— Tu savais qui j'étais ?

— Oui... Et tu ne m'aurais pas embauchée si tu avais su pour mon lien familial avec ma folle de sœur, argumente Sophie.

— C'est vrai qu'en tant que pâtissière, je n'ai rien à te reprocher, mais tu m'as menti délibérément.

— J'espère que ça ne changera rien entre nous ?

— Je l'espère aussi...

Avant que le malaise entre elles ne s'installe, je coupe court à leurs interrogations, en demandant des nouvelles de sa famille, à Sophie. On s'assoit à une des tables, et je la questionne :

— Tom et les filles vont bien ?

— Oui, merci Tristan, ça pousse, ça pousse.

— Elles ont quels âges maintenant ?

— Marina a cinq ans et Coralie trois ans.

C'est vrai que la dernière fois, qu'elle était venue à l'appartement de Cerise, la petite n'avait que quelques mois...

— Tom tient toujours son garage ?

— Oh oui... Tu sais à quel point il aime la mécanique.

— J'irais le voir dans la semaine, je dois acheter une voiture, alors autant le faire bosser.

— Tiens, me dit-elle, en me tendant une carte de visite, tu devrais l'appeler avant, il a beaucoup de boulot en ce moment.

— Merci, c'est une bonne idée, comme ça, je pourrais lui dire ce que je recherche.

— Tu as des nouvelles d'Héloïse ? Elle me manque...

— Pas depuis que ta sœur a décidé de me faire croire, qu'elle ne voulait plus de contact avec moi, en me cachant ses lettres.

— Elle a osé faire ça ? Si tu savais comme j'ai honte de tout ce qu'elle vous a fait, je me demande comment on peut être aussi différentes...

— Tu n'y es pour rien Sophie.

— Mouais, je vais retourner bosser...

— J'ai été heureux de te revoir. Et puis, c'est cool, on sera amené à se côtoyer.

— Oui enfin, si Orphélia veut toujours de moi.

— Ne t'inquiète pas, elle sait faire la part des choses.

Je me lève et vais rejoindre ma douce qui finit de ranger les cupcakes dans la vitrine. Chaque goût étant rangé séparément sur un plateau recouvert d'une cloche, plus ou moins grande et plus ou moins haute, c'est vraiment très joli, et ressemble à la description qu'Orphélia m'en avait fait.

— Ma douce, je voulais passer à la poste pour envoyer ma lettre à Héloïse, ainsi que celle de mes géniteurs.

— Tu t'es décidé alors ?

— Oui, je veux qu'ils sachent, ce que je pense d'eux, et celui que je suis devenu.

— Tu veux que je vienne avec toi ? J'ai encore un peu de boulot là, mais ensuite...

— Ne t'embête pas, je vais y aller tranquillement. D'après le Doc, c'est une démarche que je dois faire seul !

— Alors si le Doc l'a dit, me sourit-elle.

— Embrasse-moi mon cœur.

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Je déambule à travers les rues de cette nouvelle ville, regardant régulièrement l'écran de mon téléphone, tout en suivant le trajet donné par le GPS.

Après dix minutes de marche soutenue, voici mon lieu de destination : la poste. Je jette un coup d'œil à travers la porte vitrée et ça va, il y a juste deux personnes. Je fais la queue et patiente en attendant, que ça soit mon tour.

Deux timbres plus tard et moins de trois euros de frais, me voilà délesté de ce poids. J'espère que ma sœur ne me tiendra pas rigueur de ce silence, et voudra bien me répondre. D'ici une petite semaine, je devrais être fixé, j'espère.

Cette formalité accomplie plutôt facilement, je rebrousse chemin, quand je repasse devant chez le fleuriste, et l'envie de prendre un bouquet de fleurs à ma douce me paraît être une bonne idée.

Mes yeux se posent en tout premier sur de magnifiques roses, mais cela me semble banal, commun, de plus ça ne lui correspond pas. Il me semble qu'elle ne les apprécie pas plus que ça, pourtant ses rouges velours m'attirent, jusqu'à ce que mon regard se pose sur un magnifique bouquet champêtre. Je me souviens de ceux qu'elle avait choisis pour son anniversaire, et là je sais, que je fais le bon choix.

Ces deux-là seront magnifiques dans sa boutique et celui-là plus petit et plus rond que haut sera parfait pour l'appartement. Ce sont les bras chargés et le sourire accroché aux lèvres, que je reprends le chemin de la boutique.

— Fais chier !

Un portable tombe au sol, un sac suit le même trajet, ramassé rapidement, par la main fine d'une jeune femme...

— Et merde, il est cassé ! Vous allez m'en payer un nouveau, hurle-t-elle, en se tournant vers moi.

Combien de malchances il y avait, pour que je tombe sur Cerise, et encore plus dans cette petite rue ? Je devrais partir, prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir, ne pas lui parler, ne pas la regarder et faire comme si elle n'existait pas. Mais voilà, ma colère et mon corps en ont décidé autrement.

— Qu'est-ce que tu fous là ?

— Tristan ! Quelle surprise.

Elle se reprend, s'approche de moi pour m'embrasser sur la bouche et je la repousse immédiatement. Elle me dégoûte, me donne des sueurs froides, et je ne veux avoir aucun contact avec elle.

— Non mais t'es sérieuse ?

— Oh ça va, je voulais juste un smack, comme au bon vieux temps !

— C'est un temps qui n'existe plus. Rentre-toi ça dans la tête, une bonne fois pour toutes !

Elle fait la moue, serre son sac contre elle, et je m'aperçois que sa main tremble légèrement...

— Alors, ça y est, enfin libre ?

— Oui, et je vois pas en quoi ça te concerne.

— En rien, tu as raison...

Son sourire, qui ne relève qu'un coin de sa bouche affreusement rouge, a le don de me faire flipper, car je sais que ce tic n'annonce rien de bon.

— Orphélia, par contre, doit être comblée de ton retour !

— On est heureux en effet, et ce n'est pas grâce à toi.

— Oh arrête avec ça, moi j'y suis pour rien si Gaia a tapé un scandale à sa soirée ou même si tu as pris de quoi te supprimer. Arrête de te chercher des excuses. Si ton couple va mal, je n'y suis pour rien...

— Mais tu es encore plus folle que je ne le pensais !

— Ah ouais... Et tu t'expliques comment la présence de William chez vous ?

— Je suis au courant, et tu ne me feras pas péter un câble avec cette information.

— Ah bon ? Te voilà reparti dans les plans à trois ? Tu aurais dû me le dire...

— Tu dis n'importe quoi !

— Putain, elle doit pas s'ennuyer la sainte-nitouche avec vous deux !

— D'abord, tu ne parles pas comme ça de ma petite femme, et de deux, William et elle sont justes... Amis.

Cerise a noté mon hésitation, et je suis sûr, qu'elle va s'en servir pour s'y engouffrer. Mais quel con je fais.

— Ta petite femme, rien que ça ! répète-t-elle amèrement. Laisse-moi rire... William ? Son ami ? Vu comme il l'embrasse, à chaque fois, qu'il part de chez vous, je peux te dire que notre smack à côté, nous ferait passer pour des enfants de chœur.

Je suis persuadé qu'elle raconte des conneries, simplement, pour que je doute.

— Arrête de dire d'la merde !

— Regarde par toi-même... Fais chier, c'est vrai que tu as cassé mon téléphone, rage-t-elle.

— De toute façon, je ne t'aurai pas cru, même en voyant une photo. Tu as déjà utilisé cette méthode en faisant croire qu'on s'était embrassé. Tu me crois assez con pour replonger ?

— Vu tout ce que je t'ai fait avaler. Oh oui je le crois !

— Putain, je ne sais pas ce qui me retient...

— Salut « Golden Boy » !

Dites-moi que c'est un cauchemar, que je vais me réveiller et que cette rencontre n'existe pas ! 

Pas elle.

Pas lui.

Pas eux...



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Coucou mes T&O-LOVE 😍

Me revoilà enfin ! Internet est revenu ! Et on croise les doigts, car les travaux dans mon quartier ne sont pas encore terminés ! 🤞

Les corrections des prochains chapitres ont été faits avec ma super bêta ChrisBonna, et franchement je vous conseille d'aller lire son histoire des beaux romantiques qui vont faire battre vos cœurs ! "Bracoeur" est sa première histoire, alors allez l'encourager, elle le mérite ! En tout cas, moi je suis accro à Aaron et Léane et à leurs braquages !

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Dans la famille Cerise je demande la sœur ! 🍒

Il ne manquait pas plus que ça, alors : vraie ou fausse gentille ?

Je sais que Cerise vous avait manqué ! J'espère que vous sentez la pointe d'ironie dans ma phrase là ? Que voulez-vous elle s'ennuyait de vous apparemment ! 🍒

Alors a-t-elle raison en avançant que William et Orphélia sont plus que des amis ?

Pensez-vous que Tristan va tomber dans le piège ?

Mais qui donc vient les surprendre, une idée ? Qui peut bien l'appeler "Golden Boy" ?

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On se retrouve demain pour la suite du chapitre et la décision de Tristan 💥

Bonne soirée et gros bisous mes Loulous d'amour 😘

Kty. Auteure 🌸

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