Tome 2 - Chapitre 14

Orphélia

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Sans peine, Tarik charge mon vélo à l'arrière de son pick-up. Le temps que je dise au revoir à mes amis qui nous ont rejoints, et qui lui font les dernières recommandations, en le chambrant sur sa façon de conduire.

— Ne les écoute pas, allez monte !

— Waouh, qu'est-ce qu'on est haut ! m'exclamé-je en m'asseyant sur le siège passager. Heureusement, qu'il y a un marchepied, dis-je en rigolant.

— Sinon, j'aurai pu aussi te faire la courte échelle, me taquine-t-il tout en se marrant.

— Tu as fini de te foutre de moi. Et puis, je ne suis pas si petite que ça, rétorqué-je en faisant la moue.

— Mais tout ce qui est petit est mignon...

Je me tourne vers lui, pour voir s'il se fout toujours de moi, quand j'aperçois plutôt de la gêne, que de la moquerie. Un silence s'installe et je ne sais pas quoi dire pour nous sortir de cet embarras. Et contre toute attente, c'est lui qui reprend la parole en me demandant :

— Ça se passe bien la cure de désintox de Tristan ?

— Heu oui, réponds-je sur le coup de la surprise.

— Ce n'est pas trop dur d'être séparés comme ça ?

— Si ça l'est, mais on n'a pas le choix.

— On a toujours le choix, Orphélia.

— Oui et c'était une décision commune, qu'il fasse cette cure, mais surtout, qu'il se fasse aider par un psy, et le sien est génial.

— Tant mieux alors, ajoute-t-il avec un petit sourire.

— Oui, on a vraiment de la chance sur ce coup-là.

— C'est dingue quand même, je n'ai jamais vu Tristan, mais pourtant, j'ai l'impression de déjà le connaître.

— Faut dire que c'est le sujet principal de mes conversations.

— Mais même les autres en parlent pas mal aussi. Du coup, je sais tout ce qui s'est passé la semaine de ton anniversaire, et ce que Cerise vous a fait subir.

Je me crispe instantanément en entendant son nom. Cette semaine restera la plus belle, car enfin elle nous a permis d'être enfin ensemble, Tristan et moi.

Mais elle restera comme une plaie béante, parce que nous n'avons pas été épargnés par les attaques venant de tous côtés mais surtout dû à Cerise et à sa jalousie maladive qui l'a poussé à des extrémités folles...

— Désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. J'ai été maladroit sur ce coup, avoue-t-il sincèrement.

— Tout comme moi avec ta mère.

— 1 à 1 balle au centre ? propose-t-il.

— Ok, d'accord, accepté-je soulagée.

Je sens ce poids quitter mon estomac, j'étais vraiment mal après ma bévue. Je ne sais que trop les dégâts qui peuvent être causés par notre enfance, par le manque de parents... Alors je me doute que malgré son trait d'humour, Tarik doit avoir mal d'avoir été abandonné.

— On est arrivé, me sort-il de mes pensées.

— Déjà ?

Je jette un coup d'œil à mon téléphone, et vois qu'il me reste cinq minutes avant de pouvoir téléphoner à Tristan.

— Merci beaucoup Tarik, grâce à toi, je vais être à l'heure.

— Avec plaisir Orphélia.

— Je t'aurai bien invité, mais...

— Une autre fois, allez file, ton homme va t'attendre, me rappelle-t-il en souriant.

On descend ensemble, j'ouvre la porte battante de l'immeuble afin que Tarik se charge de déposer mon vélo dans l'entrée, avant d'ajouter :

— Il est charmant cet immeuble, j'aime beaucoup.

— Oui nous aussi, on l'adore et il me tarde que Tristan sorte, pour qu'on puisse enfin profiter de notre appartement.

— Je m'en doute. Allez à bientôt, Orphélia.

— Et merci encore, lui dis-je en rabattant les portes et en lui faisant un signe de la main.

Je grimpe les marches deux à deux et me dépêche d'ouvrir la porte quand j'entends une voix familière à l'étage d'en dessous. Je me penche à la rambarde de l'escalier pour apercevoir et confirmer mon idée, sur l'identité de cette voix.

C'est bien lui en train de parler avec ma voisine.

Mais qu'est-ce qu'il fait ici et en plus avec elle, et qui plus est chez elle ? Ils se font la bise, et il s'en va. Je rentre chez moi encore sous le choc de cette découverte.

William connaît Édith ?

Bon, je range ça dans un coin de ma tête, pour le moment, j'ai bien plus important à faire que de connaître les liens qui peuvent les unir...

— Coucou mon amour.

— Salut mon cœur. Ça va ?

— Oui je suis un peu essoufflée, c'est tout ! Comment vas-tu ?

— Maintenant que je t'entends, ça va beaucoup mieux.

— Il y a un souci Tristan ?

— Non, c'est juste que les séances avec le Doc remuent beaucoup de choses, et ce n'est pas évident à gérer...

— On en a parlé jeudi mon amour, tu sais que c'est un passage obligatoire.

— Oui je le sais, mais ça ne le rend pas pour autant moins dur.

— Il en pense quoi le Doc ?

— Il trouve que je progresse bien et peut-être même trop vite, et que c'est pour cela que c'est aussi douloureux pour moi, m'avoue-t-il.

— Tu fais toujours tes cauchemars ?

— Oui et ils sont de pires en pires à chaque fois.

Je l'entends souffler puis inspirer à l'autre bout du téléphone. La répétition de cette méthode qui consiste à désenclencher son angoisse m'indique qu'il fait sans doute un début de crise d'angoisse. Il faut que je l'aide de mon mieux. Même si je suis loin, même si, ça ne sera pas simple, je ne vais pas me défiler et le laisser souffrir. Je dois vite trouver une idée qui la lui fera oublier...

— Mon amour, tu m'entends ?

— Oui.

— Imagine-moi, allongée sur le lit avec cet ensemble noir en dentelle que tu aimes tant. Tu sais, celui de mon anniversaire. Tu me vois ?

Il gratte sa gorge, sa déglutition est difficile, tout comme sa respiration. Sa voix est rocailleuse quand il arrive à me répondre.

— Oui, je te vois.

— Ferme les yeux mon amour, n'écoute que ma voix.

— Ma douce...

— Pense à ce que j'ai fait ce jour-là, tu t'en souviens ?

— Comment l'oublier...

J'entends qu'il continue sa méthode de respiration, même si elle est plus lente, ce n'est pas encore ça. Il lutte, bataille afin de se concentrer sur ma voix, sur les images. Je dois les lui rappeler, les partager avec lui.

— Tu te souviens de la chanson... De mon doigt sur mes lèvres, puis dans ma bouche.

— Oui...

— Ma main sur mon sein, que je caressais pour toi et de celle qui avait fini sous mon string pendant que toi, tu te masturbais à genoux sur ton lit.

— Humm...

— Que je t'avais rejoint sur le lit...

Je déglutis, car le souvenir de ce moment merveilleux, que nous avons partagé m'excite moi aussi. Je me laisse guider par mes pas qui m'ont mené jusqu'à notre chambre. Je pose le téléphone, après avoir mis le haut-parleur, le temps que je me déshabille. Tristan l'a compris et prend le relais...

— Mon cœur, tu avais posé ta main sur la mienne, pendant que je branlais ma queue, et tu avais sucé mon téton en même temps...

— Oh ouiii...

— Allonge-toi ma Princesse, tu sens ma queue te pénétrer ?

— Oui, et tes lents va-et-vient qui me rendent folle.

— Nos mains jointes, ma bouche sur ton sein que je suce, pendant que je m'enfonce de plus en plus vite en toi.

— Tristan...

— Oui mon amour, c'est ça lâche-toi. Jouis pour moi.

Et nous laissons notre jouissance éclater en même temps que notre plaisir. Nous prenons quelques secondes, pour nous en remettre, avant que je demande :

— Tu te sens mieux ? Ta crise est passée mon amour ?

— Oh ouiiii, envolée. Merci mon cœur... C'était waouh !

— Je te confirme, c'était presque aussi bon que ce jour-là...

— Dommage que le fil de téléphone n'aille pas jusqu'à la douche, parce qu'on aurait pu prolonger ce merveilleux souvenir.

— En effet, mais rien ne nous empêche... D'y penser tout à l'heure, quand on aura raccroché... Lui soufflé-je sensuellement.

— Tu me tues ma tigresse !

— Mais tu aimes ça, rigolé-je.

— J'aime tout de toi...

— Tu ne savais pas, que j'étais une vraie boule à facettes, et que je reflète tout mon amour pour toi, dès qu'on l'allume, le taquiné-je.

— Je te signale que c'est toi qui m'as allumé ma tigresse.

— Tu veux porter plainte peut-être ?

— Oh oui, pour appel sexuel !

Nous éclatons de rire, et je suis contente qu'il est retrouvé sa bonne humeur et surtout que sa crise soit passée.

— Tu as fait quoi de beau, aujourd'hui ma Princesse ?

— Je suis allée au local pour que Lina et Julien m'aident à terminer les maquettes pour les flyers de la boutique et ceux de « Child's Birthday ».

— C'est génial ! Alors ça veut dire que tu as trouvé un nom pour ta boutique ?

— Oui et j'espère que tu vas aimer.

— Allez dis-moi ! s'impatiente-t-il

— « Au coquelicot rouge » qu'est-ce que tu en penses ?

— Hum ! Laisse-moi y réfléchir... Et pourquoi pas, « Au coquelicot gourmand » ? Tu pourrais faire un muffin au coquelicot qui serait ta gourmandise signature, et que tu appellerais à ce moment-là : le coquelicot rouge ?

— C'est une super idée. Tu es exceptionnel, tu le sais ? Merci, merci, merci, dis-je émue.

— Qu'est-ce que tu as mon cœur ?

— Je suis émue, c'est tout.

— J'aimerais faire tellement plus pour toi ma Princesse.

— Tout ce que je veux, mon amour, c'est que tu te soignes pour te retrouver au plus vite.

— C'est ma plus grande motivation, tu le sais.

— Oui je le sais, et je suis sûre que tu fais tout pour.

— Sois en sûre mon cœur. D'ailleurs j'ai besoin de te demander un truc ?

— Vas-y dis-moi, ?

— J'aurais voulu lire la lettre de ma sœur avec toi, avant de devoir travailler dessus, avec le Doc... Enfin si...

— Bien sûr Tristan, et je suis vraiment touchée que tu me le proposes.

— Je ne me vois pas la lire sans toi, me confit-il.

— Tu peux compter sur mon soutien, mon amour.

— Merci mon cœur. Par contre est-ce que tu pourrais venir plus tôt dimanche.

— Tu veux que je vienne à quelle heure ?

— Tu pourrais être là, pour midi ?

— Oui, mais pourquoi ?

— Le Doc voudrait, que l'on ait un entretien tous les trois, après nos quatre heures de visite.

— D'accord, ça nous permettra de faire le point, c'est ça ?

— Oui c'est ça mon cœur. Putain, le temps passe trop vite, il ne nous reste que trente secondes de communication.

— Déjà ?

— Oui, à dimanche ma Princesse.

— Je t'aime mon amour.

— Je t'aime mon cœur.

Et voilà, encore un coup de fil où les minutes nous sont comptées, encore un appel, où le sentiment de n'avoir pas pu tout nous raconter me laisse, frustrée et désemparée. Je hais ce temps qui défile trop vite, qui me glisse entre les doigts et me ramène toujours à ma solitude, et à son absence.

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😍 Coucou les T&O-Love 😍

😉 Alors mes Loulous, que pensez-vous de Tarik ? 😉

💥 Comme la séparation est dure pour nos amoureux 💥 

🔥 même s'ils ont une façon bien à eux de la combler 🔥

📍 A demain pour un nouveau chapitre 📍

😘 Gros bisous et bonne soirée 😘

🌸 Kty.Auteure 🌸

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