Tome 2 - Chapitre 13
Orphélia
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C'est quand... J'essaye d'avancer sans lui !
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Je me tue à la tâche pour ne pas trop penser à lui, afin de rendre nos séparations moins douloureuses, et son absence moins dure.
L'appartement est enfin terminé et n'attend plus que le retour de Tristan. Il me tarde tant que l'on se retrouve enfin tous les deux, dans notre appartement et enfin débarrassé de tout ce passé qui nous bouffe. L'avenir est là et il n'attend que nous pour commencer.
De mon côté, la boutique sera bientôt prête à ouvrir, plus que quelques jours avant que tout soit en ordre, et mon entreprise « Child's Birthday » avance bien, elle aussi.
Heureusement que mon père et Lina m'aident à concrétiser tout ça. Vous devez vous dire, que ça fait beaucoup, à gérer et c'est vrai. Mais au moins je m'occupe, sinon je deviendrais folle.
Mon père m'apporte son soutien, pour tout ce qui est paperasses et juridiques. Quant à Lina, c'est pour tout ce qui est décoration, flyers, me faire de la pub, et me soutenir moralement...
D'ailleurs en parlant de flyers, je dois la rejoindre pour qu'on les finalise.
Mais arrivée devant leur local, je sens une boule d'appréhension se former dans ma gorge. J'attache mon vélo. Je bois un peu d'eau pour me réhydrater. Je refais ma queue-de-cheval, essuie les paumes humides sur mon jeans.
Je souffle plusieurs fois pour canaliser mon angoisse et ma crainte.
Je vais faire comme s'il n'était pas là, et puis si ça se trouve, il n'est même pas là, et je m'angoisse pour rien.
Je regarde sur le parking, et en effet, je n'y vois pas sa voiture. Ouf ! J'entre dans le hall quand je vois Lina les bras croisés sur sa poitrine.
— J'ai cru que j'allais devoir venir te chercher, se moque-t-elle. C'est bon, déstresse, il n'est pas là.
— Très drôle. Bon, on bosse ou bien ?
— Attends on peut se poser cinq minutes et boire un thé tout de même.
— Mais on a pas mal de boulot...
— William n'est pas là de la journée, c'est bon là !
Je détends automatiquement mes épaules sous l'effet de sa réponse. Savoir que William n'est pas là, mais qu'en plus il ne risque pas de débarquer à n'importe quel moment me soulage. Nos rencontres depuis mon anniversaire sont rares, mais elles me mettent toujours autant mal à l'aise.
Heureusement, il n'a plus rien tenté et c'est tant mieux, c'est tout juste s'il m'adresse la parole. Mais quand nous sommes dans une même pièce, la tension entre nous est à son maximum. Il lui suffit de me regarder pour que je me sente agressée. Je n'ai toujours pas digéré notre slow, ses mots, et ses gestes plus que déplacés.
Ce mec a le don de me mettre en rogne, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Et je sais que cette crainte de le revoir est tout autant due à sa façon d'agir qu'à mon manque d'assurance face à lui.
Je ne sais pas pourquoi mon corps avait pu réagir ainsi malgré les explications de Tristan, mais je n'avais pas du tout envie de retenter l'expérience. Alors plus il se tenait de loin de moi, et mieux je me sentais.
Reprenant le chemin de la réalité, je grondais gentiment ma meilleure amie :
— Et tu ne pouvais pas me le dire plutôt ! Bon, il arrive ce thé ?
— Tu es gonflée, tu le sais ?
— Mais c'est comme ça que tu m'aimes, éclaté-je de rire, tellement je me sens soulagée de son absence.
— Et bien vu que tu te sens mieux, tu peux te diriger toute seule à la machine et appuyer sur le bouton thé.
— Beurk, vous n'avez même pas de vrai thé ? surjoué-je.
— Veuillez m'excuser Princesse, est-ce que de l'eau vous conviendriez mieux ? me questionne Lina en faisant une courbette.
— Je m'en contenterais.
Nous partons d'un fou rire tant notre petit jeu était puéril. Cependant, nous avons dû faire bien trop de bruit, alors nous essayons de refréner nos sourires, quand nous nous apercevons que notre enfantillage a fait sortir de leurs bureaux, Pénélope, Tarik et Julien.
Après quelques secondes d'étonnements, ils viennent tous me saluer, même si Pénélope m'accueille avec une grimace.
Celle-là, c'est clair, on ne saura jamais amie, c'est sûr.
C'est épidermique, chimique ou que sais-je encore, mais il est clair qu'elle ne m'aime pas, et c'est réciproque.
C'est pourtant rare chez moi, mais avec elle, cela a été instantané. Elle est tellement hautaine avec son air supérieur qui vous regarde toujours de haut, qu'elle me fait penser à Gaïa, c'est dire.
Certes, c'est une très belle femme, grande avec de longs cheveux raides et noirs. Elle a un corps de mannequin, et porte tout le temps des tailleurs hors de prix. Mais ses grands yeux bleus sont si clairs, qu'ils me glacent le sang à chaque fois, qu'elle me détaille de la tête aux pieds.
— Qu'est-ce qui nous vaut ta visite Orphélia ?
— C'est bon Pénélope, lui répond Julien. Elya est venue finaliser ses flyers.
— Ben voyons, la princesse n'a pas les moyens de se payer un imprimeur ?
— Ne t'inquiète pas pour mes finances, mais contrairement à toi, il y a encore des personnes qui aiment donner un coup de main à une amie. Mais c'est un concept, que tu ne dois même pas connaître.
— Non mais tu te prends pour qui ?
— Stop Pénélope. On n'a pas terminé notre dossier, alors on va y retourner.
Tarik l'attrape par le bras avant qu'elle n'enchaîne, alors qu'il me lance un sourire timide, ses lèvres ourlées légèrement entrouvertes découvrent sa dentition blanche contrastant avec son teint basané. Il est le plus jeune de la bande contrairement à Pénélope, qui elle est la plus âgée.
Il doit son métissage à un père Tunisien et à une mère Australienne, qui lui a donné son visage doux et ses yeux en forme d'amande d'un vert profond, d'après Lina. Il a un charme fou, mais n'en joue pas trop, il est plutôt du genre réservé et parle peu.
Une fois qu'ils sont dans le bureau, je leur demande :
— Mais comment vous faites pour la supporter ?
— Tu sais, Pénélope plus jeune n'était pas comme ça, m'informe Julien.
— À part Tarik, nous nous connaissons tous depuis l'école primaire. Nous avons toujours traîné tous ensemble. Mais, arrivée à l'âge de seize ans, Pénélope a été repérée par une agence de mannequin, et a enchaîné contrat sur contrat, jusqu'à ce qu'elle revienne, il y a deux ans, complètement dévastée.
— Qu'est-ce qui lui est arrivée ?
— Il n'y a que William qui sache, me souffle Julien.
— Ils ont toujours été très complices et quand elle est revenue, il était le seul à qui elle acceptait de parler. Quand nous avons créé notre entreprise, nous l'avons automatiquement intégré. Depuis elle travaille principalement avec William, mais elle accepte aussi Tarik qui l'apaise grâce à son tempérament réservé, ajoute mon amie.
— Alors Tarik est le seul qui ne soit pas de la bande depuis le primaire ?
— En effet, il a débarqué dans le quartier, il y a dix ans avec son père.
— Pourtant Lina, tu m'avais parlé d'une mère Australienne non ?
— Oui, mais sa mère les a abandonnés quand Tarik n'avait que huit ans, pour retourner en Australie... Elle avait le mal du pays.
— Mon Dieu, mais comment on peut faire ça ?
— Ben tu prends l'avion et tu te casses, me répond une voix froide et dénuée de toutes émotions.
Je me retourne pour découvrir, Tarik les mains bien enfoncées dans les poches de son jeans, les yeux dans le vide, le dos appuyé contre le chambranle de la porte. Je suis à la fois émue et terriblement gênée.
— Je suis désolée Tarik.
Il lève ses épaules d'un air de dire : ce n'est pas grave.
— C'est la vie, Orphélia.
Je le regarde et je ne sais pas quoi lui répondre. Oui je le sais trop bien que c'est la vie, mais son attitude me déstabilise. Il fait genre le mec désabusé qui s'en fou, alors que l'on peut lire toute la peine qui traverse ses yeux devenus d'un vert profond.
Je vais pour m'avancer vers lui, quand miss glaçon sort du bureau.
— Alors ces flyers ?
— Ça avance, ça avance lui répond calmement Julien. On faisait une pause, d'ailleurs les filles, on devrait s'y remettre.
Sans rien dire on le suit jusqu'à son bureau, et je relâche un gros soupir de soulagement, quand Lina ferme la porte.
— Quelle situation embarrassante... J'espère qu'il ne m'en voudra pas, que vous m'en ayez parlé.
— C'est bon Elya, il ne t'en voudra pas, tu fais partie de la bande. C'est plutôt moi, qui vais prendre un savon pour n'avoir pas su me taire.
— Bon assez discuté les filles, faudrait en mettre un coup, sinon on sera jamais prêt.
On bosse pendant plus d'une heure ; chacun apporte ses idées, et le résultat final me plaît beaucoup.
— C'est génial, vous êtes vraiment des pros, leur dis-je enthousiaste.
Je les serre dans mes bras pour les remercier. Je jette un œil à mon portable pour vérifier l'heure, et tout en rangeant mes affaires, je leur annonce :
— Bon, je vais rentrer.
— Tu dois appeler Tristan, c'est ça ? me questionne Lina.
— Oui, et j'ai intérêt de me dépêcher, sinon je vais rater l'heure. Je n'ai pas vu le temps passer avec vous.
Je les embrasse rapidement et file d'un pas soutenu vers la sortie, quand Tarik m'interpelle à la sortie de son bureau :
— Orphélia ! Si tu veux, je peux te ramener ?
— C'est gentil, mais je suis venue à vélo !
— J'ai un pick-up donc ça tombe bien, je peux charger ton vélo à l'arrière, et tu es sûre de ne pas être en retard pour téléphoner à Tristan. Alors ?
Il attend ma réponse tout en avançant vers moi. Je pose le pour et le contre, et c'est vrai que sa proposition est tentante. Je lève les yeux vers lui, alors qu'il est juste à côté de moi maintenant. Il me fixe, et je suis impressionnée par sa stature. Il fait facilement, vingt centimètres de plus que moi.
— Ça ne te gêne pas au moins ? dis-je un peu intimidée.
— Non Orphélia, sinon je ne te l'aurais pas proposé, ajoute-t-il d'une voix posée et douce.
— Heu... Je veux bien alors. Merci Tarik.
Son sourire franc illumine son visage en percevant ma réponse. Il ne se le fait pas dire deux fois, alors qu'il attrape mes affaires au sol. Sans un mot, je le suis jusqu'à son pick-up, sous le regard amusé de mes amis.
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😍 Coucou mes Loulous 😍
💖 Enfin, voici des nouvelles de notre Orphélia 💖
📍 A demain pour la suite 📍
😘 Gros bisous mes T&O-Love 😘
🌸 Kty.Auteure 🌸
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