Tome 2 - Chapitre 02 - partie 2

ORPHÉLIA

≈ ≈ ≈ ≈

C'est quand...

Je raccroche en jurant.

Si ma mère était avec moi, elle m'aurait repris sur mon écart de langage ! Remarquez, si elle avait entendu parler ce toubib à la noix, elle l'aurait repris tout de suite en lui faisant remarquer que son attitude envers un patient était pitoyable et que l'on n'en parle pas comme d'un dossier. Qu'on ne peut être qu'un goujat de ne même pas connaître son prénom.

Que le règlement c'est bien, mais que justement dans le cas de ce genre de clinique, il est adaptable en fonction des personnes. Je sais que je pourrais faire appel à mon père et lui dire d'intervenir mais je veux me débrouiller seule, ça ne sert à rien de revendiquer son indépendance, si c'est pour faire appel à lui dès le premier souci.

- Putain, fais chier !

Et je balance autant ma colère que mon pied dans la première chose se trouvant dans mon espace, c'est-à-dire le coussin de Nirvana qui reçoit toute ma frustration. Pauvre chat, heureusement qu'il n'est pas en train d'y dormir.

Tiens quand on parle du loup, le voilà rentrant de sa balade nocturne. Il n'a pas mis longtemps à prendre ses marques lui. Je vous présente Nirvana le chat de Tristan, un chat de gouttière qu'il a ramassé dans la rue et qui ne ressemble à rien avec ses poils longs et tous froissés. Mais quand ses yeux verts ont rencontré les miens, on s'est adoptés tout de suite. À présent que Tristan est dans ce centre, il vit ici avec moi. Il me tient compagnie. Il me permet de me sentir moins seule.

- Ah te voilà Nirvana, la chasse a été bonne ?

Comme réponse j'obtiens des miaous appuyés et des frôlements contre ma jambe.

- Oui ça va, j'ai compris, je vais remplir ta gamelle, gourmand ! ajouté-je après l'avoir caressé et obtenu des ronronnements en retour.

Pendant qu'il se délecte de ses croquettes au poisson, ces préférées, je remets en place son panier en rotin noir garni du plaid moelleux qu'il aime tant, celui-là même qu'avait utilisé Tristan pour l'envelopper quand il n'était qu'un chaton, m'avait-il raconté le jour où j'ai décidé de le prendre avec moi. Il n'était pas question qu'il finisse dans un refuge parce que personne ne pouvait s'en occuper. Et puis, tous les deux on est en manque de Tristan, alors on se soutient. On s'apporte du réconfort et des câlins.

Ce moment passé avec le chat m'a permis de me calmer mais ne m'a pas enlevé mon envie de voir Tristan dimanche et si je dois remuer ciel et terre pour y arriver, je le ferai.

D'abord je vais commencer par ce docteur Vallois. Je dois le voir et le convaincre, je sais qu'il ne travaille pas ce matin grâce à la personne à l'accueil du centre que je viens de rappeler. Une recherche sur mon téléphone et je trouve son adresse.

- Allô Lina.

- Salut Elya, ça va ?

- Oui, j'ai besoin de toi et de ta voiture, tu es libre ?

- Tu veux aller où ?

- Je dois rendre visite à quelqu'un et c'est trop loin pour que je m'y rende avec mon vélo !

- Tu vois quand je te dis que tu devrais passer ton permis.

Je sais qu'elle a raison mais je n'avais jamais eu besoin de m'en soucier avant. J'avais toujours un chauffeur à ma disposition ou au village je me déplaçais à vélo. Mais ici, je n'ai pas de chauffeur, ce n'est pas faute que mon père insiste pour m'en fournir un, mais je ne veux pas, je veux me débrouiller par moi-même et puis si j'en veux un, je suis capable de me le payer. Mais j'aime trop ma nouvelle indépendance et préfère me déplacer à vélo dans mon quartier et être libre de mes mouvements.

- Oui bon là, ce n'est pas le sujet, tu peux être là dans combien de temps Lina ?

- D'ici trente minutes, ça te va ?

- Nickel, à tout de suite ma Choup ! dis-je impatiente.

En attendant Lina, je me sers un thé, grignote des petits bouts d'un muffin aux myrtilles. Assise sur un tabouret haut de la cuisine ouverte, je regarde notre appartement qui commence à ressembler à quelque chose, du moins à ce que l'on s'est imaginé avec Tristan.

Mon canapé écru et les deux fauteuils en cuir vieilli de Tristan trônent dans le salon et harmonisent plutôt bien. Il ne manque plus que la table basse que j'ai trouvée hier en allant chiner dans le quartier du parc. Je vais me faire un plaisir de la restaurer, de la poncer et de lui rendre une deuxième jeunesse.

Hier matin les livreurs ont apporté l'écran plat ainsi que la bibliothèque que l'on a choisi avec Tristan pendant son hospitalisation. On sera bien allongés sur le canapé moelleux pour regarder des films dans les bras l'un de l'autre emmitouflés sous un plaid moelleux.

Je soupire en pensant à ce beau tableau, autant pour me réconforter que par dépit, car il me manque trop... Comme j'aimerais que Tristan soit déjà là, que cette cure soit terminée et que l'on commence notre vie à deux.

Je sursaute en entendant l'interphone retentir, je me lève rapidement...

Trop rapidement.

Je suis prise d'un vertige. Je me retiens à l'îlot central le temps que les murs de la pièce arrêtent de danser la gigue. Je me dirige tant bien que mal vers l'interphone et décroche :

- Oui.

- Tu m'ouvres ?

J'appuie sur le bouton et entends Lina râler en poussant la lourde porte du petit immeuble. Elle monte les escaliers toujours en ronchonnant avant d'arriver sur mon palier et de fulminer :

- Franchement tu n'aurais pas pu choisir un appartement avec ascenseur ?

- Ça va Lina, il n'y a que deux étages à monter !

- Tu sais combien de marches je viens de me taper là ?

- Je n'en ai pas la moindre idée, me moqué-je. Mais tu sais que c'est bon pour les cuisses et te faire des fesses bien fermes.

- Tu insinues quoi Elya que j'ai un gros cul ?

- Loin de moi cette idée. Mais au moins tu fais du sport à chaque fois que tu viens me voir.

- Et comme je viens au moins trois fois par semaine, c'est bon j'ai mon quota d'exercices physiques sans compter mon sport en chambre avec Dimi. Je te dis pas...

- Non ne me dis pas, dis-je en me cachant les oreilles de mes mains, tu veux un thé ?

- Tu n'as plus de limonade Elya ?

- Bien sûr que si, j'ai fait le plein l'autre jour chez ma mère.

J'attrape une nouvelle bouteille au frais et lui en sers un grand verre.

- Tu sais que tu devrais déposer la recette de cette limonade, elle est toujours aussi bonne. D'ailleurs William pourrait t'aider !

- Et en quoi il pourrait m'aider ?

- Il s'y connaît en dépôt de brevet, donc je suppose que si un jour, tu te lances ça sera plus simple s'il t'aide.

- On n'en est pas encore là et franchement la limonade, c'est le cadet de mes soucis en ce moment !

- Laisse-moi te regarder, dis donc tu as une petite mine toi. Tu es sûre que ça va ?

Je ne veux surtout pas qu'elle se tracasse, alors je préfère passer sous silence mon étourdissement.

- Mais oui, ne t'inquiète pas Lina, c'est juste de la fatigue !

- Mouais, si tu le dis... Tu ne finis pas ton muffin ?

- Non, je n'ai plus faim.

- Elya tu ne manges pas assez !

Et c'est réparti, si on ne sort pas vite d'ici elle va continuer son interrogatoire et ses conseils telle une mère mais j'en ai déjà une qui ne se prive pas de me le dire alors si en plus ma meilleure amie si met je vais devenir folle.

- Bon, tu as fini ton verre ? On peut y aller ?

- Et d'ailleurs où va-t-on ?

- Voir le psy de Tristan.

- Tu as rendez-vous à quelle heure ?

- Je n'ai pas de rendez-vous, mais ça ne sera pas un problème, affirmé-je à mon amie.

Autant pour l'en convaincre que pour m'en convaincre moi-même sans doute.

- Ah et tu crois qu'il va te recevoir comme ça ?

- Mais bien sûr ! affirmé-je.

- Ben tu ne manques pas d'air !

- Pour Tristan jamais. Je pourrais retourner des montagnes pour lui.

- Je le sais ma puce.

- Alors magne-toi Lina, la pressé-je.

- Laisse-moi faire une caresse à Nirvana et on y va. Franchement il n'y a qu'un mec comme Tristan pour récupérer un chat aussi moche et l'appeler en plus Nirvana.

- Que veux-tu, mon amour a de l'humour ! lancé-je en plaisantant.

Je la pousse littéralement dehors sinon demain on sera encore là.

Je ferme bien la porte à clé.

Clic clac en voilà pour une.

Clic clac et voilà pour la seconde.

Je tourne la poignée pour vérifier, c'est bon c'est bien fermé.

On peut y aller.

- Tu es sûre que c'est bien fermé au moins, ricane Lina en se foutant ouvertement de ma tête.

Je ne relève même pas sa remarque et descends rapidement les marches. Bien sûr, je bataille pour entrouvrir la lourde porte de l'immeuble. Et voyant qu'elle ouvre la bouche pour me narguer à nouveau, je lui coupe la parole en lui disant :

- C'est bon, oui je sais cette porte pèse un âne mort, cet immeuble est trop vieux, et il n'y a pas d'ascenseur... Et blabla, et blabla... Mais lui au moins, il a une âme et du charme, tu pourrais respecter son âge au moins.

- Tu connais son âge en plus ?

- Bien sûr !

Je la place devant la porte et lui fais lever la tête afin que Lina puisse lire la date sur le fronton de l'immeuble.

- Oh la vache en effet tu es vieux : 1 847.

- Tu vois cent soixante et dix ans, ça se respecte ma Choup !

Je passe mon bras sous le sien et nous nous dirigeons vers sa voiture, après que je lui ai tiré la langue comme une gamine.

Elle déverrouille les portes, on s'installe et elle me demande :

- Bon, il crèche où ton psy ?

- Tiens voilà l'adresse.

Je lui tends un bout de papier. Lina entre l'adresse dans son GPS et elle m'annonce d'une voix certes féminine mais robotique :

- Arrivée dans vingt-deux minutes.

On éclate de rire et nous voilà enfin parties.

Être avec Lina me fait un bien fou.

Elle me sort de ma routine, de ma tristesse et de mon manque...

≈ ≈ ≈ ≈

Voici la deuxième partie du chapitre, j'espère que ce cadeau vous fait plaisir 🎁

Avec une Orphélia bien remontée et persuadée de voir le psy 🤞

Lina ne change pas, toujours égale à elle-même✨

≈ ≈ ≈ ≈

Passez un bon réveillon qu'il soit en famille ou entre amis, que votre soirée soit bonne 🎄🎁🎅🤶🎄🍾🥂

😘💖😍💕Joyeux Noël de la part de Tristan, Orphélia, Lina et Dimi 😘💖😍💕

Gros bisous mes Loulous

Kty

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