Tome 1 - Chapitre 50 - 1ère partie
C'est quand je la perds !
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Tristan
Comment tout perdre en un claquement de doigts ?
C'est ce que je me demande encore, alors que je suis dans ma voiture, totalement anéanti par ce qui vient de nous tomber dessus. Parce que ma Princesse a entendu, a cru, sans me laisser le temps de lui expliquer.
Lui expliquer quoi ?
Qu'une une fois encore, on voulait nous faire du mal ?
Qu'une fois encore, mon passé servait de pression pour la détruire ?
Qu'elle ne devait pas l'écouter ?
Qu'elle ne devait pas la croire ?
Que cette fois-ci, ce n'était pas un piège mais carrément un guet-apens.
Une embuscade, d'où personne n'en échapperait.
J'avais écouté Gildas, en quittant la maison comme il me le demandait, en l'abandonnant...
Elle ne voulait plus me voir, m'écouter, m'entendre lui dire, encore et encore, que tout n'était que mensonge, mais elle ne pouvait plus. Elle avait atteint sa capacité maximale d'écoute, de compréhension, de pardon. Son corps me repoussait, ses yeux me suppliaient de me taire et son cœur... J'aurai pu le voir saigner à travers toutes les larmes de son corps. Elle était dévastée, à cause de moi, encore une fois...
Alors quand Gildas m'a demandé de partir, de la laisser respirer, de lui laisser du temps. Je n'ai rien dit, je n'ai pas essayé de me défendre et je l'ai laissé là, je l'ai abandonnée et je suis parti.
Je suis là, assis dans ma voiture, incapable de tourner la clef, incapable de démarrer, incapable de partir. Car je sais que si je tourne cette clé, si je démarre, si je m'en vais, je ne la reverrais plus jamais. Je dépose mon front sur le volant, l'encercle de mes mains et je serre. Je serre à m'en rendre les jointures blanches. Mais qu'est-ce la douleur physique quand on a tout perdu ? Juste une façon de sentir qu'on est pas encore mort, alors que votre cœur a cessé de battre, que votre âme brûle en enfer, que votre amour a été piétiné, réduit en miettes par ses mots, par sa méchanceté, par son envie de faire mal, de vous détruire...
Pourquoi s'en prendre à nous ?
Par vengeance ?
Par rancœur ?
Par jalousie ?
Par vanité ?
Je ne sais pas pourquoi Gaia avait fait ça.
Pourquoi, avait-elle dit toutes ces conneries ?
Pourquoi inventer une telle histoire ?
Sans doute dans le seul but de se venger de Gildas de l'avoir évincé de sa vie, en s'attaquant à ce qu'il a de plus cher, sa fille, ma petite femme...
Je suis là, et je n'arrive pas à arrêter ce film d'horreur qui passe en boucle dans ma tête. Ce film où Gaïa a répandu tout son venin sur nous, telle une coulée de lave en éruption.
Le voici qui redémarre...
Gaia est ivre, elle lance sa coupelle de champagne derrière son épaule, le verre se fracasse au sol en même temps qu'elle applaudit en frappant bien fort dans ses mains pour être sûre d'avoir l'attention de tout le monde. Le groupe arrête de jouer. Les invités de parler. Et moi, de danser. Ma Princesse se tend, nos regards se figent en attendant la déferlante de mots et de maux qui ne tarde pas à nous emporter, à nous noyer, à nous séparer et à nous perdre.
- Tristan, mon lapin.
Je me crispe, mâchoires tendues, je serre les dents en entendant Gaia m'appeler par ce surnom. Mais je ne bouge pas, ne lâche pas le corps de ma petite femme qui commence à trembler, ni son regard.
- Je ne savais pas que tu faisais dans le romantisme et les vierges effarouchées. Tu me déçois, toi le play-boy de ces dames. Celui que toutes les femmes s'arrachent dès qu'elles ont envie de passer du bon temps et de s'envoyer en l'air. Car là-dessus, tu ne me contrediras pas, tu es le meilleur. Le plus cher aussi... Mais la qualité se paye au prix fort : 2 000, 5 000, 10 000 euros ? Apparemment, Orphélia, tu n'as pas dû être assez généreuse ou être une vraie calamité au lit pour que Tristan me demande de venir le rejoindre ici, pour terminer la soirée avec lui. Orphélia, tu ne seras jamais qu'un second choix, que veux-tu être d'autre, quand tu passes après la grande Gaia.
- Ne l'écoute pas ma Princesse, tout ceci est faux...
- Princesse ? Décidément, tu aimes donner des titres royaux à tes conquêtes mon lapin... C'est bien ce que je disais, une moins que rien, voilà ce que tu es. Alors que moi, j'ai le droit au rang de Reine auprès de ce gigolo, toi, tu me seras toujours inférieure, tu resteras à jamais la bâtarde de ton père. Et oui, pauvre petite Orphélia, si naïve, si fragile, il t'a bien eu. Bon, la comédie a assez duré, viens mon lapin, j'ai amené ce qu'il fallait, comme tu me l'as demandé dans ton SMS. Tu vas voir la qualité de cette poudre est excellente. On va s'envoyer en l'air, comme jamais.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? On peut savoir pourquoi tu es là, Gaia, hurle Gildas qui arrive de l'entrée avec Madeleine.
- Tiens, il ne manquait plus que toi, pour assister à la mise à mort de ta fille chérie. Ce n'était pas la peine de ramener tes gorilles, je connais que trop bien la sortie. Tristan, maintenant tu la largues et tu viens, m'ordonne-t-elle. Tu ne vas quand même pas me faire attendre afin de consoler cette idiote, roucoule-t-elle tout en passant sa main sur mon torse tendu.
Je la repousse violemment, n'en pouvant plus, de l'entendre déblatérer ces conneries, plus grosses les unes que les autres, ainsi que sa haine sur mon Orphélia. Je voulais rester calme et insuffler tout mon amour à ma petite femme pour qu'elle comprenne que tout ceci est faux. Mais la voyant se fissurer et se briser devant moi, je ne peux plus me contenir. Je la confie au bras de ses amies et me retourne plus haineux que jamais vers Gaia.
- Vous êtes complètement folle, je n'ai jamais couché avec vous. Et je vous interdis de parler comme ça à Orphélia.
- Tout doux mon étalon, tu n'as plus besoin de faire semblant. Ton rôle est terminé ici. Tu rentres avec moi et je saurais te récompenser largement pour service rendu.
- Je n'irai nulle part avec vous et arrêter tout de suite de me faire passer pour votre chose.
Je l'attrape par le bras, le lui serre.
- Ah te revoilà mon chéri, j'aime quand tu deviens brutal, animal et quand tu sais ce que tu veux ! me lance-t-elle en voulant m'embrasser.
J'esquive et me recule d'elle pour éviter qu'elle ne me touche.
- Ce que je veux, c'est que vous fassiez des excuses à Orphélia et que vous dégagiez d'ici.
- Des excuses ? son rire sadique de démente me glace le sang. Mais tu t'es pris pour qui ? Tu n'es pas le maître de maison pour me donner un tel ordre, nous ne sommes pas dans la chambre rouge, mon lapin, le prononçant avec un rictus mauvais. Tu outrepasses tes droits, là. Je ne te paye pas, pour m'offenser devant tout le monde, elle me gifle de toutes ses forces avant de rajouter. Maintenant, tu obéis et tu me suis.
Gildas s'approche de moi et me demande d'un ton froid et grave :
- Tristan, est-ce que c'est vrai ?
- Monsieur, vous n'allez pas croire ce qu'elle dit ?
- Explique-moi alors ce SMS, en plus de tout le reste ?
Il me tend le téléphone de Gaia et je lis :
" Retrouve-moi samedi à vingt-deux heures avec la came chez Orphélia, la comédie aura assez duré, j'ai trop envie de baiser une vraie femme. Ton cul me manque, ton lapin "
Je deviens blanc comme un linge en le lisant et je ne comprends pas comment elle a pu recevoir un tel SMS venant soi-disant de moi. Je n'ai pas le temps de répondre à Gildas, que ma douce s'en empare et le lis à son tour.
Elle plaque ses mains sur sa bouche pour éviter de hurler, son regard me foudroie. Je m'approche d'elle, mais je sais déjà que je l'ai perdue.
Elle me repousse avec le peu de force qui lui reste.
- Stop ! Ne t'approche plus jamais de moi.
- Laisse-moi au moins t'expliquer, tout ceci est faux, tu dois me croire...
- Que je te crois ? son rire est glacial. Tu vas nier le SMS ? Où tu vas essayer de me convaincre que tu n'as jamais couché avec elle ? Alors que tu m'as avoué être tellement défoncé des soirs, que tu ne savais même plus qui tu baisais ? Tu m'as utilisé pour m'humilier le soir de mon anniversaire, tout ça pour du fric, de la came et de la baise, avec ça ! s'époumone-t-elle en montrant du doigt Gaia.
- Orphélia, je ne te permets pas, l'admoneste Gaia.
- Alors toi, tu la fermes, tu as assez fait de dégâts comme ça. Gildas fait signe aux deux gorilles. Sortez là d'ici, raccompagnez-la à la maison d'en ville et restez là-bas, je n'en ai pas encore fini avec elle.
- Quant à toi, tu vas laisser ma fille tranquille le temps que je sache la vérité sur toute cette histoire.
- Mon cœur, tu ne peux pas...
- Oh si je peux. Dégage de ma vie, hurle-t-elle.
Et elle part en courant vers la plage. Me laissant là, sans plus aucun espoir de la revoir.
*******
Je sens que l'on me secoue par le bras, mais je n'ai pas envie de répondre, de revenir à la réalité. Je n'ai plus de force, plus d'envie. Ma vie sans elle ne sert à rien.
Alors a quoi me raccrocher si elle ne veut plus de moi ?
- Tristan ! Bouge, je te ramène.
- Non je ne veux pas partir.
- Tu ne peux pas rester là.
- Si... Je vais attendre qu'elle veuille me parler. Je dois lui expliquer que tout ceci est faux.
- Tu lui diras quand elle ira mieux, en attendant on rentre, m'ordonne Dimi.
- Je ne peux pas la laisser seule...
- Elle n'est pas seule, ses amis et sa famille sont avec elle. Donne-moi tes clés.
- C'est bon, je peux conduire !
- Non Tristan, tu es choqué et il n'est pas question que je te laisse seul. Bouge, grogne-t-il.
N'ayant plus envie de me battre, je me décale sur le siège passager et lui donne mes clés.
Le chemin jusque chez moi se fait dans le silence. Je regarde mon portable, cherche dans mon historique une trace de ce fameux SMS et rien.
Aucune trace.
Notre dernière conversation avec ma petite femme apparaît.
Je lui écris un SMS pour lui dire que je serais patient et que j'attendrai qu'elle veuille à nouveau me parler. J'ajoute le lien de la chanson "Brian Adams - I do it for you" qui lui parlera mieux que moi.
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**** Tout ce que je fais, je le fais pour toi ****
Regarde dans mes yeux - tu verras
Ce que tu représentes pour moi
Cherche ton cœur - cherche ton âme
Et quand tu m'y trouveras tu ne chercheras plus
Ne me dis pas que ça ne vaut pas la peine d'essayer
Tu ne peux pas me dire que ça ne vaut pas la peine d'en mourir.
Tu sais que c'est vrai
Tout ce que je fais - je le fais pour toi
Regarde dans mon cœur - tu trouveras
Qu'il n'y a rien à cacher ici
Prends-moi comme je suis - prends ma vie
Je te la donnerai tout entière - je me sacrifierais
Ne me dis pas que ça ne vaut pas la peine de se battre pour ça.
Je n'y peux rien - il n'y a rien que je ne désire plus
Tu sais que c'est vrai
Tout ce que je fais - je le fais pour toi
Il n'y a pas d'amour - comme le tien
Et personne d'autre - ne pourrait m'en donner plus
Il n'y a que le néant - sauf quand tu es là
Tout le temps - tout au long du chemin
Ne me dis pas que ça ne vaut pas la peine d'essayer
Je n'y peux rien - il n'y a rien que je ne désire plus
Je me battrais pour toi - je mentirais pour toi
Je marcherais sur un fil pour toi - oui je mourrais pour toi
Tu sais que c'est vrai
Tout ce que je fais - je le fais pour toi
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J'espère que ses amis ou ses parents pourront l'aider, la consoler. Elle ne mérite pas de souffrir autant, pour moi. Je ferme les yeux et essaye naïvement de connecter notre lien. Bien sûr, c'est une idée à la con...
Encore une.
Même si notre lien était assez puissant pour ça.
Après ce soir.
Il n'existe plus...
Fin de la 1ère partie
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J'ai été obligé de couper ce dernier chapitre en deux, pas pour vous imposer encore plus de suspens ou d'attente, vu que la 2ème partie, je la posterai ce soir !
Je l'ai fait, parce que ce chapitre aurait été trop long avec plus de 4 500 mots, ce qui vous le reconnaîtrait est énorme ! Alors ne m'en veuillez pas et à ce soir pour la fin du chapitre et la fin tout court, de l'histoire entre 😍 Orphélia et Tristan 😍
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😘 Bisous les Loulous et rendez-vous ce soir ! 😘
😍 Kty 😍
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