Tome 1 - Chapitre 23
C'est quand je deviens fou !
*******
Tristan
Je viens de la déposer chez elle, je dois plutôt dire que je l'ai éjectée et l'ai laissée là, comme une vieille chaussette au bord de la route sans lui expliquer, sans lui dire ce que j'ai sur le cœur. Car j'ai peur que ma colère me fasse dire des choses que je ne pense pas. Je me connais assez, pour savoir à quel point je peux être con... Alors un con en colère, je vous laisse imaginer le degré de conneries que je peux atteindre. Je dois me calmer. Comprendre pourquoi tout ça me bouffe de l'intérieur. Savoir quand cette superbe journée a dérapé.
Dans ces cas-là, conduire ma moto me vide la tête. J'ai toujours aimé la vitesse, l'adrénaline que cela me procure me permet de ne plus réfléchir, de ne plus penser, de ne pas flancher... Je ne dois pas penser à ça... Je sais que ce n'est pas la solution, que si je replonge, je la perdrai pour toujours. Pourtant, je les sens ces petits picotements qui démarrent à la racine de mes cheveux, qui se propagent le long de ma nuque, puis descendent tout le long de ma colonne, vertèbre par vertèbre. Comme si chacune d'entre elles m'entraînait toujours plus bas, comme si je descendais chaque marche qui mène à l'enfer... Ensuite, les picotements deviennent brûlures au niveau de mes bras et je n'ai qu'une envie, c'est de me gratter à m'en arracher la peau tellement le manque se fait ressentir.
Je m'arrête au bord de la route, car je n'en peux plus... Je dois soulager cette douleur. Cette envie de me détruire me ronge... Mon envie de me punir pour tout le mal que je lui fais est irrationnelle. Je ne suis qu'une merde, une loque, qui ne sait même pas l'aimer comme il se doit, comme elle le mérite. Comme la Princesse qu'elle est.
Je suis qu'un putain d'égoïste qui obtient toujours ce qu'il veut. Je la voulais, elle, mais pas comme les autres, pas comme ces nanas qui traversent ma vie d'habitude. Non, elle, cela fait un an que je la veux, que je la désire, que je patiente, en attendant le bon moment pour qu'elle tombe dans mes filets. Pour qu'elle soit mienne, qu'elle m'appartienne. Mais je me suis pris à mon propre piège, car je n'avais pas prévu de tomber amoureux. Je n'avais pas réalisé à quel point mon attirance pour elle était démesurée. Je n'avais pas vu à quel point cette nana avait pris de l'importance dans ma vie, au point de ne plus penser qu'à elle. Au point de vouloir être toujours à ses côtés, au point de tout faire pour qu'on se croise, même que cinq minutes par-ci par-là et mon cœur à chaque fois se gorgeait un peu plus d'elle, de son regard si profond, de son parfum qui m'annonçait toujours son arrivée, de sa timidité qui me faisait encore plus craquer, de sa façon de jouer au piano. Elle est tellement sensuelle, quand elle caresse ses touches, que j'imagine ses doigts courir sur mon corps jouant cette mélodie avec autant d'intensité. Sans m'en apercevoir, sans le vouloir, petit à petit je me rapproche d'elle, je m'attache à elle. À chaque fois qu'elle part le manque est de plus en plus fort. Elle est devenue ma came... Elle s'est infiltrée dans mes veines, dans chacun de mes pores. Et pour que mon trip soit complet, je devais la posséder. Je savais que son corps et son cœur devaient m'appartenir pour enfin me perdre en elle et atteindre ce nirvana que même la coke ne me faisait pas atteindre. Je l'avais eu, j'avais possédé son corps, son cœur, j'avais atteint cet état d'extase que rien d'autre ne pouvait me procurer et je n'avais qu'une envie, c'est de la posséder encore et encore... Mais est-ce que j'avais le droit de l'entraîner avec moi vers cet enfer ? Mais quel enfer ?
Je prends ma tête entre mes mains, j'ai l'impression de devenir fou. De ne plus pouvoir réfléchir et différencier la réalité de l'état de transe dans laquelle me plonge la dope. Je suis en train de délirer alors que je n'ai rien fumé ou pris. Un coup de téléphone suffirait à régler toute cette histoire. Je pourrai l'oublier, me la sortir de la tête. Mais de mon cœur ?
Un débat entre ma conscience et moi-même s'installe. Je deviens barge, peut-être, sûrement...
« Non mec, tu es foutu. Tu ne pourras jamais trouver un truc assez fort pour l'oublier ».
_ Qu'est-ce que tu en sais toi ?
« Parce que, je te connais par cœur, que j'ai tout vécu avec toi. Aussi bien, le bon comme le mauvais. Et crois mec, cette aprèm, tu as vécu le meilleur moment de ta vie de merde ».
Putain, je parle tout seul. Je me parle. Je me donne des conseils. Je réfléchis avec moi-même. Mais quel putain de mec fait ça, à part un fou, un déséquilibré, un camé... Je suis toxique pour elle et je dois le lui dire. Elle doit comprendre que je suis nocif. Que je vais la détruire...
« Putain d'égoïste, tu pouvais pas y penser plus tôt ? Non, bien sûr, tu as attendu de te la faire pour te poser la question. Espèce d'enfoiré... »
_ Je l'aime et je te laisserai pas parler d'elle comme ça. Tu m'entends ? Je l'aime. Je l'aime... JE l'AIME.
« Alors qu'est ce que tu fous là ? À hésiter entre, appeler ton dealer ou la rejoindre ? »
_ Mais je fais quoi, si elle me repousse ? Si elle m'abandonne ? Je ne le supporterai pas.
« Si elle veut plus de toi ? Mais tu es encore plus débile, que ce que je croyais. Elle t'a offert sa virginité mec. Elle t'a donné, ce qu'elle avait de plus beau et de plus cher ».
Je tire sur mes cheveux pour me réveiller, pour me ramener à la réalité.
Ma réalité.
Ma princesse...
Je prends une grande inspiration, range mon téléphone, remets mon casque et reprends la route en pensant à tout ça et sans même m'en rendre compte, je me retrouve devant chez elle. Mais je n'ose rentrer. Je n'ose sonner.
Que va dire sa mère ? Tout à l'heure au téléphone, je suis sûr qu'elle a compris qu'on avait passé l'après-midi ensemble. Alors, elle a beau m'apprécier, allez savoir pourquoi d'ailleurs, mais maintenant, que j'ai couché avec sa fille unique, je pense qu'elle ne va plus autant m'apprécier. J'entends le portail s'ouvrir et je vois sa silhouette apparaître.
_ Tu comptes rester dehors ou tu rentres ? me demande-t-elle.
Je passe mes mains dans mes cheveux en hésitant encore.
_ Heu... Je ne savais pas si vous seriez d'accord ?
_ Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes Tristan ? Ma porte t'est toujours ouverte. Allez viens, Orphélia va être heureuse de savoir que tu es revenu.
Elle me prend par le bras et m'attire à l'intérieur, en me montrant les escaliers.
_ Elles sont là-haut !
Je fais un signe aux mecs affalés sur le canapé et grimpe les marches deux par deux pour la rejoindre. Elena et Cerise sont avec elle. Elle pleure... Elles lui posent des questions, la poussent à répondre, alors que je l'entends dans sa voix, qu'elle n'a pas envie de leur dire, de parler de cette après-midi. Donc, je pousse la porte, me dirige vers elle, croise son regard perdu et la prends dans mes bras.
Putain de sensations, mon cœur lui aussi est en plein délire. Il ressent aussitôt que mon amour pour elle est tout ce dont j'ai besoin. Je la garde bien précieusement là, contre mon cœur. Je la sens se détendre, se laisser aller dans mes bras. Je caresse ses cheveux, je les sens. Cette odeur de jasmin qui n'appartient qu'à elle. Soudain, je me souviens que nous ne sommes pas seuls. Le retour à la réalité est dur mais nécessaire, je dois lui parler.
_ Laissez-nous !
J'entends Elena râler comme d'habitude et Cerise la raisonner. Elles sortent en fermant la porte et nous voilà que tous les deux. Je dois être fort pour nous deux. Alors, à contrecœur, je me détache d'elle. Je l'arrache de mon corps auquel elle s'est agrippée. Et d'une voix ferme je lui balance :
_ On doit parler.
Je la vois défaillir, se mettre à trembler, devenir pâle. Elle est en manque de moi. Elle a les mêmes symptômes que les miens, lorsque je suis en manque de dope ou d'elle... Putain, c'est déjà trop tard, je l'ai souillé, je vais la détruire, alors que je l'aime. J'entends sa petite voix me demander :
_ Ça y est... C'est fini nous deux ?
Je sais pas quoi lui répondre. Est-ce que je dois écouter la sagesse et lui dire que tout est fini ? Est-ce que je dois écouter mon cœur et la convaincre de continuer ? Je suis cet enfoiré d'égoïste toxique qui pour la première fois de sa vie... Aime.
Je l'aime.
Oui, je l'aime plus que tout et pour elle, je veux devenir quelqu'un de bien. Alors, je me jette à l'eau et lui réponds :
_ Non ce n'est pas fini, nous deux. Ça ne pourra jamais finir parce que je t'aime. Mais j'ai beau lui parler, son regard est vide, elle ne réagit pas et son petit corps se transforme en une poupée de chiffon lorsqu'elle tombe dans les pommes. J'ai juste le temps de la rattraper et de la coucher dans son lit. J'essaye de lui parler, de lui tapoter la joue pour la faire revenir. Mais rien n'y fait. Je panique, je ne sais pas comment agir. Alors, en désespoir de cause, je me lève, me dirige vers la porte, la regarde une dernière fois et sors. Je descends l'escalier comme un automate et me dirige vers la cuisine sans adresser la moindre parole à mes amis. Madeleine est là, en train de cuisiner. Elle se retourne en m'entendant, comprend en me voyant que quelque chose ne va pas.
_ Tristan ? Que se passe-t-il ?
_ Orphélia, allez-la voir. Moi je n'y arrive pas...
_ Je ne comprends rien Tristan. Viens avec moi.
Je recule, cependant, il faut croire que ce petit bout de femme à plus de poigne que je le pensais. Elle me traîne dans les escaliers, j'entends les autres au loin me demander ce qui se passe, mais je n'arrive pas à leur répondre. Madeleine rentre la première dans la chambre de ma Princesse. Elle est toujours là, n'a pas bougé, n'a pas retrouvé ses esprits et je m'effondre à genoux de l'autre côté du lit.
_ Tristan, tu m'expliques pourquoi ma fille est dans cet état ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je la regarde, mais je n'arrive plus à parler. Voir son corps inerte me poignarde le cœur, me lacère la peau. Je m'arrache les cheveux quand soudain, je prends une gifle. Je lève les yeux vers elle alors qu'elle explose :
_ Tu vas me répondre ? !
Elle passe un gant froid sur le front de mon amour. Même là, elle est belle.
_ Tristan !
Sa voix me ramène et je lui explique brièvement, qu'il y a eu un malentendu et que Orphélia pense que je veux la quitter.
Elle me foudroie du regard.
_ J'ai confiance en toi, Tristan, car je sais que tu tiens à elle. Mais si tu lui as fait du mal, je serai sans pitié !
Je baisse les yeux, en sachant très bien que ma fin est proche. Je vois Madeleine, lui tapoter le visage, lui faire respirer une petite bouteille qui a le don de faire revenir ma Princesse parmi nous. Elle est désorientée, regarde sa mère, puis moi. Ferme les yeux, les ouvre à nouveau vers sa mère qui lui prend la main.
_ Tu te sens comment ma chérie ?
_ J'ai mal là, en montrant son cœur.
Les larmes me montent aux yeux et je m'en veux terriblement, d'autant la faire souffrir. Alors, je me lève, me dirige vers la porte, quand j'entends sa petite voix faible m'appeler :
_ Tristan...
Je me retourne, croise son regard fatigué, ses traits tirés et vois l'ébauche d'un sourire. Elle lève péniblement sa main pour me la tendre. Je regarde Madeleine, pour avoir son approbation. Elle me fait signe de la tête avant de me lancer :
_ Dernière chance, jeune homme.
Sa phrase tombe comme un couperet.
Elle sort de la chambre en s'adressant à sa fille :
_ Tu m'appelles, si ça ne va pas.
Elle me jette un dernier regard, que je pense assassin. Mais au contraire, il est tendre et encourageant. Malgré tout ce que j'ai fait dans ma chienne de vie, elle m'encourage. Me montre, qu'elle a confiance en moi, me pousse à ne rien lâcher. Mes parents ne se sont jamais comportés ainsi avec moi. Mais Madeleine est vraiment une femme exceptionnelle, qui ne juge pas. Tout comme sa fille, elle me prend, comme je suis avec mes égratignures, mes bosses et mes fêlures. Mon regard se reporte sur mon amour, ma Princesse. J'avance doucement, m'assieds sur le lit à côté d'elle.
_ Tu te sens mieux ?
Elle me regarde tristement.
_ Si tu entends par là, que je suis réveillée, alors oui.
_ Tu m'as fait peur, tu étais si pâle.
Je passe ma main sur sa joue, mais elle la retire.
_ À quoi tu joues Tristan ?
_ Je ne joue pas Princesse, je suis vraiment désolé, si tu as cru que je ne voulais plus de toi. J'étais en train de t'expliquer tout ça quand tu es tombée dans les pommes. Elle se redresse et pose ses mains sur sa tête.
_ Qu'est-ce que tu as ?
_ J'ai la tête qui tourne et je ne sais plus où j'en suis. Tu joues avec mon cœur, mes sentiments. À un moment, tout va bien et l'instant d'après tu me fuis. Je ne comprends pas pourquoi tu es en colère ou pourquoi tu es parti sans même me dire un mot ?
Je me gratte la tête pour essayer de trouver les bons mots...
_ J'étais en colère oui, mais pas contre toi.
_ Contre qui alors ?
_ Contre moi...
Je la regarde, sonde ses réactions, prends ses mains dans les miennes.
_ Tu m'expliques, car là je suis paumée.
_ Je vais essayer ma Princesse. Mais s'il te plaît, écoute-moi sans m'interrompre. Sinon, je n'y arriverai pas.
Elle hoche la tête.
_ Je peux m'asseoir à côté de toi, tu veux bien ?
Son léger sourire m'encourage, elle se pousse pour me faire une place, je m'installe. J'hésite à passer mon bras sur ses épaules. Mais d'elle-même, elle place sa tête sur ma poitrine et son bras sur mon ventre. Ses doigts dessinent les contours de mon tatouage par-dessus mon tee-shirt. J'entoure ses épaules, dépose un baiser sur ses cheveux, quand elle ajoute :
_ Je t'écoute et promis, je resterai silencieuse.
Ma main caresse ses cheveux, j'aime tellement la sentir, blottie contre moi. Je prends une grande inspiration et me lance :
_ Si tout à l'heure, j'étais en colère et froid envers toi, ce n'était pas ta faute. Déjà, les circonstances on fait, que je leur en voulais d'avoir brisé notre bulle. Puis une autre colère a pris place en moi et s'est rajoutée à la première, quand je t'ai vue cogiter sur celui que j'étais vraiment.
Elle lève les yeux vers moi, comme pour s'excuser. Je pose ma main sur sa joue.
_ Tu vois, tu penses encore que c'est ta faute, alors que tu n'es pas responsable de mon passé. De la personne que j'ai été, de qui je suis ou de qui je deviendrai. Avant toi, les filles ou les femmes n'avaient pas d'importance pour moi, je passais un bon moment avec elle, j'étais souvent déchiré ou bourré et cette façon de me comporter me convenait.
J'aimais être sans attaches, car je n'avais rien à offrir à part mon corps. Je prenais ce dont j'avais envie, je me servais d'elles pour assouvir mes désirs et puis je passais à une autre. Elles me permettaient d'oublier celui que j'étais le temps d'une baise, mais le boomerang revenait à chaque fois et de plus en plus fort. Alors, j'augmentais mes doses de cracks, mais ce n'était plus suffisant. Mon corps me réclamait toujours plus. Plus de came, plus de filles, plus d'alcool. Et pour éviter de penser à la merde que j'étais, je prenais de plus en plus de dope, d'alcool, de filles et souvent les trois ensemble. Si bien que je ne savais plus à la fin ce que je foutais encore dans cette putain de vie. Alors un soir où j'étais plus déchiré que les autres...
Je fais une pause, car ce que je vais lui dire pourrait nous détruire.
_ J'ai voulu en finir...
Je sens ses doigts se crisper sur mon ventre, mais comme elle me l'a promis, elle ne dit rien, elle baisse les yeux pour que je ne vois pas qu'elle pleure, mais c'est peine perdue, car je sens mon tee-shirt s'humidifier sous sa joue. Je passe mon pouce pour essuyer ses larmes.
_ Je ne vaux pas la peine que tu pleures.
Elle me fusille du regard, mais je continue mon histoire pathétique.
_ Ce soir-là, on était tous sortis en boîte et j'avais comme d'habitude fait le plein de substances plus toxiques les unes que les autres. J'avais beaucoup bu aussi et quand une nana est venue me voir pour que je l'accompagne aux chiottes, je n'ai pas fait mon difficile. J'allais m'envoyer en l'air et c'est tout ce qu'il comptait. Après l'avoir baisé dans tous les sens, je l'ai dégagée et je suis resté assis sur la cuvette. Je n'en pouvais plus de cette vie de merde, de toute façon je n'allais manquer à personne. Alors en putain de lâche, j'ai ouvert le sachet qui contenait quelques comprimés. Je les ai pris en une fois en me disant que c'était la meilleure chose à faire.
Elle se redresse et met ses mains devant sa bouche pour éviter de crier. Puis elle se recule et s'éloigne de moi. Je lui tends ma main, mais elle ne la prend pas. Elle baisse les yeux et laisse couler ses larmes. J'ai voulu être honnête avec elle et je sens que je la perds, qu'elle met cette distance entre nous, car elle ne peut pas accepter que je sois un putain de lâche, de toxico, d'alcoolo et de baiseur. Franchement, qui voudrait d'un petit ami avec un tel pedigree même moi, je n'ai même pas voulu de moi. Alors, elle...
Ma Princesse ne le pourra jamais.
Je l'ai perdue.
Je le sais.
Je le sens.
Je ressens ce vide au fond de moi.
******
Alors ce nouveau pdv de Tristan vous a plu ?
Est-ce qu'il a répondu à vos questions ?
On en apprend un peu plus son histoire, il a bien morflé le pauvre...
Orphélia passera-t-elle au-delà de tout ça ?
Leur amour va-t-il résister ?
https://youtu.be/tu1BtxZRUFc
Dédicace à line200588 merci pour la découverte ma belle, je ne connaissais pas cette chanson, mais c'est vrai que les paroles résonnent comme celles de Tristan ♥ ♥ ♥ ♥
*******
Bonne soirée mes Loulous ♥
Kty
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top