Tome 1 - Chapitre 13


C'est quand je prépare mon anniversaire

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Après cette journée shopping éreintante, je suis rentrée chez moi raccompagnée par les filles avec la voiture d'Elena. Elles sont restées dîner, ne pouvant refuser cela à ma mère en voyant son beau plat de lasagne tout fumant encore. Et puis, ça nous permettait de terminer cette journée en beauté, en racontant à mes parents tout ce que nous avions fait. 

Prise dans l'euphorie de cette journée, je n'ai pas réalisé tout l'argent que j'avais, en fait, dépensé en une seule journée. Moi qui pensais, que je n'arriverai pas à me servir de ma carte ou à dépenser de l'argent sans avoir de gêne ou de remords. 

Eh bien, je pouvais dire que ce n'était pas le cas, c'en était même grisant et ça faisait un bien fou de pouvoir être comme les autres jeunes de mon âge. Je venais de découvrir le plaisir de dépenser et de se faire plaisir. De plus, mon père me rassura en me disant :

— Certes, tu t'es lâchée et as pas mal fait chauffer ta carte et j'aurais pu être fâché. Mais quand tu regardes tout ce que tu aurais dû dépenser depuis au moins dix ans. Tout cela reste tout de même raisonnable. Et puis rassure-moi, tu ne vas pas remplir ton dressing à chaque virée, lance-t-il d'un ton léger. N'est-ce pas les filles ?

— Heu, non, bien sûr Monsieur de Saint-Péone, lui affirme Elena, intimidée.

— Voyons, vous pouvez m'appeler Gildas. Vous êtes les amies de ma fille, alors pas de Monsieur entre nous, s'il vous plaît.

— On va essayer, répond timidement Cerise.

Après m'avoir aidé à ranger toutes mes nouvelles tenues dans le dressing, les filles rentrent chez elle. Elles m'envoient un texto, pour me dire qu'elles sont bien arrivées. Je prends une douche, puis me couche aussitôt et m'endors très vite, je suis épuisée.

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Ce matin, j'ai rendez-vous avec la fleuriste et le traiteur. Donc, pas de grasse matinée au programme. Pourtant, je me serai bien prélassée encore un peu, en traînant dans mon lit. Mais mon téléphone sonne pour me rappeler qu'il est temps de me lever. Maintenant que je sais comment l'utiliser en mode réveil grâce à Elena, je ne vais pas m'en priver. En l'attrapant pour l'éteindre, je vois une enveloppe en haut. Je l'ouvre, me frottant plusieurs fois les yeux afin de pouvoir lire les trois messages. J'ouvre le premier, arrivé hier soir, mais que je n'ai pas entendu tellement, j'étais fatiguée :

" Hey, tu m'as pas zappé mon coquelicot :-( t'es plus LOVE de moi LOL "

Je lui réponds tout de suite :

" Salut Dimi, numéro enregistré... À très vite "

Puis j'ouvre le suivant, celui-ci a été envoyé ce matin :

" Bienvenue dans la vraie vie... Thomas "

Je souris en lisant son SMS à son image :

" Merci beaucoup, Thomas "

Toujours aussi sobres les discussions avec lui, qu'elles soient de vive voix ou par messages apparemment. Il me reste encore une notification, que j'ouvre en tremblant un peu, en me doutant bien qui en est l'expéditeur :

" Salut Princesse "

Juste deux mots.

Mais ces deux mots me mettent dans tous mes états. J'ai la bouche sèche, les mains qui commencent à transpirer et ce que je ressens est vraiment démesuré au vu d'un texto contenant simplement deux petits mots. J'essaye de me raisonner en me disant, que c'est sans doute le peu d'expérience que j'ai avec les garçons, qui me fait réagir ainsi. Je dois lui répondre. Oui, mais quoi ? Qu'est-ce que je peux écrire ? Qu'est-ce qu'une fille de mon âge est censée répondre ? Bon, je vais faire aussi simple que lui, après tout :

" Salut Tristan "

Et je clique sur la touche d'envoi toute tremblante. Même pas trente secondes après, le téléphone émet le son d'un texto :

" Ah, enfin ! Tu me réponds mon Coquelicot "

Je souffle, mais de quoi ? De déception ou de soulagement. Ce n'est pas Tristan, mais juste Dimi. Non, mais n'importe quoi, ma pauvre Orphélia. Tu ne sais vraiment pas ce que tu veux...

" Désolée Dimi je n'avais pas vu ton texto "

" Pas grave "

" Merci pour ta mansuétude "

" Oulà mon coquelicot faut que je t'apprenne le langage texto :-) "

" Une autre fois, je dois partir là "

" Tu vas où "

" Mais tu es bien curieux :-) "

" Allez balance "

" Rendez-vous fleuriste et traiteur... ça te va ? "

" Ok a plus :-) "

" À plus Dimi "

Je pose mon téléphone, prends ma douche avant de filer dans le dressing, enroulée dans une grande serviette de bain pour sélectionner une de mes nouvelles tenues.

Aujourd'hui, ça sera : jean taille basse, débardeur fleuri et converses blanches. Un coup d'œil dans le miroir à pied pour voir à quoi je ressemble et pour m'habituer à ma nouvelle image. Je récupère mon téléphone, pas de message. Je le range dans ma poche puis descends à la cuisine. Je suis en train de prendre mon petit-déjeuner quand ma mère rentre.

— Bonjour ma puce, me salue-t-elle en déposant un bisou sur mon front. Dis donc, ça te change de tes tenues habituelles, mais ça te va bien ce nouveau style ! Il faut juste que je m'y habitue, ajoute-t-elle en souriant.

— C'est un basique, comme me l'a appris Cerise !

— Alors, si Cerise le dit.

Nous partons dans un fou rire.

— Bon, je vais au village, voir la fleuriste puis le traiteur. Tu as eu le temps de l'informer pour le buffet ?

— Oui, ne t'inquiète pas, Raymond est au courant et il est d'accord pour te faire ton buffet. Il ne reste plus qu'à vous mettre d'accord sur ce dont tu as envie. Tu as besoin de moi ?

— Si tu n'as rien d'autre de prévu, ça sera avec plaisir maman !

— Laisse-moi cinq minutes pour me changer alors. Profites-en pour prévenir Alexandre de sortir la voiture.

— Ok, j'y vais tout de suite, je t'attends dehors.

Après avoir prévenu Alexandre, je jette de nouveau un coup d'œil à mon téléphone.

Toujours pas de réponse de Tristan. Je suis déçue ? Triste... Non, mais franchement je m'attendais à quoi ? Pourtant, je devrais être contente, il m'a envoyé un texto. Alors pourquoi je réagis de la sorte ? Pourquoi je n'arrête pas de penser à lui ? Qu'en a-t-il à faire de moi ? Nous sommes amis et c'est déjà pas mal. Je dois me raisonner et m'en contenter. Mais ça, c'est plus facile à dire qu'à faire. Tant que je suis loin de lui, je peux m'en convaincre, mais dès que je le vois, je n'arrive pas à résister à son regard, à son magnétisme, je le sais.

Je secoue la tête au moment où ma mère arrive.

— Quelque chose te tracasse ma fille ? me demande-t-elle soucieuse.

— Non maman, je réfléchis, c'est tout...

Tout en rentrant dans la voiture, elle ajoute :

— Et je peux savoir à quoi tu réfléchis ? Ne me dis pas à ton anniversaire, car je ne te crois pas !

— Et pourquoi ça ?

— Parce que le regard que tu as, ne trompe pas. Il s'appelle comment ?

— Mais comment tu sais ça ? demandé-je interloquée.

— Jeune fille, tu oublies que j'ai eu ton âge et que je sais ce que c'est de penser à un garçon, rigole-t-elle. Alors ? Je le connais ?

— Puisque je ne peux rien te cacher, soufflé-je, oui tu le connais.

— Tu as envie de m'en parler ?

— Pas vraiment ! Ne le prends pas mal maman, mais franchement, il n'y a rien à en dire.

— Comme tu veux, mais tu sais que je suis là, si tu as besoin d'en parler ou de conseils.

— Je sais, merci maman.

Nous profitons du reste du trajet, pour faire le point sur l'avancé des préparatifs et voir ce qu'ils nous restent encore à prévoir, quand nous arrivons chez la fleuriste. Elle est installée au village depuis six mois et elle a repris l'ancienne boutique du cordonnier. Je la trouve très courageuse de lancer son commerce dans le village. Mais elle a eu raison, car les gens adorent aller chez elle. Elle a toujours de bonnes idées et j'espère qu'on aura la même vision sur ce que je veux pour ma décoration. Il est dix heures et nous sommes à l'heure pour notre rendez-vous. J'ai hâte de discuter avec elle de tout cela.

— Bonjour Idris nous voilà !

— Pile à l'heure, Mesdames. Je prends mon carnet et je suis à vous.

— Vous avez pensé au style de décoration, dont vous avez envie Orphélia ?

— Oui, j'aimerais quelque chose de simple, de champêtre, avec des fleurs sauvages. Tenez, je vous ai amené les vendangeuses que mon père a chinées dimanche.

— C'est super ça comme contenants, ça va être superbe avec un mélange de fleurs. Regardez dans mon catalogue, c'est ce genre que vous voulez, si j'ai bien compris ?

— Oh oui, c'est exactement ça, j'étais sûre que vous me comprendriez tout de suite ! Regarde, maman, ça te plaît ?

— En effet, ça va être trop beau et est-ce qu'il sera possible d'avoir le même genre de composition pour les tables ?

— J'ai prévu des grandes tables accolées toutes en long pour que cela soit plus convivial, l'informé-je.

— Oui, bien sûr maintenant que je sais ce que vous désirez, je vais pouvoir passer mes commandes et vous préparez tout ça. Vous aviez pensé à d'autres choses ?

— En effet, j'aurai voulu des lianes de fleurs pour entourer les fils électriques de l'éclairage se trouvant au-dessus des tables.

Je prends mon téléphone, ouvre une application pour lui montrer ce que j'ai trouvé. Ainsi que les lampions, que je voudrais accrocher dans les arbres.

— Mais c'est super d'avoir recherché sur cette appli, car les idées n'y manquent pas !

Après avoir échangé sur nos idées et trouvailles respectives nous convenons de nous revoir vendredi matin pour faire le point et voir si nous n'avons rien oublié.

Je suis ravie de notre rendez-vous et je flotte toujours sur mon petit nuage, lorsque nous arrivons chez le traiteur. Ma mère connaît depuis très longtemps Raymond, puisque c'est un ami de ses parents et c'est chez lui qu'elle avait travaillé plus jeune. Je lui laisse commencer la discussion sur ce que nous avions envie :

— Alors comme je te l'ai dit au téléphone, avec Orphélia, on souhaiterait un buffet où tout le monde aurait accès et pourrait se servir.

— Nous avons quand même prévu avec maman, de grandes tables que Monsieur le maire doit nous prêter avec des bancs pour que les personnes puissent s'asseoir et que le repas soit convivial et surtout pas guindé.

— Comme je l'ai soumis à Madeleine, j'avais pensé mettre d'un côté, une table pour les boissons avec un serveur et d'un autre côté, deux grandes tables avec à disposition les plats que vous aurez choisi. Vous aviez des idées précises ?

Au moment où j'allais lui répondre, une blondinette avec de grands yeux bleus arrive avec un énorme sourire accroché aux lèvres en disant :

— Grand-père, j'ai fini de ranger tout ce que tu m'as demandé...

Elle s'arrête en nous voyant et nous tend la main pour nous la serrer, tout en se présentant :

— Salut, moi c'est Lina, la petite-fille de Raymond, dit-elle sans se départir de son fabuleux sourire qui s'étend jusqu'à ces yeux.

— Bonjour, je suis Orphélia et voici ma mère Madeleine, ravie de te rencontrer.

— Donc, voici ta fameuse petite-fille Raymond ? En effet, tu n'avais pas menti, c'est un vrai rayon de soleil, lui dit ma mère en souriant.

— Qu'est ce que tu as encore raconté sur moi grand-père ? le raille-t-elle en plaquant ses poings sur ses hanches.

— Rien de mal ma petite, j'ai souvent parlé de toi avec Madeleine et du coup, c'est comme si elle te connaissait déjà.

— Oh oui, Raymond ne tarit pas d'éloges sur toi et sur ta bonne humeur communicative, et je dois dire qu'il n'a pas menti.

— Heureusement pour toi, sinon tu aurais dû te trouver quelqu'un d'autre pour le banquet de samedi, lui lance-t-elle en lui faisant un clin d'œil !

— Tu fais bien d'en parler tiens, car ce fameux buffet, c'est celui de Orphélia.

— Ah oui, c'est donc pour toi que mon grand-père m'a réquisitionnée ?

— Tu m'en vois désolée Lina, dis-je, terriblement gênée.

— Ne t'en fais pas, elle râle, mais elle adore ça et a eu pleins d'idées pour ton buffet. D'ailleurs vous devriez en parler toutes les deux, pendant que je verrais comment on s'organise pour les livraisons avec ta mère.

— Mais oui, je rigole Orphélia. On va boire un truc au café le temps d'échanger nos idées ?

— Oui je veux bien, réponds-je, quelque peu désarçonnée par cette tornade.

Une fois installées à la terrasse du café, nous passons commande avant de discuter du buffet. Du moins, c'est ce que je pensais, car Lina, elle, était plutôt en mode curieuse :

— Alors Orphélia, parle-moi de toi !

Je la regarde comme si elle venait d'une autre planète. Cette fille est un vrai ouragan. Pétillante, gentille et pleine de vie. Elle le porte sur son visage et sur elle aussi. Mais sa spontanéité, me met quelque peu mal à l'aise.

— Tu sais, il n'y a pas grand-chose à dire. Tu connais déjà ma mère, tu sais que je fête mes vingt-deux ans samedi...

Je n'ai pas le temps de finir de lui répondre, qu'elle enchaîne déjà :

— On a pratiquement le même âge alors, je ferais vingt-quatre ans dans deux mois. Si ça te dit de venir, je vais faire une fête chez grand-père avec mes amis. D'ailleurs tu vas en rencontrer quelques-uns, car ils viennent me rejoindre vendredi et m'aideront pour le buffet. Tu vas voir, ils sont extras, il y aura : Julien, Tony et William. Bon, il manquera Pénélope et Lorik, mais tu les verras une autre fois. Ce sont mes amis depuis longtemps et maintenant on bosse tous les six ensembles, me dit-elle d'une traite sans même être essoufflée. Elle m'épate et me subjugue par sa facilité de parler et d'échanger...

— C'est gentil de m'inviter Lina, j'en serais ravie ! Et donc, vous bosser tous dans la même entreprise ?

— Mieux que ça encore, on a créé une start-up, dit-elle avec exaltation.

— Une start-up ?

— Ben oui, tu ne sais pas ce que c'est ? me répond-elle en rigolant.

— Non, en effet, je ne connais pas ce qu'est une start-up. Mais je suis sûre que tu vas te faire un plaisir de me l'expliquer, lui dis-je en riant à mon tour.

— Alors, en fait, c'est une jeune entreprise innovante dans de nouveaux services à fort potentiel, avec une croissance rapide, pour faire simple. Et nous sommes, nos propres patrons ! Heu, enfin, le Big Boss c'est quand même William, s'esclaffe-t-elle.

— Je pense comprendre le système, mais du coup, vous bossez dans quel secteur d'activité ?

— Notre entreprise s'appelle : On mange quoi ce soir ? me dit-elle fièrement. On a une carte de bons petits plats, les gens passent commande et nous, on leur livre leur repas. Ou sinon, ils passent commande pour la semaine et là on leur livre un colis avec tout ce dont ils auront besoin pour réaliser leurs plats avec des fiches à suivre pas à pas.

— Et ça marche comme concept ? la questionné-je étonnée.

— Si ça marche ? Mais tu rigoles Orphélia. Les gens sont de plus en plus nombreux à faire appel à nous. Quand ils rentrent du boulot, ils n'ont pas envie de préparer à manger, alors on le fait pour eux. Et pour ceux qui aiment cuisiner, eh bien on leur mâche le travail, en préparant tous les ingrédients dont ils auront besoin. Et grâce au montage de la start-up, on a pu inclure le rachat du foodtruck dans lequel travaillait William pour payer ses études. En fait, il nous permet de travailler tous les midis, de faire rentrer de l'argent dans la trésorerie et au début il nous a aussi permis de faire connaître notre nouvelle entreprise !

— Et bien si tu le dis... Je suis bien contente pour vous.

— C'est sûr, qu'on est loin de ta façon de vivre et je comprends que pour toi, cela peut te paraître bizarre, mais c'est pourtant le quotidien d'un grand nombre de personnes, tu sais ?

— Je suis consciente Lina, que j'ai encore plein de choses à apprendre sur la vie, mais je suis sur la bonne voie, maintenant, dis-je en souriant.

— Ne t'inquiète pas, mon grand-père m'a raconté tout ce qu'il s'est passé pour toi dernièrement. Si tu veux mon avis, il était temps pour toi de sortir de ta cage soi-disant dorée et si tu veux de mon aide ça sera avec plaisir, me dit-elle, avec gentillesse.

Cette fille est vraiment une perle. Elle ne me connaît presque pas et pourtant elle ne me juge pas, ne me regarde pas de travers, comme certains peuvent le faire. Avec elle, j'ai l'impression d'être un peu plus normale... J'ai comme l'intuition, que nous allons vite devenir amies et j'espère qu'elle s'entendra bien aussi avec mes amis. Mais vu son tempérament, je n'en doute pas.

Nous continuons notre discussion pour mettre au point le buffet et c'est vrai que ces propositions me plaisent énormément. Nous retournons chez son grand-père pour lui dire que je suis d'accord avec les idées de Lina et qu'il peut tout commander. Puis nous rentrons avec ma mère à la maison.

Cet après-midi, c'est détente à la plage, j'en ai bien besoin.

Le calme, la mer, se baigner et prendre le soleil...

Vous connaissez un meilleur programme ? Moi non !

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Voici un nouveau personnage dans l'histoire avec la pétillante Lina.

Pensez-vous qu'elles vont devenir amies ? 

Et que dire des deux petits mots de Tristan ? 

Bonne soirée les loulous ♥ 

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