Tome 1 - Chapitre 10


C'est quand je prépare mon anniversaire !

*******

Je suis toujours appuyée contre la porte-fenêtre, perdue dans mes pensées à me souvenir de notre rencontre, de la création du foyer et de l'amitié qui en est née entre nous, quand j'entends hurler Dimi, avec toute la discrétion dont il sait faire preuve.

— Hé les gars, il y a Coquelicot qui nous mate !

Ils s'arrêtent tous de jouer et Tristan de chanter. 

Et mince...

— Salut les Galopins, ça va ?

Je fais comme si de rien n'était face à la réflexion de Dimi.

— Ben ouais, me répond Dimi, quand tu es là tout va bien, mon Coquelicot !

— Tu vas t'arrêter de te la jouer gros bouffon, l'attaque Elena.

Et comme si c'était possible, je sens mes joues devenir encore plus rouges, tellement je suis gênée d'attirer autant l'attention du groupe.

— Et voilà tu as gagné, tu vas nous la faire exploser un de ces jours, lui balance Cerise.

Les mecs, eux, sont pliés de rire... 

Et moi, si je pouvais me cacher dans un trou de souris, je le ferais à l'instant même ! Voyant mon embarras, ils se lèvent tous et viennent me faire la bise, chacun leur tour... Et même Tristan s'est déplacé.

— Je confirme en plus d'être écarlate, tu es chaude... Comme une bouillotte, mon Coquelicot, ricane Dimi.

— Mais tu es vraiment irrécupérable, mon pauvre, ronchonne Elena.

— Bon, qu'est-ce qui nous vaut une visite ? demande sérieusement Tristan.

— Heu... Je viens vous voir parce que samedi c'est mon anniversaire, et...

— Ouais ça on le sait déjà, me coupe Thomas.

— Bon, les gars, laissez-la parler, ajoute Cerise en râlant.

— Donc, je disais samedi c'est mon anniversaire et vu que Gaia ne s'en occupe plus, c'est à moi de l'organiser. De ce fait, j'ai besoin de vous pour venir mettre l'ambiance et pour...

Cerise et Elena me coupent la parole et ensemble elles me disent :

— What ?

— Attends, je n'ai pas bien entendu ! me dit Elena avec des yeux ronds comme des soucoupes.

— Gaia ne s'occupe pas de ton anniversaire ? s'interroge Cerise.

— Ben non, elle est partie...

À cet instant, les questions fusent dans tous les sens. Ils veulent tout savoir : ce qui s'est passé, pourquoi la grande Gaia a quitté son poste, savoir si c'est parce qu'elle est malade ou si elle a décidé de rentrer en Italie pour « X » raisons, tant et si bien, que je ne peux pas en placer une. Ils jacassent tous ensemble. Tous, sauf un...

Tristan est dehors, assis sur une chaise, en train de fumer sa cigarette et nous écoute sans en perdre une miette. Il me fait signe de la main de m'approcher, puis m'incite à m'asseoir sur ses genoux et me demande :

— Alors Princesse, elle est partie pourquoi la Reine Mère ?

— Tu es toujours aussi direct Tristan ! rigolé-je pour cacher mon trouble.

Je suis assise sur ses jambes. Il me tient par la taille. Son parfum empli mon espace et j'ai l'impression de manquer d'air.

— Ben, ça ne sert à rien de tourner autour du pot !

Ben oui pourquoi tourner autour du pot, alors que je pourrais tourner ma langue dans sa bouche ! Oh mon Dieu, j'ai pas dis ça au moins ? Un regard vers Tristan et je m'aperçois qu'il attend ma réponse... Ouf ! Je me gratte la gorge, déglutis et essaye de prendre une voix assurée.

— Alors pour faire aussi court que toi, Gaia n'est pas ma mère et mon père demande le divorce, balancé-je.

— Ah ben ça alors ! Mais attends... Ça veut dire que Madeleine est ta mère, alors ?

— Mais comment as-tu deviné ?

Il n'a pas le temps de me répondre parce que les autres nous rejoignent dehors. Je vais pour me lever quand il resserre sa prise sur ma taille. Je tourne la tête vers lui, il me fait un clin d'œil accompagné de son merveilleux sourire. À ce moment-là, c'est plus du coquelicotage, mais mon corps tout entier qui entre en combustion. Et forcément, ça n'échappe pas à Dimi :

— Ben vas-y, te gêne pas mec ! Vire tes mains de mon Coquelicot, c'est fragile ces fleurs-là, grogne-t-il de jalousie.

— Mais je suis doux comme un agneau avec elle. Ne t'en fais pas mon pote, elle est entre de bonnes mains. N'est-ce pas ma Princesse ?

Mon regard se perd de l'un à l'autre.

J'ai la bouche tellement sèche que je n'ai même plus de salive pour pouvoir répondre.

— C'est bon les mecs, laissez-la, vous ne voyez pas à quel point vous mettez Orphélia mal à l'aise, leur demande Elena.

— Allez viens par là ma belle, me dit Cerise en me tirant par la main, et raconte-nous pourquoi ta mère s'est barrée.

Je la suis pour retourner à l'intérieur du foyer, tout le monde s'assied à côté de moi et attend mes réponses. Sauf Tristan qui reste debout, adossé au mur avec une de ses jambes repliée en appui, les bras croisés sur son torse, un petit sourire en coin et son regard amusé plongé dans le mien.

Je ferme les yeux quelques secondes pour me soustraire à son regard, souffle un bon coup, puis leur explique :

— Alors, sans rentrer dans les détails, sachez que je viens d'apprendre que mon père va demander le divorce, que Gaia n'est pas ma mère, et que ma mère est...

— Madeleine !

— Mais oui pardi, mon Coquelicot !

— C'est obligé que ça soit-elle !

Ils ont tous répondu en chœur, sauf Thomas, discret comme à son habitude. Je suis sidérée de les entendre tous me répondre que Madeleine est ma mère.

— Mais comment avez-vous tous deviné ?

— Franchement Princesse, je lève les yeux vers Tristan en entendant sa voix terriblement roque. Il n'y a que toi pour ne pas avoir compris ça, me dit-il avec douceur.

Je ne me préoccupe pas de sa remarque. Par contre ce timbre à la fois rocailleux et tendre me procure de soudaines sensations, que je n'identifie pas encore, tellement elles sont nombreuses et perturbantes. La voix d'Elena me sort de ce moment d'égarement qui n'a pas échappé à Tristan. Son regard est toujours planté dans le mien et il me faut toute la volonté du monde pour m'en détouner.

— Tu sais Orphélia, au village tout le monde est au courant de l'amour que se portaient ton père et Madeleine. Alors, ce n'est pas très dur comme déduction, déclare-t-elle en m'offrant un petit sourire.

— Donc Gaia est partie. Et toi, comment tu te sens ma belle après toutes ces révélations ? me questionne Cerise.

— Hé bien ! Franchement, je vais bien... J'ai découvert qui est vraiment mon père, enfin celui que tous les gens d'ici connaissent. Celle que j'ai toujours considérée comme ma mère, l'est vraiment. Et sans Gaia dans ma vie à présent, je ne peux qu'aller bien. Ne vous inquiétez pas, les rassuré-je avec un grand sourire aux lèvres.

— Donc, tu as besoin de nous, dit Thomas toujours aussi terre à terre.

— Si vous êtes d'accord, bien sûr. J'aimerais que vous veniez à mon anniversaire pour jouer, mais aussi en tant qu'invités. Parce que vous êtes mes amis, m'empressé-je de rajouter. Il va sans dire que vous serez rémunérés pour la soirée.

Ils se regardent, et l'un après l'autre hochent la tête pour donner leur accord. Puis Tristan prend la parole et m'annonce :

— Ok, on viendra pour jouer à ta soirée et... merci pour l'invitation, ça nous fait vachement plaisir, ajoute-t-il un peu gêné en passant la main dans ses cheveux. Par contre, je ne suis pas d'accord que tu veuilles nous payer, râle-t-il.

— Mais...

— Il n'y a pas de mais... Princesse ! Dis-toi que ça sera notre cadeau d'anniversaire. Vous êtes d'accord ? demande-t-il aux autres.

Et tous lui répondent d'un oui franc et sans aucune hésitation, ce qui me fait chaud au cœur de les savoir prêts à m'offrir ma soirée. J'en ai les larmes aux yeux.

— Tu es vraiment trop sensible ma belle, me dit Cerise en me prenant dans ses bras.

— Héééééé... Moi aussi, je veux te consoler mon Coquelicot !

— Tu ne perds pas le nord Dimi, lui répond Elena en rigolant.

— Bon, maintenant que l'on est tous d'accord pour samedi, est-ce que tu as besoin de nous cette semaine pour que l'on te file un coup de main ? propose Cerise.

— Je n'osais vous le demander, mais vu que tu le proposes ça ne serait pas de refus ! Car entre tout installer, voir le traiteur, le fleuriste, le maire...

Dimi me coupe la parole :

— Quoi ? Tu ne vas pas inviter ce bouffon ?

Je ris de bon cœur en lui répondant :

— Mais non Dimi, tu es bête quand tu t'y mets ! Je veux juste le voir pour qu'il me prête les tables et bancs dont je vais avoir besoin.

— Tu m'as transpercé le cœur, tu le sais mon Coquelicot ? Regarde, il saigne, montre-t-il en portant la main à son torse.

Nous éclatons tous de rire devant le mime de Dimi, ce qui permet de détendre un peu plus l'atmosphère. Quel clown celui-là !

— Bon, ce n'est pas tout, mais on a des répétitions à faire nous ! Tu nous accompagnes au clavier, Orphélia ? me demande Thomas.

— Je veux bien, mais c'est quelle chanson ?

— Regarde, tu as les partitions juste là, m'indique Cerise en me laissant sa place.

— Oui mais et toi, Cerise ?

— Ne t'inquiète pas ma belle, je vais faire les chœurs avec Elena.

*******

Mistral gagnant par Cœur de pirate

Ah... M'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi

Et regarder les gens tant qu'y en a

Te parler du bon temps qui est mort ou qui r'viendra

En serrant dans ma main tes p'tits doigts

Pis donner à bouffer à des pigeons idiots

Leur filer des coups d'pied pour de faux

Et entendre ton rire qui lézarde les murs

Qui sait surtout guérir mes blessures

Te raconter un peu comment j'étais, minot

Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l'marchand

Car-en-sac et Minthos, caramels à un franc

Et les Mistrals gagnants


Ah... Marcher sous la pluie cinq minutes avec toi

Et regarder la vie tant qu'y en a

Te raconter la Terre en te bouffant des yeux

Te parler de ta mère un p'tit peu

Et sauter dans les flaques pour la faire râler

Bousiller nos godasses et s'marrer

Et entendre ton rire comme on entend la mer

S'arrêter, repartir en arrière

Te raconter surtout les Carambars d'antan

Et les coco-boërs et les vrais roudoudous

Qui nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents

Et les Mistral gagnants


Ah... M'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi

Regarder le soleil qui s'en va

Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous

Te dire que les méchants c'est pas nous

Que si moi je suis barge ce n'est que de tes yeux

Car ils ont l'avantage d'être deux

Et entendre ton rire s'envoler aussi haut

Que s'envolent les cris des oiseaux

Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie

Et l'aimer même si le temps est assassin

Et emporte avec lui les rires des enfants


Et les Mistral gagnants

Et les Mistral gagnants

*******

Et pendant plus d'une heure, nous avons partagé un très bon moment en musique. J'ai adoré cette chanson, les paroles me touchent, comme si elles racontaient des parties de ma vie. Je ne m'en suis pas trop mal sortie apparemment, vu que je ne connaissais pas cette chanson. C'est un vrai coup de cœur, alors Tristan va l'ajouter à la liste des chansons qu'ils joueront samedi soir.

Après leur avoir fait la bise, je reprends ma bicyclette pour retourner à la maison quand on m'appelle :

— Orphélia, attends-nous, me dit Elena accompagnée de Cerise.

— On voulait juste pouvoir parler avec toi sans avoir les garçons dans les pattes.

— Oui, bien sûr, vous vouliez parler de quoi les filles ?

— Ben Orphélia, il y a eu beaucoup de changements dans ta vie en même pas deux jours !

— Tu es sûre que tu vas bien ma belle ? demande Cerise, un peu inquiète.

— Franchement, vous êtes adorables toutes les deux et je suis chanceuse de vous avoir comme amies. Mais je vous rassure, je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie !

— Si tu nous l'assures alors, on te croit Orphélia, rigole Elena.

— On se voit jeudi pour faire le point sur les préparatifs les filles, d'accord ?

— Oui, c'est bon pour moi, ma belle !

— C'est ok pour moi aussi Orphélia, à jeudi !

— Je compte sur vous pour le dire aux garçons, n'est-ce pas ?

— Pas de soucis, me répondent-elles ensemble.

Je jette un dernier coup d'œil au foyer pour apercevoir Tristan, mais celui-ci n'est pas dehors avec les autres et mon cœur se serre un peu de déception. Mais il me suffit de fermer les yeux et je le vois encore me sourire, je sens encore ses mains sur ma taille...

Mon retour à vélo vers la maison se fait avec le sourire aux lèvres, en chantonnant et le cœur plus léger de savoir mes amis à mes côtés.

Je range la bicyclette dans le garage avant de monter à la maison en passant par la cuisine pour m'y rafraîchir. Il y a toujours une carafe de limonade aux citrons au frais. Je m'en sers un verre, y ajoute quelques glaçons et la déguste assise dans la cuisine, au calme, comme j'aime souvent me retrouver. Je regarde les glaçons flotter, je suis du regard cette goutte qui s'échappe de mon verre et coule tout le long. Je suis captivée par cet infime détail.

En fait j'ai grandi seule, donc le silence ne me fait pas peur, au contraire. J'en ai besoin et surtout après toutes les secousses que j'ai vécues ce week-end, ça m'est même vital pour me permettre de me ressourcer.

C'est bizarre ce que je ressens, je suis à la fois heureuse et triste. J'ai autant envie de pleurer que de rire. Bien sûr, je suis heureuse d'avoir retrouvé un père, savoir que Madeleine est ma mère et que Gaia, elle, n'est rien. Mais je suis triste de savoir que l'on m'a menti pendant tant d'années. Triste à en pleurer, parce que ma vie aurait pu être tellement différente si...

Et si... Mais avec des si, comme me le dit souvent Madeleine - plutôt ma mère - on referait le monde et elle a bien raison.

Je ne peux même pas leur en vouloir, ils ont fait au mieux. Ils n'ont pas pu faire les choix qu'ils auraient aimé faire. Ils ont été bernés par Gaia et sa cupidité. Et ça, personne n'y peut plus rien, alors je me dois de grandir, je dois me relever et je dois vivre avec cette nouvelle identité, avec mon nouveau moi et je dois surtout aller de l'avant !

****

Mes parents rentrent dans la cuisine main dans la main avec un immense sourire aux lèvres. Ils arrivent d'une balade sur la plage et cette vision me comble de bonheur.

— Vous êtes inséparables, tous les deux maintenant !

— Nous avons du temps à rattraper, ma puce.

— Et toi ? me demande ma mère. Où étais-tu passée ?

— Je suis allée au village voir mes amis.

— Tes amis ? me questionne mon père.

— Oui, tu sais le groupe de musique que j'ai aidé afin qu'il obtienne le foyer.

— Mais enfin Gildas, je t'en ai déjà parlé. C'est le foyer se trouvant dans la maison de ta grand-mère ! Tu sais bien, c'est là que nous allons de temps en temps avec Orphélia pour apprendre aux enfants la pâtisserie. Et c'est aussi là qu'elle donne ses cours de piano et de danse.

— Oui et bien ça m'était sorti de la tête, il faut croire ! rit-il. Il faudrait que tu me les présentes.

— Tu les verras samedi, ce sont eux qui s'occuperont de la musique et puis ils viennent aussi jeudi pour me donner un coup de main pour les préparatifs de mon anniversaire. D'ailleurs, je voudrais bien qu'ils restent le soir pour que l'on fasse un feu de camp sur la plage. Si vous êtes d'accord, bien sûr, rajouté-je avec empressement.

— Orphélia, c'est bien de ta part de demander la permission. Mais ma fille, tu vas avoir vingt-deux ans dans quelques jours. Alors si tu as envie de recevoir tes amis, ça ne me pose pas de problème, me dit mon père.

— Oui, mais j'étais tellement habituée à devoir faire comme ça avec Gaia... Qu'il me faudra un peu de temps pour changer ma façon d'agir, ajouté-je tristement en baissant les yeux.

— Si tu savais comme je m'en veux ma puce, que tu aies dû subir la sévérité que t'a imposée Gaia pour beaucoup de choses.

Après un silence un peu lourd et tendu, mon père reprend :

— D'ailleurs, nous avons discuté avec ta mère sur le fait que tu as besoin d'indépendance. J'ai donc fait le nécessaire auprès de mon banquier pour que tu aies accès à ton compte bancaire comme tu le souhaites, et ta carte bleue sera prête lundi matin. Donc si tu veux lundi, on partira ensemble, comme ça nous pourrons passer à la banque pour que tu y signes les papiers et avoir ta carte. Qu'en penses-tu ?

Je le regarde sans vraiment comprendre et demande totalement médusée :

— Comment ça mon compte ? Ma carte ?

— J'ai appris par mes avocats, qu'en fait c'est Gaia qui gérait ton compte et ton argent. C'est bien ça ?

— Oui je suppose... Je devais tout le temps passer par elle si je voulais acheter quelque chose.

— Alors tout ceci doit changer, même si je vois bien que cela t'effraie ma puce. Ne t'inquiète pas,  on ne va pas te lâcher comme ça dans la nature sans t'aider. Tu pourras toujours demander conseil à ta mère ou à moi et nous serons là pour t'expliquer et t'aider. Ça te convient ?

— Heu... Oui bien sûr, papa.

Tout en réfléchissant, je lui demande :

— Ça veut dire que je vais pouvoir choisir et payer mes vêtements toute seule maintenant ?

— Oui, Orphélia, me répond ma mère. Tu n'as plus besoin de demander, tu n'auras qu'à faire comme quand nous allons faire les courses ensemble, sauf que là c'est toi qui payes.

Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à tout ce que je vais pouvoir faire ou acheter.

D'ailleurs, qu'est-ce que j'ai envie de m'offrir en premier ?

— Donc lundi je vais avec toi, je signe les papiers, je récupère ma carte et après je fais ce que je veux, c'est bien ça ?

Je crois que j'avais besoin d'énumérer tout ça à voix haute pour m'en convaincre et la réponse franche de mon père m'y aide encore un peu plus :

— Oui, c'est bien ça ma puce ! Tu sais déjà ce que tu vas t'acheter pour fêter ce grand changement ?

— Oh ouiiii, je le sais, rigolé-je. Je vais faire les boutiques pour m'acheter une nouvelle garde-robe en compagnie de mes amies mais pour cela. J'ai besoin d'avoir un téléphone portable pour les prévenir...

— Tiens, prends le mien en attendant, me propose ma mère. J'ai le numéro de Cerise d'enregistré, si tu veux la prévenir pour qu'elle te rejoigne lundi en ville avec Elena.

Ni une ni deux, je prends le portable de ma mère et pars en courant dans les escaliers pour l'appeler tranquillement de ma chambre.

Une nouvelle vie va commencer pour moi...

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