Tome 2 - Chapitre 06
TRISTAN
≈ ≈ ≈ ≈
C'est quand...
Le moment magique se prolonge par une longue étreinte.
≈ ≈ ≈ ≈
Quel bonheur de la sentir dans mes bras, collée tout contre moi, sa tête nichée au creux de mon épaule, nos respirations accordées. Ma main se promène sur son dos en une douce caresse pendant qu'elle joue avec les boucles de mes cheveux.
Ce moment de tendresse empli de plénitude nous apaise. J'en profite encore un peu avant de prendre la parole. Nous avons tellement de choses à nous dire, à nous raconter que je ne sais même pas par où commencer.
- Ma Princesse...
- Laisse-moi encore profiter de ce moment, que je puisse le graver dans ma mémoire, comme ça quand je serais seule, je n'aurai qu'à fermer les yeux pour te retrouver, te sentir, te toucher...
Je resserre un peu plus mon étreinte et embrasse son front. Je suis tellement heureux de ce moment qui nous est offert. Nous deux, seul au monde dans les bras l'un de l'autre à se câliner sous les draps. Je lui souffle à l'oreille :
- Si tu savais comme je m'en veux.
- Je le sais mon amour, et j'espère que ta thérapie te permettra de comprendre et de désenclencher ce mécanisme d'autodestruction que tu as fait tien depuis trop longtemps.
- J'y travaille mon cœur.
- Ça se passe bien avec le Doc ?
- Ça va, il est cool. Même s'il me casse les couilles à longueur de journée, dis-je en rigolant.
- Tu exagères Tristan, non mais tu t'entends parler ? C'est tout de même ton Doc...
- Oh ça va, il sait comment je fonctionne, c'est un petit jeu entre nous et t'inquiètes, il n'est pas le dernier pour me chambrer !
- Il m'a expliqué sa méthode. Elle est peu orthodoxe certes, mais si elle fonctionne sur toi, c'est l'essentiel.
- Il applique la même que son Doc a pratiquée avec lui, quand il était plus jeune et turbulent. Il a lui aussi, fait pas mal de conneries, donc il me comprend !
- J'ai vu une photo de lui avec son Doc chez lui. Il le côtoie toujours ?
- Non...
- Pourtant ils m'avaient l'air très proches, j'ai même cru que c'était son père.
- Son Doc a été tué lors d'un règlement de compte dans sa cité. Une balle perdue.
- Oh mon Dieu... s'émeut-elle en posant sa main sur sa bouche.
- À partir de ce jour-là, il s'est battu pour devenir à son tour psy pour pouvoir continuer sa méthode.
- C'est bien qu'il puisse le faire ici.
- Détrompe-toi.
- Comment ça ?
- Son chef est tellement con qu'il n'a jamais approuvé cette forme de thérapie.
- Ça, je te confirme que c'est un con ! Si tu avais entendu sa façon de me remballer l'autre jour au téléphone, d'ailleurs j'en ai touché deux mots à mon père.
- Ou là Gildas a dû voir rouge !
- En effet, il connaît bien le chef de la clinique et lui en a parlé pendant leur partie de golf, à mon avis, il n'est pas près de me reparler de la sorte. Tu le sais, je n'aime pas me servir de mon nom pour obtenir les choses, mais là il est allé trop loin !
- Je le sais mon cœur et de toute façon, ta visite, tu ne la dois qu'à toi-même et à ton audace. Le Doc m'a raconté. Il n'en revenait pas de ton culot et de ta détermination à me voir.
- Dans la vie, il faut se battre pour obtenir ce à quoi l'on tient, c'est ma mère qui m'a appris ça !
- Je le sais maintenant et je vais tout faire pour ne jamais l'oublier ma Princesse. Mais ce soir-là, après tout ce que l'on avait vécu à cause de Cerise et ce qu'avait dit Gaïa. Je ne voyais pas d'autre solution et puis Cerise a fini de m'achever en me parlant de la boîte.
- La fameuse soirée masquée...
- Tu es au courant de cette soirée ?
- Oui.
- Comment ? Tu as parlé avec Cerise ? Parce ce que si c'est le cas, saches que c'est faux...
- Non, je n'ai plus parlé à Cerise depuis ce soir-là. J'ai lu le rapport du détective privé de mon père.
- Ton père aussi est au courant ? demandé-je paniqué.
- Oui Tristan. Il t'avait dit qu'il ferait le jour sur cette histoire et au moins maintenant on est sûr à 100 % que Gaïa a menti. Elle n'était même pas présente, ce soir-là. Elle était retournée en Italie pour des affaires de famille.
Je n'ose plus rien dire, ni même la regarder, qu'est-ce que ce détective a appris et a dit dans son rapport ? Et s'il avait appris aussi pour le reste ? Non, non, non... Ce n'est pas possible. Il ne doit pas l'avoir découvert où alors il n'en a pas parlé. Sinon ma Princesse ne serait même pas là en train de discuter avec moi. Et si son père avait retiré cet évènement du rapport pour préserver sa fille ? C'est fort possible, mais alors ça veut dire, que lui, il sait. Oh non, je n'oserai plus jamais le regarder en face si c'est le cas...
- Tristan ? Mon amour, ça va ?
- Oui, oui...
- Tu n'es pas soulagé de savoir que Gaïa a menti et qu'on peut le prouver ?
- Si, si bien sûr, j'étais juste perdu dans mes pensées, excuse-moi. Toi aussi, tu dois être rassurée ?
- Même si je n'ai pas eu besoin de ça pour te croire mon amour. Tu sais j'ai appris...
- Qu'est-ce que tu as appris ? demandé-je inquiet.
- Je sais pour cette soirée, avoue-t-elle gênée.
- Tu sais quoi ? l'interrogé-je en relevant son menton.
Je veux voir ses yeux et me rendre compte si elle ressent de la tristesse, de la honte, de la colère.
- Je sais pour cette femme... Cette... Dominatrice, c'est comme ça qu'on les appelle ?
- Je te promets mon cœur que je ne le savais pas au départ et puis je ne l'ai vue que deux fois et ensuite je n'y suis plus jamais retourné et je n'ai plus jamais tenté ce genre d'expérience.
- C'était dans ta période sombre, c'est ça ? Tu en as parlé au Doc ?
- Pas encore, on n'en est pas encore à cette période de ma vie.
- Tu sais c'est important que tu puisses lui parler de tout, il t'écoutera sans te juger et t'aidera.
- Oui je le sais et en plus j'ai confiance en lui.
- Tant mieux, ça me rassure.
- Je vais tout faire pour y arriver mon cœur. Et si tu me parlais de ce que tu fais de tes journées, demandé-je pour changer de sujet.
Elle n'est pas dupe mais ne relève pas et me répond :
- Et bien, j'ai aménagé notre appartement après l'avoir lessivé du sol au plafond. Petit à petit les meubles prennent leur place. Dans le salon, il y a tes deux fauteuils avec mon canapé, hier les livreurs ont apporté l'écran plat et la bibliothèque.
- Chouette, il me tarde de pouvoir regarder de bons films en ta compagnie. Ils te l'ont installé au moins ?
- Je leur ai dit que ce n'était pas la peine, demain Dimi et Thomas doivent venir à l'appart pour notre lit, ajoute-t-elle avec un petit sourire.
- Tu ne peux pas savoir comme il me tarde de l'essayer !
- C'est sûr qu'on aura beaucoup plus de place que dans celui-là, rigole-t-elle.
- Ça a aussi son charme les petits lits, tu es obligée de te coller à moi.
- Mais même dans notre très grand lit, je serais quand même collée à toi, tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça !
- J'y compte bien, réponds-je tout en l'embrassant.
- On devrait peut-être se préparer, il nous reste moins d'une heure et je prendrais bien une petite douche, me lance-t-elle en me faisant un clin d'œil.
- Tu as toujours de bonnes idées mon cœur. Allez hop à la douche, lui dis-je en lui claquant la fesse.
- Mais...
- Ne discute pas sinon tu n'auras pas ton spécial combo !
- Quel romantisme !
- Je vais t'en foutre moi du romantisme, tu vas voir, éclaté-je de rire en la poussant dans la douche.
Nous sommes en train de nous rhabiller après ce moment dès plus revigorant, quand nous entendons frapper à la porte. Je m'approche doucement, quand j'entends :
- Tristan, c'est le Doc.
Je vérifie que ma Princesse est entièrement rhabillée avant d'entrouvrir la porte.
- Oui Doc, qu'est-ce qu'il y a ?
- Orphélia va devoir partir d'ici trente minutes, je préférais vous prévenir de peur que vous oubliiez l'heure.
- C'est bon Doc, tiens je te rends les clés et merci encore.
- Avec plaisir, d'autant plus que maintenant, je vais pouvoir te demander tout ce que je veux !
- Alors là tu rêves Doc !
- C'est ça, tu m'en dois une Tristan.
- Cours toujours.
- On se retrouve après le départ de Orphélia sur le terrain.
- Putain, c'est dimanche, tu peux pas me foutre la paix un peu !
- Comme tu veux, mais j'y serais si en cas tu as besoin de parler. Au revoir Orphélia et à jeudi !
- Oui Doc, à jeudi et encore merci pour votre aide.
- Ah au fait, j'ai contacté ma consœur et elle est d'accord pour vous recevoir, il vous suffit de l'appeler quand vous vous sentirez prête.
- Merci Doc, mais je n'en ai pas besoin.
- De quoi tu parles Doc ? Orphélia tu es malade ?
- Mais non Tristan, ne t'inquiète pas je ne suis pas malade !
- J'ai juste conseillé à Orphélia de voir une psy elle aussi.
- Mais pourquoi ?
- Pour rien, laisse tomber mon amour. On devrait y aller.
Elle me tend la main et nous sortons de la chambre de repos, mais je ne compte pas en rester là et si elle ne veut pas m'en parler, je demanderai au Doc de me dire ce qu'il se passe.
Nous sommes tous les deux perdus dans nos pensées, quand on se retrouve devant mon banc.
- Mon cœur, je te présente mon banc ! lui dis-je fièrement.
- Ton banc ?
- Oui, tous les jours après le repas je viens ici pour être tranquille ; j'écris, je compose, et surtout je pense à toi. C'est devenu mon nouveau lieu de décompression. Il remplace ma crique.
- Je te comprends, cet endroit dégage un je-ne-sais-quoi de... Plénitude, oui voilà c'est ça, on se sent tout de suite apaisé.
- Tu le sens toi aussi ?
- Je pense que ça vient de cette chapelle, elle m'attire. Et cette statue m'intrigue.
- Tu sais...
- Désolée de te couper la parole mon amour mais je ne voudrais pas oublier de te donner ça.
Elle sort une lettre de son sac et me la tend avec un petit sourire gêné.
- Je ne suis pas aussi douée que toi pour écrire et je ne savais pas si le Doc t'avait donné celle que j'ai laissée chez lui l'autre jour.
Je prends sa lettre et la porte à mon nez. J'inspire en fermant les yeux. C'est un vrai feu d'artifice dans ma tête avec un tas de petites bulles qui éclatent. Son parfum me transporte et je sais déjà qu'il saura me calmer et me détendre quand je serais en manque d'elle.
-Merci mon cœur, je la lirais quand tu seras partie. Quant à l'autre lettre je demanderais au Doc. Il ne l'a peut-être pas vue ?
- Je l'ai mise dans son bloc-notes quand j'ai inscrit mon numéro de téléphone.
- Ok je lui dirais mon cœur.
Je la prends dans mes bras et pose mon menton sur sa tête alors qu'elle niche la sienne dans mon torse.
- Je n'ai pas envie de te laisser.
- Je n'ai pas envie que tu partes.
Ma main caresse son dos et remonte jusqu'à sa nuque et de mon pouce je trace des allers retours jusqu'à la racine de ses cheveux. Je sais qu'elle aime ça, que ça la détend. Je commence à sentir ses épaules se soulever de façon irrégulière, puis j'entends ses sanglots et ses larmes humidifier ma chemise.
Je resserre mon étreinte et mon cœur se serre à son tour ainsi que ma gorge. Je n'arrive même pas à lui parler, à la rassurer, à la consoler. Parce que je suis dans le même état qu'elle. Pourtant, je dois prendre sur moi et lui prouver que j'ai déjà fait des progrès et que je peux être plus fort pour elle. Je prends son menton entre mon index et mon pouce et lui avoue droit dans ses yeux remplis de larmes.
- Ma Princesse, je sais que c'est dur mais on se revoit jeudi et on aura même quatre heures à passer ensemble. Tu vas me manquer, mais nous devons être forts sinon chaque séparation sera plus dure que la précédente.
- Je le sais mon amour... Mais c'est tellement dur.
Elle essuie ses yeux, se redresse et essaie de reprendre une contenance après une longue inspiration.
- Tu es forte mon cœur, tu vas y arriver et tu peux même me donner un magnifique sourire, tu sais celui qui me fait tant craquer. Celui qui me fait fondre littéralement.
Elle essaye de me sourire en me regardant par-dessous ses cils.
- Oh, tu sais faire bien mieux que ça mon coquelicot d'amour.
Et là, son sourire devient magnifiquement coquin, avec en plus ses belles joues rosies qui font ressortir ses taches de rousseur.
- Tu vois quand tu veux ma jolie noisette.
Ses iris étincellent de multiples facettes ambrées et je me perds dans la profondeur de son regard qui m'entraîne directement jusqu'à son cœur qui ne bat que pour moi. À cet instant, rien n'est plus précieux que de ressentir cette sensation d'être important pour la femme que j'aime.
- Tristan, je t'aime tant.
Je dépose ma paume sur sa joue dans laquelle elle se love, je lui souris en ne la quittant pas des yeux et lui souffle :
- Je t'aime ma petite femme.
Le temps s'est arrêté, plus rien ne bouge autour de nous, tout s'est figé autour de notre bulle où l'on entend seulement les battements harmonieux de nos deux cœurs. Plus rien ne compte à part nous, plus rien n'a d'importance en dehors de notre amour.
Je ne vis que pour elle.
Elle ne vit que pour moi.
≈ ≈ ≈ ≈
Un joli moment de tendresse entre nos deux amoureux 😍
Comprenez-vous la peur de Tristan par apport à cette fameuse soirée 😱
Orphélia ressent aussi cette connexion avec la chapelle. Bizarre !?!
Un départ difficile qu'a su gérer Tristan malgré sa tristesse 👍
≈ ≈ ≈ ≈
Bon dimanche mes Loulous, bisous 😘
Kty
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top