Ce n'est ni le son que nous percevons

ni les images qui se forment sur notrerétine assoiffée de paysage

qui sont à l'origine de la beauté,

mais c'est la beauté imperceptible, setrouvant devant chaque création,

que je trouve beau.

Cette beauté qui ne peut pas êtreressentie

n'a aucun lien avec quoique ce soit :

chaque beauté appartenant à notremonde est isolée de la matière,

est ignoré constamment par lasensualité des êtres.
Une beauté solitaire.

La beauté solitaire, grâce à nossens fixés sur l'objet

et sur cette dernière, bienqu'involontairement,

arrive en un instant jusqu'à notreâme.

Elle reste dans notre esprit,indépendante,

comme une planète vivant paisiblementdans l'univers,

une étoile qui n'appartient à aucuneconstellation.

Une couleur, une grue de chantier,

une note de musique, du chocolat :

ces objets célestes se forment à lavitesse

de la dilution de notre pensée,

de l'expansion de l'Univers.

Chaque sens, autant que chaque être,est différent,

les galaxies ne se ressemblent jamaisentre elles.

Planètes uniques et belles,

belles étoiles uniques,

uniques galaxie belles,

une galaxie bêle (c'est une chèvre).

Je veux vous parler de ces bellesgalaxies

qui homogénéisent notre passée etnotre présent.

Je veux vous dire à quel point

la paralysie de notre sensibilitéanéantit notre stabilité

Je vous écris, vous qui allez deplanète en planète,

de beauté solitaire en beautésolitaire,

je communique avec vous,

j'étoile le monde avec mes mots

sans créer de collisions stellaires,

je traduis ma carte du ciel,

je crache mon cosmos

comme vous le faîtes à chacune de vososcillations expressives,

Un malentendant ou un sourd

peint, dans l'univers, une myriade denébuleuses avec ses mains.