Prologue
« C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. »
De petites bulles voletaient sans but dans l'air vespéral, poussées par Marin vers des contrées nouvelles et laissant derrière elles une odeur de printemps.
De petites herbes à thé reposaient au fond d'une tasse couverte de lavandes et de roses, esquissées, inodores. Trois doigts s'emparèrent de son anse et la soulevèrent sans effort. Une bague à l'annulaire fit tinter la porcelaine. Il y était inscrit les initiales d'une femme, sa femme. On fit mousser la tasse. C'était la dernière. A chacun de ses gestes, de petites bulles s'échappaient par la vitre ouverte de la cuisine. Au dehors, de petites mains potelées s'agitaient vainement en dessous d'elles. Plus loin, quelques pieds pendaient mollement d'une balancelle en fer forgé. Deux d'entre eux étaient serrés dans de fins escarpins imitation Louboutin. Deux autres étaient nus, les ongles azur. Une dernière paire de pieds était blottie dans de larges espadrilles bleu marine. À l'image de leurs souliers, eu égard qu'il s'agisse de souliers, leurs propriétaires avaient peu de choses en commun si ce n'est le mélancolique souvenir de leurs vacances estivales et une sincère gratitude, un profond dévouement, envers celle qui les avaient réunis...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top