Chapitre 8

Je sors de cours le lendemain épuisée. Je déteste avoir cours le samedi. Heureusement ce n'est que pour trois heures. Je vais tout de suite dans ma chambre et j'attends que Dylan monte dans la sienne. Mais...il n'apparaît pas derrière sa fenêtre comme à chaque fois. Où il est ?

- Cameron ?!
- Quoi papa ?!

Super. Encore une dispute. Et comme d'habitude mon père est au rez-de-chaussé et mon frère est dans sa chambre qui est juste à côté de la mienne.

- Vas jeter la poubelle !
- Je suis occupé !
- Cameron Sheffield je t'ai déjà dit de ne pas discuter et d'obéir !
- Je ne suis pas ton toutou ! Demande ça plutôt à l'autre !

Je soupire et me lève.

- Je vais y aller papa !
- Non Andromède Cameron doit participer aux tâches ménagères dans cette maison !
- Il le fera une autre fois !

Il abandonne à mon grand soulagement et je vais chercher la poubelle dans la cuisine pour ensuite sortir. Mais quand je referme le couvercle de la poubelle à l'extérieur j'entends une voix derrière moi.

- Salut princesse.

Je souris et me retourne. Dylan est assis sur les marches d'escalier devant sa maison. Alors c'est là qu'il était.

- Salut.

Je m'avance vers lui.

- Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ?
- Je réfléchis.
- Tu sais que la douche ça existe pour ça.

Il sourit et je m'arrête devant lui. C'est là que je remarque qu'il a une mine bizarre.

- Ça ne va pas ?
- J'ai l'air d'aller mal ?
- En tout cas tu ne ressembles pas à quelqu'un qui va bien.
- Tu as sûrement raison alors.
- Eh bien dans ce cas...

Je vais m'asseoir à côté de lui.

- Si tu as besoin de parler à quelqu'un, je te rappelle que tu as une voisine très curieuse qui est prête à t'écouter.

Il se met à rire doucement puis il se tourne vers moi.

- Je viens d'apprendre que mes parents allaient se remarier.

Quoi ?

- Whaou. Euh...c'est super. Pourquoi ça te met dans cet état ?
- Quand je suis venu vivre ici avec ma mère ils venaient de divorcer.
- Oh.
- Ouais. Et...pendant un long moment je m'étais habitué à ce qu'il n'y est que ma mère et moi. J'ai l'impression que depuis que mon père est de retour je suis totalement invisible.

Moi qui croyais le connaître.

- Mais je suis sûr que je me ferai à l'idée qu'on soit à nouveau trois.

C'est le moment de parler. Dis quelque chose.

- Si ça peut te rassurer, avoir l'attention des deux parents en même temps ce n'est pas toujours facile.
- Cameron m'a dit que tu étais la préférée de la famille. 
- Parce que je fais toujours tout pour ne pas les décevoir. C'est pour ça que je suis toujours aussi...
- Parfaite ?

Je souris.

- Ouais. Et puis en plus je n'ai pas toujours été la petite préférée.
- Tu veux dire que Cameron a déjà été un fils parfait ?
- Non, je réponds en riant. En fait j'ai une sœur.
- C'est vrai ?
- Oui.
- Pourquoi je ne l'ai jamais vue ?
- Elle a quitté la maison quelques temps avant que tu viennes vivre ici. Elle avait 19 ans à l'époque et elle n'a plus supporté la pression.
- Où elle est maintenant ?
- Je n'en ai aucune idée. Elle nous appelle tous les ans Cameron et moi pour nos anniversaires mais...à part ça c'est silence radio. Son départ a fait un choc à mes parents et...depuis je me suis jurée de ne pas leur faire vivre une nouvelle déception quelle qu'elle soit. Mais je me souviens comment j'étais avant qu'elle parte. Ça me manque.
- Tu voudrais faire comme elle un jour ?
- Partir d'ici ? Parfois oui. Parfois non. Et puis je ne peux pas abandonner Cameron ici. Il ne survivrait pas sans moi avec les parents le pauvre. Et puis mes parents m'aiment et ils peuvent être les meilleurs parents du monde quand ils s'y mettent, c'est le plus important après tout. Je ne peux pas les quitter comme ça.

Il rit encore puis me regarde en souriant.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- Tu es quelqu'un de bien Andromède Sheffield.

Je souris à mon tour. J'adore parler avec lui. Mais mon sourire s'efface pour laisser place à une grimace quand il sort un paquet de cigarettes de sa poche. Et il remarque la tête que je fais.

- Quoi tu en veux une ? me propose ce dernier en me tendant le fameux paquet.
- Surtout pas. Et tu devrais faire pareil.
- Pourquoi ?
- Peut-être parce que chaque cigarette t'enlève onze minutes d'espérance de vie et que la cigarette est la raison pour laquelle une personne meurt toutes les six secondes dans le monde ?
- Ouais mais...si tu te souviens je suis invisible pour mes parents.
- Ça ne veut pas dire qu'ils ne s'en font pas pour toi.
- Et à part eux il y a qui ?
- Euh...je ne sais pas. Tes amis ?
- Ils fument tous.
- Ta famille ?
- Ils vivent tous très loin.
- Tes ex ?
- Sérieusement ?
- Moi ?

Je me tais aussitôt en regrettant d'avoir dit ça. Il se met encore à sourire.

- Toi ?
- Euh...oui. Moi. Je veux dire...on vient de faire connaissance et...je ne voudrais pas que tu...tu sais...que tu meurs. Enfin j'aimerais bien...pouvoir faire plus connaissance avec toi. Apprendre à mieux te connaître. Ça ne veut pas dire que je...je...euh...je vais y aller.

Je détourne le regard pour m'insulter intérieurement et j'allais me lever mais je sens une main attraper la mienne. Des millions de frissons parcourent mon corps en partant du bout de mes doigts à ce moment précis et je me tourne vers Dylan.

- Merci princesse.
- Pourquoi ?
- Ça faisait longtemps que je n'avais pas...parlé avec quelqu'un comme je le fais avec toi.
- C'est-à-dire ?
- Toi au moins tu ne me juges pas.
- Pourquoi je te jugerais ?
- C'est bien ce que je disais.

Il referme son paquet de cigarettes et il le range dans sa poche.

- Qu'est-ce que tu fais ? je lui demande surprise.
- Je prolonge mon espérance de vie de onze minutes pour qu'on puisse parler encore un peu. En plus je t'ai promis un film d'horreur ça serait dommage que je meurs avant.

Je souris tellement que ma mâchoire me fait atrocement mal. Il veut parler plus longtemps avec moi. Je n'aurais jamais cru ça possible. Il y a une semaine à la même heure si on m'avait dit que ça m'arriverait...j'aurais explosé de rire je crois. Mais là je veux juste exploser de joie. Dylan me tire de mes pensées.

- Alors ton déguisement pour lundi soir ?
- Il sera bientôt prêt.
- Ce qui veut dire ?
- C'est qui le curieux maintenant ?
- Touché.

Je souris.

- Tu le verras lundi.
- Comme tu veux. Mais tu ne sauras rien sur le mien non plus alors.
- Mince.

On se met à rire mais un bruit de klaxon nous interrompt. Et une voiture que je connais trop bien vient se garer devant nous.

- Oh non pas lui.

Pas maintenant. La fenêtre du conducteur se baisse et Lucas me sourit.

- Salut ma belle.
- Lucas je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme-
- Tu viens au cinéma avec moi ? Je nous ai acheté des tickets.
- Non. Ni maintenant ni jamais.

Super. Je me tape la honte devant Dylan à cause de lui.

- Allez ma belle monte.
- Lucas pour la énième fois, ne m'appelle pas ma belle et arrête d'insister je ne veux pas sortir avec toi !
- Tu finiras par changer d'avis.
- Tu me harcèles depuis le collège et rien n'a changé entre temps.
- Andy chérie-
- Hey tu as entendu la demoiselle non ? intervient soudain Dylan. Elle t'a dit de partir.
- Ne te mêles pas de ça mec. C'est entre elle et moi.
- Et moi je ne te répéterai pas deux fois de partir.

Lucas le fusille du regard puis il se tourne vers moi.

- On se voit au lycée.
- C'est ça.

Il referme sa fenêtre et sa voiture s'éloigne. Je soupire et m'allonge sur les marches.

- Désolée pour...ça.
- C'est quoi son problème ?
- Ce gars me harcèle depuis le collège pour que je sorte avec lui. J'ai dû changer de numéro trois fois à cause de lui. Il a même essayé d'entrer par effraction dans ma chambre un soir. Mes parents ont voulu porter plainte contre lui mais...rien à faire.
- Whaou.
- Ouais. Heureusement que Cameron n'était pas là, il déteste ce gars.
- D'un côté tu ne peux pas vraiment en vouloir à ce mec. Ce n'est pas de sa faute si tu es mignonne.

Encore ces papillons. Ne t'évanouies pas Andromède. Surtout ne t'évanouies pas. Et pour l'amour du ciel arrête de sourire comme ça !

- Andromède ?!

La voix de mon père dans ma maison me tire de mes pensées. Oh non. Je me lève aussitôt.

- Je dois y aller. Mon père me cherche et il vaut mieux que-
- Qu'il ne nous trouve pas ensemble.
- Ouais.
- Je comprends. Vas-y.

Je lui souris une dernière fois puis je me retourne pour partir vers chez moi un énorme sourire aux lèvres.

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Voilà c'était le chapitre 8. Si ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter pour donner votre avis.

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