Chapitre 41

Et comme promis me voilà dans la voiture de Jenny après les cours ennuyants du samedi matin. On arrive dans un restaurant auquel j'aime bien aller avec mes parents et récemment Cameron. Ce qui est quand même bizarre c'est que Cameron et Leïa passent de plus en plus de temps ensemble. Je me demande bien ce qui se passe.

- Andromède ?

Je sursaute et lève les yeux de mon assiette.

- Désolée. J'étais perdue dans mes pensées. Tu me disais quoi ?
- Que j'étais contente que tu sois là.
- Moi aussi je suis contente d'être ici. Mais...je peux te poser une question ?
- Oui.
- Pourquoi tu es aussi gentille avec moi ? Je veux dire...je ne fais pas une généralité sur les belles mères horribles qui détestent leurs belles filles mais...ça ne fait même pas un mois que je sors avec Dylan.
- Je sais mais tu me rappelles la jeune fille que j'étais quand j'avais ton âge.
- Jenny. Tu es toujours jeune.

Elle se met à rire et me sourit.

- C'est gentil merci. Mais...j'ai bien peur que ça ne soit pas totalement proche de la réalité. Enfin bref, j'étais comme toi à l'époque. J'étais le genre de personne qui voulait toujours tout faire parfaitement, qui avait peur du jugement des autres et qui ne voulait jamais admettre qu'elle allait mal. Je gardais toujours tout pour moi. J'étais du genre têtue.
- Je vois ce que tu veux dire.
- Mais...un jour j'ai rencontré quelqu'un qui m'a fait me sentir différente. Et j'ai adoré ça. Tu vois de qui je parle n'est-ce pas ?

Robert. Je hoche la tête en souriant alors elle continue. 

- Sa mère ne m'aimait pas vraiment. Elle me trouvait trop...coincée pour sortir avec son fils. J'ai dû tout faire pour la convaincre que j'étais beaucoup plus que ça. Je ne veux pas que tu subisses la même chose. Toi et moi on est pratiquement pareilles et je suis certaine qu'il n'existe pas meilleure petite-amie pour mon fils.
- Tu sais qu'on ne va pas se marier maintenant rassure moi.
- Je garde l'espoir que ça arrive un jour.

On rit toutes les deux et puis...mon expression redevient plus sérieuse quand je repense à ce qu'elle a dit sur le fait d'être têtue. Depuis que c'est arrivé, j'éprouve ce besoin de me confier mais je ne peux pas...le faire avec n'importe qui. Jenny n'est pas n'importe qui. Moi aussi j'ai ce sentiment qu'elle et moi on partage quelque chose et qu'elle peut me comprendre. Alors je me lance sans vraiment savoir comment le dire.

- Tu sais à chaque fois que je...que je ferme les yeux, que je suis seule ou que...j'entre dans mon salon, j'ai l'impression qu'il est devant moi. Ou alors quand je suis au lycée à chaque fois que je tourne dans un couloir j'ai...cette crainte qu'il soit là quelque part en train de m'observer. D'attendre le bon moment pour surgir de nulle part. Je suis terrifiée à l'idée que ce qui est arrivé recommence.
- Tu l'as revu depuis ?
- Dans les couloirs. Rapidement. Mais...sinon pas vraiment.
- C'est normal d'avoir peur Andromède. Tu as subi un choc émotionnel qui t'a affectée et...si tu ne ressentais rien je me serais inquiétée.
- Oui mais je ne peux le dire à personne.
- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?
- Je n'y arrive pas.
- Tes parents ?
- Ils s'inquiéteraient beaucoup trop.
- Ton frère ?
- Il irait bousiller le visage de Lucas en deux secondes.
- Ta sœur ?
- Elle m'enverrait voir un psy et c'est hors de question que je fasse ça.
- Tes amis ?
- Je n'ai que Leïa et...elle serait totalement incapable de me conseiller. Crois-moi je la connais.
- Dylan ?
- Je ne veux pas l'embêter avec ça. Et en plus il aurait sûrement la même réaction que Cameron.
- Je vois. Et qu'est-ce que tu fais quand tu ressens cette peur ?
- Je pense justement à eux. J'essaie de me concentrer sur des images plus positives et de mettre de côté...son visage.
- Ça fonctionne ?
- Sauf dans les cauchemars. Là-bas je ne peux pas lui échapper. Je ne peux jamais lui échapper.

Quand je repense à mes cauchemars j'ai l'impression de sentir ma gorge se serrer et de ne plus pouvoir respirer. Mais la main de Jenny se pose sur la mienne.

- Je suis là. Tu peux tout me raconter.

Je lui souris reconnaissante et je lui dis tout ce que j'ai sur le cœur. Tout ce que j'ai gardé pour moi pendant une semaine, tout ce que j'aurais voulu dire à mes parents, tout ce que Cameron, Emilia ou Dylan auraient aimé entendre de ma bouche et tout ce que Leïa redoutait le plus. Je ne sais pas si c'est le fait de vider mon sac qui me fait du bien mais...une fois que tout est sorti j'ai une sensation de bien-être qui envahit ma tête et mon corps. Enfin je me suis confiée à quelqu'un.

- Merci Jenny.
- De quoi ?
- D'être là pour moi.
- J'aurais aimé avoir quelqu'un avec qui parler à ton âge. Tu verras quand tu auras le mien, tu voudras faire pareil pour quelqu'un d'autre et ça te fera autant de bien qu'à la personne.

Je suis chanceuse d'être tombée sur quelqu'un comme elle. On finit de manger et une fois arrivées au magasin de robes de mariées le vendeur ne perd pas une seconde, il court chercher sa robe. On se promène donc toutes les deux dans le magasin en regardant les robes qui sont juste sublimes. J'aimerais toutes les essayer. Mais l'une d'elles attire mon attention en particulier. Un longue robe bouffante, avec des longues manches en dentelles et des motifs dessinés sur le bustier. Je l'adore.

- Tu veux l'essayer ? me propose Jenny qui vient de remarquer mon intérêt pour cette robe.
- L'essayer ? Non. Non on n'est pas là pour ça et-
- Comment ça on n'est pas là pour ça ? On est là pour s'amuser et si pour t'amuser tu dois essayer une robe alors tu vas carrément t'amuser.

Elle prend la robe et me la donne de force.

- Allez oust. Dans la cabine d'essayage.
- Ok ok. 

Je cours jusqu'à la cabine pour ne pas me faire crier dessus encore et je commence à me déshabiller pour enfiler la robe. Elle me va comme si elle avait été faite sur mesure pour moi. Elle est tellement belle.

- Andromède tout va bien là-dedans ?

Je souris et tire le rideau pour sortir et me retrouver face à un miroir qui me montre une image de moi qui est totalement différente de celle à laquelle j'ai l'habitude. Dans cette robe de mariée j'ai l'air...plus adulte, plus sûre de moi.

- Wahou, s'exclame Jenny en venant derrière moi. Tu es magnifique. N'est-ce pas Dylan ?

Dylan ?! Je me retourne aussitôt et je vois mon copain qui vient d'entrer dans le magasin en me regardant d'un air ahuri. Je me tourne vers Jenny en chuchotant.

- Tu l'as appelé.
- Parfois l'espoir a besoin d'un coup de pouce. Et les garçons d'un aperçu.

Elle se tourne ensuite vers Dylan en souriant.

- Alors ? Comment tu trouves notre très chère voisine mon chéri ?

Il se met à sourire en me regardant de haut en bas.

- Je dirais qu'elle ressemble à une vraie princesse.

Cette remarque me fait rire et donc sourire par la même occasion. Il a choisit le mot adéquat c'est le cas de le dire. Le vendeur revient avec la robe de Jenny. Il a pris du temps dis donc lui. Je me regarde une dernière fois dans le miroir.

- Je ferais mieux de l'enlever, dis-je à contrecœur.

J'aimerais garder cette robe toute ma vie mais...ce n'est pas possible. Je me dirige vers la cabine d'essayage après avoir regardé Dylan une dernière fois en rougissant devant son regard qui me déshabillait comme si il était affamé de moi. Une fois dedans je mets ma tête entre mes mains en riant de honte. Jusqu'à ce que le rideau s'ouvre pour laisser place à mon voisin tellement sexy. Il referme rapidement le rideau avant de s'approcher de moi pour plaquer ses lèvres contre les miennes. Je réponds à son baiser pendant quelques secondes jusqu'à ce que je me rappelle de la présence de sa mère de l'autre côté du rideau.

- Dylan ta mère-
- Elle est partie régler des trucs avec le vendeur. Ne t'en fais pas pour elle.

Il allait m'embrasser encore mais je le repousse à nouveau.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Ça ne se voit pas ?
- Non pas dans la cabine. Je veux dire ici dans cette boutique.
- Ma mère m'a dit que ça deviendrait sûrement intéressant. Et je ne regrette absolument pas d'être venu.

Je souris.

- Ta mère n'en rate pas une. J'aurais dû me douter que vous étiez complices.
- Si trouver ma copine hyper sexy est un crime alors je plaide totalement et carrément coupable.
- Tu sais que les mecs normaux flipperaient en voyant leurs copines en robe de mariée.
- Alors il faut croire que je ne suis pas normal.
- La ferme beau parleur.

Je l'attire vers moi pour l'embrasser à mon tour et il fait glisser la fermeture éclair dans mon dos. La robe glisse aussitôt sur le sol me laissant en sous-vêtements devant Dylan. Mais maintenant que je suis à l'aise avec ça je m'en fiche totalement. Ça me paraît même normal et naturel.

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Voilà c'était le chapitre 41. Si ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter pour donner votre avis.

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