Chapitre 36

Tout le monde au lycée me regarde comme toujours comme si j'étais une folle qui vient de sortir d'un asile. Mais de toute façon même si c'est triste de dire ça j'ai l'habitude. Et je m'en fiche complètement en sachant que plusieurs versions ont pu être entendues. Franchement ça me fait presque pitié que les gens jugent aussi vite les gens par rapport à ce qu'ils ont entendu.

- Hey Shef ? Ne te préoccupe pas d'eux ok ?
- Ouais.

On va vers mon casier mais je remarque un attroupement plus loin autour de deux garçons qui se battent. Qu'est-ce qu'ils- attendez je reconnais un des garçons.

- Dis-moi que ce n'est pas mon copain qui est en train de se battre.
- Euh...
- Je me disais bien.

On court aussitôt vers le groupe et je me mets sans hésiter entre Dylan et un gars que je ne connais pas.

- Hey hey c'est bon ça suffit !

Tous ceux qui assistaient à la scène poussent des cris de colère que je sois intervenue. Je me mets devant Dylan, il a un bleu sur la joue à côté de l'œil et sa lèvre inférieure saigne. 

- Est-ce que ça va ?
- Ouais c'est ça Dylan, ajoute le garçon qui est aussi dans un mauvais état. Va pleurer avec ta trainée.

Dylan voulait y retourner mais je le bloque. Je mentirais si je disais que je m'en fiche de cette remarque. Ça fait mal c'est sûr mais...je sais que c'est faux et c'est le plus important. Dylan n'a pas l'air du même avis. Alors je pose ma main sur son torse pour le pousser.

- Viens Dylan ça ne sert à rien. Il n'en vaut pas la peine. Viens.

Il abandonne enfin et on part tous les deux. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable. Vu ce qu'a dit ce garçon il a sûrement dû dire des choses sur moi qui n'ont pas plu à Dylan et il s'est battu. Je regrette tellement.

- Je t'emmène à l'infirmerie.
- Non ça va aller je ne veux pas-
- Tu es blessé je t'emmène à l'infirmerie.
- Andromède.

Il attrape ma main pour m'arrêter et je me tourne vers lui en soupirant.

- Tu n'aurais pas dû te battre.
- Tu n'as pas entendu tout ce que ce gars a dit sur toi.
- Et alors ?
- Je ne pouvais pas laisser passer ça.
- Dylan...moi aussi ça me fait du mal d'entendre tout ça. C'est vrai je...j'ai l'impression qu'à chaque fois que je tourne le dos quelqu'un se met à lancer des atrocités sur moi. Et...j'aimerais ne pas avoir à supporter ça je t'assure.

Je sens les larmes de stress, de fatigue et de soulagement qu'il aille bien me monter aux yeux et je ne parviens malheureusement pas à les retenir.

- C'est déjà assez difficile pour moi de gérer et de supporter tout ce qui arrive alors si tu commences à te battre je...je vais devenir folle à m'inquiéter pour toi en plus !
- Hey viens-là.

Il m'attire vers lui et il me serre contre son torse. Il déteste me voir pleurer. Il déteste ne serait-ce que l'idée que je pleure. Et je n'aime pas l'inquiéter mais là je n'arrive juste pas à me retenir. Il passe sa main dans mes cheveux pour me calmer.

- Je suis désolé princesse.

On se sépare et il essuie à nouveau mes larmes.

- Promets-moi que tu ne vas plus te battre ok ?
- D'accord. Je te le promets.

Je lui souris et je pose doucement mes doigts sur son bleu pour voir si il a mal, ce qui provoque aussitôt un mouvement de recul et un grincement de dents de sa part.

- Je t'emmène à l'infirmerie. Et tu ne discutes pas.
- Ok.

Il soupire et je le tire avec moi. Sur le chemin devinez qui on croise à l'autre bout du couloir. Lucas. En personne. Je n'arrive pas à croire qu'il ose venir ici juste après sa libération. Peut-être que lui aussi ne s'attendait pas à ce que je vienne. Je vois le point de Dylan se serrer alors je me tourne vers lui en lui souriant.

- Dylan. Hey ? Rappelle-toi plus de bagarres.

Il continue de lancer des éclairs avec son regard à Lucas puis il me regarde à nouveau calmé.

- Ouais. On y va.

Il met son bras autour de moi et je lève le mien pour prendre sa main à côté de mon visage. Je veux montrer à ce malade de psychopathe que je suis avec mon copain, qu'il ne peut pas m'approcher et que si il le fait non seulement il aura des problèmes avec la police mais en plus il aura à faire à moi. Je n'ai pas été capable de me défendre hier parce que j'étais sous le choc mais si il s'approche ne serait-ce que d'un centimètre, ce n'est pas une simple clé de bras que je lui ferai. Quand le soir je rentre chez moi après une journée aussi horrible que les anciennes, je croise la mère de Dylan en sortant de la voiture de Leïa. Elle sort de la sienne. 

- Jenny ?

Elle lève la tête vers moi et se met aussitôt à me sourire.

- Hey salut Andromède.

Je vais la rejoindre.

- Comment ça va ? me demande celle-ci. J'ai appris ce qui t'ait arrivé.
- Je vais bien.

Je ne veux pas en parler. Et elle le comprend. Je remarque qu'elle tient un carton.

- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est pour le mariage. Encore de la paperasse.

Et c'est là que me vient une idée. Pour l'aider et me changer les idées par la même occasion. Et en même temps...pour ne pas être seule chez moi.

- Jenny tu...tu aurais besoin d'aide pour le mariage ?
- Oh tu sais je ne veux pas te déranger et-
- Ça ne me dérangerait absolument pas. Je serais même heureuse de pouvoir aider.

Elle me sourit. Bon j'ai peut-être dit ça avec trop de hâte.

- Désolée, je m'excuse aussitôt. Je comprends tu as beaucoup de travail et-
- Dylan n'a pas réussi à s'occuper des fleurs et du traiteur.

Elle me donne le carton que je rattrape aussitôt. Il est assez lourd mais ça va.

- Ou alors il y a la décoration dont il faut encore s'occuper. Il faut aussi se charger des petits paquets pour les invités. Tu crois que tu pourras gérer ?

Je lui souris aussitôt.

- Oui. Oui carrément.
- Bien. Je vais être honnête avec toi ça ne sera pas facile.
- Je vais y arriver.
- Alors dans ce cas suis-moi.

Je la suis jusqu'à l'intérieur et on s'installe à la table à manger pour nous occuper de la décoration. Il y a beaucoup de choix différents mais j'adore faire ça. D'ailleurs je ne remarque que l'heure est passée à une vitesse incroyable que lorsque Dylan arrive de son entraînement. Il a l'air surpris de nous voir toutes les deux.

- Qu'est-ce que font les deux femmes de ma vie assises à cette table ?
- Je ne suis pas sûre que ta grand-mère serait d'accord avec cette question, plaisante sa mère sans lever les yeux de ses papiers.
- Les deux femmes de ma vie qui sont présentes ?
- On va dire que c'est mieux. Andromède m'a proposé un coup de main pour l'organisation du mariage.
- Vraiment ? s'étonne ce dernier en se tournant vers moi.

Mais je ne réponds pas. Je sais très bien qu'il a déjà tout deviné.

- Et elle est génial, poursuit Jenny en me souriant puis en se tournant vers Dylan pour le regarder.

Une expression d'horreur apparaît sur le visage de la mère inquiète.

- Dylan chéri qu'est-ce que tu as au visage ? Tu t'es battu ?
- Tout va bien maman. Ne t'inquiète pas pour ça.
- Mais tu-
- Maman. Je vais parfaitement bien je t'assure.

Elle se tourne vers moi comme pour avoir une confirmation alors je décide de soutenir Dylan en lui souriant et en hochant la tête. Elle a l'air à peu près rassurée.

- D'accord. Bon je dois aller chercher des trucs au bureau.

Elle se lève en prenant ses clés comme si l'arrivée de Dylan venait de la rassurer pour partir. Elle ne voulait pas me laisser seule ça se voit.

- Merci pour ton aide Andromède. Mais je pense que tu as des choses plus importantes à faire alors...on pourra reprendre demain.
- D'accord.

On se sourit, elle envoie un baiser imaginaire vers son fils puis elle sort. Je range tous les dossiers dans le carton pendant que Dylan vient s'asseoir à côté de moi en me dévisageant d'une façon que je connais très bien. Alors je parle avant qu'il ait le temps de dire quoi que ce soit en évitant tout de même son regard.

- Je vais bien. Dylan. Je vais bien.
- Tu es sûre ?
- Oui.
- Si il le faut demain je n'irai pas à mon entraînement.
- C'est ridicule. Vous venez de vous qualifier, vous devez vous entraîner pour le match de la rentrée.
- Tu n'as pas dit non.
- Tu veux que je le fasse ?
- Pas si c'est moi qui te l'ait demandé.
- Je ne vois pas ce que tu attends de moi alors.
- Que tu me parles.

J'arrête de ranger les feuilles en soupirant puis je me tourne vers lui.

- Je vais bien.

Il me sourit et caresse ma joue délicatement.

- Non tu ne vas pas bien. Mais je viens de mentir à ma mère sur ma journée alors...qui suis-je pour te donner des leçons hein ?

Je ris doucement.

- Je veux juste que tu saches que je suis là, ok princesse ?
- Ok.

Il me sourit et se lève pour déposer un baiser sur mon front.

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Voilà c'était le chapitre 36. Si ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter pour donner votre avis.

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