Chapitre 30

Durant toute la semaine qui suivit, Dylan et Cameron me suivirent partout. C'est vrai que moi aussi les menaces de Lucas m'inquiètent. Mais de là à me suivre partout quand je ne suis pas en cours, à m'obliger à assister à leurs entraînements pour garder un œil sur moi ou encore...m'appeler toutes les dix minutes c'est exagéré. D'un côté le fait d'être là à tous les entraînements ne me dérange pas et je sais que ça les rassure de savoir que je suis là. Non seulement parce qu'ils savent que Lucas ne me fera rien mais aussi parce qu'ils sont tous les deux très stressés par le match. Et encore plus les jours qui le précédèrent. Alors vous n'imaginez même pas dans quel état ils sont tous les deux aujourd'hui. Ils sont complètement paniqués pour ce soir. Je tente de les rassurer du mieux que je peux mais visiblement ça ne marche pas vraiment. Ils se sont entraînés toute la journée. Je suis dans la chambre de Cameron qui lui n'arrête pas de tourner devant moi qui suis assise sur son lit.

- Cam assieds-toi.
- Ça va être horrible. Les gars ne sont pas assez préparés et ils comptent tous sur moi pour assurer ce soir.
- Personne ne te mets la pression.
- Je suis le quarterback Andy. Tout le monde me met la pression.
- Pas moi.
- C'est encore plus stressant.
- Pourquoi ?
- Parce que ça veut dire que tu crois en moi et que si je me foire ça va être pire parce que je ne pourrai pas rejeter la faute sur toi.
- Je ne suis pas sûre d'avoir saisi là. Tu aimerais que je te mette la pression ?
- Non quelle idée.
- Alors pourquoi tu me dis que c'est encore plus stressant si je ne le fais pas ? Il faudrait savoir frangin.
- Andy la ferme.

Je souris et me redresse en attrapant un oreiller.

- Hey Cam ?
- Quoi ?
- Reflex !

Il se tourne vers moi et attrape l'oreiller que j'avais lancé juste à temps. Je lui souris aussitôt.

- Tu vois. Tu vas être génial.
- Parce que j'ai rattrapé un oreiller ? Andy tu ne te rends pas compte que si on perd ce match ça sera pire que de perdre aux jeux vidéos face à ma petite sœur. Et encore là tout le monde sera au courant de cette défaite.
- Très bien alors ne perds pas.

Il rit légèrement alors je me redresse et prends une posture autoritaire.

- Je suis très sérieuse Cameron. Tu me dis toujours que ça va aller et je te crois. Alors si je te dis maintenant que ça va aller, que tu vas aller sur ce terrain, te donner à fond et gagner ce match alors c'est que ça va arriver.

Je vais devant lui.

- Si tu es le quarterback ce n'est pas pour rien et ce n'est surtout pas pour que tu passes tout ton temps d'avant-match à pleurnicher dans ta chambre avec ta petite sœur parce que tu crois que tu ne vas pas y arriver. Tu vas y arriver. Je le sais parce qu'en bientôt dix-huit ans jamais je ne t'ai vu te donner autant à fond pour quelque chose et que je suis fière de toi et que cette équipe adversaire vous allez leur botter le cul à tous en les renvoyant dans leur lycée pourri !

Il me regarde étonné, choqué et perdu pendant un moment, puis il me sourit et il me prend dans ses bras.

- Merci Andy. Tu es plus convaincante quand tu es autoritaire.
- C'est bon à savoir.

Je souris aussi et quand on se sépare je vois notre père devant la porte.

- Tiens salut papa.
- Salut ma puce. Cameron je voulais te prévenir que ta mère et moi on sera là ce soir à ton match.
- C'est vrai ? on s'étonne Cameron et moi en même temps.

Bon c'est normal qu'on s'étonne. Depuis que Cameron joue au football nos parents ne sont jamais venus à aucun de ses matchs. Je me demandais même si ils étaient au courant qu'il jouait.

- Oui c'est vrai. On est fiers de toi Cameron. Vous allez les massacrer.
- Tu ne sais même pas comment on joue.
- Si tu donnes la même énergie que pour nous rendre fous ta mère et moi alors je ne donne pas chair de leur peau.

Il y a une semaine cette remarque aurait mis Cameron hors de lui et ils seraient partis dans une nouvelle dispute. Mais là mon frère se contente de rire ce qui me fait sourire. On est enfin devenus une famille presque normale. Il ne manquerait plus qu'Emilia pour compléter le tableau. Mais elle ne m'a même pas rappelée après mon coup de fil de la dernière fois. Notre père nous sourit avant de sortir de la maison. Bon moi je dois bouger aussi. Je me tourne vers Cameron.

- Je dois sortir ça va aller ?
- Où tu vas ?
- Remonter le morale de mon deuxième joueur de l'équipe préféré.
- Content de savoir que je suis toujours le premier.
- En fait tu es le troisième.
- Dégage.

Je lui souris à nouveau et lui laisse un baiser sur la joue avant de partir, sortir de chez moi, faire deux pas et sonner à la porte de Dylan. Qui ouvre d'ailleurs presque aussitôt. Comme si...

- Ne me dis pas que tu étais en train de tourner en rond dans le salon.
- Je ne le dirai pas alors. Entre.

Comme d'habitude il se décale et j'entre.

- Je suis contente de voir que tu fais toujours de l'humour.

Il referme la porte et on avance jusqu'au salon.

- C'est un automatisme de survie chez moi. Je pourrais être mourant que je te raconterais une blague nulle.
- Bon tu veux que je te fasse le même discours de motivation que j'ai fait à Cameron il y a quelques secondes ?
- Non.
- Qu'on regarde un film d'horreur ?
- Non.
- Que je t'écoute jouer de la guitare avec mon regard de fan numéro un que tu aimes tant ?
- Non.
- Alors quoi ?
- Je ne sais pas.

Je réfléchis un moment puis je trouve quelque chose. Je me mets à sourire et je le pousse dans le canapé avant d'aller m'asseoir sur lui et de l'embrasser avant qu'il puisse dire quoi que ce soit pour m'arrêter. Même si il n'a pas l'air d'avoir envie que j'arrête. Pas du tout même. Il pose ses mains sur mes hanches et je les sens glisser sous mon t-shirt pendant que nos lèvres sont scellées. On est pratiquement toujours comme ça maintenant. Je ne sais pas si c'est bien ou mal. On s'embrasse jusqu'à l'épuisement, on se touche...mais on ne va jamais plus loin. Je ne sais pas si c'est moi qui suis bloquée, si c'est lui qui ne veut pas me brusquer ou si...on ne se sent pas encore prêts. Mais en tout cas pour l'instant ça ne me dérange pas vraiment. Je dis bien pour l'instant. Quand je commence à manquer d'air je me sépare de lui un grand sourire aux lèvres et il me sourit à son tour après avoir repris ses esprits.

- Whaou, parvient-il à dire.
- Ça va mieux ?
- Ouais. Carrément mieux.
- Cool. Dans ce cas je vais en profiter pour te dire que mes parents seront là ce soir.
- Tes parents ?
- Ouais.
- Tes deux parents ?
- C'est pour ça que le mot est au pluriel.
- Tu cherches à me stresser encore plus ?

Je me mets à rire et je passe ma main dans ses cheveux.

- Dylan ils ne seront pas là pour te juger.
- Mais ils le feront.
- Ils seront trop occupés à regarder Cameron.
- Tu sais combien de temps ça dure un match ? Ils ont largement le temps de se concentrer sur moi pendant quelques secondes au minimum. Je sors avec leur fille c'est normal qu'ils soient exigeants. Et puis en plus je te rappelle qu'ils me détestaient avant.
- Comment oublier ça ?
- Je suis sérieux.
- Mon cœur ils vont t'adorer. Je te le promets.

Il fait mine de ne pas être convaincu.

- Quoi tu veux que je te rassure encore ? je lui demande en souriant. Parce que ça ne me dérange absolument pas.

Il me sourit à son tour et je m'approche à nouveau de lui pour l'embrasser. Je trouve que notre relation a beaucoup évolué en une semaine. Je ne sais pas si c'est parce qu'il me collait tout le temps pour ma protection, ou si c'est simplement parce qu'on n'a aucune gêne l'un envers l'autre. En tout cas j'ai l'impression que ça fait des années et des années qu'on est ensemble. Et j'adore ça.

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Voilà c'était le chapitre 30. Si ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter.

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