01
«Do you know me ?»
__
Jared - Hé mamacita.
Je m'arrête, fais un pas en arrière et le regarde.
Ses yeux descendent tout au long de mon corps.
Jared - Je ne savais pas que madame la patronne, travaille de nuit aujourd'hui.
- Et moi je ne savais pas que tu pouvais traîner dehors après le couvre-feu.
II me regarde et je hausse un sourcil.
- Dans ta cellule, maintenant.
Il souffle et tchip pour se retourner ensuite.
- Bonne nuit Jared.
Jared - Ouais ouais.
Je souris en hochant la tête avant d'aller dans mon bureau pour arranger mes affaires.
Oh je ne me suis pas présenté ?
Je m'appelle Taynara.
Taynara Pereira, cap-verdienne et âgée de 26 ans.
Eh ouais, une petite jeune-vielle.
Je suis fiancée donc, depuis plus de 3 mois, le mariage est en préparation et dans 5 mois, je suis mariée.
Entre lui et moi c'est très électrique. Très, mais alors là, très électrique.
Quand il me parle mal, je réponds, forcément, et hop c'est parti pour un tour de blabla.
Ça se calme le soir même, ou parce qu'il m'a sauté dessus pour faire des cochonneries ou parce que je suis parti m'excuser.
C'est toujours comme ça.
C'est notre train de vie quoi.
Kalyo - Bonne soirée boss, à demain.
Je lui fais un bisou volant et sors de là en sortant mon badge.
Kalyo - Oh attend ! Tay'?
Je me retourne vers lui.
Kalyo - C'est quand que les détenus marseillais débarque ?
- On est quel jour ?
Kalyo - Jeudi.
- Lundi normalement.
Kalyo - Ah tranquille. Bon azi belle gosse, rentre bien.
Je lui souris et sors en passant mon badge.
__
- Je devrais plutôt te dégagé de chez moi toi, chaque soir t'es là toi.
Tarek - Comme si mademoiselle n'aimait pas ma présence.
Je souris et me met a califourchon sur lui avant d'attraper son menton et lui faire un bisou sur les lèvres.
- Comment il va mon bébé ?
Tarek - Il est fatigué ton bébé.
Je passe ma main sur sa joue et souris en comprenant où il voulait en venir
- Et donc ?
Tarek - Donc j'aimerais bien qu'on me fasse décompresser..
Il mord sa lèvre et je regarde donc sa lèvre.
- De base quand on est fatigué, on ken pas chéri.
Tarek - J'suis un rebeu spécial.
- Bah ça devra attendre, j'ai de la visite.
Tarek - On a d-
- T'es chez moi Tarek.
Tarek - T'es ma fiancée Taynara.
- 1-1.
Tarek - Vas-y embrasse le roi maintenant.
Je souris en passant mon doigt sur ses lèvres avant de l'embrasser.
Je sentais déjà où il voulait en venir.
Ses mains se sont très vite posé sur mes fesses pour pouvoir faire une pression dessus.
On sonne à la porte et je m'arrête donc avant que ça parte en couille.
- Ah bah voilà.
Je lui fais un dernier bisou sur les lèvres.
- On continuera après.
Je me lève et il me met une claque sur la fesse.
Je vais vers la porte et l'ouvre.
Queshiya - Dégage. L'ARABE ?
Tarek - Manquait plus qu'elle..
Je rigole et fait la bise à mes deux autres copines, mes femmes en fait, tout simplement.
- Vous en avez mis du temps.
Leana - C'est miss congo qui a pris du temps pour se maquiller.
Marwa - Et en plus comme c'est son chéri qui l'a accompagné , elle prend tout son temps.
Je rigole et ferme la porte derrière moi.
On va au salon pour voir les deux autres rigolé à gorge déployé, c'est même plus déployé, c'est dégorger.
Queshiya - On leur dit ou pas ?
Tarek - Non non, elles vont pas comprendre, elles sont trop connes pour ça.
- Gentil ça.
Leana - Bon igo dégage. Youssouf et Antonio t'attendent en-bas.
Tarek - Putain, ils veulent m'emmener où ?
Leana - Je sais pas, ils ont juste dit que tu devais descendre.
Tarek - Eh azi c'est mort, j'ai la flemme.
Queshiya - Gros, tu va le rendre fou.
Marwa - Encore lui, il aime pas les retards.
Tarek - Je m'en bat les couilles.
... - IL EST OÙ PUTAIN, JE VAIS LE TUER !
Jusqu'à j'ai sursauté.
Youssouf - Tu joues à quoooooi ? A quoi joue-t-il ?! On t'atteeeeend depuis 3 minutes !
- Mais tu sais pas rentrer doucement ?!
Youssouf - Tu te l'a ferme pornstache, toi tu bouge tes fesses, met tes chaussures, croque les lèvres de ta gadji et on y va !
Tarek - Tu veux m'emmener où encore ?
Antonio - On va au club de strip-tease.
Je le regarde, regarde Queshiya et le re-regarde.
Youssouf - Tu vois pourquoi j'aime pas les métisses cons maintenant ? Toi t'es pas bête Antonio, non non, t'es juste idiot, bête, stu-
Queshiya - Ah parce vous comptiez vraiment allé en boîte ?
Antonio - *rire* Non, on a une petite soirée entre pote chez Farid, rien de fou.
Tarek - Je suis vraiment obligé d'y aller ?
Queshiya - Tu reste, on te maquille.
Tarek - J'arrive.
Youssouf - En plus j'ai faim, j'ai pas graille, je suis fatigué et un arabe m'appelle pour aller chez lui manger des bricks de construction , t'a vu ça où toi ? Putain.
Leana - Toujours faut qu'il se plaaaaaigne, toujouuuurs.
Youssouf - Je vais t'enchainer latina.
Queshiya - Je ne sais même pas comment j'arrive à le supporter ce type.
Youssouf - D'après toi coquine ?
Marwa - *rire* Ah batard.
Antonio - Putaaaain, être pote a des africains c'est chaaaaaud.
Leana - Je te jure.
Tarek - *rire* Mate Youss'.
Youssouf - Écoutez moi bien les petits colonisateurs, moi je s-
Tarek - Okeeeeeey, c'est bon on y va !
Youssouf - En plus, oublie pas que t'es malgache aussi.
Antonio - 25 %
Youssouf - Arrête de mettre des pourcentages dans tes origines putain !
Antonio - De toute façon, je t'ai jamais aimé Youssouf.
Youssouf - Colonisateur va..
Tarek - Ewa safe, on y va.
Marwa - Attendez avant de chacun vous faire un bisou entre couple.
Elle cache ses yeux et je rigole.
Marwa - Allez-y.
Tarek - *chuchote* Tu me garde une place au chaud ?
Je souris avant de lui faire un bisou sur la bouche.
- Aujourd'hui c'est mort mais demain soir, je suis toute à toi.
Tarek - C'est ça que je veux entendre.
Youssouf - On a dit "bisou" pas un "adieu".
Tarek rigole et me fais un bisou sur le front.
Antonia - Alleeeeez, on y va.
Et ils partent enfin.
- T'es pas bavarde toi aujourd'hui..
Marwa - J'ai pas trop la tête à parler aujourd'hui..
- Qu'est-ce que tu as ?
Queshiya - C'est fini avec son mec.
Je regarde Queshiya et l'a re-regarde.
- Mais non ?
Marwa - Mh.. hier.
On se pose sur le canapé et elle passe sa main sur son visage.
- Pourquoi ?
Marwa - Je sais pas.. il m'a laissé comme ça, sans aucune explication.
Leana - Mais il t'a dit quoi précisément ?
Marwa - "T'es pas faite pour moi", "T'es beaucoup trop petite" ou je ne sais quel connerie.
Leana - C'est une blague ? Sayez monsieur a 3 ans de plus, il se sent supérieur ?
- C'est quand même un gros bâtard quand on y pense. Après 3 ans, il fait des bails comme ça ?
Marwa - Les arabes c'est fini pour moi. 4 fois ils me font la même chose.
- Mais non, t'es juste tombé sur les mauvais, c'est tout.
Queshiya - Igo, y'a pas mieux que les blaaaaacks.
- Ouais bon, oublie pas que Youssouf est aussi congolais.
Leana - Infidélité bonsoir.
Queshiya - Parle bien des congolais connasse.
Je souris et passe ma main sur le dos de Marwa.
- Oublie le c'est bon, met le à la poubelle. Aujourd'hui on va passer un bonne soirée entre filles et puis c'est tout.
Elle hoche la tête et je souris.
__
J'ai attaché ma ceinture pour disposer ma matraque et mon pistolet taser.
L'arme a feu se trouve dans mon bureau comme d'habitude alors que je ne peux pas mais je n'aime pas me promener avec cet arme là.
Je met mon badge et prend mon sac.
Queshiya -...mmh.. tu pars déjà ?
- Ouais.. endort-toi.
Je lui fais un bisou volant et bye.
__
La porte s'ouvre et je vois Kalyo qui m'attendais avec un dossier.
Kalyo - En retard.
- D'1 minute.
On fait notre tchek personnalisé et je prends le dossier.
- C'est quoi encore ?
Kalyo - Les nouveaux du sud là qui devaient venir lundi là ?
- Ouais ?
Kalyo - Ils sont là dans 1 heure.
Je le regarde en froncant les sourcils.
- Pourquoi ?
Kalyo - Il y a eu émeute dans leur prison créé par, justement, une des 5 personnes qui doivent arriver aujourd'hui. Alors le patron m'a contacté et m'a fait transmettre le message.
Je passe une main sur mon visage et ouvre le dossier.
- C'est lequel ?
Il tourne les pages et me montre un gars.
Très mignon par contre.
- Putain, il est beau.
Kalyo - J'ai dis de pas tomber amoureuse Tay'.
- *rire*
Kalyo - C'est un fou dans sa tête, il a fait plus de 5 émeutes en quelques mois, il passe la moitié de son incarcération en isolement.
- Rentré en zonz pour complicité à un meurtre ?
Kalyo - Ouais mais il a nié tout ça et à quand même pris 5 ans.
- Oh mais 5 ans c'est rien.
Il me regarde en haussant un sourcil.
- Non mais genre c'est rare de voir un détenu prendre 5 ans tahu ?
Kalyo - Ouais mais lui ça lui plaît pas et il le montre.
- Mais en soit je vois qu'il n'est pas violent.
Kalyo - Pas vraiment.
- C'est qui encore le patron là-bas ?
Kalyo - Patron de la prison ?
- Non, des gardiens.
Kalyo - Fernando ? Ou un truc c-
- Ah oui Hernandez.
Kalyo - Ouais voilà.
- Bon, c'est bon, on va gérer ça. Appelle moi quand ils seront là.
Kalyo - Oui chef.
Je lui rend le dossier et vais vers mon bureau.
Je l'ouvre avec ma clé et allume la lumière.
Je dépose mon sac et ouvre mon tiroir à clé pour prendre mon arme.
Je l'a regarde et l'a met à mon emplacement.
Je met le chargeur dans ma poche et je sors de la pièce en soufflant.
Encore une longue journée.
Je vais au réfectoire où à cette heure, les détenus mangent a leur aise ou en faisant des conneries, ça dépend des jours.
Et comme d'habitude, j'entends des cris de "bienvenue".
Saïf - OUAAAIS MAIS C'EST BÉBÉ QUI EST ARRIVÉE !
Yanis - OH MAIS C'EST LE SAAAAANG !
Oumar - GROS T'ES EN RETARD !
Je souris et les regarde.
- Je ne suis jamais en retard.
Je les tchek comme j'ai l'habitude de faire.
- Ça a été la nuit ?
Yanis - C'est ironique ou je rêve ?
- *rire* Non même pas.
Yanis - Alors, ouais j'ai bien dormi hamdullah.
- Vous avez fait votre prière ?
Oumar - Pourquoi tu nous force ?
- Parce que vos 3 mères me l'ont demandé.
Oumar - Je savaaaaais.
Saïf - Moi je l'ai fait !
II a levé la main tout fier de lui.
Yanis - Azi, moi aussi.
Je hausse un sourcil.
Yanis - Demain je fais, sans faute.
- C'est bien alors... déjà, il est où Kevin ?
Oumar - Au trou.
Je fronce les sourcils.
- Il a fait quoi ?
Oumar - Demande à petit pot.
Je roule des yeux.
- C'est "Tinapo", respect son nom de famille au moins.
Oumar - C'est ce que j'ai dit : petit pot.
Saïf - Un de ces démons se type, je le déteste.
- *soupir* Je vais allé voir Kev' tout à l'heure, je veux pas entendre une dispute avec Tinapo.
Saïf - Son blaze on dirait une sauce, j'ai juré.
- C'est compris ?
Saïf - Ouaaaais.
Oumar - Compris.
Yanis - Oui chef.
- Bien.
Et je me décale pour aller faire le tour des tables.
J'ai choisi se métier pour avoir un contact avec ceux que la société nomme de "dangereux, sauvage, violent" et toute sorte d'autre merde, parce que derrière eux, se cache une histoire.
Une histoire qui peut être dur, triste, sanglante et même, quelques fois, une histoire horrifiante. Au début de ma carrière, j'étais qu'une simple gardienne et j'avais la mentalité de cette société qui me disaient de traité les détenus comme des sauvages, de leurs mettre des coups de matraque, les électrocuté avec les tasers ou autre chose dégueulasse.
Mais à un moment j'ai compris qu'on essayait de nous mettre la haine sur eux. Juste parce qu'ils sont arabes et que "arabe" est synonyme de "terrorisme" ou qu'ils sont noirs et que "noir" est synonyme de "sauvage".
Le monde a évolué, certes, mais il a mal évolué.
Les enfants noirs ont grandis avec cet idée en tête et les arabes aussi.
Et on s'étonne parce que la plupart de toutes les prisons de France est rempli d'arabe et de noirs ?
Tout le monde s'étonne parce que personne ne veut ouvrir les yeux.
C'est aussi simple.
Je sors de mes pensées en sentant une main sur mon épaule.
Je me retourne et vois Kalyo.
Kalyo - Ils sont là.
Je regarde ma montre.
- Déjà ?
Kalyo - Ouais. On attend ton consentement pour pouvoir les accueillir.
Je souffle et hoche la tête en me dirigeant vers la grande porte du couloir principal.
Je me met donc devant la porte en croisant mes bras.
Les portes et je souris en voyant Hernandez.
- Tu veux pas vieillir toi ?
Hernandez - *rire* C'est une habitude de famille, on ne vieilli pas.
- Ça fait plaisir de te voir.
Je le prends dans mes bras. C'est lui qui m'a coaché et tout appris dans se domaine, c'est aussi grâce à lui si je gère le cadre des gardiens aujourd'hui.
Hernandez - Comment tu vas ?
- Ça va et toi ?
Hernandez - On est là hein, tout va bien.
... - Je commence à avoir mal aux poignets moi alors ou je me détache les menottes moi même ou vous me les détachez.
Je tourne la tête pour voir se fameux mec.
Pas mal du tout.
Hernandez - Ferme là juste pour une fois Laamar, juste une fois.
Laamar ?
Première fois que j'entends se nom. C'est chelou mais c'est pas mal.
Laamar - Et si je ne veux pas Hernandez, on fait comment ?
Hernandez se retourne et se met face à lui.
Hernandez - Je te ferais sentir une douleur inimaginable et tu souffrira sans avoir de l'aide. Alors, on se l'a joue comment détenu Sheyon ?
Il n'a pas répondu comprenant le degré d'énervement d'Hernandez.
Hernandez - Je me disais aussi.
Il se re-retourne vers moi et souffle.
Hernandez - Je te confie lui et ses compatriotes.
Il s'approche de mon oreille pour me chuchoter :
Hernandez - Reste constamment sur tes gardes, ne ferme jamais les yeux.
Je hoche la tête positivement et il me fait un bisou sur le front. J'ai vécu toute mes années d'études avec lui et il se comporte comme un père a l'heure d'aujourd'hui.
Hernandez - Allez les petits, on y va, on rentre à la maison. Laamar, je compte sur ta politesse.
Laamar - *rire* Ah ou-
- Avec moi, il en aura.
II s'est arrêté de rire et m'a regardé.
Hernandez me fait un signe de la main que je lui rend et mes agents referment les portes.
Je regarde les autres détenus qui était avec lui.
- Bonjour, je vois que vous avez fait bon voyage et c'est tant mieux.
Je regarde leurs plaques et retiens leurs noms facilement.
- Je suis la gardienne Pereira, la p-
Laamar - Écoute chérie, et si tu nous appellai le vrai patron au lieu de faire la bombe ?
Je le regarde et rigole.
- Qu'est-ce qui te fait dire que je ne suis pas la patronne ?
Laamar - Déjà, t'es une femme.
- En plus de ça, t'es un petit sexiste ?
Laamar - P-
- Je vais t'expliquer mon petit "Laamar", ici tu ne joue pas. Tu as fait ta loi à Marseille mais ici on est à Paris et crois-moi qu'ici, tu n'a pas droit à la parole. Alors ouais je suis une femme, ouais je dirige cette prison et crois moi j'ai autant plus de puissance que toi.
Je le vois sourire et il s'approche de moi.
Kalyo - Tay'..
Je pose ma main sur ma matraque et le regarde droit dans les yeux sans pour autant bouger.
Il a fait un mouvement et sans attendre l'embout de sa matraque s'est posé lentement sur sa mâchoire.
Je le pousse vers la porte en faisant un signe à mes agents de ne pas intervenir.
Laamar se colle au mur et j'appuie légèrement sur ma matraque.
- Je te préviens aujourd'hui.. et c'est la dernière fois.
Je le vois sourire et j'enlève ma matraque de sur sa mâchoire.
Laamar - Tu commence tout doucement à m'exciter poupée..
- Ah ouais ?
Laamar - Ouais, et je sens qu'on va très vite s'amuser toi et moi.
- Oh ouais.. j'adore m'amuser.
Il sourit et je fais un signe de tête pour qu'on les emmène.
Laamar - Je t'attend au tournant princesse.
Il ne sait pas encore à quoi s'attendre.
_
Taynara P.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top