L'Ecole
Il était enfermé dans un sac en toile de jute, ce qu'il n'appréciait pas particulièrement, mais au moins, il n'était pas piégé dans une boucle de souvenirs interminables.
Il n'avait, évidemment, aucune idée du temps qu'il avait passé évanoui. Il n'y avait aucun moyen de le savoir, si ce n'était de sortir du sac. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Et il se retrouva, à sa grande surprise, puisque tout le monde racontait répétitivement à quel point l'ennemi était vil, devant l'École, l'endroit où il vivait depuis cinq ans.
Il entra par la porte de côté, c'est ce qu'il faisait toujours puisque san meilleure amie, Sasha, y travaillait. Ce n'était donc pas un pur hasard si il læ rencontra, en train de brosser Perséphone, il eut un sourire en pensant qu'ol pensait à lui. Il s'approcha silencieusement de lui dans son dos, et hurla dans son oreille pour læ surprendre comme un gamin. Le pire c'est que cela marcha en que san ami fut surpris. Ol sursauta, mais heureusement, le quadrupède à la silhouette équine ne s'affola pas.
Læ meilleur amiæ du jeune homme le prit dans ses bras en lui donnant un coup du tranchant de la main sur la tête.
-Dis-donc jeune homme. s'exclama-t-ol avec l'air de réprimander un enfant. Ta mission est réussie ? questionna-t-ol d'un air inquiet. En effet, son retour à la maison dépendait de la réussite de sa mission.
Il fit une légère moue déçue, et son amiæ eut un soupire rassuré. Ol avait compris.
-Dis toi qu'au moins, tu profitera de ma présence un peu plus longtemps
Le jeune homme fit une moue peu convaincue, en retenant un léger rire, san amiæ avait un sourire rassurant. Le corps de cellui-ci était uniquement de courbes, sa peau était d'un teint vert pâle, et ses yeux d'un vert forêt semblaient en cet instant pétiller. En effet, ol n'était, depuis le début, pas vraiment d'accord avec l'idée de laisser son meilleur ami se faire tuer pour qu'il rejoigne sa planète. En effet, c'était la manière la plus simple de le faire.
-Je dois aller l'annoncer aux autres, ils doivent attendre. Le jeune homme soupira . Sinon, je suis parti depuis combien de temps ?
Sasha, étant la personne la plus douée pour comprendre son ami du coin, comprit qu'il s'était fait assommer, ce n'était pas vraiment la première fois, et regarda immédiatement son crâne pour vérifier que celui-ci s'en était bien remis. Apparemment, celui-ci avait été chanceux.
-C'était ce matin, a peine. Il est dix-sept heures, tu n'as pas été absent très longtemps.
Soulagé, le jeune Terrien quitta l'écurie en déposant un baiser sur le nez osseux de Perséphone, qui piaffa en réponse. Il avait le sourire aux lèvres, mais il savait cependant que personne ne prendrait la nouvelle aussi bien que san amiæ. Il comptait peu d'amis dans ce monde, la plupart étaient plus des connaissances de Sasha, et préféraient le voir mort et leur monde sauf que l'inverse, et c'était évident. En restant à cet endroit, il avait passé ce contrat tacite. Ils ne le détestaient pas activement, mais plus insidieusement, et si c'était plus difficile à supporter, cela lui rappelait en vérité la façon d'agir de ses parents, et ne le gênait pas plus qu'autre chose.
Il s'avança donc vers la salle de commandement en se tenant droit, les mains dans le dos, comme on lui avait appris à l'être en toute circonstance, les longs couloirs furent traversés aussi vite qu'un terrestre le pouvait en marchant. Cinq minutes plus tard, il était dans la grande salle de commandement, une fois entré, il se tint droit comme un piquet, immobile.
Il attendit une minute pour que le grand chef daigne lui adresser la parole.
Celui-ci était reconnaissable par sa longue robe toujours accompagné de capes, ses cheveux à l'état liquide, et l'éternelle couche humide sur sa peau très légèrement verdâtre.*
''Monsieur'' Walden, j'apprends que votre mission – il s'arrêta pour prendre un air dédaigneux – est un échec. Vous savez, bien évidemment, que notre hospitalité n'est pas illimitée. Il passa son pouce, enfin ça n'en était pas tout à fait un, sur ses griffes, en faisant semblant de leur porter plus d'importance qu'à lui. Si vous continuez à être... Incompétent comme cela... Nous vous renverrons chez vous séance tenante... De la manière douloureuse, évidemment. Il fit une pause dans son discours si lent que Camille s'ennuyait à mourir, littéralement. Eh bien, que faites vous encore là ? Chaque seconde passée dans l'inactivité ''couvre vos mains de sang'' comme vous le dites. Allez donc faire un rapport ou quelque chose d'utile.
Après cette discussion ma foi très intéressante et passionnante, à laquelle Camille avait, bien évidemment, tout retenu, il se dirigea vers sa chambre pour déposer son sac de voyage et attraper ses affaires de sport, avant d'aller vers la salle d'entraînement, retrouver sa mentor.
Son arrivée dans la salle déclencha un silence assourdissant et froid. Il n'y fit pas attention, un peu trop habitué à ce genre de réaction. Il traversa la pièce pour poser son sac sur l'un des bancs, et en sortir ses gants de boxe, et tout le reste du matériel dont il avait besoin.
Quelqu'un posa sa main sur son épaule, et il fit un demi tour rapide, chassant la main adverse par la même occasion. Brassière de sport, queue de cheval haute retenant ses trop longs cheveux rose magenta, une tête de moins que le mètre soixante-huit de Camille, il était face à Kate. La seule autre personne que Sasha qui appréciait un tant soit peu
-Kate. Je t'ai déjà dit plusieurs fois de ne pas faire ça.
-Awn, le petit Camille est de mauvaise humeur. J'en conclus que ça s'est mal passé.
Il ne se donna même pas la peine de répondre. Il se dirigea vers les sacs de frappe. Elle se plaça devant lui.
-Moi aussi je suis ici pour me défouler. Cher monsieur Walden, m'accorderiez vous un round ?
Le violet esquissa un sourire, et se pencha sur la main qu'elle lui tendait pour faire un baisemain.
-Mais très certainement Madame Aceman.
Ils s'éloignèrent des affaires du peu de monde présent ici pour se mettre sur un tatami.
Il posa ses gants sur le côté.
-Au perdant l'honneur.
Camille eut un sourire contrit, et répondit sur le même ton
-Au plus petit d'abord
Ses épaules se haussèrent, et elle lui fonça dessus, il l'évita de justesse bien qu'il l'aie vu venir. Sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, elle ramena ses bras à elle et envoya une droite en plein dans le ventre du jeune homme, qui eut à peine le temps de contracter ses muscles. Il recula pour être à bonne distance et lui envoyer un coup de pied, mais elle se baissa et lui faucha la jambe. Il se redressa en une roulade et se remit en garde, mais il était trop tard, il venait de recevoir un coup de pied en plein visage.
Il attrapa le pied d'une poigne forte avant qu'il ne quitte sa portée. Il tira sur la jambe pour lui mettre un coup de coude sur la nuque, mais elle avait prévu son mouvement et lui asséna un nouveau coup de poing sur les abdos avant de s'éloigner d'un bond. Il lui fonça dessus à son tour, mais elle posa sa main sur son dos et lui envoya un coup de genou qui le fit tomber. Il attrapa sa cheville pour la tourner et la faire tomber à son tour, mais les articulations de sa mentor étant plus souple que les siennes, il se trouva face à un échec. Elle posa son autre pied sur sa main.
-Tu te serais senti très stupide si ça avait été ton dernier mot.
Il haussa les épaules
-Il doit bien y avoir pire, comme dernier mots...
-La barre n'est pas très haute. Tu as perdu depuis la dernière fois qu'on s'est affronté.
-C'est toi qui t'es améliorée, j'ai pas eu l'occasion de te faire mes bon coups.
-Tu te surmène surtout. Tu aurais dû passer à l'infirmerie.
Camille secoua la tête et se releva.
-Me feras tu l'honneur de relever mon niveau ?
-Évidemment, c'est mon travail.
Il se remit en garde, et se prit un coup de poing dans le visage.
-Trop lent.
Il raffermit ses appuis et se baissa, ce qui lui permit d'éviter le High Kick qui visait sa tête.
-C'est bien. Maintenant, attaque moi.
Il hocha la tête et fit partir son poing. Une main rosée le dévia.
-Mou. Tu oublies encore de contracter les abdos. C'est en tout temps qu'il faut le faire. Ensuite, tu te souviens de ce que tu m'avais dit ?
Un nouveau coup de poing sur le visage. Le jeune homme hocha la tête et répondit
-Vigilance constante.
-Alors applique le. On dirait un débutant là... C'est comme ça qu'ils t'entraînent pour Le battre ? Je suis pas surpris que tu te sois pris une raclée.
Camille envoya un coup de pied sur l'intérieur de son genoux.
-J'ai pas eu d'entraînement au corps à corps depuis près d'un mois.
Elle haussa ses sourcils, surprise, sans prendre la peine de bouger. Le pied la traversa et il lui jeta un regard désabusé, auquel elle ne fit pas attention.
-Mais qu'est ce qu'ils t'apprennent, si c'est pas à te battre ?
-Ils voulaient que je puisse résister au contrôle mental, et à me battre avec mon épée, par ce qu'il y a une raison pour laquelle on me l'a donnée. Au final, je me suis arrêté avant le coup fatal, j'ai vu ses yeux, et... J'avais l'impression qu'il me suppliait...J'ai pas eu le courage.
Ce fut au tour de Kate de lancer un regard désabusé.
-Je ne te pensais pas aussi influençable.
Il haussa les épaules et se prit un coup de genoux dans le ventre.
-Vigilance con-stante j'ai dit.
Elle reçu juste un regard épuisé.
-On arrête pour aujourd'hui. T'es définitivement pas en état de combattre. Demain six heures, ici. On reprends tout depuis le début.
Elle ne reçut qu'un hochement de tête du jeune homme qui se dirigea vers les douches avec un regard qui serait très bien allé avec des cernes de la taille d'une bougie.
Il s'installa dans une des cabines, et se lava rapidement avant de sortir, quelques minutes après que l'eau soit devenue froide, sans qu'il s'en soit vraiment rendu compte, une douche habituelle, en somme.
Ses pas le menèrent à la bibliothèque. Il n'y avait pas mis les pieds depuis plus d'un an, à son grand regret. Il n'avait pas eu le temps de passer la porte et de sentir l'odeur des vieux livres, et toucher le grain épais du parchemin. D'ailleurs, il n'avait le temps maintenant, que par ce qu'il avait complètement raté l'entraînement. Si il avait été un peu plus compétent, il n'y serait pas.
Il se dirigea vers le rayon le moins fréquenté, celui des romans. Depuis Son arrivée, plus personne n'avait le temps de lire autre chose que du travail de recherche.
Il en attrapa un au hasard, après tout, ça faisait trop longtemps qu'il n'avait pas même touché un roman pour encore avoir des goûts précis. Il sourit au titre du livre ; De bons présages. Ce n'était probablement pas le même que celui qu'il avait lu, ado, différente planète, différent romans, mais il avait un bon souvenir de l'autre. Il l'emprunta. Si on le voyait dans ce rayon, il passerait un mauvais quart-d'heure, alors il ne s'attarda pas. Il se dirigea vers les cuisines. Chaque planète s'était vue attribuer une cuisine commune. Camille étant le seul terrien, la sienne n'était pas commune, et il devait s'occuper de tout, du carré de plantes au, très occasionnel, abatage de yeets, qu'il pouvait comparer à des lapins, en plus rapides, marchant sur deux pattes. Bref, parfait pour avoir le temps de dormir, puisqu'il devait le cumuler avec ses entraînements, ses cours, les évènements auxquels il devait assister et passer du temps avec ses ''amis''. Il ne dormait pas beaucoup.
Il se mit à farfouiller dans les tiroirs. Des paquets de biscuits, faits main à partir de patates, des pâtes faites main, avec des patates, des patates, et des petits poids, pour éviter le scorbut, et pour le placebo d'un apport en testostérone. Il n'avait pas vraiment le temps pour s'occuper de plantes plus compliquées.
Il prit une casserole, et fit bouillir ensemble les légumes qui lui restaient. Il n'avait jamais été grand cuisinier. Il sortit une pincée du sel, qu'il occupait ses jours de congés à ramasser pour le troquer, de son sachet pour agrémenter le tout. Il mixa le tout une fois qu'une vingtaine de minutes furent passés, et il versa le quart de la casserole dans un bol, avant de ranger le reste dans un frigo.
Son repas ne fut pas des meilleurs, mais il avait l'habitude. De toute façon, il n'avait pas l'énergie pour ça. Il avait du sommeil en retard.
Il se dirigea d'ailleurs vers sa chambre, à côté de l'entrée, pour qu'il soit le premier à mourir en cas d'attaque. Enfin, c'était le sous-texte. La raison officielle c'est que c'était la dernière chambre libre, ce qui était faux. Peu importe, il se contenta de se jeter sur son lit, en niait l'injustice du monde extérieur qui se liguait pour lui montrer que, malgré ses 5 ans d'ancienneté, ce qui faisait de lui la 5e personne qui avait passé le plus de temps ici, il n'était pas à sa place.
Sans ses pensées en tête, puisqu'il utilisait sa magie pour les bloquer, il s'endormit en quelques secondes, sans songer à se déshabiller, habituel, ou à commencer son livre, moins habituel, il n'en avait pas eu un sous les mains depuis longtemps.
*La direction tiens à vous informer que non, ce personnage n'est absolument pas Severus Rogue. C'est euhhhhhhhh...... Severus...... Aldatree
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De deux choses l'une
1 : J'ai un bug d'affichage qui fait apparaitre la moitié du chapitre en Comic Sans, est-ce que l'affichage est correct chez vous ?
2 : Y a pas mal du chapitre qui contient de l'écriture au neutre, vous arrivez à lire ? Heloise, si tu m'entends, ton lecteur d'écran marche avec ?
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