Depuis que t'es partie, y'a plus rien qui reste. Tout coule de mes mains, tout s'échappe de moi.

Rien ne reste plus, je suis muet face aux changements. Ma tête tourne, mes pieds se fatiguent, mon sommeil me fuit. Je pose ma tête sur l'oreiller, mais mes yeux restent ouverts. Mes rêves s'échappent par mes oreilles, tout ce qu'il me reste c'est mes souvenirs de toi.

Y'a un vieux disque qui tourne dans le coin du salon, une berceuse qui chante. C'est ta voix et la mienne qui rient par-dessus. J'aimerais les faire taire, j'aimerais ne plus rien entendre du tout.

C'est ma guitare qui me tient en vie quand je ne peux même plus rien tenir. C'est ma guitare qui m'étouffe quand je crie trop fort. C'est ma guitare qui joue tard le soir, c'est elle qui gémit à ta place.

J'aimerais partir en bateau sur une grande rivière clôturée de grands pins. J'aimerais ne vivre que pour l'eau et le bruit des vagues. J'aimerais m'endormir sous un ciel étoilé, bercé par la houle. J'aimerais disparaître et chasser l'horizon; la fine ligne blanche qui sépare le bleu de l'eau du bleu du ciel.

Y'a mon téléphone qui boude dans l'autre coin du salon. La réalité me rattrape. Il faut aller travailler, s'habiller, se lever. Faut faire face à tout, à nouveau. Il faut que je retienne tout ce qui tente de s'échapper de moi. Il faut que la seule chose qui coule de mes mains soit l'eau bleue de la rivière qui m'abreuvera, un jour je crois.

vidéo: The Water par Johnny Flynn et Laura Marling.
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