AMINA
Pour Amina, les reprises après les vacances s'apparentaient presque toujours à de violentes gueules de bois. Comme après une soirée un peu trop arrosée, elle se réveillait le lundi matin avec un souvenir vague de la semaine passée, plongée dans un état second où elle n'était pas sortie de son lit. Pendant une semaine, elle avait eu la flemme de faire chauffer une poêle, alors elle n'avait vécu que de pizzas et de kebab en bas de chez elle. Le lundi midi, les retrouvailles avec des carottes râpées lui parurent bien fades.
Elle mangeait dans un coin de la fac, Sélène devait la rejoindre d'ici peu, comme elle n'avait pas cours ce matin-là. Amina passa le temps, des écouteurs sur les oreilles, tentant de lire cet article qu'elle aurait dû étudier pendant la semaine de vacances. Lorsqu'elle arriva enfin, Sélène lui parut changée. Plus rayonnante que lorsqu'elle l'avait quittée. Une semaine d'air frais lui avait visiblement fait du bien.
─ Salut, souffla Sélène en se laissant tomber sur le sol qui leur servait de table, faute de mieux.
Elle sortit un petit Tupperware de son sac à dos, et l'ouvrit pour révéler une jolie salade colorée, car Sélène était ce genre de personne qui trouvait le temps et la motivation de se préparer des repas nutritifs et appétissants. Amina avait toujours aspiré à faire partie de cette communauté, mais n'y était jamais parvenue. Étonnamment.
─ T'as l'air reposée, lui fit remarquer Amina dans un sourire.
Sélène esquissa un sourire un peu contrit, avant de le réprimer aussitôt. Amina comprit alors que quelque chose la travaillait. Six ans qu'elles se connaissaient, elle ne pouvait pas la tromper. Mais Amina n'aimait pas pousser les autres à cracher le morceau, elle préférait qu'on lui parle volontairement, qu'on se sente assez à l'aise avec elle pour se confier. Elle garda donc ses questions pour elle... pour le moment, car Sélène finissait toujours par parler.
─ Je pense l'être. C'était cool, affirma Sélène. Et toi ? T'as fait quoi cette semaine ?
─ Pas grand chose, affirma Amina en haussant les épaules. J'ai essayé d'écrire un projet de Master, j'ai pas réussi, je me suis préparée mentalement à la nouvelle saison de Game of Thrones... Oh, et j'ai fait du pain.
Sélène acquiesça longuement, comme presque déçue. Amina se demanda alors à quoi elle avait bien pu s'attendre. Elle n'avait jamais été du genre à vivre de grandes expériences, surtout maintenant qu'elle n'avait plus personne avec qui les vivre...
─ T'as... t'as vu les gars quand même ?
Oh... Peut-être qu'elle s'inquiétait de savoir si elle était sortie de chez elle... Sélène craignait sûrement qu'avec la rupture, Amina soit restée à se morfondre dans son appartement. Cette dernière rassura son amie d'un hochement de tête.
─ Oui, t'en fais pas. Et c'était même super sympa, César et Sam se sont vraiment rabibochés.
─ Et Sam, il t'a parlé ?
─ De quoi ? s'étonna Amina.
─ De... hésita Sélène avant d'enchaîner très rapidement. Bah, je sais pas, il s'est confié sur comment il se sentait ? Ça lui a pas mis un coup toute cette histoire avec César ?
─ Bah non, je viens de te dire qu'ils avait tout réglé.
Sélène ne rétorqua pas, le regard baissé sur son repas. La jeune femme prit alors une longue inspiration, et Amina la fixa, sentant bien qu'un non-dit géant planait sur la discussion. Sciemment, elle choisit de ne pas relancer la conversation, pour laisser Sélène le faire. Elle était curieuse de savoir si son amie allait encore éviter le sujet qui lui brûlait visiblement les lèvres. Pouvait-on considérer ça comme de la manipulation ? Amina n'espérait pas, ça lui aurait fait bien mal qu'on la voit de la sorte.
Sélène craqua après seulement quelques secondes, et sans croiser les yeux d'Amina, déclara, sur un ton plein de mystère :
─ Il s'est passé un truc... Entre Émile et moi.
Elle n'en dit pas plus, et refusa de regarder Amina. Les pensées de cette dernière démarrèrent au quart de tour, et aussitôt que la fin de la phrase fut prononcée, Amina s'imagina déjà un tas de scénarios, et parvint à des conclusions très rapides, qu'elle-même avait dû mal à envisager. Elle fixa Sélène, la bouche entre-ouverte, car incapable de parler sur le coup. Elle essaya bien de traduire son choc, mais bégaya. Impossible, elle la faisait marcher... Pourtant, l'air penaud qu'elle affichait, le rouge cramoisi de son visage, la manière qu'elle avait de jouer avec sa fourchette, tout laissait croire que Sélène ne plaisantait pas.
─ Non... réussit à souffler Amina. Sérieux, c'était Émile et toi ?
Pourquoi avaient-ils menti depuis tout ce temps ? Merde ! Ce n'était même pas la bonne question ! La véritable interrogation, dans cette histoire, c'était : comment était-il possible qu'ils en soient arrivé à... ça. N'importe qui, on aurait pu lui donner les noms de n'importe qui dans le groupe, elle aurait été moins sur le cul qu'en apprenant qu'il s'agissait d'Émile et Sélène. Elle comprenait peut-être même pourquoi ils avaient monté cette histoire avec la fille et César, ça valait peut-être le mensonge... Même s'il avait flingué la confiance entre Sam et César pour un moment.
─ Hein ? s'étonna Sélène, brisant le flot de pensées inarrêtable d'Amina. Non ! Mais non ! Je veux dire là, pendant la semaine de vacances.
─ Genre, encore une fois ? manqua de s'étrangler Amina. Vous avez recommencé, mais...
─ Non ! Mina ! s'agaça Sélène. C'était pas Émile et moi le samedi soir. C'était pas nous, l'histoire de la capote. C'est juste que... pendant la semaine de vacances, on a été que tous les deux... Toute la semaine. Et on s'est rapprochés, et...
─ Oh putain, t'as couché avec Émile, chuchota Amina, qui n'arrivait pas à l'assimiler.
─ Arrête ! Non, non, non ! Tu veux pas me laisser finir ? On s'est embrassés, et... Non, enfin, moi je l'ai embrassé, et j'ai dit que j'étais désolée, sauf qu'il m'a fait comprendre que je devais pas être désolée. Après, on s'est réembrassés, puis on a parlé, et on a dormi ensemble. Genre, moi dans ses bras, et tout...
Amina fit une grimace en imaginant la scène, c'était vraiment gênant pour elle de se figurer deux de ses meilleurs amis dans une telle situation, d'autant plus qu'il s'agissait de deux personnes qu'elle n'aurait jamais pensé imaginer ainsi. Il fallut un bon moment pour digérer ce qu'elle venait d'entendre, et accepter que ce n'était pas forcément aussi dégoûtant qu'il n'y paraissait. Elle n'en restait pas moins choquée pour autant, et profondément mal à l'aise. Sélène évitait son regard, ce qui laissait penser qu'elle était au moins tout aussi gênée. Après un long silence, Amina chercha à la faire parler un peu plus : elle ne pouvait pas lâcher une bombe du genre, puis se taire.
─ Donc quoi ? Vous êtes ensemble maintenant ?
─ Mais non ! réfuta aussitôt Sélène. Le lendemain, on n'a vraiment pas assumé, et... bah dans la voiture, au retour, on n'a pas parlé.
─ Donc tout recommence comme avec César, mais avec Émile, conclut Amina en secouant la tête d'un air désolé.
Elle avait cette théorie comme quoi les gens, malgré eux, répétaient toujours les mêmes schémas de relations. Par exemple, Samuel s'engageait à chaque fois dans des relations longues et stables, Sélène ne tombait que sur des garçons qui n'avouaient pas ce qu'ils ressentaient, et elle-même s'attachait si passionnellement aux filles qu'elle finissait par les effrayer. S'il existait un destin, il était bien cruel.
─ Non, souffla Sélène, mais elle n'avait pas l'air convaincue de ses propos. Enfin, peut-être. Je sais pas, j'ai pas cherché à prendre le temps d'y réfléchir. Je voulais t'en parler avant.
Amina fronça les sourcils.
─ C'est peut-être pas à moi qu'il faut en parler, tu crois pas ?
─ Bah à qui d'autre, alors ? César ? Il va mal le prendre !
─ Émile ! rétorqua Amina. Émile doit avoir quelque chose à dire sur le sujet, non ?
─ Je veux pas le mettre mal à l'aise...
─ Ah, parce que ne rien dire et laisser le truc traîner pendant des mois, voire des années, on sait bien que ça a déjà fait ses preuves, lui fit-elle un peu la morale.
Sélène eut un mouvement de recul.
─ Pourquoi tu m'engueules ? Tu crois que je culpabilises déjà pas assez ?
─ Parce que tu m'agaces, avoua Amina sans prendre de pincettes. Tu fais n'importe quoi dans ta vie sentimentale et tu te plains que ça s'arrange jamais. Je commence à croire que toute ton histoire avec César, c'était plutôt toi qui voulait jamais mettre les choses sur la table que lui.
─ Mais on parle pas de César, on parle d'Émile !
─ Même problème. Et puis, désolée, mais ça fait vraiment relation pansement, au passage.
Sélène écarquilla les yeux, visiblement choquée par les propos d'Amina. Cette dernière ne pouvait même pas dire d'où tout ceci sortait. Les carottes râpées avaient juste laissé un goût amer dans sa bouche, et les révélations de Sélène n'avaient en rien arrangé les choses.
─ T'es sérieuse ? Comment je pourrais utiliser Émile comme un pansement alors que je n'ai jamais été avec César ? T'étais pas là, d'ailleurs, d'où tu parles ?
Amina soupira, et secoua la tête pour signifier qu'elle n'avait rien à ajouter. En réalité, elle aurait eu encore beaucoup à dire, mais elle ne voulait pas rajouter de l'huile sur le feu. C'était une belle journée, et elle ne voulait pas se disputer avec sa meilleure amie qu'elle n'avait pas vue pendant une semaine. Au fur et à mesure que le silence entre les deux filles se prolongea, la tension redescendit, et Sélène, les yeux sur sa salade totalement en morceaux à force d'avoir été remuée, confia d'une petite voix.
─ T'as sûrement raison en plus. Ça ressemble à une relation pansement, mais... pas dans mes sentiments. Je sais pas comment l'expliquer. J'étais vraiment attirée par lui.
─ Va lui parler, conseilla simplement Amina.
Sélène gémit, secouant son corps comme un petit enfant qui n'aurait pas eu ce qu'il voulait dans un magasin.
─ J'ai pas envie, c'est trop difficile, se plaignit-elle.
Amina leva les yeux au ciel dans un sourire, mais ce sourire disparut aussitôt quand elle aperçut la silhouette qui venait d'apparaître debout derrière Sélène. En voyant qu'Amina levait les yeux d'un air effrayé, Sélène se retourna, et tomba face à une personne à laquelle elle n'avait pas encore été présentée – et dont il n'était plus nécessaire, de toute manière – : Élise. Amina se retrouva totalement désemparée, elle ne l'avait pas revue depuis plusieurs semaines, et avait enfin réussi à la refouler tout au fond de son esprit. Elle était enfin parvenue à se faire une raison : Élise ne voulait plus rien à voir avec elle, il fallait qu'elle accepte puis digère la rupture. Et désormais que petit à petit, Amina avait entamé le deuil de leur histoire, voilà qu'elle se pointait comme une fleur. Que lui voulait-elle ?
─ Coucou, dit Élise de sa voix fluette.
Amina ne répondit pas. Quelle audace ! Mais quelle audace ! « Coucou » ? « Coucou » ! On disait « coucou » à sa petite cousine de quatre ans, à son animal de compagnie quand on rentrait le soir, à son ami chez qui on débarquait à l'improviste... On ne disait pas « coucou » à son ex après l'avoir ghostée, à moins de vouloir se foutre de sa gueule ! OK, Amina s'emportait peut-être un peu, et c'était hypocrite de sa part d'en vouloir à Élise pour ça, alors qu'elle n'espérait qu'une chose depuis longtemps : lui reparler. Mais tout de même... Elle avait bien le droit d'avoir un peu d'animosité, elle s'était faite larguer !
Face au silence de la jeune femme, Élise retenta :
─ On peut discuter ?
Le cerveau d'Amina s'emballa : elle voulait revenir, elle l'aimait encore. Est-ce qu'Amina était prête à lui donner une seconde chance ? Pouvait-elle encore lui faire confiance ? Confiance de quoi ? Élise n'avait rien fait de mal à part en avoir marre d'elle, bien sûr qu'elle pouvait lui faire confiance ! Mais à quoi pensait-elle ? Élise ne venait sûrement pas pour qu'elles se remettent ensemble, elle se faisait des faux espoirs à tous les coups... Ah ! Elle aurait aimé que ses pensées s'arrêtent. Amina prit une longue inspiration, hésitante. Dans un monde idéal, elle aurait refusé, affirmant qu'elle était avec son amie, qu'elle était déjà occupée, et ainsi, elle aurait pu définitivement tourné la page. Mais ce monde idéal, cette Amina parallèle n'était pas sa réalité, et dans son univers à elle, elle n'était qu'une fille qui n'arrivait pas à laisser partir les gens. Alors elle acquiesça, puis regarda Sélène pour lui signifier de s'éclipser. Celle-ci comprit, et se leva, non sans un reproche dans les yeux : elle avait apparemment très bien saisi la situation.
─ Désolée, articula silencieusement Amina à son égard.
Sélène disparut, et il ne resta plus que les deux anciennes amantes. Amina ne savait pas si elle devait se lever, ou inviter Élise à s'asseoir, mais de toutes les manières, le fait d'être par terre quand son ex la toisait de toute sa hauteur la mettait bien mal à l'aise. Élise finit par prendre la décision à sa place, et s'installa en tailleur à côté d'elle. Pas en face, non, juste à côté. Amina frissonna quand leurs deux genoux s'effleurèrent mais resta de marbre, les yeux fixés sur le fond de sa boîte repas, où deux morceaux de carottes se battaient en duel dans une mare de vinaigrette.
─ Ça va, toi ? l'interrogea Élise.
Amina trouva la situation incroyable. Incroyable comment une personne qui avait signifié le monde entier à ses yeux pouvaient devenir aussi vite une parfaite inconnue. Elle avait pourtant tant détaillé son corps pendant de longues heures, mais rien à y faire, Élise était une étrangère un peu trop familière.
─ Ouais, répliqua Amina, sans savoir vraiment si elle mentait ou non. Et toi ? T'as passé des bonnes vacances ?
─ Plutôt, je suis rentrée dans ma famille. Quand j'ai dû leur annoncer qu'on était plus ensemble, ils étaient vraiment déçus.
Amina haussa les sourcils avec un certain dédain. Pourquoi avait-elle jugé bon de lui dire ça ? Ça ne venait certainement pas arranger les choses. La jeune femme n'osait pas croiser les yeux d'Élise, la gorge nouée. Les larmes lui montaient aux yeux, et elle essayait tant bien que mal de les réprimer, car elle avait sûrement intériorisé depuis toutes ces années que c'était un signe de faiblesse – merci l'éducation stricte ! Le cœur lourd, elle resta en silence de longues secondes, avec ce sentiment désagréable qui advient lorsque l'on a quelque chose qui nous brûle la langue, mais que l'on ose pas le dire. Les mots qu'elle voulait prononcer tournèrent une dizaine de fois dans son cerveau, si bien qu'ils finirent par sortir tous seuls, d'une voix tremblante et étouffée, même si elle aurait préféré qu'elle soit forte.
─ Je comprends toujours pas pourquoi t'as fais ça... Donc c'est vraiment pas cool de ta part de venir...
Les mots se perdirent dans un sanglot, qu'Amina réussit à ravaler. Elle ne réussit pas à terminer sa phrase, alors elle se contenta de hausser les épaules. Son cœur était une pierre, non pas car il était dur et froid, mais car il pesait lourdement dans sa poitrine.
─ Bah... Je pense que t'as une petite idée, non ?
Amina osa enfin dévisager Élise, et la regarda avec de grands yeux écarquillés. Elle secoua la tête. Non, elle n'avait aucune idée. Du jour au lendemain, Élise l'avait violemment repoussée. Elle avait pourtant analysé son comportement des jours précédents la catastrophe, mais n'avait rien vu qui aurait pu la froisser.
─ J'ai fait un truc de mal ? interrogea Amina.
Elle avait une tendance à s'éprendre trop des filles qu'elle aimait – elle avait toujours été celle du couple qui aimait le plus l'autre – mais ce n'était pas censé être une découverte pour Élise. Amina ne pouvait s'empêcher quand même de penser qu'elle lui avait fait peur, même après six mois. Élise fronça les sourcils.
─ Mais... non. Mina, t'as rien vu ?
Amina frissonna à l'entente de son surnom, surtout sachant que son ex-petite amie ne l'avait jamais appelé comme ça. Son diminutif n'était réservé qu'aux membres du groupe d'amis. Élise continua, alors qu'une boule se forma dans l'estomac de la jeune femme.
─ Je... commença-t-elle avant de devoir s'y reprendre. Je t'ai trompée.
La nouvelle lui tomba dessus comme un véritable coup de massue. Sur l'échelle des choses qu'elle pensait avoir fait capoter sa relation avec Élise, ceci était bien en bas. Elle pensait avoir assez de clairvoyance pour se rendre compte de ce genre de trucs... Plus que ça ! Elle pensait qu'Élise était une personne de confiance, incapable de lui faire ça ! Comment avait-elle pu être aussi naïve ? Alors que les larmes menaçaient de couler depuis le début de la conversation, d'un coup, ce fut comme si ses yeux n'avaient plus rien à donner. Elle avait la gorge nouée, les doigts tremblants, mais elle n'avait pas envie de pleurer.
─ Une fois ? Demanda Amina.
Élise ne dit rien, mais secoua la tête, ce qui voulait en dire long. Amina, elle, acquiesça longuement. Elle ne comprenait pas vraiment. Enfin, si, une part d'elle pouvait saisir pourquoi elle irait voir ailleurs : elle n'était pas épanouie, elle avait envie d'autres choses. Amina avait l'esprit assez ouvert pour accepter que les gens en trompent d'autres. Ce qui lui passait totalement au-dessus, en revanche, c'était de garder le secret, surtout quand c'était une relation aussi peu signifiante que la leur. Alors oui, elles étaient amoureuses, elles étaient engagées l'une vis-à-vis de l'autre, mais elles n'étaient pas mariées, elles n'avaient pas d'enfant ensemble, elles n'avaient pas pris d'emprunt ! Bon sang, si Élise préférait être avec quelqu'un d'autre, elle aurait pu lui dire ! Mais toutes ces pensées, Amina ne parvint pas à les formuler. A la place, elle ne posa qu'une question supplémentaire, à laquelle elle n'était même pas sûre de vouloir une réponse.
─ Avec qui ?
─ Mon coach sportif.
Encore une fois, Amina se contenta d'acquiescer, faute de mieux. Elle n'aurait pas pu faire de scène de ménage, même si elle l'aurait voulu, elle n'était pas douée pour ça. Elle accepta la réalité avec résignation. C'était fait, de toute manière.
─ Tu veux que je te laisse un peu seule ? proposa Élise.
Amina hocha la tête. Elle ne voulait plus la voir. Plus jamais. C'est ainsi qu'une même personne passa d'un être adoré à une personne qu'elle ne pouvait même plus voir en peinture.
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