Chapitre 5 - Graffiti

Le gamin s'est réveillé en plein cauchemar au milieu de la nuit et Adan a accouru dans le petit salon où dort Broot.  Il a du le réveiller avec vigueur.  Il était en sueur et terrifié.  Depuis, plus de deux heures sont passées, le petit est vraiment malade : il a des tremblements et fait de la température, il a rendu tout son souper et même plus.  Il ressent des douleurs tantôt dans les jambes, tantôt dans les bras ou le ventre.  Finalement, une accalmie s'installe et Adan lui fait prendre un bain pour le détendre.  Cela semble fonctionner à merveille.  Broot est devenu calme et relax.

Adan s'absente de la salle de bain pendant un instant, pour aller chercher une serviette et lorsqu'il revient, il retrouve Broot complètement immergé sous l'eau, les yeux fermés et la bouche ouverte.  Pris de panique, il sort brusquement le petit et lui soutient la tête hors de l'eau. L'enfant ouvre de grands yeux apeurés.

— NON !  Mais qu'est-ce que tu fais Broot ?  Respire !

Le petit le regarde avec incompréhension.

— Mais pourquoi cries-tu Adan ?

— On ne met pas sa tête sous l'eau Broot, c'est dangereux !

— Mais non, on est bien, riposte le gamin en faisant mine de se rassoir dans l'eau.

— Non ! Non !  Le bain est fini, reprend Adan sèchement, en l'emmitouflant dans la serviette et en le sortant de l'eau.

Le petit se laisse faire mais reste recroquevillé sur lui-même pendant qu'Adan le frictionne sans dire un mot.   Le jeune homme réfléchit à ce que l'enfant vient de faire. « Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?  Il m'a fait une de ces frousses. »   Se disant cela, Adan réalise à quel point, en si peu de temps, il s'est attaché à Broot.  Celui-ci le regarde avec ses grands yeux :

— Tu es fâché après moi ?   Pardon.

— Non, je ne suis pas fâché, répond Adan plus doucement.   Tu m'as fait peur, c'est tout.

— Pourquoi ?

— J'ai eu peur que tu ne te sois ... noyé.  Il paraît que ça peut arriver chez les petits ... dans un bain.

Adan ne peut pas croire qu'il vient de dire ça.

— Je ne me noierai pas là-dedans, sourit Broot doucement en montrant les quelques quinze centimètres d'eau dans la baignoire.  Je voulais faire comme ça.  Si tu savais comme on est bien.

— D'accord, je te crois.  Mais la prochaine fois, tu me préviens d'accord ?

— Promis. Désolé de t'avoir fait peur.

Adan le prend dans ses bras, encore tout emmitouflé, et le transporte dans la petite chambre pour lui passer un pantalon de pyjama et un T-shirt – vêtements prêtés par Laurenn, tous un peu grands pour Broot.  Ensuite, il prend un cachet sur la table de chevet et le tend à Broot avec un verre d'eau.

— Tiens, avale ce comprimé. Cela t'aidera à faire tomber la fièvre et à dormir.

— J'ai encore chaud et froid et aussi mal, se plaint le gamin après avoir avalé le verre au complet.

— Il faut du temps pour que cela agisse, raisonne Adan en souriant, pendant qu'il l'enveloppe dans une couverture de laine polaire et le prend dans ses bras.  Viens là mon grand.

Broot se cale contre l'adulte et s'y blottie comme un petit chat.  Adan l'entoure de ses bras et s'étend sur le matelas, le dos bien calé contre la tête de lit.   Il tend la main et éteint la lumière.  La lune les éclaire faiblement par la lucarne.  La chambre est située dans la mansarde de l'auberge où ils se sont installés, un petit logis avec un salon, une chambre et une salle de bain. Adan est torse nu, ayant conservé sa chemise pour le lendemain.   Il devra se rendre chez lui pour y prendre certains effets.  Pour Broot, Laureen a toujours des réserves de vêtements pour tous les âges, comme toujours.

Le journalisme sent le petit qui frissonne contre lui.  Il entend un lourd reniflement et une plainte qui s'échappe de la gorge du blondinet. 

— Adan ?

— Je suis là Broot.  C'est fini. Tu peux dormir.

— J'ai encore mal partout. Qu'est-ce que j'ai ?

— Je ne sais pas bonhomme. Trop de brownies peut-être.

— Oh non, c'est si bon !  Ça ne peut pas rendre malade et donner mal comme ça, affirme le garçon alors que Adan lui passe une débarbouillette froide sur son visage en sueur.

— Tu as raison, Laurenn ne nous rendrait jamais malade.  Allez dors, le comprimé va faire effet, le mal va s'en aller.

— Tu restes avec moi ?

— Oui, je ne te quitte pas mon petit, répond l'homme en remontant l'édredon sur lui et le gamin qui frissonne encore.

— Merci Adan.  Je me sens moins seul.

— Tu n'es plus seul.

« Nous ne sommes plus seuls. » se dit-il pour lui-même.

Adan prend la main de Broot.  Elle est brûlante.  Il soupire d'inquiétude.  Alors que les ombres valsent sur le plafond, il veille sur l'enfant puis somnole par petits bouts, vérifiant fréquemment l'état de Broot.  Au bout d'un temps qui lui a semblé bien long, bercé par le souffle enfin régulier du gamin, il se laisse aller au repos.

Une autre nuit s'étire autour d'eux alors qu'ils glissent doucement dans la douceur du sommeil.

****

— Adan, vas-y et ne t'inquiètes pas, je m'occupe de Broot.

— Je ne serai pas parti longtemps.  Je veux juste aller prendre quelques trucs à mon appartement et je reviens.

— Ce n'est qu'une fièvre de gamin, rassure Laurenn en l'embrassant sur la joue.  Allez va et ne t'inquiètes pas.

Adan quitte l'Auberge et se rend chez lui, en tentant de se calmer avec les bons mots de Laurenn. Broot s'est réveillé un peu mieux ce matin mais toujours avec une faiblesse et une forte fièvre.  Il n'a pas réussi à se lever.  C'est Adan qui l'a transporté au rez-de-chaussée, jusqu'à la véranda afin de lui permettre de prendre l'air.  Cependant, avec les frissons qui recommençaient de plus belle, malgré le comprimé que lui a donné de nouveau Laurenn, Adan a décidé de l'installer dans la petite chambre à l'arrière de la salle à manger.  Broot voulait l'accompagner et a protesté d'une voix boudeuse mais cela se voyait qu'il ne pourrait pas le suivre.  Laurenn a insisté pour que le jeune homme aille chercher ses choses à l'appartement et se rende ensuite voir le patron d'Agro pour prendre son horaire de la semaine.

Rapidement, perdu dans ses idées soucieuses, Adan se retrouve, sans le réaliser, devant son immeuble.   Il se stationne et, d'un pas mécanique, il entre pour emprunter les quatre volées de marches qui le conduisent à son étage.  Au fond du couloir, il sort ses clefs et vient pour déverrouiller la porte de son logis.  Mais elle s'ouvre d'elle-même ! Surpris, il entre le cœur serré...

Son appartement a été vandalisé !  Tout est sens dessus dessous, les objets sont éparpillés un peu partout et ses effets personnels traînent.  N'en croyant pas ses yeux, sentant son souffle bloqué dans sa poitrine, il fait rapidement le tour de ses trois pièces...  Rien n'a été épargné ! Il a le réflexe de sortir son appareil photo et de prendre des preuves du désastre.  Sur les murs, ses clichés sont déchirés et virevoltent sous le souffle du vent qui s'engouffre entre la porte-fenêtre et la porte d'entrée qu'il a laissée ouverte.  Il va fermer cette dernière pour être plus tranquille. Quand il se retourne, il remarque que le mur près du patio est couvert d'un graffiti.  Il peut y lire des mots sans signification, peints avec un aérosol noir : « urbem excedere ! » suivi d'un symbole formé de deux lettres "cʺ ancrées l'une à l'autre et donnant un ʺs" majuscule.  Il mitraille de son objectif la maxime mais, soudain, un bruit le fait se retourner vers l'entrée.  Il n'a que le temps de voir quelqu'un s'enfuir par l'entrée.  Il s'élance à sa poursuite mais il est interrompu dans son élan par un coup au visage qui l'envoie au sol, étourdi...

*****

Il reprend ses sens plusieurs minutes plus tard.  Adan se relève et réalise qu'il a été chanceux dans son malheur : les cambrioleurs auraient pu attenter à sa vie directement quand il est entré imprudemment.  Mais, que venaient-ils faire dans un appartement du fin fond du bout d'un corridor d'un immeuble miteux et sans intérêt ?

Adan s'assoit sur son canapé en se tenant la tête, qui lui élance comme un gong, pour faire le point.   Il devrait appeler la police mais, il ne s'en sent pas le courage.  Il ne fait plus confiance en cette ville.  Ce cambriolage est douteux.  Il ne possède rien de valeur et ... ce graffiti ?  Il prend son portable et recherche si les mots ont une signification.

— On dirait du latin, se dit-il en se levant et en recopiant les mots sur son écran.

C'est bel et bien de cette langue dont il s'agit.

— Des cambrioleurs éduqués ! s'étonne-t-il.

Mais son étonnement se meut en crainte lorsque la traduction lui est transmise « Quittez votre ville ! ».

*****

Il s'apprête à fermer la porte-fenêtre lorsque son téléphone vibre : c'est Jessie.

— Allo Jess, ça va ?

« Non Dan ! j'ai fait une bourde monumentale ! »

— Qu'est-ce que tu me racontes ?

«Tu sais, les photos, j'ai dû les montrer à Matty

— Matty !  Ton nouveau collègue flippant ?  Mais pourquoi ?  Je t'avais dit...

« Oui, je sais, mais comme je quittais pour aller voir le Professeur Krime, le vieil ami de mon père, Matty est venu me voir pour me parler d'un dossier et il m'a interrogé sur ma sortie en cette fin d'avant-midi.  J'ai bredouillé que j'allais porter quelque chose chez un ami et il m'a pris l'enveloppe des mains.  Il les a regardés Adan !  J'étais bouche bée.  Je n'ai pas bronché, je ne voulais pas trop réagir... cela aurait paru curieux.»

— Et après ?

« Il m'a laissé sortir en me souhaitant un bon dîner...»

— Bien, où est la catastrophe ?  J'avais peur qu'il les ait gardées ou que tu aies eu à lui dire d'où elles venaient.

« Non...  Donc pas de catastrophe ?  

Non, t'inquiètes. 

 «Tu me rassures.  Mais ces photos intéressent bien des gens, tu sais.  Attends, il y a autre chose.  Je sors de chez le Professeur Krime, en fait de son bureau au collège.  Il y fait encore quelques recherches.  Tu aurais dû voir son air quand il a regardé les photos ! Il a ri sans retenue en me disant que je lui faisais une bonne blague et que les gens qui m'avaient donné les formules étaient des cracks en mathématiques, physique, biochimie et  génétique.   Adan t'es sûr que c'est ce petit garçon qui ...»

— Oui, je te dis, il l'a fait devant moi, seul. Il n'y avait personne d'autre.   Ce que tu me dis ne fait que confirmer le fait qu'il soit spécial.

«Non ! Oui ! ... Écoute, ce qui m'étonne c'est ... J'ai insisté et en regardant avec une loupe, il y a un symbole que le professeur a détecté et à partir de ce moment, il est devenu blanc comme un linge et tout ce qu'il m'a dit, c'est de détruire les photos et de n'en parler à qui que ce soit sous aucun prétexte.   Il m'a crié que la blague était de mauvais goût !   Qu'il n'avait rien à voir là-dedans...  Adan, il regardait sans cesse autour de lui comme un animal pris au piège, comme...»

— ... toi.  Comme s'il y avait des caméras ?

« Oui. Il faut croire que c'est rendu monnaie courante ici.  Je ne me trouverai plus aussi malchanceuse après tout.  Bon, Adan je dois te laisser, je ...»

Adan se lève et va vers le graffiti au mur.

— Attends !  Ton symbole ressemble à quoi ?

«Un genre de "Sˮ stylisé avec des courbes.  Ou plutôt deux "cˮ accrochés ensemble.»

C'est au tour d'Adan de devenir pâle.

— Où es-tu en ce moment ?

«Je suis dans l'autobus qui me ramène au bureau.  J'arrive bientôt.  D'ailleurs c'est mon arrêt. Pourquoi ?»

— Non, n'y va pas ! réplique Adan qui entends le tintement de l'appel d'arrêt du bus dans l'écouteur.

«Je suis en sécurité là-bas.  Cela m'apportera seulement des ennuis si je tarde trop.»

— Trouve une raison.  Fais-toi porter malade.

« Je ne peux pas, j'ai laissé mes dossiers sur mon bureau, je dois terminer une affaire aujourd'hui.»

— Alors va seulement chercher tes dossiers et sors de là !  Dis que tu ne files pas, que tu as un dégât d'eau chez toi... n'importe quoi !  Mais sors de là !   Et ne montre plus les photos à qui que ce soit.

«Adan, tu essais de me faire peur...»

— S'il te plaît Jessie, fais ce que je te dis.

«Voyons, tu t'en fais un drame, calme-t-elle.  Bon, j'entre au bureau.  On se voit ce soir.»

— Tu es surveillée Jessie...

«Adan, non arrête, tu vas trop loin !  Arrête de t'en faire.  Je raccroche, bye.»

— Jess !

Mais la femme a raccroché.  Adan pousse un soupir, jette un dernier coup d'œil au graffiti avec un serrement au ventre.  Il ferme la porte-fenêtre et il a vite fait de ramasser quelques effets personnels dans une valise et de flanquer de menus objets de valeurs sentimentale ou professionnelle, dont ses porte-folios, dans une boîte.  Il descend les marches et entasse le tout dans le coffre de la voiture.

Il démarre et il n'a pas fait cinquante mètres qu'une femme aux cheveux courts et noirs se précipite sur la fenêtre du côté passager, en frappant de toutes ses forces sur la vitre.  Adan freine et descend un peu la fenêtre :

— Mais qu'est-ce que vous voulez ?  Ça ne va pas ?

— Je vous en prie : ouvrez-moi !  Laissez-moi monter !

— Non !  Pourquoi je ferais ça ?

— J'ai... non, VOUS avez besoin d'aide !

— Écoutez, je suis pressé.  Je suis désolé, répond-il en refermant la fenêtre et en commençant à rouler doucement.

— Le petit garçon avec vous... a besoin...

Mais la fenêtre est fermée et Adan n'entend pas la suite.  A-t-il bien compris ?  Il freine et regarde la femme dans son rétroviseur.  Son grand manteau imperméable flottant autour de son corps, elle accourt vers la voiture dont l'homme abaisse de nouveau la fenêtre.

— Que disiez-vous ?

— Le garçon aux cheveux blancs... Je sais que vous l'avez vu.   Il était dans votre appartement. C'est pour lui qu'ils sont venus.  Il est en danger et vous aussi.

— Pourquoi me dites-vous ça ?

— Laissez-moi monter je vous en prie.  Ils peuvent encore rôder aux alentours.

Adan réfléchit quelques instants en regardant la jeune fille qui semble vraiment paniquée et sincère.  Il déverrouille la porte et laisse monter la passagère.

— Merci Monsieur Lescaux, mais roulez... vite !  Quittons le quartier.

— Vous connaissez mon nom ?

— Roulez je vous dis !

Adan embraye et se dirige vers le centre-ville.  Sa passagère demeure silencieuse et regarde fréquemment dans la lunette arrière.  Elle est nerveuse.  Sa montre émet une légère sonnerie qui la fait sursauter.  Elle l'interrompt et sort de son sac une bouteille de médicament, prend un comprimé et l'avale.  Sous le regard inquisiteur d'Adan, elle laisse tomber :

— Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas psychotique.  J'ai une maladie rare qui exige de moi que je prenne un comprimé de ce truc tous les quatre heures... toute ma vie, ajoute-t-elle dans un murmure.

Adan tourne un coin de rue, voit une voiture quitter un stationnement et il prend cette place.   Il arrête le moteur, se détache et se tourne résolument vers la femme.  Le bruit du centre-ville les atteint partiellement mais c'est un silence substantiel qui règne dans l'habitacle.  Les rues achalandées les protègent des regards indiscrets.

— Je vous écoute.

La femme le regarde.  Adan remarque ses yeux bleus très pâles, ce qui évoque en lui ceux de Broot. «J'espère qu'il va mieux » pense-t-il et il vérifie qu'il n'a pas de message sur son cellulaire, mais il se rappelle que Laurenn et Mikel n'ont pas de messagerie.  C'est un appel qu'il recevrait.  Il regarde à nouveau la femme en soulevant les sourcils, en attente d'explications.

— Je m'appelle Alva, commence-t-elle.  Oui, je sais qui vous êtes, monsieur Adan Lescaux, photographe/reporter/publiciste.

Adan fait la grimace à ce dernier titre.

— Vous avez reçu chez vous un jeune garçon d'environ 6 ans, aux cheveux très pâles, quasiment blanc, et aux yeux gris clairs, il y a presque trois jours.  Il vous a sans doute paru un peu spécial.  Il n'a pas de famille.  Vous l'avez recueilli et je vous en remercie.  Mais voilà, tout comme vous, il est en danger.  Les personnes qui ont vandalisé votre appartement ne rigolent pas du tout.   Vous avez pu vous en rendre compte vous-même, à ce que je vois.

Adan se regarde dans le rétroviseur et constate qu'il a un grand bleu sur le côté droit du visage.

— Écoutez Alva : je ne sais pas d'où vous venez ni qui vous a raconté tout ça mais... Qu'est-ce qui me prouve que vous dites la vérité ?

La femme baisse la tête et réfléchit.  Elle fouille ensuite dans son sac et en sort un dossier qu'elle tend à Adan, sans dire un mot, en le regardant dans les yeux.  Le journaliste hésite. "Est-ce un stratagème pour lui remettre une convocation de la Cour pour un quelconque litige passé ? " .

Avec un soupir exaspéré, Alva ajoute :

— J'hésitais à vous montrer ceci, mais vous êtes déjà impliqué autant que nous, auprès du sujet C-14.

— Attendez, quoi ?  C-14 ?

— Ouvrez le dossier et vous verrez que je ne mens pas.

Adan prend le dossier qu'elle lui tend avec une certaine méfiance.  C-14 et Broot : y a-t-il vraiment un lien ?  Il ouvre la couverture et la photo qu'il voit lui confirme qu'Alva ne ment pas.

— Broot, soupire-t-il très doucement.   Oui, c'est bien lui, ajoute le jeune homme tout en refermant la filière.  Mais qu'est-ce que C-14 ?  Et qui...

Il est interrompu par son téléphone : c'est Jessie.

— Allo.

«Adan, j'ai besoin de toi.  Tu avais raison.  Je ne sais pas comment.  Je dois quitter les lieux !»

— Où es-tu ?

«Je sors de l'immeuble, j'ai réussi à me faufiler dehors.  Ils me cherchent.  Viens, s'il-te-plaît. J'ai vraiment peur !»

— Écoute, je suis stationné juste au coin de ta rue, vers Metcalf, répond Adan en regardant par la lunette arrière de sa voiture. Je te vois, viens je t'attends.

« Comment cela se fait que tu es là ?»

— Appelle cela l'intuition de « Super Lescaux à la rescousse » ! raille Adan.

«Qui est avec toi ?» demande Jessie qui s'approche de la voiture et qui aperçoit la silhouette de la passagère.

— Quelqu'un que je viens de rencontrer, explique-t-il en jetant un œil en coin vers Alva qui grimace un sourire.  Assieds-toi derrière et je vous présente, rajoute-t-il en déverrouillant les portières et en raccrochant son téléphone.

Jessie embarque dans la voiture, le souffle un peu court tout en jetant des regards apeurés autour du véhicule.

— Jessie, Alva... Alva, Jessie, déclare Adan d'une traite.

— Enchanté Alva !  Mais... démarre Dan, je t'en prie !

— Et oui, j'ai l'impression que je ne fais que ça aujourd'hui ! répond-il en démarrant, sauver de jolies dames.


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