Chapitre 35
Ce n'est qu'au petit matin que tout le monde part se coucher. Enfin, pour ma part, je reste éveillée, car, à chaque fois que je ferme mes yeux, je la revois. Cette créature sombre. Je la ressens, cette sensation de vide et de manque, comme si Diafi n'existait plus. Je n'en peux plus, j'ai l'impression que tout m'échappe, que je loupe l'essentiel, que je ne contrôle plus la situation, mon pouvoir, j'ai l'impression de n'être qu'une spectatrice dans ce monde, qui, me semble de plus en plus étranger. Au bout d'un certain où je suis restée allongée dans mon lit à fixer le plafond, je me lève, enfile ma cape et pars me promener. Je marche jusqu'au lac et même plus encore. Je veux découvrir le monde. Quand je suis enfoncée au plus profond de la forêt et que je veux rentrer, Diafi hurle dans ma tête de me retourner. Cependant, il est trop tard. Je sens déjà une créature sur mon dos et tombe au sol. C'est une créature de l'ombre, même sans la voir, je le sais. Sa langue fourchue passe sur ma nuque, et ce monstre enfonce ses griffes dans ma chair, déchirant ainsi ma cape et mes vêtements. Je suis terrifiée, vais-je mourir ? Non, je ne dois pas abandonner ! J'invoque Diafi, qui, pour une fois apparait, et je lui ordonne de faire reculer la créature de l'ombre. Alors qu'elle la repousse, j'en profite pour m'éloigner et me retourner. J'utilise un peu plus les pouvoirs de l'imagination de Diafi pour vaincre cette créature. Cependant, Diafi est un être vivant, comme moi elle a des limites, et là, je sens que je les aie atteintes. Cependant, je ne peux pas m'arrêter maintenant, ça signerait mon arrêt de mort. Alors, je continue d'imaginer, continue d'esquiver et de me battre. Au bout long moment, qui, peut-être ne dura que quelques secondes, la créature disparait en poussant un long cri strident, dans un nuage de fumée. Je souris, mais, la douleur me ramène vite à la réalité, m'empêchant de savourer pleinement ma victoire. En effet, Diafi, me regarde bizarrement et se précipite vers moi, inquiète. Je lui souris, mais, avant que je n'aie le temps de lui dire de ne pas s'inquiéter, je m'évanouis.
Quand je me réveille, je suis en sueur, allongée dans mon lit, ma famille est à côté. J'ai mal à la tête et j'ai des vertiges. Je ne peux bouger ma tête, mais je sens mon frère me prendre la main et me parler. Cependant, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il dit. Je me rendors quelques secondes après. Mais, j'aurais dû faire un effort pour garder les yeux ouverts, car le cauchemar est de nouveau là, mais en beaucoup plus intense, plus réel. Je sens Diafi qui essaye de me réveiller, de m'aider et de me sortir de ce puits sans fond, mais elle n'y arrive pas. C'est une main, une main lumineuse et brillante qui va m'en extirper. J'ouvre alors mes yeux cernés. Mes frères sont encore là, en train de dormir, mais parents eux, sont partis. Il y a aussi cet homme, celui qui m'a aidé près du lac, celui qui vient de me sortir de ce cauchemar. Alors que j'observe ma chambre, désorientée, il commence à parler en même qu'il change mes bandages, en prenant mille précautions.
- Tu t'es très bien battue. Cependant, la créature en te griffant, t'a injecté du poison, tu es maintenant beaucoup plus sensible à leur présence, à leurs attaques. Tiens, boit, cela chassera les cauchemars. Dit-il me tendant une fiole contenant un étrange liquide rose pastel
Mon frère, Anaël commence à se réveiller, immédiatement, l'homme disparait. En attendant qu'il sorte de son état de somnolence, je réfléchis. Quand mon frère est complètement réveillé, il est surpris de me voir, il secoue son jumeau, qui se précipite prévenir nos parents. Quand ils sont là, ils me harcèlent de questions par rapport à mon état de santé. Ils m'apportent de la nourriture et de l'eau. Je reste silencieuse, ne répondant à aucune de leurs questions. Quand je suis bien repue, je me lève difficilement avec l'aide de ma mère, enfile une cape, toujours avec son aide et sors. Je m'appuie contre les différents que je trouve. Ma famille me suit, étonnée par mon étrange comportement. Ils me supplient de retourner me coucher, de m'allonger, mais, je n'ai que faire de leurs conseils. Je continue mon chemin jusqu'au lac où, là, je m'assois et l'admire. Ma famille s'assoit à côté, toujours aussi interloquée par mon comportement. Etrangement, c'est à ce moment que je commence à parler.
- Pourquoi les créatures de l'ombre ne s'approchent-elles pas du lac ? De notre camp ? Pourquoi les autres tribus pensent que ce lac a disparu ?
Tous les regards se tournent vers mon père, qui soupire avant de dire :
- C'est ici, dans ce lac, que Tinùviel est tombé. Je ne vais pas te raconter toute son histoire, mais sache que les dieux ne peuvent pas rester éternellement ici. Alors, quand Tinùviel est reparti, il a protégé notre famille, sa lignée en jetant en sort autour du lac. Empêchant quiconque avec de mauvaises intentions d'approcher. C'est pourquoi, les créatures de l'ombre ne peuvent pas approcher. Cependant, lors de ta promenade, tu es sortie, sans le savoir du périmètre d'action de ce charme, alors, elles t'ont attaquée. Et, en ce qui concerne ton autre question, je n'en ai aucune idée.
- Merci.
- Pas de problème, as-tu d'autres questions ?
- Non
- Alors rentrons, tu es pâle comme du lait
Anaël m'aide à me relever puis nous rentrons au village. Là, ma mère m'entraine dans ma maison, me change mes bandages et s'étonne de l'état si avancé de mes blessures. Nous mangeons dans un silence pesant, très pesant. Je ne me sens pas à ma place. J'avais oublié la raison de ma venue, de leur existence, cette mésaventure à au moins eu l'avantage de me le rappeler. Mon frère Nathanaël semble l'avoir remarqué puisqu'il me demande :
- Qu'est-ce qu'il te préoccupe, ma chère sœur ?
Je le regard, surprise par cette question. Puis je réponds :
- Pour tout vous dire, je ne suis pas là uniquement pour faire votre connaissance. Je suis là car on m'a demandé d'arrêter les créatures de l'ombre. Et, je sais que c'est ici que je vais trouver la solution. En faisant votre connaissance, j'étais si heureuse que j'en ai oublié la vraie raison de ma venue. Dehors, les créatures de l'ombre sévissent, et, même si je n'apprécie pas tout le monde, loin de là, je veux les aider.
- Que veux-tu nous demander ? insiste Anaël
- Savez-vous comment les arrêter ?
Visiblement, ma famille ne s'attendait pas à cette question, puisqu'il reste quelques secondes à me dévisager, enfin, quand ils retrouvent la parole, c'est mon père qui me répond :
- Je t'amènerai demain là où tu trouveras toutes les réponses aux questions que tu te poses.
- Merci. Murmuré-je
- Eugène, mais tu es fou, elle n'est pas en état de se déplacer ! s'exclame ma mère
- Père, elle ...
- Silence, j'ai pris ma décision. Demain, elle découvrira la vérité. Nous sommes tous sur cette terre pour une raison, la sienne est de sauver ce monde. S'exclame-t-il en reprenant de la salade mettant ainsi fin à la conversation.
Je n'attends pas le dessert pour aller me coucher. Non, dès la fin de la conversation, je sens la fatigue me rattraper. Alors je me lève et pars dans ma chambre. Là, je ne prends pas le temps de mettre en pyjama ou de changer mes bandages. Non, je m'allonge, bois la potion, et m'endors.
Je suis réveillée par quelqu'un qui toque à ma porte, c'est mon père, j'en suis sûre. Je me lève doucement, change difficilement mes bandages, et enfile une tenue pratique en plus de ma cape avant de rejoindre mon père. Les lunes ne sont pas encore complètement couchées, le soleil, pas complètement réveillé. Je regarde mon père qui m'annonce :
- Tu trouveras tes réponses à la source de la vérité. C'est là-bas que je t'amène.
- La source de la vérité ? Mais, personne ne connait son emplacement.
- C'est exact, cependant, mmm.... Tu verras. Et tu sure de ton choix ? De vouloir partir ?
- Oui. Dis-je avec détermination
En le voyant, mon père acquiesce et nous nous transformons en dragon. Nous ne volons pas très longtemps, quelques minutes tout au plus, cependant, si nous avions été à pied, le voyage aurait été beaucoup plus long. Nous entamons la descente et atterrissons au beau milieu de la forêt. Je suis étonnée, non pas que je m'attendais à voir un grand panneau lumineux où il est inscrit : la source de la vérité est ici !!!! Mais bon, quand même. J'interroge alors mon père du regard.
- Je suis allé une fois à la source, avec mon père. Il m'a déposé et dit « Seules les personnes dignes trouvent le chemin vers la dure vérité. » Je ne vais pas te dire ceci, car, je sais que tu es digne. Non, voici ce que moi, je vais te dire. Suis ton cœur, suis ton instinct, ils connaissent le chemin. Laisse-toi guider.
- Merci.
- Je ne sais pas ce que tu vas découvrir, mais sache que tu seras toujours la bienvenue chez nous, à la maison.
- Merci. Chuchoté-je
Je ne suis pas sure qu'il ait entendu cette dernière phrase puisqu'il se transforme et s'envole le ciel. C'est à ce moment que Diafi prend le relais. Nous marchons longtemps et faisons régulièrement des pauses pour que je puisse souffler.
- Nous sommes arrivées ! s'exclame-t-elle, heureuse
Je ne comprends pas. Nous sommes entourées de falaise, dans un endroit presque désertique, un endroit où l'eau ne pourrait pas exister.
- Mais, qu'est-ce que tu racontes ? Où se trouve-t-elle ?
- Nous sommes arrivées. Insiste-t-elle
Alors, je continue d'observer. C'est là que je la vois, la brèche dans une falaise. Je me rapproche, elle est étroite, très étroite. J'hésite, ma blessure n'est pas complètement guérie, mon dos est encore douloureux. Cependant, Diafi est si excitée qu'elle me convainc d'y entrer. Je pénètre dans la fissure et avance le plus rapidement possible pour que cette douleur dure le moins longtemps possible. Au bout de plusieurs mètres, je débouche dans une grotte avec un magnifique lac bleu d'azur en son centre. Diafi s'agite dans ma tête, comme une enfant, alors je la laisse sortir. Ça y est, j'y suis, je l'ai trouvée, j'ai trouvé la source de la vérité. Cependant, que dois-je faire maintenant que j'y suis ? Diafi est tout excitée, pourquoi, je ne le sais pas. En tout cas, elle s'amuse dans l'eau et m'invite à la rejoindre. Cependant, comme je refuse, elle sort de l'eau et m'y entraine. L'eau pique ma blessure fraichement rouverte. Quelques gouttes de sang tombent dans l'eau. Diafi me tire hors de l'eau rapidement, je ne comprends pas pourquoi. Quand je suis hors de l'eau, celle-ci change de couleur. Elle vire d'abord au rouge puis au violet. Au centre de l'eau apparait une aquae et, elle me demande :
- Qui es-tu ? Que veux-tu ?
- Je, je suis... bégayé-je
- Respire Emelyne, tout va bien. Tu as trouvé la source, maintenant pose tes questions.
Je prends une grande inspiration et explique à l'aquae la raison de notre venue. Elle me confirme que nous sommes bien à la source mais elle me met en garde, la vérité a un prix, a des conséquences. Suis-je vraiment prête à la payer ? A les assumer ? JE ne réfléchis pas très longtemps, de toute façon, ai-je le choix ? Non, non je ne l'ai pas. L'aquae se rapproche de moi et me demande ma main. Là, j'hésite. Je sais ce qu'il se passe à chaque fois que je me la coupe, cependant, je n'ai pas le choix me répété-je. Alors, je lui tends ma main droite, elle me la coupe et laisse quelques gouttes tomber dans l'eau violette. Pendant que je me retiens d'insulter cette aquae et que je me tiens la main, l'eau change de nouveau de couleur. Quand je regarde vers l'aquae, elle a disparu. Que dois-je faire ? C'est le jeu de lumière sur les parois de la grotte qui attire mon attention. Ces lumières, on dirait des scènes. Je regarde de nouveau qui tend maintenant vers le rose, je m'attends à voir mon reflet, mais à la place, je vois les scènes du passé, des images figées. C'est comme si le passé se joue devant moi. Alors qu'une d'entre elle attire mon attention et que je suis sur le point de toucher l'eau, une nyriade apparait. Je me tourne vers elle, la nyriade me demande :
- Que souhaites-tu voir ? que souhaites-tu connaitre ?
Que dois-je faire ? que dois-je choisir ? Car, je ne pourrais peut-être pas tout voir.
- Tu pourras voir autant de choses, d'événements que tu le souhaites.
Alors, sans réfléchir, sans écouter les plaintes intempestives de Diafi, j'accepte son offre. La nyriade sourit, puis se tourne vers l'eau pour sélectionner une scène. Elle ne me demande pas ce que je veux voir en premier, elle le sait déjà. La nyriade prélève de nouveau quelques gouttes de sang, puis, se place derrière moi et me pousse dans l'eau. Je pensais me noyer, mais non, c'est comme si j'étais tombée dans un tunnel qui m'a fait voyager dans le temps. En effet, j'atterris devant le lac Oxotz.
Une jeune femme, avec quelques écailles sur son visage est en train de faire sa lessive. C'est là, qu'une étoile tombe du ciel et s'écrase dans le lac. La jeune se jette dans l'eau, elle est surprise de découvrir un homme, mais elle réagit très vite et le sort hors de l'eau. Je suis cette femme qui le ramène chez elle, elle soigne les quelques égratignures. Au bout d'un infini, l'homme se réveille. La scène accélère, mais je comprends ce qu'il se passe, je suis en train de voir l'histoire de Tinùviel, de la fondation de ma lignée. Puis, l'histoire ralentie quand il retourne dans le royaume des dieux. Là, je me retrouve propulser à une table en arc de cercle où sont assis les dieux, enfin, presque tous. En effet, ils sont tous assis, bien habillé avec leur air hautain, en face d'eux, il y a Tinùviel. J'ai l'impression d'assister à un procès.
- Tinùviel, tu es descendu sur Orryl alors que cela t'est interdit, tu as créé une lignée, alors, qu'as-tu à dire pour ta défense ?
- Oui, je ne comprends pourquoi je n'ai pas le droit de descendre, d'avoir une famille, alors que vous autres avez le droit. Pourquoi suis-je prisonnier de ce monde ? je suis un dieu, comme toi Kroünos ou Ulena et Ulthoz, alors, pourquoi ?
- Tinùviel, ce n'est pas la question du jour...
- Si ! s'exclame-t-il Je n'ai jamais détruit de monde, déclenché de guerre, ou répandu d'épidémies, alors pourquoi ?
- Tu n'as rien fait de tout cela, peut-être. Mais, tu n'es pas qu'un dieu, tu es aussi et davantage un gardien. Tu es le dieu des mots mais le gardien des créatures divines, alors reste à ta place !
- Tinùviel, comme tu es un gardien, tu n'as donc pas le droit de sortir, de quitter ces lieux. Dit d'une voix douce Ulena
- Le rôle d'un gardien est de garder, de surveiller. Tu es au courant, les mots ont un pouvoir puissant, cependant, les créatures divines le sont encore plus. Tu dois donc veiller à ce qu'aucune ne s'échappe.
- Je le sais très, je suis le gardien.
- Justement ! En créant une lignée, tu leur as permis d'utiliser des mots interdits avec un puissant pouvoir, mais tu as aussi pris le risque qu'il puisse maitriser les créatures divines, qu'ils deviennent à leur tour des gardiens.
- C'est impossible, ils ne pourront que maitriser les mots maudits. Explique nonchalamment
- Que ? Tu plaisantes j'espère ? s'énerve Ulthoz
- Tinùviel, comme tu n'as rien à dire pour ta défense, tu es condamné à la prison éternelle, de plus, tout le peuple d'Orryl oubliera ton existence, même ta propre lignée.
Tinùviel baisse la tête acceptant sa sentence, les autres dieux regardent Kroünos, surpris, indignés, heureux, par cette décision.
Alors que je découvre la vérité par rapport à Tinùviel, je suis projetée dans une autre scène. J'arrive dans une grande pièce cependant, il y a une porte avec des barreaux à la petite fenêtre. Je me retourne, il y a Tinùviel assis sur un lit, en face de lui, Ulthoz est assis sur une chaise :
- S'il te plait Ulthoz, il faut que tu me fasses sortir d'ici. L'un de mes enfants est en danger, il faut que je le sauve.
- Tinùviel, je n'ai pas le droit.
- Si l'un de tes enfants étaient en danger, tu te précipiterais à son secours, alors, laisse-moi en faire de même. Je t'en supplie, je ne peux rien faire d'autres pour eux. Cela fait 200 ans que je les regarde, ne sachant pas utiliser mon don, je les ai vu mourir sans connaitre mon existence, alors s'il te plait.
- D'accord, mais une heure, pas une minute de plus.
La scène accélère de nouveau, je découvre que Tinùviel a sauvé un membre de sa lignée d'un massacre, cependant, une créature divine s'est échappée, causant ainsi la Grande Guerre. Je découvre aussi la fin de celle-ci, quand ma lignée a réussi à tuer la créature divine. Ainsi, une grande partie de mes ancêtres ont dû périr pour y parvenir.
Je suis de retour dans le tribunal, cette fois, tous les dieux ont un air grave.
- Tinùviel, cette fois, c'est trop. Tu es sorti de ta prison causant ainsi la grande Guerre, le retour des créatures de l'ombre !
- Mais, nous les avons vaincues !
- Peut-être mais pour combien de temps ? Cette fois, ta lignée doit disparaitre.
- Non Kroünos, pitié, je ferais attention.
- Non Tinùviel, pas cette fois.
Kroünos se lève, se déplace jusqu'à la fenêtre et, fait disparaitre le lac d'Oxotz, ainsi que ma tribu. Tinùviel tombe à genoux en hurlant de douleur, de tristesse. Il vient de perdre ses enfants, ses précieux. Alors qu'il tombe dans le désespoir, Ulthoz se rapproche de lui et chuchote :
- Ne t'inquiète pas, je les ai sauvés.
Tinùviel le regarde, sans vraiment comprendre ce qu'il veut dire.
- J'ai créé une illusion, le lac semble avoir disparu mais, il est encore là.
- Merci, merci infiniment.
Alors, c'est pour ça que tout le monde pense que le lac a disparu. Maintenant, j'ai presque toutes les pièces du puzzle, il faut juste que découvre le rapport avec moi. Alors, que je suis de retour dans la grotte, la nyriade me propose d'aller encore plus loin dans ma quête de la vérité. Cependant, Diafi ne me laisse pas répondre, non, elle attaque la nyriade qui réplique :
- Oh simple créature, je ne m'en irai pas avant qu'elle paye le prix de ce qu'elle vient de voir.
En entendant cette phrase, Diafi me fusille du regard, j'aurai dû réfléchir avant d'accepter le marché. La nyriade, quant à elle, se rapproche de moi avec un air malicieux. Puis, alors qu'elle n'est plus qu'à quelques centimètres de mon visage, elle se fige. Nous sommes toutes figées par une puissante magie. La nyriade se retourne, terrorisée par la personne qui vient d'arriver, c'est Tinùviel. Quand il menace la nyriade, elle s'excuse et se retire aussitôt. Pour ma part, je suis épuisée par la vérité, par le passé, par les cauchemars et mes blessures, alors je tombe de sommeil sur le sol gelé.
Quand je reprends connaissance, je suis toujours dans la grotte, je n'ai donc pas rêvé. Plus loin, je distingue la voix de Diafi et de Tinùviel. Ils discutent, se disputent ? Quand ils voient que je suis réveillée, ils se rapprochent et grâce à leur aide, je me redresse te m'adosse contre la paroi.
- Pourquoi es-tu intervenu ? Que fais-tu ici ? Je veux dire, tu n'es pas censé rester au royaume des dieux, dans la prison éternelle ?
- Quand la Grande Guerre a pris fin, les autres dieux ont compris qu'ils ne pouvaient pas me garder enfermé alors ils m'ont libéré.
- Maintenant que tu es là, peut être vas-tu pouvoir me dire qui je suis vraiment et quel est mon rôle dans cette histoire ?
Diafi interroge Tinùviel du regard, comme pour lui demander une autorisation. Il acquiesce, alors, Diafi se tourne vers moi et m'explique d'une voix calme et envoutante :
- Il y a fort longtemps, à la fin de la Grande Guerre exactement, j'ai trouvé un œuf dans mon royaume. Je ne savais d'où est ce qu'il venait et surtout ce qu'il faisait là. Une créature divine ne peut pas avoir d'enfant. Cependant, j'ai gardé cet œuf avec moi. Mais, les années se sont succédé, et, il n'a jamais éclos. Même si le contenue de l'œuf était mort, je l'ai gardé. Il y a maintenant 14 ans, une étrange marque est apparue sur l'œuf et Tinùviel, qui était au courant de ma découverte m'a contactée. Il avait besoin de mon œuf pour remplacer un œuf de sa lignée qui n'a pas survécu durant la ponte. Cet œuf que je lui ai donné, c'est toi Emelyne. En effet, le jour de la ponte de ton œuf, le bébé n'a pas survécu, c'était trop dure pour mère. Il était son troisième œuf, ce qui énorme pour un anigis, tu, enfin, l'enfant à l'intérieur n'a pas survécu, il est mort sur le coup. J'ai accepté de donner l'œuf a Tinùviel car, je voulais te protéger. Cependant, Tinùviel ne voulait te confier qu'à une condition, tu ne devais pas connaitre notre existence avant tes 15 ans. Ils devaient te protéger et te former, t'apprendre à manier la magie, tu serais comme leur enfant. D'ailleurs, je ne suis pas sûre que les autres membres de ta famille soient au courant. Mais ce n'est pas le sujet. Le jour de tes 15 ans, je t'aurais tout expliqué.
Je reste muette sous le choc de l'annonce, alors, Diafi comprend que je n'ai pas de question, elle continue donc son histoire :
- Le problème est que tes frères ne t'ont pas appris à me maitriser, et qu'aujourd'hui, il faut que tu arrives à nous utiliser pour vaincre les créatures de l'ombre.
Elle semble avoir terminé son histoire puisque s'en suit un long silence pesant, puis, je pose enfin une question :
- Je ne comprends pas, d'où est-ce que je viens alors ? Qui suis-je ? Et quel est mon rôle dans cette histoire ?
- Nous ne savons pas d'où tu viens Emelyne, ni qui sont tes parents ni pourquoi tu as réussi à survivre dans un œuf environ 2000, ni pourquoi tu arrives à nous manipuler, nous maitriser... Je n'ai pas toutes les réponses, et j'en suis désolée.
- En revanche, je peux te dire qui tu es. Tu es Emelyne, une fille pleine d'enthousiasme, sans aucun sens de l'orientation et ne sachant pas maitriser ces pouvoirs et ces émotions. Elle a deux vrais amis qi l'attendent quelques parts, avec les autres morceaux du puzzle. Ils font partis de sa famille, comme ses frères jumeaux et Wizard. Emelyne, saches que tu n'as besoin de savoir qui sont tes vrais parents, ni qui est ta vraie famille, car, elle n'a pas besoin d'être de sang, ce sont les liens les plus importants. Maintenant, je vais te donner un indice sur comment arrêter les créatures de l'ombre, parce que même si tu n'es pas de mon sang, je te reconnais comme l'une de mes enfants. Les gardiens sont des êtres qui doivent veiller à ce que ce monde reste comme il est, que chaque chose reste à sa place. Pour ma part, je veille à ce que certains mots qui ont des pouvoirs restent cacher, que les créatures divines restent dans mon monde, celui des dieux. A chaque fois qu'une créature ou qu'un mot s'échappe, cela a des conséquences plus ou moins grave sur ce monde. Déduis-en ce que tu veux.
Je suis émue parce qu'il vient de dire, et pour une fois, je laisse mes larmes couler. Il sourit, puis rajoute avant de disparaitre :
- Emelyne, n'oublie que certains combats doivent se faire seul.
Jeregarde l'endroit où il se trouvait quelques secondes plus tôt, sans vraimentsavoir que faire. Puis, j'essuie mes larmes, me tourne vers la sortie de lagrotte. Je vais retrouver mes amis quiont les dernières pièces du puzzle et leur expliquer comment arrêter les créatures de l'ombre.
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