Chapitre 34
Je me précipite vers la sortie, Cerise elle, vers sa fille qui s'est mise à pleurer et s'excuser. Quand j'arrive chez Cerise, je prends une douche et change de vêtement avant d'observer les cartes. Heureusement, Cerise a laissé une carte récente pour que je puisse faire un parallèle. Après avoir trouvé le lac d'Oxotz, je note ses coordonnées sur un papier, sors de la maison et m'envole. Je me transforme en dragon et remarque que mes écailles ont légèrement changé de couleur. Elles ne sont plus d'un bleu d'eau mais d'un bleu plus foncé, avec quelques-unes qui sont complètement blanches. Je ne m'en inquiète pas, au contraire, ce phénomène m'amuse. Je profite de cet air frais qui me fouette le visage. Je vole ainsi pendant plusieurs heures, fais de nombreuses pauses pour dormir et me nourrir. Cependant, alors que l'après-midi touche à sa fin, que je suis censée être arrivée depuis quelques heures, j'admets enfin mon erreur. Mon sens de l'orientation n'est pas suffisamment aiguisé pour y arriver qu'avec des coordonnées. Alors que je ne sais pas où je suis, je survole un village qui m'est familier, c'est celui des anigis dragon. Peut-être que Wizard sais où se trouve le lac ! J'entame ma descente et me retransforme sur la place du village. D'habitude, celle-ci est pleine de vie, cependant, aujourd'hui, elle est vide. Je n'y prête pas attention, je connais la raison de ce silence de mort. Je toque chez Wizard, heureuse de le revoir. Je l'entends arriver, pester puis, quand il ouvre la porte, il semble étonné de me voir. Il se frotte les yeux, comme pour vérifier que ce n'est pas un rêve. La stupeur partie, il me sert dans ses bras et m'invite à l'intérieur. Je suis étonnée qu'il ne me demande pas pourquoi je suis ici, ou même ce qui s'est passé à Aîta, et, je lui en suis reconnaissante.
- Tu me manques tellement. La maison est vide sans toi.
- Je suis désolée, j'aurais dû te donner de mes nouvelles, te dire que j'allais bien.
- Tu n'as pas à t'excuser, quand je t'ai recueilli, j'ai tout de suite su que tu étais promise un grand avenir, à un destin. Et qu'un jour, ton passé reviendrait. Je suppose qu'il est arrivé.
- Tu supposes bien. Rigolé-je
- Et je suppose que tu n'es pas venue ici uniquement pour me dire bonjour.
- Encore une fois, tu supposes bien. Répondis-je, cette fois en perdant mon enthousiasme
- Alors pourquoi es-tu revenue ?
- J'ai retrouvé ma mémoire et je cherche ma famille. Je sais où ils sont, cependant, ...
- Tu t'es perdue.
- Oui.
- Toujours ton maudit sens de l'orientation. Rigole-t-il
- Oui, et, je me disais que peut être tu sais où est le lac d'Oxotz
- Mmm, laisse-moi réfléchir, le lac d'Oxotz tu dis ? Oui, je vois de quel lac tu parles. Cependant, je ne peux pas t'y conduire.
- Pourquoi ?
- Il a disparu.
Je le regarde, incrédule.
- Non, c'est une blague. En tout cas, elle est très drôle Wizard.
- Je suis sincèrement désolée Emelyne, mais il a disparu lors de la Grande Guerre. Je peux t'amener sur ses ruines, mais, tu n'y trouveras surement rien.
- Ce n'est pas grave, conduis-moi là-bas.
- Demain Emelyne, demain. Maintenant vas te coucher, tu es fatiguée.
- Non, il faut que je le vois aujourd'hui ! m'énervé-je. S'il te plait, c'est important pour moi. Rajouté-je d'une voix plus douce
- D'accord, je t'y amène. Cède-t-il
Nous nous levons, sortons et nous nous transformons en dragon. Wizard est surpris par mes écailles, mais il ne fait aucun commentaire. Encore une fois, je lui en suis reconnaissante. Finalement, au bout d'une bonne heure de vol, nous arrivons un cratère. Wizard s'arrête et me dit :
- C'est ici que se trouvait le lac d'Oxotz. Je vais y aller maintenant, mon peuple a besoin de moi.
- Merci.
- Tu seras toujours la bienvenue au village. Bonne chance ma fille.
Émue, je n'arrive pas à trouver mes mots. Je suis sa fille. Alors qu'il est maintenant loin, j'entame ma descente. Je ne comprends pourquoi est-ce qu'il dit que le lac a disparu, je le vois, il est juste en face de moi.
Maintenant que je suis de nouveau sous ma forme d'origine, j'observe les alentours et, je suis plutôt déçue. Je m'attendais à un indice, pas à un lac qui ressemble à tous les autres. La nuit commence à pointer le bout de son nez, alors, j'allume un feu, pêche un poisson et le fais griller. Cette truite est délicieuse. Étrangement, tout est paisible, pas un seul animal ne vient s'abreuver, et ici, on oublie presque l'existence des créatures de l'ombre. Alors, j'interroge Diafi :
- Pourquoi n'y a-t-il aucun animal ou créature de l'ombre ?
- Ce lac est comme protégé. Dit-elle en restant vague
Même si j'aimerais en savoir plus, je sais que je n'aurai aucune information supplémentaire, alors, je me roule en boule près du feu et essaye de me reposer. Mais, l'idée que le cauchemar revienne m'angoisse. Alors, comme pour me rassurer un peu, j'enfile la cape que Nathanaël m'a donnée chez le vieux chercheur. Je regarde le ciel et les lunes, qui sont resplendissantes aujourd'hui. Ce lieu doit vraiment être magique ou béni par les dieux. Quand la seule lune qui brille ce soir arrive à son apogée, elle se reflète dans le lac. Ce reflet, en plus de décupler la lumière de la lune, crée un chemin à travers la forêt. Amusée, je me lève, éteins mon feu et suis ce chemin. Encore une fois, je ne croise aucun animal ou créature de l'ombre. Ont-elles disparu ?
Au bout d'un certain temps de marche, j'arrive dans une clairière illuminée par ce rai de lumière. Je rabats un peu plus la capuche de la cape sur ma tête, de peur d'être vue. Dans cette clairière, j'arrive à voir quelques maisons, dont une plus grande, et au centre, une table. Une famille avec quelques serviteurs pourrait vivre ici, mais, guère plus. D'ailleurs, qui peut vivre ici ? Aussi loin d'un clan ou d'une tribu ? Aussi du reste du monde ? C'est en contournant la table centrale que je me pose toutes ces questions. Je suis tellement absorbée dans mes pensées, que je n'entends pas la personne qui se glisse derrière moi, c'est Diafi qui le fait. Je me retourne brusquement, et bloque avec mon bras le bâton avec lequel la femme voulait m'assommer. Surprise, mon assaillante recule. J'essaye de faire apparaitre Diafi, mais elle ne veut pas. Vraiment, ce pouvoir est complètement inutile si mademoiselle décide de faire une sieste ! La femme me détaille de la tête au pied, et semble surprise en voyant le symbole sur ma cape. La stupeur passée, c'est la colère, de l'incompréhension et la rage qui la remplacent. La femme se précipite vers moi tout en psalmodiant un sort. Comprenant au dernier moment que Diafi n'interviendra pas d'elle-même et que je n'ai pas le temps d'imaginer quoi que ce soit, je me recule en heurtant la table. Le bruit que nous faisons doit avoir réveillé les habitants, puisque différentes personnes sortent en trombes et nous rejoignent. Mon attaquante, s'incline devant le couple et le jeune homme qui vient d'arriver. Alors, qu'ils la dévisagent, j'en profitent pour me relever et discrètement m'éclipser. Cependant, je suis comme paralysée par une puissance magique incommensurable. Elle provient de l'homme qui se rapproche de moi. J'ai peut-être le dos tourné, mais je le sens. Cette fois, Diafi semble prête à sortir si besoin. Cependant, je sens l'homme s'arrêter, et, une présence qui m'est maintenant familière se poste juste derrière moi.
- Que fais-tu ? demande-t-il surpris, Comment oses-tu aller à l'encontre de mes intentions ?
- Je suis désolé, mais cette fois, vous ne ferez rien. Rétorque cette voix que je reconnaitrais entre mille, celle de Nathanaël
- Et pourquoi ?
Je n'entends pas la fin de leur dispute. Mais, grâce à cette dernière, l'homme a baissé sa garde, j'en profite donc pour m'échapper. Cependant, quand je suis presque arrivée dans le bois, j'entends Nathanaël dire :
- Non père, je ne me rebelle pas.
Ce mot, père, quand je l'entends, je me retourne immédiatement. L'aurais-je enfin trouvé ? Ma famille ? La femme, qui doit donc être ma mère, se rapproche de moi, laissant les deux autres se chamailler. Alors qu'elle est juste en face de moi et qu'elle tend ses mains vers moi, comme pour vérifier que je suis bien vivante, je recule. Voyant ma peur, elle recule un peu et murmure mon prénom. L'effet est immédiat. Mon père me dévisage et Nathanaël, qui m'a tout de suite reconnue se plante devant. J'enfonce encore plus ma capuche, honteuse de mon comportement quand nous nous sommes quittés. Cependant, au lieu de me crier dessus, de me faire des reproches, il me prend dans ses bras et chuchote :
- Je suis tellement heureux que tu ailles bien et que tu sois revenue à la maison.
Quand il me lâche, il enlève ma capuche pour que mes parents puissent me voir. Ils ont les larmes aux yeux, émus de retrouver l'enfant qu'ils pensaient ne jamais revoir.
- Père, mère, je vous présente Emelyne, votre fille.
Quand Nathanaël a fini les présentations, il voit que je tombe fatigue, il me conduit à une maison en bois, qui aurait dû être la mienne. Là, un malaise se fait sentir. Alors, pour le dissiper, Nathanaël dit :
- Anaël n'est pas là, il est à ta rechercher. Bonne nuit
Cette simple phrase dissipe tout le malaise. Après lui avoir souhaité une bonne soirée, Nathanaël ma laisse seule. Je suis heureuse qu'Anaël ne soit pas là, je ne veux pas encore le revoir. Je m'allonge dans le lit, qui est bien plus confortable que l'herbe ou le canapé de Cerise et m'endors immédiatement.
Je me réveille tard, alors que le soleil est déjà haut dans le ciel. Cette nuit a été paisible. Je trouve des vêtements propres sur une chaise. Je m'habille après avoir pris une douche, puis sors. Le domaine est effervescence, tout le monde s'active pour préparer un somptueux festin. Ma mère, quand elle me voit sortir de ma maison désorientée, se rapproche de moi et m'explique :
- Bonjour Emelyne, as-tu bien dormi ?
- Euh, oui merci.
Voyant que je cherche mon frère des yeux elle rajoute :
- Il est parti chasser avec ton père. Veux-tu faire une balade avec moi dans les airs ?
- Oui avec joie. Dis-je dans l'espoir d'en apprendre un peu plus
Nous nous transformons toutes les deux en dragons, cependant, mes écailles qui sont maintenant bleus noirs avec quelques-unes blanches sont totalement différentes de celles de ma mère. Les siennes sont violettes et tirent vers le bleu pastel, je n'avais jamais vu cette couleur et je la trouve magnifique. Nous faisons des acrobaties dans les airs, des pirouettes, des courses en volant à l'envers... Au bout d'un long moment, quand nous sommes épuisées, nous atterrissons près du lac de la veille. Malgré cet agréable moment passé ensemble, un long silence s'installe. C'est ma mère qui va le briser :
- Tu es vraiment douée pour le vol félicitation.
- Merci beaucoup.
- Et j'aime beaucoup tes écailles, je n'avais jamais vu de taches blanches.
- De même, j'adore le violet bleu pastel.
- Merci, mais, elles ne sont pas très pratiques quand je veux discrète, surtout dans cette forêt. rigole-t-elle avant de reprendre son air sérieux. Je le vois à ton regard, quelles sont tes questions ?
Je ne me fais pas prier deux fois, je m'empresse de les lui poser :
- Pourquoi m'avoir abandonnée ? Pourquoi vivez-vous ici, loin de tout ? As-tu déjà rencontré Tinùviel ? Pourquoi notre lignée n'est-elle pas considérée comme grande ? Qu'avons-nous découvert durant la Grande Guerre ? Pourquoi tout le monde croit que ce lac a disparu ?
- Hou là, doucement. Je ne m'attendais pas à autant de questions, et, je ne connais malheureusement pas toutes les réponses. J'ai effectivement rencontré Tinùviel, une fois, le jour de ta ponte. Je ne vais pas approfondir par rapport à ce sujet.
Diafi qui était un peu tendue, se calme en entendant cette réponse, moi c'est tout le contraire.
- Je ne voulais pas t'abandonner, mais ton père, tes frères et Tinùviel m'ont convaincue que tu serais plus heureuse là-bas. Il a ajouté qu'un jour, nos ennemis reviendraient et que tu serais l'un des seuls espoirs d'Orryl. Alors, après qu'il soit parti, nous avons convoqué un conseil avec ton père et tes frères. Nous avons décidé de l'écouter, de plus, Anaël habité là-bas à l'époque. Nous l'avons amèrement regrettée avec ton père. Pour tes autres deux questions, je ne le sais pas. Je ne suis pas une descendante de Tinùviel, je vivais à la cité sacrée et ton père m'a épousée.
- Merci, merci d'y avoir répondues. Murmuré-je en essuyant les larmes qui menacent de sortir
- Bon, maintenant à mon tour. Où as-tu grandi ? Comment était ton enfance ? Tu avais des amies ? As-tu eu la formation de grand sorcier ? Qui était ton tuteur ?
- Première, j'ai grandi dans la cité sacrée, mais quand elle a pris feu, j'ai été amenée chez les anigis dragon sans aucun souvenir. Là-bas, c'est Wizard, le chef du clan qui m'a élevée. Je n'ai pas vraiment d'amis dans ce clan, en revanche, j'ai rencontré Louis à la cité et nous pratiquement grandis ensemble. Et, en début d'année, je suis allée à Aîta, j'y ai rencontré Lune, une amie. Et, pour finir, je n'ai jamais eu le droit d'assister à la formation de grand sorcier.
- Et pourquoi ?
- Louis et moi perdions tout le temps le contrôle, et nous étions intenables ensemble, on ne faisait que des bêtises. Rigolé-je en pensant à certaines d'entre elle.
Ma mère sourit, heureuse d'apprendre à me connaitre, cependant, je peux lire une pointe de tristesse, elle aurait aimé y assister. Quand le soleil est au zénith, nous rentrons au domaine. La table est mise et Nathanaël et mon père sont déjà installés. Je m'installe en face de mon frère et mes parents l'un en face de l'autre. Alors que les serviteurs nous servent l'entrée, Nathanaël lance la conversation :
- Emelyne, te souviens-tu de l'anniversaire de la fête pour l'anniversaire de la doyenne ?
- Que s'est-il passé ? demande mon père, pressé de découvrir l'anecdote
- C'était l'anniversaire de la doyenne de la cité sacrée, tout se passait sous les meilleurs auspices et c'était le moment d'ouvrir les cadeaux...
- Laisse-moi faire, tu racontes n'importe comment. L'interrompis-je, Donc, la doyenne était en train d'ouvrir notre cadeau, cependant, quelques jours avant, Louis et moi avions appris l'existence des espiritelles. Néanmoins, la doyenne protège toujours le sien. Alors, pendant la fête nous nous sommes éclipsés pour aller voir son espiritelle. Je vous laisse imaginer la suite quand nous sommes entrés et que nous avons énervés les esprits.
Mon père éclate de rire, ma mère, quant à elle, est stupéfaite. Nous passons le reste du repas à rigoler, à nous amuser et raconter quelques autres histoires sur mon enfance et mes bêtises, enfin, surtout celles de Louis.
A la fin du festin, nous nous levons, et les serviteurs nous apportent notre cape. Ayant maintenant la mienne, je rends à Nathanaël la sienne. Quand je le lui rends, il voit dans mon regard que je veux lui poser une question, mais d'un signe, il me décourage, il m'expliquera plus tard. Nous nous promenons dans la forêt, mon bras accroché à celui de mon frère. Tout est calme et paisible. Soudain, alors que tout est silencieux, nous voyons un buisson bouger et entendons une branche craquer. Nathanaël me pousse en arrière pour se mettre devant moi, pour me protéger. Tout le monde est sur le qui-vive et Diafi est prête à se battre. Le buisson bouge de plus en plus, puis, il en sort Anaël. Tout le monde se détend, sauf moi, qui, au contraire, m'énerve encore plus. J'aurais presque préféré croiser une créature de l'ombre. Je le savais pourtant, je savais qu'il allait revenir, mais, pas aussi tôt. Je ne suis pas prête à lui pardonner et Diafi non plus. Alors quand Anaël a fini de saluer la famille et qu'il se rapproche de moi, j'ai peur. Je ne saurais expliquer cette peur, mais elle est là. J'ai peur qu'il emprisonne de nouveau Diafi, que j'ai de nouveau un collier... Je sens Diafi s'agiter, pousser de toutes ses forces pour sortir et tuer Anaël. Je la retiens du mieux que je peux car, même si je lui en veux, je ne veux pas qu'il meurt, en tout cas, pas maintenant. Mes yeux, ayant surement viré au bleu vif et indiquant ainsi l'effort colossal que je suis en train de fournir, convainc ma mère d'intervenir.
- Anaël, mon ange, peux-tu m'accompagner s'il te plait, il faut absolument que je te montre quelque chose.
- Euh, oui j'arrive.
- Toi aussi, tu viens Eugène.
Mon père, Eugène, bougonne mais suit ma mère, me laissant seul avec mon frère. Il attend quelques secondes avant de parler, il attend que j'aie oublié Anaël. Puis, quand mes yeux sont redevenus normaux, il me prend par la main, et m'entraine dans la forêt. Nous nous baladons un long moment avant d'arriver devant une grotte où nous entrons. Je m'installe, toujours dans le silence.
- Voilà, c'est ici ma cachette secrète.
Voyant qu'il n'attire pas mon attention, il commence à me raconter un souvenir, le jour où nous avons pris la photo que j'ai vu chez le vieux chercheur.
- Nous avions passé un week-end chez lui. C'était rare, mais, quand tu avais la permission de sortir de la cité, nous allions chez lui. Tes pouvoirs se développaient rapidement, et cet après-midi-là, tu avais eu une crise, comme tu en avais souvent. Je crois que sans le vouloir nous t'avions fait peur alors, une créature est apparue et t'a protégée. Comme à chaque fois après une crise soudaine, tu t'es endormie. Pendant que tu dormais, nous sommes disputés par rapport au collier. Je pensais et je le pense encore, que tu devais apprendre à te contrôler, à manipuler, à l'apprivoiser. Mais Anaël et le vieux chercheur pensaient autrement, ils pensaient que tu n'y arriverais pas. De plus, ils ne comprenaient pas ton pouvoir, et, je crois qu'aujourd'hui encore, nous ne le comprenons pas. Ils voulaient te mettre des colliers le temps que tu apprennes à gérer tes émotions, que tu les comprennes. S'il n'y avait pas eu l'incendie, peut être que leur plan aurait fonctionné. Mais, je me suis farouchement opposé à ce projet. Je voulais que tu reviennes ici, par ce que, dans notre famille, tu aurais appris. C'est à ce moment que nous sommes éloignés, Anaël et moi.
- Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas amenée avec toi ?
- Je... Je ne sais pas. Tu semblais heureuse avec Louis et... Je n'ai aucune excuse. Mais, maintenant que tu connais les raisons d'Anaël, veux-tu lui pardonner ?
- Mmm... réfléchis-je
- S'il te plait, il ne te ferait jamais de mal.
- D'accord, cédé-je. Mais, en revanche, Diafi aura besoin de plus de temps.
- Euh, qui est Diafi ?
- La créature, c'est son nom, elle s'appelle Diafi.
- D'accord.
Alors qu'il se lève pour repartir, je lui attrape sa cape pour lui signer que je ne veux pas encore rejoindre la fête, je veux rester là. Alors, mon frère se rassoit en face de moi et attend ma question qui ne tarde pas à arriver :
- Pourquoi est-ce que nous portons des capes en permanence hors du domaine ?
- Pour nous protéger et nous aider.
- Hein, mais comment, ? ce ne sont que des capes !
- Apparemment, elles ont été cousues par Tinùviel. Seuls ses descendants peuvent la porter et, quand nous avons besoin d'aide ou que nous sommes en dangers, il apparait.
- Tu en as la preuve, je veux dire, cela t'est-il déjà arrivé ?
- Non et j'espère que cela n'arrivera jamais.
- Si elle ne peut être portée que par les descendants, pourquoi notre mère le peut ?
- Ce n'est pas la même que la nôtre.
A la fin de son explication, nous nous levons et regagnons doucement le village. Là, ma mère se précipite vers moi et m'entraine dans ma maison. Là, je prends un bain qu'elle a fait couler avant ma venue. En attendant, elle sort différentes robes qu'elle pose sur mon lit. Avec une serviette entourée autour de la taille je compare les différentes merveilles. Où a-t-elle pu les trouver ? C'est une robe bleue à manche longues et des taches blanches, comme mes écailles que je vais finalement choisir. Cela étant, ma mère m'installe près d'une coiffeuse pour me préparer. Elle brosse mes longs cheveux, forme deux tresse, une sur chaque cotés qui se rejoignent au centre pour former une seule tresse. Elle me laisse m'admirer pour aller se préparer. Quand enfin vient l'heure du diner, je me lève, enfile ma cape et sors de ma maison. Là, Anaël s'approche de moi.
- Je suis sincèrement désolé Emelyne, je, je pensais vraiment prendre la bonne décision à l'époque. Mais, aujourd'hui, avec le recul, je me rends compte que j'avais tort, que j'aurais dû écouter mon frère.
- Ce n'est rien. Je ne peux pas te promettre de tout oublier, de te pardonner, mais, je vais faire un effort.
- Merci.
Voyant que nous avons terminé notre conversation, mon autre frère se rapproche, prend ma main et me conduis jusqu'à la table. Là, il m'enlève ma cape et tire la chaise, j'ai l'impression d'être dans un rêve, je suis si heureuse. Le diner est succulent et se passe sans aucuns accros. A la fin, quand la table est débarrassée, Anaël se lève, fait apparaitre une nurelle, un instrument qui ressemble à un violon en un peu plus grand et plus gracieux. Il commence à jouer une douce valse. Mon père se lève et in vite ma mère à danser par révérence. Mon frère en fait de même. Nous passons le reste de la nuit à danser, à changer de partenaire, à rigoler...
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