Nous.
"Nous"
Quel était ce mot ? Je ne le connaissais pas, du moins plus. Je marchais dans les rues de la ville de Chicago, les pieds meurtris par les cuissardes noires datant de presque trois ans.
Qui me les avait offertes ?
Rien, personne.
Dans les rues enneigées du comté, je marchais, essayant de me vider la tête. Puis, je passais devant le ghetto dans lequel la vie m'avait laissée, moi et deux amis qui m'étaient les plus chers. Un étau se ressera autour de mon coeur, j'avais mal, car le "nous" qui existait entre mes amis et moi avait disparu.
Qui étais-je ?
J'avais même oublié.
Je me faisais surnommer "Saku" mais je savais que je m'appelais Sakura. Sakura Haruno, née d'un père et d'une mère inconnus. Mes écouteurs dans les oreilles, j'écoutais "Brenda got a baby".
C'était un peu comme une berceuse pour Moi. Je l'écoutais en boucle.
En ce moment, j'étais mélancolique.
À vingt huit ans, j'avais un merveilleux travail de médecin généraliste même si c'était assez mal payé, ici. Mais je visais plus loin, soigner les gens ; c'était ma drogue. Mais j'avais l'impression que ma vie ne s'arrêtait pas à là.
À vingt huit ans, j'avais une fille. Elle se nommait Sarada. Elle était le fruit de mon union avec mon premier grand amour : on s'était rencontré à la fac, on était jeunes. Mais lui, il était d'une famille aisée et moi je sortais du ghetto. Ses parents ont vu en Moi une croqueuse de diamants et sans même m'avoir rencontré, ils ont jugés bon pour leur fils de me quitter. Ainsi, nous nous sommes séparés et lui, il ignorait qu'il avait un enfant.
Je ne lui en voulait pas, c'était le cadet de mes soucis.
Maintenant que j'avais vendu ma voiture, il fallait payer les factures, le loyer, la nourriture. Qu'allais-je bien pouvoir faire ? Mon salaire ne me suffisait pas du tout. J'avais de la chance, mon amie, Hinata m'avait dit qu'elle essaierait de m'héberger si jamais on m'éjectait de l'appartement dans lequel je vivais dans la précarité avec ma fille de sept ans. Elle était adorable.
Je savais qu'Hinata elle aussi vivait difficilement, avec un fils. Elle était d'un an ma cadette et son histoire était un tantinet similaire à la mienne.
Je soupirais.
J'étais arrivée devant l'immeuble dans lequel j'habitais. La concierge était gentille avec moi, elle était une seconde mère même si je n'avais guère connu ma vraie mère. J'entrais dans mon appartement, le téléphone fixe retentit. J'enlevais mes cuissardes puis décrochai.
__ Allô ?
__ Bonsoir, Mademoiselle. Suis-je bien en train de parler à Mademoiselle Haruno ? ~ Dit une dame à l'autre bout de la ligne téléphonique.
__ Elle-même.
__ Oh miracle !
Je ne comprenais rien du tout.
__ Euh... Je peux faire quelque chose pour vous ? ~ Dis-je.
__ Vous êtes bien Mademoiselle Haruno ?
__ Je crois que je viens de vous le dire. ~ Répond-je, agacée.
__ Oh excusez moi... c'est juste que... Bref. Je vous donne rendez-vous demain, à la mairie de New Eastside. J'espère que vous viendrez, c'est urgent. ~ Dit-elle.
__ Quoi ? Pourquoi ?
__ Venez et vous saurez.
Je ne savais pas pourquoi elle avait fait des recherches sur mon adresse, mon numéro de téléphone fixe mais ça avait l'air sérieux. Je ne savais pas si elle allait m'engager ou me donner des sous, Mais ça en valait le coup. Ainsi j'acceptai son invitation et l'on établi un rendez-vous à neuf heures. Je me douchais mis des chaussures plus relaxantes et pris un manteau blanc. Je devais aller chercher Sarada à l'école, c'était vraiment le seul moment que je passais en compagnie de ma fille ; j'étais au travail h24 et elle restait souvent avec sa tante Hinata et son fils, Boruto.
J'étais enfin arrivée à l'école privée Fairyland Nursery School. C'était l'une des meilleures écoles de Chicago. J'avais longtemps économisé pour pouvoir y emmener un jour ma fille là-bas car je voulais qu'elle reçoive une bonne éducation, contrairement à moi avec ma famille d'accueil. J'en avais de mauvais souvenirs. Lorsque je fus dans la classe de ma fille, la "maîtresse" comme on se devait de l'appeler me dis qu'un homme bien vêtu avec une voiture de luxe avait été cherché Sarada. J'étais paniquée.
__ Bon sang ! Je vous avais dit qu'il n'y avait que moi seule qui avait le droit de prendre Sarada ! Est ce trop vous demander que de retenir une petite fille de sept ans jusqu'à seize heures ? Quand on sait que la scolarité coûte la peau des fesses !
__ Je suis désolée mademoiselle, ce monsieur m'a dit que c'était vous qui lui aviez demandé de la prendre ce soir et il a même lancé votre numéro de téléphone. ~ Dit-elle, désolée.
__ Et donc ? Vous avez laissé ma fille partir avec un inconnu ! C'est donc ça.
__ Je suis désolée mademoiselle, tellement désolée. ~ Dit-elle en pleurs. Ne dites rien à l'administration ; je vais perdre mon boulot. Je n'ai rien d'autres à part celui ci.
Je soupirai, me calmai, puis composa le numéro de la police sur le clavier numérique de mon smartphone. J'espère qu'il n'est rien arrivé à ma fille, je m'en voudrais éternellement. Pourquoi toutes ces misères ne nous arrive qu'à nous ? Qu'à-t'on fait de grave ? Il y a vraiment trop d'éléments qui partent de travers dans ma vie. Une jeune dame me répond finalement. Je lui explique ce qui s'est passé, elle me demande de lui décrire l'homme qui a enlevé ma fille. Je passe le téléphone à la maîtresse, hors de moi.
__ Oui... C'était un homme grand, brun, il avait un corps musclé. Il portait une chemise blanche et il disait répondre au nom de Sasuke Uchiwa...
Je n'écoutais déjà plus. Comment avait-il pû oser me faire un affront pareil. Celà ne faisait pas déjà sept ans qu'il m'avait rayé de sa vie comme moi aussi, d'ailleurs ? Pourquoi ? Il ne savait même pas que j'étais enceinte, il ne savait rien. Combien d'années, déjà. Sept années que je galerais comme jamais et lui il s'incrustait aussi bêtement dans ma vie. Comme un réflexe, je sortis une photo de mon portefeuille blanc.
Je l'avais gardé depuis bien des années et chaque fois qu'il me manquait, que son visage et le souvenir de notre couple s'effritaient, je sortait cette photo prise par mon meilleur ami d'antan, qui nous avait surpris dans sa chambre et je nous regardais, ce "nous" qui avait disparu, je le regardais et je souriais bêtement avant de fondre en larmes et d'entrer dans un état de colère et de détresse insurmontable. La maîtresse de Sarada me tendait mon smartphone mais je revassais encore sur la photo de ce "nous", à présent révolu. Il était vraiment beau. Je sors une photo de Sarada.
Ils se ressemblaient tellement... Je ne comprenais toujours pas comment il avait su que Sarada était sa fille et même qu'elle était à l'école et qu'elle finissait les cours à seize heures. Il était doué. Lorsque la police raccrocha après m'avoir dit qu'ils étaient sur le coup, j'étais en quelques sortes soulagée mais j'avais peur que rien ne soit encore comme avant. J'avais vraiment peur. Déjà, ma vie pris un autre tournant, lorsque, toute seule, je pris le métro avec pour seule compagnie mon téléphone et mes écouteurs, à me tuer à ecouter une musique relaxante car j'en avais grand besoin. Puis je pensais encore à la dame du combiné. Que me voulait-elle ? Je ne le savais pas. Mais je savais qu'elle avait l'air commode. J'espère que je n'aurais pas à débourser de l'argent pour une quelconque tâche ; dépenser, j'en avais ma dose.
J'étais dans mon appartement et je tournais en rond. La maîtresse de Sarada m'avait dit que Sasuke était véhiculé. Il avait une voiture noire de grande marque et les vitres teintées. Quelque part, ça me plaisait bien que le père de Sarada ait de quoi s'occuper d'elle car elle méritait tout l'amour du monde. J'attendais l'appel de la police, me disant ainsi qu'il l'avait retrouvé. Ce serait la plus belle soirée de ma vie.
Lorsqu'il fut dix neuf heures, j'entendis la sonnette de mon appartement. Je me precipitais à la porte. J'appréhendais ce moment. Mais je savais que Sasuke ne serait pas capable de faire du mal à Sarada, ou s'il en était, malgré ma situation financière, je le poursuivrais en justice. J'avais un large pull blanc et une mini-culotte. J'avais les pieds nus malgré que le chauffage de l'appartement ne marchait pas vraiment bien. J'ouvre La porte et trouve Sarada, toute heureuse. Elle avait un pull que je ne lui avais pas acheté, elle avait un menu enfant de chez burger King dans les mains et le sourire collé aux lèvres. Ses lunettes n'avaient jamais été aussi belles.
__ Sarada ! Mais où étais-tu passée ? ~ Je la prend dans mes bras et la serre fort contre mon coeur. Je suis soulagée et j'ai une larme qui me coule sur la joue. J'ai vraiment eu peur pour elle.
__ Maman, tu me fais mal. ~ Dit-elle en grimaçant, de sa petite voix d'enfant.
__ Oups, désolée ma chérie. C'est parce que tu es vraiment adorable. ~ Dis-je en m'essuyant les yeux. Mais, ~ Dis-je en redevenant sérieuse car je ne cautionnais pas du tout son acte. Que ce soit clair, je ne veux plus jamais que tu suives un inconnu. La seule personne en qui tu devrais avoir confiance, c'est moi ou au pire des cas Tatie Hinata. Ai-je bien été compréhensible ?
__ Oui maman. ~ Dit-elle en soupirant, levant les yeux au ciel. Mais, le monsieur il était très gentil ! Il m'a donné ça pour toi.
Et elle me tendit une lettre. Il y avait les initiales S.U. Je savais bien qu'il s'agissait de Sasuke. Je ne voulais pas la lire devant Sarada et je ne voulais pas la lire tout court. Ainsi je fis rapidement à manger pour Sarada et moi et je lui fis prendre un bain avant de la border. Je lui fis un bisou puis je sortis de sa chambre, la laissant dormir. Demain j'irai travailler après avoir rencontré cette dame. J'avais peur de la voir même si je ne savais même pas qui c'était. Je m'endormis alors devant la télé après avoir fait la vaisselle.
🌙🍃🌙
Il était sept heures. Je m'étais réveillé et j'avais rapidement habillé Sarada et elle avait insisté pour mettre le pull-over que lui avait acheté Sasuke. En parlant de lui, elle ne savait toujours pas qui il était pour elle. Elle pensait qu'il n'était qu'un "tonton" comme elle aimait le dire. Après Sasuke je n'avais toujours pas réussi à me remettre en couple.
Et je n'avais pas envie d'en parler.
J'avais un compte d'épargne pour Sarada. Même si je vivais disons moyennement avec ma fille, je ne voulais pas que cela saute aux yeux. Ma fille s'habillait dans les meilleurs brocantes de la ville et j'avais de quoi m'en vanter. Je lui repetais qu'elle ne devais en aucun cas envier les autres, c'était toujours qu'elle devait travailler encore et encore pour pouvoir se sortir de la misère dans laquelle j'ai été condamnée. Nous avions enfin fini. Moi j'avais fini de m'habiller.
( Sans les lunettes ).
Des lors, Sarada et moi prîmes le métro. J'avais emporté avec moi la lettre de Sasuke, parce que je m'estimais assez heureuse aujourd'hui pour la lire. Maintenant que j'avais déposé Sarada, je m'étais arrêtée dans un café bon marché de New Eastside et avait commandé une tasse de café bien noir. J'allais en avoir besoin car je ne savais pas ce qui m'attendais...
💛
Salut !
Même si je n'ai pas fini mes autres histoires, celle là a été l'une de mes premières et j'ai voulu la partager avec vous car j'avais enfin eu le courage de la corriger et d'introduire des narrations car elles étaient absentes XD.
Merci d'avoir lu et dites moi vos impressions en commentaires, ça me fera plaisir. Ce chapitre comporte entre autre 1912 mots, il est vraiment long.
❤
Kisu kisu 😋❤.
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