Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de ce cher cliché de Seth mais il n'arrête pas de me lancer des mauvais regards. Je sens que je vais bientôt perdre patience, si ce gars a un problème qu'il le dise.

- Arrête avec tes regards, ça ne m'atteint même pas, déclare-je.

Le concerné laisse un petit rire narquois lui échapper d'entre les lèvres, tout en secouant sa tête.

- Si ça ne t'atteint vraiment pas pourquoi tu ressens le besoin de l'ouvrir ? rétorque-t-il.

- Parce que je ne suis pas du genre à la fermer, Seth, rétorque-je avec un sourire hypocrite tout en insistant sur son prénom.

- Et bah tu devrais Ray, dit-il de la même manière.

Je lève les yeux au ciel, Nora me fusille du regard et je hausse les épaules d'un air agacé.

- C'est bon ma belle, j'ai ton dessin ! surgit la voix du tatoueur.

Il me tend le dessin et je suis subjuguée, c'est vraiment ce que je voulais.

- On y va ? me dit-il.

- Carrément.

Je me lève en prenant la main de Nora pour l'inciter à me suivre. Je m'allonge sur l'un des sièges et le tatoueur me demande de relever mon haut. Je l'exécute tandis qu'il prépare le matériel.

- On peut tout faire d'un coup et tu n'auras plus à revenir ou on peut le faire en deux fois, les traits puis la couleur. Sache que l'endroit où tu veux ton tatouage est un peu douloureux et que la couleur fait mal en général.

Je regarde Nora et mon amie hausse les épaules. Je reporte mon regard sur le tatoueur, la souffrance ne peut pas être pire que celle que je vis au quotidien et puis je n'ai pas envie de revenir une autre fois. Autant tout faire d'un coup et comme ça c'est fini.

- On fait tout d'un coup, clame-je un peu stressée.

- Courageuse la petite, ricane-t-il en nettoyant la peau sous mon sein droit.

- Je sais, ricane-je à mon tour.

- J'm'appelle Hunter au fait, nous dit le perceur.

- Rachel mais j'préfère Ray, lui dis-je.

- Nora, répond mon amie.

Le tatoueur prénommé Hunter approche l'aiguille de la peau et de millions de picotements qui ne font pas si mal que ça pour l'instant me font grimacer. Je serre la main de Nora en fermant fortement les yeux.

Une demi-heure plus tard environ, Hunter essuie mon tatouage et il place du cellophane dessus. Je souffle d'apaisement, enfin le calvaire est fini, lorsqu'il a annoncé les couleurs, j'ai eu un mal de chien. Nora a les doigts bleus à cause de ça, ce tatouage en valait vraiment le coup vue le résultat.

Nous nous dirigeons vers le comptoir pour que je paye ce tatouage, Hunter prend ma carte.

- J'te fais un prix Ray, c'est ton premier tatouage et t'as été super courageuse donc j't'en élève dix pour-cent.

- Oh merci Hunter ! me réjouis-je.

Un ricanement se fait entendre dans le salon ce qui me fait immédiatement redescendre de mon nuage. Je me retourne vers Seth toujours assis dans un des canapés de l'entrée.

- Un problème ? déclare-je.

- Oh merci Hunter ! m'imite-il, vu comment tu t'habilles, t'aurais carrément pu te le payer ton tatouage.

- Kertsen ! intervient Hunter dans mon dos.

- Tu sais quoi Seth ? Tu as bien raison, je pourrai très bien me le payer entièrement alors j'vais être gentille avec toi le cliché ambulant et j'vais payer ton tatouage ou ton percing, rétorque-je énervée et prête à lui balancer un tas d'insultes gratuitement cherchées.

- J'suis pas aussi minable que toi Rachel, j'vais me le payer tout seul, réplique le brun avec un faux sourire.

- Tu vois ? Tu n'as même pas les couilles d'assumer ce que tu dis, ouais j'suis friquée et c'est quoi le problème maintenant ?! J'ai pas le droit de profiter d'avantage comme tout le monde ? J'ai pas le droit d'être normal putain ?! dis-je en commençant à perdre pied.

Seth ne dit rien, il reste stoïque. Nora serre ma main pour m'inciter à partir, cependant, je me retourne face à Hunter.

- Fais-moi payer la totalité s'te plaît, réclame-je durement.

- Non ! C'est ton premier tatouage Ray, j'ai pas envie, dit Hunter.

Perdant patience, je sors mon porte feuille et me retourne rageusement vers Seth entrain de regarder la scène qu'il a lui-même provoqué, je lui balance vingt dollars au visage, ça devrait être assez.

- Fais en c'que tu veux, déclare-je avant de prendre le bras de Nora et de sortir du salon.

Déterminée à rentrer, je traine Nora. Lorsqu'elle parvient à se défaire de mon emprise, je me retourne vivement vers elle. La suédoise a l'air en colère, je la comprends totalement, le comportement que j'ai eu est très différent à celui que j'ai avec elle.

- Pourquoi tu lui as parlé comme ça ?! s'enquit-elle.

- Parce que j'aurai dû le laisser me traiter de Bourges parce que j'ai plus d'argent que lui ?! Sûrement pas Nora.

- Sans parler de ça parce que lui aussi a eu tort, pourquoi tu l'as agressé quand on attendait Hunter ? Seth ne t'a jamais rien fait.

- J'en sais rien Nora, je n'aimais juste pas qu'il me regarde de travers c'est normal non ?

- T'aurais être plus gentille Rach, Seth n'a pas l'air si méchant même s'il est super froid, me dit calmement Nora.

- C'est un putain de cliché No' ! C'est le genre bad boy qui couche avec tout ce qui bouge, ce genre de mec c'est les pires ! affirme-je en connaissance de cause.

- Parce que tu en as déjà fréquenté des gars comme lui Rach ? dit Nora perplexe.

- Ouais, j'en ai fréquenté plus d'un. Il n'y avait que ça à Londres, avoue-je.

Un silence s'installe entre nous, ne laissant que les bruits de la ville occuper nos oreilles.

- J'suis désolée No', je ne voulais pas t'énerver, c'est juste que le sujet de l'argent n'est pas un bon truc pour moi, clame-je gentiment.

- J'suis désolée aussi Rach, j'aurai dû comprendre et te défendre même si j'aime pas forcément ta façon de t'adresser à Seth, dit-elle.

Je souris puis écarte mes bras devant elle, Nora ricane puis se jette dedans. Je la serre contre moi et nous rentrons.

- J'ai entendu dire qu'il y avait un soirée chez un mec ce soir, on y va ? propose-je.

- J'suis pas sûre Rach, te revoir ivre morte ne m'a pas trop plu, me dit-elle.

- T'en fais pas No', c'est rien qu'un peu d'alcool pis on est à Los Angeles on a obligation de s'amuser un peu, la rassure-je en lui désignant par la suite le paysage.

- Tu as raison Rach, souffle mon amie, allons-y.