Chapitre XIII
Vince s'est soulevé et a débouclé le ceinturon de mon jean. Je me raidis, songeant à mon ventre rebondi et aux bourrelets de mes hanches. Mais mes imperfections ne semblent pas le gêner. Écartant mon slip, il se dirige direct vers mon clito qu'il titille du pouce. Je me mords les lèvres à les faire saigner. Le médian et le majeur de son autre main pénètrent dans mon orifice intime sur plusieurs centimètres avant de stopper net. Je mouille comme une malade : une vraie fontaine
— Eh bien ! constate Vince avec une nuance d'incrédulité ; tu ne l'as pas fait, en fin de compte.
— Non. J'aurais dû ?
— Tu n'y peux rien si ton petit copain s'y prend comme un manche.
Il retire ses doigts et les essuie sur son baggy. Merci pour lui, dis-je, vexée. Le charme est rompu. Comment Vince peut-il se montrer infect dans un moment pareil ?
— Je plaisantais, ajoute-t-il. De toute façon, vous baiserez un jour ou l'autre.
Pourquoi pas avec toi et pourquoi pas ce soir ? Je suis lancée, autant poursuivre, quitte à blesser Aurélien. Apparemment, Vince n'est pas de cet avis. Il redescend et enfouit sa figure entre mes jambes. Ses cheveux me chatouillent l'intérieur des cuisses.
— Qu'est-ce que tu fais ? bêlé-je.
Il relève légèrement la tête.
— Tu le vois bien. Ne me dis pas que ton petit copain ne pratique pas le cuni.
— Si.
— Toute une éducation à revoir, soupire Vince. Il ne regarde jamais de pornos sur le net ?
Le genre d'Aurélien, ce serait plutôt James Bond et ses relations aseptisées avec des gonzesses.
— Je ne crois pas, dis-je.
— C'est un saint, comme toi ; vous allez bien ensemble.
Le Vince odieux des débuts de notre relation réapparaît. J'écarte sa tête avec mes deux mains et me tire sur le côté, au risque de tomber du lit.
— Je rigolais, fait-il en me ramenant au centre. À présent, concentre-toi, sinon tu ne jouiras pas.
— Je te déteste.
Je me débats et serre les cuisses. Il se trompe s'il croit que je vais lui obéir au doigt et à l'œil. Il tente de m'amadouer. Ne sois pas bête, murmure-t-il à mon oreille. Il mordille le lobe sans appuyer. Ce simple contact me file des frissons ; mon corps devient ramollo, mes jambes crispées se délient l'une de l'autre. Ce salaud en profite pour réinvestir la place dégagée. Il m'enveloppe de son souffle tiède, puis il suçote mon clito, lèche mes petites lèvres comme il le ferait d'un cornet de glace. Sa langue semble être partout à la fois ; tournant, virant, aspirant le jus coulant de moi. J'ai l'impression d'être à nouveau une enfant à la fête foraine de Brive, quand la grande roue m'emportait toujours plus haut, toujours plus vite. Parfois, de brusques décélérations interrompent ma montée vers le ciel pour repartir de plus belle. Mon corps se disloque au moment où il touche les nuages ; le manège redescend lentement en sens inverse avant de s'arrêter. Vince demande en retirant sa tête :
— Ça t'a plu ?
— Oui, dis-je, à regret.
— Je savais bien. Dommage que ton petit copain ait si peu d'imagination.
— Arrête de me parler de lui, tu veux ?
Cette obsession d'Aurélien m'intrigue. Si j'étais aussi sexy qu'Aude, j'y verrais de la jalousie. Ou alors, Vince trouve marrant de m'asticoter. Je voudrais me laver, dis-je, faisant mine de me redresser.
— Pas très romantique.
— Parce que tu l'es, toi ?
— Non. J'ai la gaule, enchaîne-t-il sans transition.
Il saisit ma main et la porte sur son entrejambe. Une bosse significative se dessine sous la toile de coton. Le renflement dans le jean d'Aurélien m'avait paru plus modeste. Je me revois déboutonnant sa braguette et extrayant du slip le jouet de chair rosâtre, à peine gonflé. Je connaissais de visu via les séances de touche-pipi avec mon cousin dans notre prime enfance, mais ça remontait à loin. J'ai commencé à le tripoter, à retrousser la peau du gland tandis qu'Aurélien, renversé en arrière, haletait : « Oui, oui, Thalie ! » Ma première branlette. Il a très vite explosé entre mes doigts. Ensuite, il a voulu me rendre la pareille : échec total. Ses paluches de mécanicien auto me faisaient plus de mal que de bien. Vince, lui, a des mains de musicien, habiles à pianoter et à tirer des accords. Idem pour les lèvres. Pas étonnant avec toutes ces chattes bouffées! Vu mon indice de satisfaction, j'étouffe cette voix discordante et décide de lui rendre le plaisir donné. Je fourre mes doigts dans le baggy, puis dans l'une des ouvertures du caleçon. Mince ! L'outil de Vince est à celui d'Aurélien ce qu'une saucisse de Strasbourg est à une merguez – pardon Momo –. Ses bourses aussi sont plus volumineuses. Je fais aller mes extrémités le long du membre épais et raide comme la justice. Mmm...murmure son propriétaire. Tu es récupérable, en fin de compte.
Je m'applique, résolue à lui montrer que je ne suis pas une bécasse intégrale. La peau élastique coulisse, me procurant une ivresse doublée d'un sentiment de pouvoir.
— Hé ! lance Vince d'une voix sourde. Si tu continues, je vais gicler.
— Pourquoi pas ?
— J'ai une meilleure idée.
Il me réinstalle sur le dos et s'étend sur moi, après avoir quitté son fut et son calbar. Il crapahute jusqu'à ce qu'à amener son entrejambe à la hauteur de ma taille. Sa queue libérée de l'emprise de mes mains me caresse le nombril. Vince la prend et la guide entre mes seins. S'ensuit une série d'allers retours qui ont l'air de l'exciter un maximum. Malgré la pénombre, je sens son regard hypnotisé par le mouvement et par mes nichons. Oh ! oui, formidable...le pied, geint-il.
Il libère sa main gauche pour pétrir mes mamelons l'un après l'autre. Le va et vient s'intensifie. L'un de mes bouts pincé avec vigueur est le signe avant-coureur de l'orgasme de Vince. Des jets de sperme éclaboussent ma poitrine et mon cou. Une sensation inédite, ni agréable ni désagréable. Le corps détendu s'affale sur le mien, le trempant de sa sueur.
— C'était génial, dit Vince. Jamais fait une cravate de notaire au-delà du 95C.
J'ai l'impression pénible de me réduire à une paire de seins. Mon plaisir de tout à l'heure n'excuse pas la muflerie de ce mec. Charmant, répliqué-je. En somme, mon attrait est proportionnel à la taille de mes bonnets.
— Simple constatation. Dans ce cas précis, les gros seins sont préférables aux petits.
Peu convaincant. Le bon sens serait de l'envoyer squatter ailleurs. A-t-il le pouvoir de lire dans mes pensées ? Il pose ses lèvres sur les miennes, bien serrées, et tente d'en forcer le barrage. Voyons, Thalie, chuchote-t-il d'un ton enjôleur. Un petit baiser avant de s'endormir. Je suis vanné.
En crétine finie, j'ouvre les grilles et laisse sa langue caresser mon palais. Un goût de marée remplace celui du vin. Peu ragoûtant, mais je fais l'impasse dessus. Je ne me précipite pas non plus sous la douche pour ôter les fluides collants et un brin malodorants. Je reste là, coincée sous Vince qui m'écrase de ses quatre-vingt kilos. Son bras droit entoure mes épaules tandis que le gauche barre mon ventre. Le sommeil l'a très vite emporté. Je niche ma tête dans son cou et je m'endors à mon tour.
Une trique d'enfer contre ma cuisse me réveille. Les lattes des volets laissent pénétrer la lumière – grise, faut pas rêver – du petit matin. Mon portable n'a pas sonné ; il est samedi. Vince dort, ça se voit à sa position relâchée, en contraste avec son membre roide. La clarté venue de la fenêtre permet de distinguer les minuscules contractions de ses joues et autour de sa bouche. À quoi rêve-t-il ? Pas à moi, j'en ai bien peur, ou alors à mon 100 D. Aurélien a lui aussi des érections matinales : de moindre ampleur. Je n'en ai jamais profité. Timidité ou manque d'envie ? Là, les choses sont radicalement différentes. Je me tortille jusqu'à rapprocher mon sexe de celui de Vince. Puis, doucement, j'oriente celui-ci vers mon vagin. La tête pénètre sans effort, tel un accouchement à l'envers. Il faut dire que le chemin est lubrifié par mes désirs d'hier et d'aujourd'hui. Vince sera le premier à me faire l'amour. C'est sans compter avec son libre-arbitre qui transcende le néant du sommeil.
— Putain ! rugit-il en se secouant. Pas de jeu, ça.
La tête ressort ; elle n'a pas eu le temps d'aller bien loin, je suis toujours vierge : un état dont j'ai hâte de me débarrasser. Sans quoi, l'étiquette de niaise me collera à la peau. Je ne te comprends pas, dis-je. Tu voulais me baiser hier soir.
— Si tu l'avais déjà fait. Autrement, ce serait malhonnête envers toi...et envers ton copain.
Je n'ai jamais rien entendu d'aussi con.
— Tu ne le connais même pas. Quant à moi, depuis quand te préoccupes-tu de mon ressenti ?
— Justement, je m'en préoccupe : la preuve.
Il se lève ; le pénis, encore érigé, les couilles ballottant. Dans le clair-obscur de la chambre, je vois son impressionnante musculature, les dessins à l'encre sur sa peau. Sa quête nerveuse d'une clope dans la poche de son baggy se révèle infructueuse.
— Putain ! redit-il. Et se tournant vers moi: Je ne suis pas un gars pour toi, Thalie. Tu as besoin d'une relation stable. Je regrette d'être monté hier soir. Si seulement tu ne m'avais pas embrassé...
Je me compare à l'agneau découpé hier, ou au veau débité en tranches. Eux, au moins, sont morts.
— Tu ne m'a pas repoussée, dis-je en m'enfouissant sous la couette. Au contraire, tu as insisté
— On avait picolé...et tes seins...
Encore eux ! Je devrais peut-être couper ces appendices fâcheux qui me pourrissent la vie. Je maudis le tee shirt turquoise de Béré. Désormais, je me planquerai sous des chemisiers style tablier de boucher.
— Il y a un tabac dans la rue, lui asséné-je. Qu'est-ce que tu attends ?
— Rien, rien.
Le fut' aux trois-quarts remonté, il semble hésiter. Il revient près du lit et, sans crier gare, m'embrasse sur le bout du nez. Je m'écarte violemment. Casse-toi ! m'écrié-je, et ne reviens plus m'emmerder.
Cette fois, il capitule, rajuste son baggy et remet son sweat ; puis il sort de la chambre sur un « Tchao ! » J'entends claquer la porte d'entrée. Merde ! il va réveiller Bérénice. Ma gorge est serrée, mes yeux me piquent, je retiens les larmes qui affluent. Ma colère contre Vince tourne en chagrin. Il a beau être un salaud, sa seule présence me donne une pêche formidable. Son départ m'a laissée à l'état de loque avachie. Je frissonne, je n'ai pas envie de me rendormir. Juste de pleurer tout mon saoul.
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