Chapitre 2

Je me réveillais au son du réveil. J'entendis Nathan grogner à côté de moi et me donner un coup de coude pour que je l'éteigne.

Je m'étirai et attrapa mon téléphone pour arrêter cet horrible son qui me vrillait les tympans.

Il était six heures du matin et j'étais fatiguée, voire carrément crevée.

- Réveille-toi gros fainéant, murmurai-je en poussant l'épaule de Nathan.

- Je suis réveillé, grogna-t-il la tête contre l'oreiller.

Je me levai, allumai la lumière pour me venger de cette nuit et sortis de la chambre. Je fis une pause au toilette pour vider ma vessie et alla dans la salle principale préparer un café à Nathan. Je pris un verre de jus de pomme pour moi et pris place sur un des fauteuils près de la cheminée.

Je n'arrivais pas à croire que cet endroit ait été abandonné. Mais ce qui m'intriguait le plus était l'électricité et l'eau. Ça avait toujours été Bernard qui s'en été occupé et après son départ je m'étais dit que tout allait être coupé. Mais non au contraire tout était resté sans jamais aucun problème.

- T'es un ange, entendis-je derrière moi. Mon ange qui a dix-sept ans aujourd'hui.

- Eh oui je grandis, acceptai-je en hochant la tête.

Il vint m'embrasser la joue pour me souhaiter un autre joyeux anniversaire.

Je souris en voyant Nathan boire son café et se gratter la tête.

- J'ai remporté la guerre cette nuit, dit-il victorieusement.

- À cause de toi je suis crevée, gémis-je en passant une main sur mon visage.

Pendant la nuit il n'avait cessé de bouger, de tirer la couette vers lui et je m'étais même pris sa main sur ma tête.

- Je t'emmène ? Me demanda-t-il en venant s'asseoir sur le canapé.

- Avec plaisir, acceptai-je.

Je commençais dans moins d'une heure, et lui dans seulement deux heures. Nathan était au lycée et passait son bac cette année. Il venait, dernièrement de fêter ses dix-neuf ans et il en était plus que fière.

- Tu sais qu'on agit comme un vieux couple marié, dit-il finalement.

- Ça va être dur de se séparer de moi, concédai-je de façon dramatique mais vantarde.

- Bon je vais aller me laver tu m'appelleras quand tu arrêteras de te lancer des fleurs chérie, rigola-t-il en se levant.

Il partit se laver alors que je pris une banane. Je n'avais pas faim et je savais que j'allais déjeuner plus tard à la boulangerie.

Je partis dans ma chambre et enfila un jean, mes chaussures noires et un pull bleu. J'attachai mes longs cheveux en un chignon desserré. Il ne manquait plus que le brossage de dents et la touche de parfum puis je serais prête.

- Nathan dépêche-toi on va être en retard, criai-je.

Je le vis sortir de la salle de bain, seulement couvert par une serviette.

- C'est une honte pour toutes les filles de cette planète, soufflai-je en secouant la tête.

- Et un honneur pour tous les hommes de la terre, finit-il en souriant.

Ses cheveux blonds lui tombaient sur le front et ses yeux bleus brillaient d'amusement. Il avait changé dans le bon sens.

Je me souviens de ses années en tant que collégien. Il se faisait martyrisé par ses camarades de classe à cause de son apparence.

Ses boutons rouges, ses cheveux mal coiffés et son appareil dentaire. Il avait passé les pires années de sa vie mais ça l'avait en quelque sorte endurcit pour maintenant.

Il avait commencé à faire du sport, beaucoup de sport pour prendre en muscle puis il avait changé de style et avait fait attention à son apparence.

- Bon je vais m'habiller et après on pourra y aller ma petite footballeuse, dit-il en allant vers la chambre.

Il en ressortit quelques minutes plus tard tout prêt tout beau, même si ses cheveux étaient encore mouillés.

- Pourquoi tu gardes encore toutes ces photos ? Demanda-t-il en indiquant toutes celles de Bernard et de moi.

- Je ne sais pas, avouai-je en haussant les épaules.

Je n'arrivais tout simplement pas à m'en débarrasser. C'était comme un vieux doudou que nous avions aimé de tout notre cœur.

- Je ne comprends pas ce que tu lui trouvais, continua-t-il en se grattant le menton.

- Il était intelligent et il était drôle, me défendis-je. En plus il a de beaux yeux.

Je le trouvais charmant moi, Bernard.

- Bon on y va ? Demanda-t-il en prenant son sac.

Je hochai la tête et le suivi jusqu'à la porte. Je fermai à clé même si personne ne venait ici. Il n'y avait que trois personnes au courant de ce petit paradis, Nathan, moi et un autre habitant à l'autre bout de la planète.

Je jetais un dernier regard au terrain et suivis Nathan par le passage. Il fallait ensuite marcher pendant une vingtaine de minutes dans la forêt en prenant des chemins bien précis.

Le trajet n'était pas dangereux car personne ne passait par là et que c'était d'ailleurs un chemin interdit.

On parla pendant tout le trajet, principalement de ce soir.

Une fois arrivés à sa voiture il m'ouvrit la portière tel un gentleman.

- Que la journée commence........