CHAPITRE 6
Je fixais la porte blanche devant moi avec concentration attendant une réaction de sa part. Quelques minutes passèrent avant qu'il prenne enfin la parole.
« Très bien, si tu ne veux pas ouvrir cette porte c'est moi qui le fera. » dit-il, ignorant ma dernière réplique.
Je ne répondis rien, restant collée tout contre le mur, regardant toujours la porte. J'entendis Harry jurer à travers le bois, puis s'éloigner. Je ressentis du soulagement se propager dans mon corps, décontractrant mes muscles.
Mais rapidement, je l'entendis revenir et entrer quelque chose dans la serrure. Je commençais a paniquer, me redressant légèrement. Un petit "clic" resonna dans la pièce, me prévenant qu'il était arrivé à ses fins. Je le vis ouvrir avec force la porte, ses yeux me fixant avec inquiétude. Je restais immobile, la tête relever vers lui, le regardant.
Il ranga la clé dans la poche arrière de son jean, se rapprochant doucement de moi. Il s'agenouilla en face de moi se voulant rassurant. Il pinça ses lèvres entre elles, ses yeux voyageant le long de mon corps pour terminer sur la bouteille vide qui demeurait dans ma main.
« Ne me dit pas que tu as bu cette bouteille entière Bella? » Sa voix se fit plus grave.
Je restais silencieuse, ne voulant pas répondre à sa question, que je trouvais ridicule.
Je déviais mon regard du sien, tentant de me lever en m'appuyant contre le sol avec mes mains. Mais l'alcool qui coulait dans mes veines en décida autrement. Avant que je ne puisse me mettre sur mes deux pieds, je perdis l'équilibre manquant de tomber lamentablement contre le sol. Harry me retena, collant mon corps contre le sien. Ne voulant pas de ce contacte, je le repoussais, m'éloignant. Il fut surprit de ce refut de ma part, me regardant avec tristesse. Je regrettais aussitôt mon geste quand mes yeux se posèrent sur son visage.
« Je veux rentrer. » dis-je doucement, dans un souffle à peine audible.
« Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. » rajouta t'il faiblement.
Je savais pertinemment qu'il avait raison. Je ne pouvais pas rentrer dans cet état chez Camille : ivre. Je pouvais même sentir l'arôme de l'alcool sortir de ma bouche quand je parlais.
Ce goût que je trouvais délicieux plus tôt était imprégné sur ma langue, me donnant la nausée désormais.
Je regardais autour de moi, légèrement perdue. Où allais-je dormir alors? Je n'avais même pas vêtement de rechange, ni même de pijama.
Je fis un pas en avant mais mon corps était bien trop faible pour soutenir mon poid. Harry se rapprocha une seconde fois, entourant mes hanches de ses puissant bras. Inconsciement, je nichais ma tête dans son T-shirt, respirant son parfum masculin. Il resta silencieux un moment me gardant tout contre lui.
« Je suis fatiguée. » murmurais-je contre lui avec une petite voix.
Harry glissa avec hésitation une de ses mains dans mon dos et empoigna le dessous de mes cuisses avec l'autre, me soulevant délicatement du sol. Machinalement, je plaçais mes bras autour de sa nuque pour rester stable et avoir une prise. Il prit un instant pour placer ses mains correctement autour de moi afin d'être certain que je sois bien installée et que je ne tombe pas. Toujours silencieux, il sortit de la salle de bain, se dirigeant vers des escaliers.
L'ambiance était plus calme qu'au début de la soirée. Je pouvais voir du coin de l'oeil un groupe de quatre jeunes assis en rond se faire passer une sorte de cigarette faite maison. Un peu plus loin, un couple s'embrassait langoureusement contre un mur. A cette vue, je me compressais un peu plus contre Harry.
J'aurais tellement voulu que ce soit Harry et moi à leur place.
Il escalada les quelques marches et traversa ernsuite un couloir avant d'ouvrir avec son pied la porte d'une chambre bleue. Il me déposa délicatement sur un lit double, puis il se leva pour fermer la porte de la chambre voulant que l'on soit tranquille.
Il se retourna et posa son regard sur moi. Nos regards se scrutèrent un moment avant qu'il ne finisse par dévier le sien sur le sol.
« Tu peux, euhm, dormir ici. Personne ne viendra te déranger. » Dit-il en gratant sa nuque nerveusement.
Je fis un faible hochement de tête, le regardant fixement comme-ci je ne pouvais regarder autre chose.
« Je vais prévenir ton amie que tu restes ici, donne moi ton téléphone. » Me demanda t'il analysant que je n'étais pas apte à le faire dans mon état actuel.
Je fouillais dans mon sac dont la lanière était toujours autour de moi. J'en sortis mon portable et le lui tendis. Nos doigts s'éfleurèrent un instant alors qu'il saisissait mon cellulaire.
« Camille c'est ça ? » Il tapotait sur mon téléphone.
J'hochais une nouvelle fois positivement.
« Voilà. » Il me rendit mon portable, les yeux lointains.
Il se retourna ensuite pour fouiller dans sa commode qui se trouvait en face du lit. Je fixais son dos avec admiration, tripotant mon portable. J'avais toujours trouvé les dos inintéressants et communs, mais celui d'Harry était différent. Je ne saurais dire pourquoi je trouvais son dos plus intéressant que les autres. Peut être que c'était tout simplement à cause de son propriétaire?
Il était droit, musclé avec de jolies courbes parfaitement dessinées. J'aimais son dos. Je ressentais cette envie de le couvrir de baiser, de le toucher du bout des doigts avec amour.
Je secouais ma tête brusquement.
« Arrête de penser comme ça à lui, ce n'est qu'un dos! » me grondais-je intérieurement.
Il sortit un long T-shirt blanc de sa commode et me le tendit, tout en posant son regard brûlant sur moi.
« Tiens, pour cette nuit ça devrait suffire. Je sais que ce n'est pas grand chose mais c'est tout ce dont je dispose. Comme je ne viens pas souvent ici je n'ai pas beaucoup de vêtements mais je suppose que ça fera l'affaire pour cette nuit. »
Je pris le bout de tissu en main, le scrutant du regard. Je fini par le poser négligement sur le lit à côté de moi avant de me lever. Harry se rapprocha avec précipitation voulant me retenir s'attendant à une chute de ma part, mais je tenais parfaitement sur mes deux pieds. Il s'arréta alors devant moi, surprit de me voir stable.
« Dors avec moi. » L'alcool me donnait le courage qu'habituellement je n'avais pas.
Ses yeux s'aggrandir de surprise un instant, puis devinrent plus doux.
« Es-tu sure de vraiment le vouloir? » Il pensait que je disais çà sur le coup de l'alcool.
Tout ce que je savais c'est que je ne voulais pas dormir seule. Et que je rêvais depuis des jours de dormir au creux de ses bras. Je voulais connaitre cette sensation. Plus que tout au monde.
« Oui. »
Je crus déceler un demi sourire se fondre sur ses lèvres.
« Très bien. »
Il se dirigea vers le lit, s'installant sur celui-ci. Je l'imitais, me glissant paresseusement sous les couettes froides. Harry retira rapidement son T-shirt, me devoilant son dos un court instant avant qu'il n'éteigne la lumière.
Je le sentis soulever les couvertures et s'y glisser à son tour. Il resta un instant loin de moi, sûrement par respect. Mais rapidement je me rapprochais, me collant à lui. Je glissais un bras autour de son torse nu, posant mon nez contre son dos.
Je me sentis frémir au contact de sa peau. Sa peau était si douce. J'adorais l'effet que ce toucher avait sur moi.
Il se retourna et se retrouva face de moi. Et malgré l'obscurité de la pièce je pu entrevoir ses yeux me regarder, me faisant sourire. Il glissa ses mains autour de moi, m'apportant une certaine sécurité. Il déposa un chaste baiser sur mon nez avant de reposer son visage sur son oreiller. Je nichais ma tête dans le creux de sa nuque, ma joue contre son coussin qu'on se partageait désormais à deux.
Je me sentais si bien près de lui.
Je pouvais sentir son souffle chaud heurter mes cheveux. Je me collais un peu plus à lui voulant sentir son puissant parfum auquel j'étais désormais dépendante.
Rapidement, mes paupières se firent lourdes et alors que je plongeais dans un profond sommeil, j'entendis Harry murmurer les paroles que j'avais attendu tout la soirée.
« Tu es tellement belle. »
~
J'ouvris les yeux difficilement, aveuglée par la lumière solaire qui brûlait mes pupilles. Je papillonnais des yeux m'habituant à la luminosité de la pièce.
Je me retournais doucement et vis Harry étendu en étoile, sa main me touchant presque. Un faible sourire s'imissa sur mes lèvres alors que je le regardais.
Ses traits étaient détendus et sa poitrine se gonflait dans un rythme régulier. Sa joue droite était enfoncé dans son oreiller blanc qui me cachait une partie de son si beau visage. Ses cheveux étaient en désordre, écraser en-dessous le poids de sa tête. Et la couverture tombait au milieu de son torse, me dévoilant sa poitrine masculine.
Il était magnifique.
Je me redressais faiblement, les mauvais effets de l'alcool agisant sur mon corps. Je regrettais d'avoir agi si stupidement. Et surtout, j'étais morte de honte qu'Harry m'ait vu dans cet état là.
Un soupir douloureux s'échappa de mes lèvres malgré moi alors qu'une vive douleur se fit sentir au niveau de mon crâne.
« Voilà ce qu'on récolte quand on boit trop. » Sa voix matinale résonna près de mes oreilles me faisant sursauter de surprise.
Je pensais qu'il dormait profondément mais il venait de me prouver le contraire.
« Justement, je suis désolé pour mon attitude d'hier soir. » Je profitais de la situation pour m'excuser et clarifier les choses.
« La jalousie fait faire de mauvaises choses. » compléta t'il.
Je me retournais, le fixant sévèrement. Le fait qu'il m'ait démasquer ne me plaisait pas du tout. J'avais l'impression d'être encore plus faible qu'il sache cela.
« Je n'étais pas jalouse. » Je tentais de me défendre, me mentant à moi-même.
« Vraiment? Alors pourquoi tu as bu? » Ses yeux étaient rieur. Je voyais bien qu'il essayait de réprimer un sourire.
« J'avais soif? » répondis-je peu sure de ma réponse.
Je le vis se redresser, la couverture tombant à la naissance de son jean qu'il avait gardé pour domir. Mes yeux dévorèrent sans discrétion sa peau dénudé qu'il m'offrait.
« Je vois. » Ses yeux captèrent mon attention, se faisant plus taquin. « Peux tu me dire alors, pourquoi tu m'as littéralement craché à la gueule d'aller retrouver ma copine? » Il fit un geste de guillemet avec ses mains sur le mot "copine" .
Je grinçais des dents. Je savais que ces stupides mots allaient se retourner contre moi.
« Parce que généralement, ce genre de phrase traduit une certaine jalousie. » Ses yeux me fixaient avec intensité, attendant ma réponse. Mais malheureusement, je ne trouvais plus de réponses plausibles.
« Je n'étais pas jalouse, fin de la discussion. Maintenant lève toi, je veux rentrer chez moi. » dis-je pour échapper à cette situation destabilisante.
Il esquissa un sourire, avant de se lever à son tour, murmurant un « Jalouse. » que je fis semblant de ne pas entendre.
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