CHAPITRE 36
« Dis-moi. »
Je relevais la tête pour regarder Harry, qui avait prit la parole.
« Tu avais imaginé tout ce stratagème avant même que tu m'aies invité? » me demanda-t-il.
Je ne savais pas si je devais prendre sa question comme un reproche ou si c'était juste de la curiosité.
« J'avais déjà cette idée en tête avant que je ne te demande de m'accompagner, oui. » répondis-je en toute sincérité.
Il resta silencieux, me laissant proie au doute. Etait-il en colère?
« Et bien. » commença-t-il. « Je ne connaissais pas cette facette de ta personnalité. »
Je le fixais, suspendus à ses lèvres, attendant la suite de sa phrase, celle qui me prouverait si oui ou non, j'avais fait le bon choix de lui dire la vérité. Peut-être qu'il n'aimait pas le fait que ma demande ait été plus stratégique qu'une envie d'y aller avec lui.
Je retins ma respiration et pendant un instant je crus que le temps s'était arrêté jusqu'a que ses lèvres roses commencent à se mouver.
« Je dois dire que je suis impressionné. »
Mon coeur fut plus léger au son de ses derniers mots. J'étais soulagée, presque ôter d'un poids que je n'aurais pu supporter.
Ses mains capturèrent mon visage, alors qu'il continuait de parler.
« Pour être honnête, plus je passe du temps avec toi, plus j'apprends à te connaitre, et j'adore ce que je découvre. » m'avoua-t-il.
J'esquissais un sourire, puis pressais mes lèvres contre les siennes avec tendresse. À la fin de notre baiser, il mordilla sa lèvre inférieure, ce qui me sembla, étrangement, vraiment attirant. En le voyant faire cela, j'avais eu, à mon tour ressentie le besoin de le faire. Mais avant que je succombe à la tentation et attrape sa lèvre entre mes dents, je détournais les yeux, regardant ma mère qui me souriait. Aussitôt, je reportais mon attention sur Harry.
« J'aimerais te présenter à ma mère. » lançais-je subitement.
Je fus agréablement surprise de voir qu'il ne semblait pas paniqué suite à ma demande. Il était même très calme.
Il accepta dans un hochement de tête. Je pris alors sa main, pour l'attirer jusqu'à ma mère, qui discutaient avec une de ses plus vielles amies. Quand elle nous vis, elle s'arrêta dans son récit, nous souriant avec toute la bonté du monde.
« Maman, je te présente-»
« Harold. » me coupa-t-elle.
Le son de son vrai prénom tombant des lèvres de ma mère le surprit. Mais rapidement, il retrouva ses esprits, s'inclinant devant ma mère avec respect.
« C'est un honneur de rencontrer la femme qui a donné la vie à l'ange qui fait de moi l'homme le plus heureux du monde. » poursuivit-il, avec un ton chaleureux.
Je me mordis la lèvre inférieure, m'efforçant de faire disparaitre le rouge qui me montait aux joues.
« Oh, je vois que vous savez parfaitement manier les mots. »
« Je fais de mon mieux. »
Je priais intérieurement pour que le courant passe entre ma mère et lui. J'en croisais même mes doigts derrière mon dos.
Elle ria joyeusement à sa réponse.
« Puis-je vous posez une question, Harold? »
« Je vous en prie. »
« En tant que mère, je me soucie du bonheur de ma fille et je veux le meilleur pour elle. Alors j'aimerais savoir si vous, vous considérez comme le meilleur pour Isabella. » acheva-t-elle, tout en le fixant avec sérieux.
Je me sentis mal à l'aise. Je voulais venir en aide à Harry et le sortir de cette situation déstabilisante, mais d'un autre côté, j'étais aussi curieuse de savoir sa réponse. Je voulais qu'il me précise ce qu'il ressentait réellement pour moi. Je voulais qu'il le dise pour de vrai, à voix haute et non plus par des gestes. Je voulais qu'il chasse mes doutes.
Il glissa ses doigts entre les miens, les enlaçants. Son pouce caressa lentement ma paume, me lançant d'agréables frissons le long de mon poignet jusqu'au coude.
Il humidifia rapidement ses lèvres, avant de répondre.
« Je n'ai pas la prétention de dire que je suis la meilleure personne pour votre fille et je ne l'aurais jamais. » commença-t-il calmement, fixant lui aussi ma mère. « En réalité, de ce point du vue, j'ai été égoiste parce que je n'ai pas vu le bonheur de Bella en premier mais le mien. Je voulais être avec elle parce que j'en avais besoin, parce qu'elle est la meilleure personne pour moi. Et dans un sens, je suppose qu'elle me considère comme quelqu'un de bien pour elle puisqu'elle ne m'a pas encore largué. » Il ria légèrement. « Mais sachez madame, que je ferais mon possible pour rendre heureuse votre fille. »
« Katie. » corrigea ma mère. « Appelez-moi Katie. »
Harry esquissa un sourire timide et répéta son prénom doucement et lentement. Je savais que ce geste qu'elle venait de faire envers lui, était une approbation à notre relation. Elle était plus que satisfaite de sa réponse.
« Katie! » l'interpella ma tante qui venait d'arriver.
Ma mère se retourna pour la saluer de la main, puis reporta son attention sur nous.
« Excusez-moi. » souffla-t-elle gentiment.
Elle nous quitta ensuite pour rejoindre ma tante, qui s'empressa de la prendre fraternellement dans ses bras.
« Je crois que ma mère t'aime bien. » dis-je en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes ce qui le fit grimacer.
Voyant son expression, je posais ma main sur son ventre, le regardant avec inquiétude.
« Je t'ai fait mal? » demandais-je.
« Non, non. C'est rien, c'est juste que j'ai été surpris. »
Mensonge. Je pouvais le voir dans ses yeux qu'il me mentait.
Pourquoi avait-il eu mal? Ce ne pouvait pas être ma faible force qui le ferait autant souffrir. Etais-ce en relation avec ses blessures au visage?
« Harry- » commençais-je mais il me coupa aussitôt.
« Excuse-moi, je dois aller aux toilettes. »
« Oh, euh, d'accord. » dis-je au dépourvu.
Il embrassa délicatement ma joue avant de marcher rapidement vers les portes principales. Je fronçais les sourcils, le suivant du regard.
Je pensais qu'il honorerait notre promesse et qu'il ne me cacherait plus rien. Mais apparemment il avait jeté aux oubliettes notre discussion sur ce sujet. Et tout çà ne me disait rien de bon. Parce que si il pensait qu'il se devait de me cacher ce je ne sais quoi, c'est que çà devait être assez important. Et cette idée m'effrayait.
Au premier abord, je m'étais dit que je pouvais attendre et que ce n'était pas le moment pour en parler. Mais j'avais eu tort. Je ne pouvais attendre qu'il me le dise puisqu'en voyant ses nombreux refus face à mon aide, il était évident qu'il n'avait pas l'intention de m'en parler.
Si un simple coup de coude lui faisait mal, alors il avait dû participer à plus qu'une petite bagarre. Je m'étais trompé en pensant qu'il n'avait eu que ces égratignures sur le visage. Il avait récolté plus que çà.
« Ton copain t'a laissé toute seule? »
Je sursautais au son de la voix rauque de Nicholas, surprise d'être perturbée dans mes pensées.
« Il est juste allez aux toilettes. »
« C'est ce qu'il t'a fait croire. Si ça se trouve il est parti rejoindre une autre fille. Justement, je ne vois plus Maggie, c'est étrange n'est-ce pas? »
Maggie était la fille d'un ami à mon père. Un homme immensément riche qui gérait de nombreux casinos réputés à travers le monde.
Je balayais la salle du regard et remarquais, effectivement que Maggie n'était plus présente. Mais en aucun cas, j'allais penser que cela avait un lien avec le fait que Harry soit aller aux toilettes.
Ses tentatives de dégrader Harry étaient en vain. Je connaissais Harry. Je savais pertinemment qu'il ne ferait jamais çà. De moins, plus maintenant.
Nicholas se pencha derrière moi, son menton touchant presque mon épaule. Une de ses mains se posa sur ma hanche. Je regardais alors ses doigts, retenant un frisson de dégout. Les croutes de sangs sur ses phalanges, attirèrent une nouvelle fois mon attention.
« Tu sais, je me suis renseigné sur ton soi-disant copain. Figure-toi que j'ai appris de jolies perles sur lui. » Mon coeur fit un bond dans ma cage thoracique. Savait-il pour son adoption? Pour le fait que son père le frappait?
Quand il remarqua mon expression, il s'empressa de continuer voyant qu'il touchait quelque chose.
« Il parait qu'il n'a jamais eu de relation sérieuse. Qu'il changeait de filles pratiquement tous les soirs. Il y a même une rumeur qui dit qu'il aurait frappé une d'elle parce qu'elle avait osé refuser de s'offrir à lui. Ne pens- »
Un "clac" monumental résonna dans la salle de bal, attirant tout les regards des personnes présentent. Nicholas, posa sa main sur sa joue ahurit par mon geste.
Je n'avais pas pu retenir ma colère. J'en avais assez que tout le monde invente des histoires sur Harry et cherche la bête noire qu'il pouvait cacher. S'en était trop. Il était allé trop loin.
« Je t'interdis de parler de lui dans ses termes! » criais-je, hors de moi.
Je ne prêtais même plus attention à ce qui pouvait se passer autour de moi. Mon champ de vision était dirigé droit devant moi, sur Nicholas. Et si j'avais pu le tuer avec un regard, je l'aurais fait.
« Je te préviens. Si jamais tu oses encore dire quelque chose de mal sur Harry, je te couperai la langue pour que tu ne puisses plus dire des choses aussi absurdes. »
J'étais consciente que ma menace n'était pas tellement effrayante, mais elle était au moins précise. Et au mutisme de Nicholas, je vis qu'il me croyait capable de la mettre à exécution.
Je jetais un coup d'oeil à mes parents avant de tourner les talons et quitter la salle à mon tour, suivant les pas d'Harry. Je le retrouvais sur la route du retour. Il s'apprêtait à revenir, mais en me voyant il s'arrêta en fronçant les sourcils de confusion.
Avant qu'il ne puisse me poser la question, je pris sa main et l'attirais de toutes me forces hors du batîment lâchant un bref « On s'en va! »
La colère habitait encore mon être, brulant mes veines et contractant tous mes muscles. J'étais prête à retourner au bal pour étriper Nicholas. Je ne le supportais plus de tout. Le simple souvenir de lui me donnait la nausée.
« Bella, qu'est-ce qu'il s'est passé? » lança-t-il en défaisant ma main de son poignet, nous stoppant dans notre marche.
Je ne pouvais pas le lui dire. Je ne pouvais pas lui dire que Nicholas propageait une rumeur comme quoi il avait frappé une fille pour la forcer à coucher avec lui. C'était ignoble et blessant. Et il ne méritait pas tout ça.
« Bordel Bella, tu vas me dire pourquoi tu veux absolument quitter ce bal? » cria-t-il.
« Non. » répondis-je sèchement.
« Non? » répéta-t-il surprit.
« Je crois avoir le droit de te cacher des choses puisque apparamment toi aussi tu le fais. »
Il baissa les yeux, se mordant la lèvre, fautif.
« Ce n'est pas ce que tu crois, petit coeur. » commença-t-il doucement.
« Oh, ne crois pas que c'est avec ce surnom et ce ton que tu t'en sortiras! » Je m'énervais aussi contre lui sans le vouloir. « Je pensais qu'on s'était promis de tout ce dire? Je pensais pouvoir te faire confiance. » ma voix se brisa à la fin de ma phrase. Ma déception se faisant plus que perceptible.
Harry se rapprocha à grand pas me prenant dans ses bras puissants. Je me sentis immédiatement bien, comme à la maison. La place où je devais être.
Il peigna mes cheveux tendrement, ses yeux fixant les miens.
« Tu peux avoir confiance en moi. C'est juste que parfois, je préfère garder des choses pour moi pour te garder en sécurité. » m'avoua-t-il.
Je soupirais, réalisant que je faisais exactement la même chose à propos des paroles de Nicholas. Je ne pouvais pas le blâmer de faire quelque chose que moi aussi je faisais!
Je ne pouvais qu'accepter qu'il garde ce secret pour lui. Je devais accepter le fait qu'il voulait garder des choses pour lui, qu'il considérait comme peu important ou trop dangereux a partager. Il fallait que je le comprenne.
« Je n'aime pas quand tu me mens. » soufflais-je dans une voix enfantine qui se voulait boudeuse.
« Je n'aime pas te mentir non plus. »
« Alors arrête de le faire. »
Il balaya mes cheveux sur le côté droit de mon épaule avec un demi-sourire.
« Ne vois pas ces mensonges-là comme une menace pour notre couple, Bella. Au contraire, ils sont la preuve que je tiens à toi. Que je me soucie assez de toi pour vouloir t'éloigner de tout danger. »
« Je n'ai pas besoin de ta protection. »
« Le problème c'est que quand on aime quelqu'un, on ne peut s'empêcher de protéger cette personne. C'est ainsi. C'est dans nos gènes. C'est ce qui fait de nous des humains. »
Je jouais nerveusement avec le bouton de sa chemise blanche, en mordillant ma lèvre inférieure. Quand mes yeux rencontrèrent les siens, je sentis toutes mes hésitations s'envoler. Je sus que je n'avais pas à douter de ses paroles. Que je pouvais lui faire entière confiance.
Je me mis doucement sur la pointe des pieds, scellant nos lèvres dans un doux baiser.
« Ma mère avait raison. Tu es vraiment doué avec les mots. » souris-je.
Hey! J'ai remarqué dans les commentaires que ma crainte c'était réalisée. C'est à dire que certains spoils ont été fait. S'il vous plait, par respect envers les lectrices qui ne lisent que sur wattpad, et même par respect pour moi, ne divulguez par la fin de la fiction. Il faut garder la surprise. Je pense pouvoir vous faire confiance. Si ce n'était pas le cas, j'aurais supprimé ma fiction sur skyblog. Merci pour tous vos commentaires, je suis si heureuse de voir que ma fiction puisse autant vous plaire. ♥
ps: les changements seront dans les deux derniers chapitres.
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