CHAPITRE 30

On s'échangea de longs baisers sucrés remplis de douceur avant que je ne devienne plus entreprenante et que je précipite les choses en demandant plus. J'entrouvris légèrement les lèvres, forçant un passage pour rejoindre son muscle, envieuse de ce contact que je n'avais que peu goûté. Harry céda à ma demande impétueuse avec un petit sourire amusé que je sentis se former contre mes lèvres.

Ma langue s'imposa comme une dominatrice dans sa bouche, réclamant le bien qu'elle chérissait le plus au monde. De douces caresses mouillées s'enchainèrent, formant une danse endiablée, nous essoufflant comme si on courrait un marathon à deux. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, faisant vibrer ma peau contre le torse d'Harry. Mes mains étaient cachées dans son épaisse chevelure où mes doigts jouaient avec ses mèches, créant un chaos dans ses boucles habituellement ordonnées. Un baiser fiévreux et un amour partagé. C'était si délicieux que j'avais simplement l'impression de rêver. 

Je sentis sa main chaude descendre discrètement le long de mon dos pour se réfugier au creux de mes hanches, cherchant un quelconque contact avec ma peau. La mienne fit pression sur son crâne pour écraser un peu plus ses lèvres contre les miennes. Mon souffle se logea alors dans sa gorge, bloquant sa respiration un instant. Un son grave tomba de ses lèvres pour vibrer près des miennes.

« Bella. » souffla-t'il dans un murmure presque inaudible. Son front était collé contre le mien et ses yeux restaient fermés. Je le fixais un instant, reprenant mon souffle. Je fis ensuite descendre ma main sur sa nuque, caressant sa peau avec tendresse.

« Je t'aime, Harry. » Dis-je avec un ton doux, comme un secret que je voulais partager avec lui.

À la fin de ma phrase ses paupières s'ouvrirent en un battement brusque et ses iris me fixèrent avec insistance. Il resta muet un instant avant d'humidifier ses lèvres et dévier son regard du mien.

« Bella, je- » commença-t'il d'une une voix brisée. Je capturais sa joue dans ma main, le forçant à me regarder.

« Je sais Harry. » Je le coupais. « Je sais que tu ne peux me répondre. Je sais qu'il est encore trop tôt pour cela. » Ses yeux se plissèrent, rassemblant toute son attention sur moi. « Et je sais que c'est à cause de ton passé. »

Ses pupilles devinrent plus sombres mais je ne perdis pas une once de mon courage.

« Je sais que la personne que j'ai en face de moi est une âme brisée qui pense qu'elle ne peut ouvrir son coeur à personne. Elle pense qu'elle est condamnée à vivre seule, sauf qu'elle se trompe. Je sais que tu as peur d'être rejeté et que c'est pour cela que tu te fermes à toute forme d'amour. »

« Bella, s'il te plaît, arrête. » siffla-t'il presque, voulant être ferme tout en gardant un ton doux.

Ses yeux pétillaient légèrement, se remplissant peu à peu d'eau. Je savais que je touchais un point sensible, mais maintenant que j'avais commencé je ne pouvais reculer.

Il détourna son regard, enlevant ses mains de mon corps pour les porter à son visage, se cachant comme un enfant traumatisé et souffrant, voulant échapper à la situation. Je passais une main rassurante sur son épaule, rapprochant mon visage du sien qu'il tentait de garder hors de ma vue.

« Je sais que tu te fais violence pour faire taire les sentiments que tu éprouves pour moi, parce que tu as peur que je t'abandonne. Tu ne veux pas t'attacher parce que tu ne veux pas souffrir. Et je le comprends, Harry. Mais- » je fis une pause, sentant mon coeur se compresser contre lui-même en voyant des larmes salées couler le long du bras d'Harry. « Tu ne peux pas rester comme ça indéfiniment. Ça te détruira à petit feu. »

Je passais mes bras autour de lui, l'enlaçant avec amour. Je posais ma tête contre son épaule, sentant mes yeux se remplirent d'eau à leur tour.

« Je t'en pris Harry, laisse-moi t'aider. » le suppliais-je. « Laisse-moi te montrer que tu as tort. Laisse-moi t'apporter la lumière qui fera disparaitre tes démons. »

Je reniflais bruyamment, chassant avec le revers de ma main les larmes qui coulaient le long de mes joues. Harry, lui, restait silencieux dans mes bras, immobile.

« Laisse-moi t'aimer.  » finis-je par dire, ma voix se brisant dans un sanglot.

Je portais mes mains à mes yeux humides, pleurant comme si cette souffrance était mienne. Mais aussitôt, je sentis une chaleur naître au niveau de mes mains, faisant pression pour les enlever de mon visage. Là, je vis Harry. Il avait lui aussi les yeux brillants. Des vestiges de larmes étaient encore présents le long de ses joues et en dessous de ses beaux yeux légèrement rouges. Son visage pour une fois n'exprimait pas de la joie mais de la tristesse. Et cette image de lui me déchira le coeur, même s'il restait incroyablement beau ainsi.

Sans dire un mot, il glissa une de ses mains dans ma nuque, scellant nos lèvres dans un baiser déchirant, mêlé de larmes. Un baiser salé, amer et remplit de tristesse.

Rapidement, nos gestes doux devinrent maladroits et nos lèvres plus dévorantes. Je plissais des yeux pour essayer de contenir cette immense envie de le sentir en moi: peau contre peau, formant un seul et unique corps.

Avec lenteur, il me fit basculer contre les draps froids de son lit, se positionnant de sorte à ce qu'il soit au-dessus de moi, son collier en argent tombant sur la vallée de mes seins. Je laissais mes mains avides passer sous son T-shirt, touchant sa peau tiède qui contrastait avec la température de la mienne. Les siennes caressaient mes joues et mes cheveux pendant que ses lèvres dégustaient les miennes. Je tirais avec impatience sur le bout de tissu qui recouvrait son torse pour le lui ôter. Il m'aida, le faisant passer par sa tête, le balançant avec force à l'autre bout de la pièce, avant de déposer à nouveau ses lèvres sur les miennes, ne voulant pas perdre le contact qu'on avait.

Il s'aventura dans ma nuque, la picorant, la mordillant à certains endroits pour ensuite me marquer d'un oval violet prouvant que j'étais sienne. Ma poitrine se soulevait dans des mouvements brusques et saccadés. Mon souffle se bloquait dans ma gorge et mes mains tremblaient légèrement. J'emmêlais mes jambes entre elles, mordant ma lèvre inférieure, totalement submergée par le désir qu'Harry créait en moi.

Quand les lèvres d'Harry arrivèrent au niveau de ma poitrine, je crus que mon coeur avait cessé de battre. Ses mains masculines se posèrent sur mes hanches, me bloquant contre le matelas avec force. Je sentis son muscle chaud, tracer une ligne humide entre mes deux seins. Je glissais une main maladroite dans la chevelure d'Harry, haletante. Avec un doigt, il repoussa le tissu noir de mon débardeur, lui dévoilant ma lingerie blanche que je n'avais pas prévu de lui montrer. Il embrassa le haut de mon sein avec toute la tendresse du monde, avant de remonter l'ourlet de mon débardeur. 

Me sentais-je prête pour faire cela? Maintenant?

À chaque centimètre de tissu qu'il remontait, il déposait un doux baiser sur ma peau. Il titilla mon nombril avec son muscle avant de parsemer mon ventre de baisers humides pendant que ses mains effleuraient la peau nue de mes bras.

« J'ai peur. » me soufflais-je à moi-même.

J'étais certaine que je voulais que ça soit Harry, mais je n'étais pas sûre de vouloir le faire maintenant, dans cette situation.

Il m'ôta mon débardeur avant de se redresser légèrement pour admirer avec un léger sourire la lingerie qui cachait ma poitrine de ses yeux désireux. Il se courba de nouveau pour m'embrasser doucement, perdant cette once de fougue dont il avait fait preuve juste avant.

Avec une main rassurante dans mon dos, il compressa mon frêle corps contre le sien. Je sentis un frisson me traverser quand ma peau toucha son torse nu. Ses yeux étaient redevenus normaux et plus aucune trace de souffrance ou de tristesse ne semblait les habiter.

Il nous fit basculer sur le côté, me gardant au creux de ses bras, me tenant comme si j'étais la chose la plus précieuse du monde. Ses yeux fixèrent avec insistance mon visage et ses mains restaient posées respectueusement dans le bas de mon dos. Il ne me touchait plus. Il ne m'embrassait plus. Il me regardait juste. Silencieusement. Pensif.

Je le fixais, pleine d'incompréhension. Ne voulait-il pas continuer?

Je ne comprenais pas ce changement soudain d'attitude. Je pensais qu'il voulait qu'on le fasse, qu'on s'offre l'un à l'autre mais je m'étais apparemment trompée. Et étrangement, même si avant j'avais ressenti de la peur et que je n'étais pas sûre de moi, je ressentais ce besoin qu'il me touche et continue ce qu'il avait commencé un peu plus tôt. 

Il replaça avec ses doigts une mèche qui tombait le long de mon cou, pour la glisser derrière ma tête, la laissant tomber de l'autre côté, celle-ci effleurant ma peau.

« Tu es si belle. » murmura-t'il, ses yeux analysant mon visage. « Comment pourrais-je dire non? » Il me fixa comme si il attendait une réponse de ma part alors que je savais que c'était une question rhétorique. « Tu es la seule chose qui soit bonne dans ma vie, Bella. »

Il restait concentré dans sa contemplation alors que je sentais mon coeur battre la chamade. Je faisais mon possible pour assimiler les paroles qu'il avait prononcées, mais j'avais beau tout essayer, je n'arrivais pas à croire que ces paroles m'était destinées. C'était trop beau pour être vrai.

J'arrivais devant un gigantesque escalier qui m'était étrangement familier. Mes yeux scannèrent la salle de bal où je me trouvais, la douce musique plongeant la pièce dans une atmosphère romantique. Où étais-je? Je me rendis compte que je portais une robe couleur or, en forme de cloche à l'envers, comme celles portées par les princesses de conte de fées. Je tapotais bêtement ma robe, voulant m'assurer que tout ceci était bien réel. Je pu sentir entre mes doigts le tissu rugueux se plisser.

« Mademoiselle Wills, vous allez bien? » Je sursautais au son grave de cette voix masculine. Mes yeux se posèrent sur un homme d'une quarantaine d'années, habillé dans un costume noir parfaitement coupé. Qui était-il? Comment connaissait-il mon nom?

« Je-oui, je vais bien. » répondis-je en perdant mes mots.

Ne voulant pas être victime d'autres questions, je soulevais légèrement ma robe et descendais les escaliers aussi vite que cette grosse robe me le permettait. Mentalement, je jurais sur le poids de cette robe. C'était affreux de porter une telle robe. Je me sentais compressée et énorme à la fois.

Une fois arrivée au bout de cet escalier, je repliais ma robe avec soin et regardais autour de moi. De nombreux couples dansaient au milieu de la salle pendant que d'autres groupes parlaient autour avec une coupe de champagne à la main. Je fis une grimace d'incompréhension. Je ne comprenais toujours pas ce qu'il m'arrivait, ni comment j'étais arrivée là.

« M'accordez-vous cette danse, belle demoiselle solitaire? » Un frisson me parcourut au son grave de sa voix, légèrement cassée.

« Harry! »

Il ne répondit point à mon cri d'espoir et de joie. Tout ce qu'il fit, fut de me tendre sa main, attendant ma réponse. Je fixais un instant sa main. Pourquoi était-il si détaché? 

Sans hésiter, je placais ma main dans la sienne avec un petit sourire sur les lèvres. Ce contact était si doux et si réconfortant.

Il m'attira doucement au milieu de la salle et enlaça nos doigts ensembles, les surélevant dans les airs. Il plaça avec respect son autre main dans le creux de mes hanches, scellant nos regards dans une intense admiration. Il laissa une certaine distance entre nos deux corps avant de tournoyer doucement, au rythme de la musique. Je le suivis, l'admirant comme si j'avais devant moi un ange.

Rapidement, j'avalais la faible distance qu'il avait instaurée entre nos deux corps, désirant ardemment sentir son corps contre le mien. Je sentis un mouvement de recul de sa part quand je collais mon corps contre le sien.

« Isabella, que faites-vous? » me demanda-t'il, surpris.

Isabella? Vous? Je fronçais des sourcils, totalement perdue.

« Isabella? »

« C'est votre prénom il me semble, non? » Il dit en rigolant légèrement.

« Oui mais-  » je fis une pause, réfléchissant. « Habituellement tu ne m'appelles pas comme ça. » dis-je en faisant une moue triste sans m'en rendre compte.

« Que vous arrive-t-il? Avez-vous bu trop de champagne? »

« Non, toi qu'est-ce qu'il t'arrive? Depuis quand tu me vouvoies? » criais-je affolée, attirant les regards des curieux autour de nous.

Harry regarda autour de nous, légèrement embarrassé par la situation. Il agrippa ma main dans la sienne et me tira hors de la salle pour avoir plus d'intimité.On arriva sur un balcon qui surplombait l'immense jardin de la propriété. Cette scène me disait vaguement quelque chose. J'avais l'impression de l'avoir déjà vue, et pourtant rien dans ce batîment et dans cette vue ne m'était familier. Du moins, c'était la première fois que je venais ici et que j'admirais ce paysage.

Il lâcha ma main, marchant un peu vers le rebord, pensif. Il faisait froid et sombre. Je distinguais à peine la silhouette d'Harry, qui, je le remarquais enfin, était habillé étrangement. On aurait dit qu'il portait un de ces costumes portés par les acteurs dans les films romantiques du Moyen-Âge. 

Je le vis se retourner brusquement vers moi, me regardant fixement. Il me semblait qu'il m'analysait comme pour savoir si j'allais bien.

« Pourquoi avez vous fait une scène au milieu de toutes ces personnes? Vous savez très bien que c'est dangereux pour nous. » il parla enfin.

« Et toi, pourquoi persistes-tu à me vouvoyer? »

« Cela a toujours été ainsi. Quand on respecte une personne on la vouvoie. Le tutoiement est réservé au cercle familial, et encore, il est rare que cela arrive. »

« Mais nous ne sommes pas n'importe qui l'un pour l'autre. » lâchais-je faiblement.

Il se rapprocha à grands pas de moi, posant ses deux grandes mains chaudes sur mes joues froides. Je fermais les yeux un instant, appréciant ce doux toucher qui réchauffait la température de mon corps.

« Je le sais. » soupira-t'il, posant son front contre le mien. « Mais nous ne pouvons être ensemble, et vous le savez très bien. »

« Je m'en fous des autres, je veux être avec toi. » dis-je en prenant ses mains dans les miennes. « Je t'aime Harry. »

Ses yeux me fixèrent un moment avant qu'il ne plaque avec amour ses lèvres contre les miennes. Je sentis mon corps s'enflammer sous ce baiser soudain. 

« Je vous aime aussi, Isabella. »

Un sourire de bonheur se forma sur mes lèvres alors que mes yeux devenaient humides. Soudain, une musique vint se jouer près de mes oreilles et étrangement, je sentis Harry m'échapper. Il devenait de plus en plus pâle jusqu'à que je perde son toucher.

« Non! »  J'hurlais, agitant mes bras, essayant de le rattraper mais mes mains traversaient son corps comme si il était un fantôme.

Il était désormais transparent, presque invisible. Mon coeur s'affolait et la peur prit possession de mon corps. Que lui arrivait-il?

« Non!  » criais-je en me brisant les cordes vocales.

La musique devenait de plus en plus forte, tellement qu'elle en devenait insupportable. Je plaçais mes mains sur mes oreilles, essayant d'étouffer ce son fort, mais rien n'y faisait, elle persistait à se jouer, augmentant de volume encore et encore.

J'ouvris les yeux brusquement sur un plafond blanc parfait. Je clignotais des yeux quelques secondes, reprenant mes esprits. Ma main tapota aveuglement à côté de moi, touchant le tissu froid d'un drap. Je fronçais des sourcils, me redressant. Je réalisais alors que j'étais encore chez Harry et que ce que je venais de vivre n'était qu'un rêve.

Je soufflais, épuisée et pris mon portable entre mes mains, celui-ci sonnant encore, jouant cette affreuse musique qui m'avait soutirée de mon rêve. 

J'attendis que l'appel de mon père se termine pour ensuite changer rapidement ma sonnerie, ne pouvant plus supporter cette musique. Puis je reposais mon cellulaire sur la table de nuit. Je me levais, mon corps légèrement endolori par la mauvaise posture que j'avais dû adopter pendant mon sommeil.

Je m'étirais un instant avant de remarquer un post-it jaune vif posé sur la table. Je me rapprochais doucement de la table et détachais le post-it pour le lire.

« Je suis au garage de mon père, je reviendrai pour le déjeuner. xx H

ps: tu es tellement belle quand tu dors, petit coeur. »

Je souriais bêtement à la lecture de ce petit mot que je rangeais immédiatement dans ma valise pour garder ce bout de papier précieux. J'inspectais ensuite l'heure sur mon portable, curieusement. Il était onze heures trente-quatre. Je supposais donc qu'il n'allait pas tarder à rentrer. Un sourire heureux prit place sur mon visage alors que je fonçais à la douche pour me faire jolie.

Une fois ma douche prise et mon corps décontracté, j'enfilais une veste ayant dans l'idée d'aller acheter à la boulangerie les beignets préférés d'Harry pour lui faire la surprise. Mais alors que je me rapprochais de la porte d'entrée, mon portable vibra contre ma cuisse. Je le pris entre mes mains et vis le nom de Camille s'afficher. Ne voulant pas qu'elle se fasse du souci pour moi, je décrochais.

« Je vais bien Camille. » Je commençais rapidement la conversation.

« Bordel de cacahuète, où étais-tu tout ce temps Bella? »  Elle criait.

J'éloignais mon téléphone de mon oreille, l'entendant crier dans le combiné. Puis, j'esquissais un sourire amusé par la situation avant de remettre le portable correctement.

« Calme-toi Cam, je vais bien. »

« Pourquoi tu es partie? Pourquoi tu ne m'as pas appelée? Où es-tu? » demanda-t'elle rapidement.

Je rigolais, ce qui semblait la calmer un peu.

« Une question à la fois s'il te plaît.  » je rigolais.

« Très bien. » souffla-t'elle, soulagée. « Où es-tu? »

« Tu es seule? »

« Si tu entends par là "est-ce que mes parents sont avec toi et peuvent entendre notre conversation?" et bien oui je suis seule. Dans le cas contraire, non je ne le suis pas, monsieur Bobo est à mes côtés tout comme Alfy le pingouin. »

Je souriais à sa petite blague sachant très bien qu'elle parlait de ses peluches et qu'elle faisait ça pour détendre l'atmosphère. Ce que j'aimais de sa part.

« Dis leur bonjour de ma part. »

« Je le ferai. Bon, où es-tu? »

« Chez Harry. »

« CHEZ HARRY?! »

Je grimaçais, ne m'attendant pas à l'entendre crier une seconde fois.

« Camille, mes oreilles! »

« Pardon, mais fallait pas m'annoncer ça comme ça aussi. Je veux dire, merde, t'es chez lui! Vous avez fait tagada yihou? »

« Camille!  »

« Ça veut dire oui? » Sa voix devenait aigüe, remplie d'excitation.

« Non, ça veut dire que tu peux être plus subtile quand tu me demandes ça. Et surtout employer d'autres mots. »

« Quoi? Tu n'aimes pas "tagada yihou"? »

« Cami- » commençais-je, mais elle me coupa.

« Oui, je sais, calme-toi et arrête de dire des conneries Camille. » Elle se parlait à elle- même. « Bref, le point important est pourquoi es-tu partie de chez toi? Tes parents m'ont appelée hier soir en panique, ils voulaient savoir si tu étais à la maison. »

 « Oh. » dis-je, en culpabilisant.

« Alors? Pourquoi tu as fugué? »

Je lui fis un résumé de ma soirée et de ma fugue rapidement. Elle m'écouta attentivement, me soutenant dans mes choix ce qui m'aidait réellement et me soulageait.

« Tu comptes rentrer quand? »

« Je ne sais pas, sans doute demain. Je ne veux pas aggraver la situation, j'ai peur que si je reste trop longtemps chez Harry, ils découvrent où il habite et s'en prennent à lui. »

« Tu as raison, c'est plus prudent. Tu me tiens au courant hein? Ne me laisses plus sur le banc de touche, d'accord? Je suis avec toi, Bella. »

« Je le ferai, ne t'inquiète pas. Camille? »

« Oui? »

« Merci. »

« C'est normal, c'est ce que font les amis. »  je pouvais l'imaginer sourire ce qui me fit aussi sourire.

Il y eut un court silence avant qu'elle ne reprenne la parole.

« Alors, avec Harry, vous avec fait les montagnes russes? » Demanda-t'elle d'une une voix légèrement coquine.

« Je te rappelle plus tard Camille. » dis-je avec un sourire.

Je ne lui laissais pas le temps de se défendre où d'argumenter et mis fin à notre conversation téléphonique. Cela m'avait fait un bien fou de l'avoir au téléphone. Elle m'avait changé les idées et apporté de l'aide. Et maintenant, j'étais sûre de pouvoir compter sur elle.

Je rangeais mon cellulaire dans la poche de mon jean et m'emparais des clés laissées sur le meuble à côté de l'entrée. Je vérifiais que j'avais mon porte-monnaie en tapotant la poche gauche de mon jean. Puis, j'ouvris la porte, m'exposant au temps glacial de l'hiver. Je resserrais ma veste instinctivement autour de mon corps, puis je fermais la porte à clé.

« Que fais-tu ici? »

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