CHAPITRE 21
Mon coeur fit un bon alors que sa voix grave résonnait encore près de mes oreilles, dressant délicieusement les poils de mes bras et créant un doux frisson le long de ma colone vertébrale.
« Merde, non ce n'est pas possible! » pensais-je paniquée.
Je me redressais aussi vite que possible, bondissant sur mes pieds pour lui faire face.
Un sourire amusé habitait ses lèvres alors que ses boucles étaient étirées loin de son front avec un élastique qui dégageait son visage.
« Qu'est-ce qu'il est beau. » pensais-je, me retenant de me mordre la lèvre avec désir.
« Que fais-tu ici? » Demandais-je.
« La même chose que toi, du sport. »
Ses yeux toisèrent les miens, gardant ce magnifique sourire. Je ne pouvais plus dire si j'étais déstabilisée, paniquée ou simplement envoûtée. C'était tellement étrange comme sensation.
Mon souffle devenait de plus en plus lourd. Pourtant la température était restée la même. Rien n'avait changé. Malgré cela, j'avais de plus en plus de mal à respirer naturellement. Il fallait que je me concentre pour bien inspirer et expirer dans un rythme régulier.
Ses yeux plongés dans les miens, je sentis disparaître tout ce qui nous entourait. Il n'y avait plus que lui et moi.
Rapidement, Camille vint nous rejoindre, les yeux pétillants, faisant disparaitre cette sensation d'être seuls au monde.
« Vous, vous connaissez? » demanda-t-elle sans lâcher Harry du regard.
Je brisais notre contact visuel, baissant timidement mes yeux. « Qu'est-ce que c'était que cela? » Pensais-je, totalement chamboulée. Comment faisait-il pour nous isoler comme cela?
Je posais ensuite mon regard sur Camille qui avait les yeux rivés sur Harry avec un grand sourire. Je réalisais alors qu'elle avait posé la question à Harry et non à moi.
« Oui. » dis-je dans un souffle agacé par l'attitude de Camille, coupant par la même occasion la prise de parole d'Harry qui avait ouvert sa belle bouche pour lui répondre.
Harry esquissa un sourire avant de se pencher pour déposer ses lèvres sur la joue de Camille faisant une douce pression pour la saluer. Un sourire ridicule habita ses fines lèvres après ce geste qu'Harry venait de lui offrir. Elle était elle aussi sous son charme. Indéniablement.
Je sentis mon coeur se tordre de douleur sans que je puisse réagir. Les joues de Camille passèrent au rouge tomate en quelques secondes alors qu'Harry la fixait toujours.
« Harry, enchanté. » dit-il d'une voix suave.
Brusquement, Camille se figea, droite comme un piquet.
« Harry? » Elle cria presque en s'étranglant.
Il fronça légèrement les sourcils avant de sourire une deuxième fois.
« J'en déduis que Bella doit parler de moi. » ajouta-t'il avec un sourire satisfait.
Mentalement, je me cognais la tête contre un mur. Jamais je n'aurais pensé rencontrer Harry dans cette salle de sport et encore moins devoir le présenter à Camille qui ne savait rien garder secret.
« Oh que oui! » dit-elle.
Je donnais un coup de coude à Camille en fronçant les sourcils. Elle n'y prêta pas attention, trop occupée à admirer les beaux yeux verts d'Harry.
« Moi c'est Camille. »
« Camille, c'est joli comme prénom. » dit–il avec un petit sourire.
Je levais les yeux au ciel alors que la jalousie coulait dans mes veines.
« Tu viens souvent faire du sport ici? »
« Oui, souvent. » Il termina sa phrase avec un magnifique sourire puis posa ses beaux yeux sur moi, que naturellement j'évitais.
J'avais une irrésistible envie de lui faire une grimace mais je me retenais par pure politesse. Je voulais le pousser jusqu'à la sortie pour arrêter cette discussion embarrassante. Je n'aimais pas vraiment comment elle le regardait et encore moins le fait qu'il la complimente et lui accorde de si beaux sourires.
« Qu'elle jalouse tu es! » rigola ma conscience. « Je te rappelle que ce n'est pas ton petit ami. » Rajouta-t-elle pour envenimer la chose.
Je m'imaginais l'étrangler et la torturer comme elle savait si bien le faire avec moi en me rappelant la dure réalité.
« Et tu es tout seul? »
« Non, je suis avec des amis. »
Son regard se reposa sur moi, ce qui me surprit. Pourquoi me regardait-il avec insistance?
Puis brusquement je me souvins que la dernière fois que je l'avais vu on s'était embrassé. Je sentis mes joues alors me brûler à cette pensée.
Comment avais-je oublié ce détail?
Camille, comme à son habitude, posait de nombreuses questions à Harry qui lui répondait avec un adorable sourire, me regardant après chacune de ses réponses.
« Bon et bien, moi je vais finir mes étirements si vous le permettez. » lâchais-je.
Sans attendre une réponse je pris mon tapis et l'installais un peu plus loin des yeux baladeurs du bouclé. Je m'installais une nouvelle fois dessus, dos à eux, et fis tourner mes poignets. Je me mis alors en tailleur et continuais mes étirements sans prêter attention à Camille est Harry qui discutaient.
« Fallait que je tombe sur lui! » pensais-je automatiquement, grinçant des dents.
Je me relevais et pris mon pied dans ma main avant d'étirer ma jambe vers le haut. Je tirais, essayant d'être le plus souple possible, m'efforçant de penser à autre chose que le beau bouclé qui parlait avec Camille.
Autant dire que c'était plutôt ridicule puisque j'étais souple comme une barre de métal.
Je serrais les dents me concentrant sur autre chose que les picotements que je ressentais au niveau de ma hanche. Quand soudainement, je sentis une main chaude se poser sur ma cuisse faisant pression sur ma jambe un peu plus, me faisant grimacer de douleur.
Avant que je ne puisse crier de douleur, le souffle chaud d'Harry percuta la peau de mon oreille, me faisant frissoner.
« Pourquoi tu n'étais pas dans le bus hier? » Demanda-t-il doucement.
« Harry, c'est douloureux. » dis-je en faisant référence à ma jambe.
Ses doigts s'enfoncèrent un peu plus dans ma cuisse, ce qui éveilla brutalement mon désir.
J'imaginais ses doigts incroyablement doux parcourir ma peau sensible. Je les imaginais voyager le long de mon corps avant de s'attarder sur la partie de mon corps que personne n'avait encore explorée.
« Ressaisis-toi Bella! » me dis-je à moi-même, mettant fin à ma rêverie érotique.
« Alors? » Je pouvais deviner un sourire amusé sur ses lèvres alors que ma respiration se faisait lourde.
« Ma mère est passée me chercher pour faire quelques courses à la sortie de l'école. »
« Tu aurais pu me prévenir. » dit-il, desserrant son emprise sur ma jambe.
Il mordilla légèrement mon lobe avec sensualité avant de lâcher complètement ma jambe. Mon pied au sol, je reprenais mon souffle alors que je sentais toujours sa présence derrière moi.
« Vilaine fille. » dit-il avec une voix suave.
Je me sentis tressaillir alors que ses mains se posèrent sur mes hanches.
J'avais comme l'impression que je n'avais plus le droit de bouger alors qu'il ne me l'avait pas interdit. C'était une sensation étrange qui prenait tout mon corps.
« Je me vengerai, sois en sûr. »
Il défit ses mains de mes hanches et soudainement je ne sentis plus sa chaleur humaine contre mon dos. Je me retournais alors pour le voir de dos, ses bouclettes tombant négligemment sur sa nuque. Et avant que je puisse l'appeler où même lui courrir après, Camille se précipita vers moi.
« Tu ne croiras jamais ce qui vient de m'arriver! » Elle sautillait sur place.
Je détachais mon regard d'Harry pour regarder Camille qui brillait de joie.
« Le blond super canon là bas, c'est un pote à Harry! Il s'appelle Dylan! Dylaaan.. » elle fondait littéralement sur place, ses yeux pétillant de bonheur.
J'esquissais un sourire, la voyant tout heureuse.
« Eh, » elle me donna un coup de coude. « Vous étiez vraiment proches tous les deux. » elle fit des mouvements de sourcils suggestifs me mettant mal à l'aise.
« Tu nous as vus? » Dis-je les joues rouges.
« Comment je ne pouvais pas? On aurait dit qu'il allait te prendre là, sur le tapis. »
« Camille! »
« Oh oui, pardon jeune demoiselle innocente et pure! » Elle rigola. « Non, réellement, c'est l'impression que j'ai eue! »
« Tu exagères un peu là. » dis-je en ramassant mon tapis.
« Pas du tout! »
Je rassemblais mes affaires et jetais un dernier regard à Harry qui courrait sur un tapis.
Sa serviette autour du cou, je pouvais voir ses muscles se contracter et certaines veines légèrement ressortir selon sa course.
Il était incroyablement sexy.
Rapidement, son regard croisa le mien et un sourire taquin se répandit sur ses lèvres. Honteuse, je détournais le regard et lui tournais le dos.
« Allons prendre notre douche, je ne veux pas rentrer trop tard. »dis-je à Camille avant de me diriger vers les vestiaires pour filles.
Une serviette nouée autour de ma poitrine cachait mon corps encore humide et mes sous-vêtements fleuris, des nombreuses femmes qui étaient dans les vestiaires. Pudique, je ne perdis pas de temps pour enfiler mon sweat gris et un jean skinny. Je nouais ensuite mes cheveux en un chignon avant de regarder Camille s'habiller en faisant la moue.
Elle s'habillait mollement et traînait des pieds, évitant mon regard.
Je soupirais avant de m'installer sur un banc pour mettre mes chaussettes et enfiler ensuite mes chaussures.
« Quoi? » Dis-dis dans un souffle sans même regarder Camille.
« Je voulais rester encore, moi. » Elle ronchonna comme une petite fille.
« Pourquoi? Tu ne faisais même pas de sport. » dis-je agacée. « En plus, demain nous avons cours et il est déjà dix-neuf heures. »
« Ce que tu peux être ennuyante parfois, Isabella. »
Je grimaçais. Camille ne m'appelait comme ça que quand elle était vexée ou énervée.
Ne voulant pas aggraver la situation, j'ai préféré ne pas relever sa dernière phrase et continuais à enfiler mes chaussures dans le silence.
Habillée et mes affaires rangées dans mon sac, je fermais mon casier gris et regardais Camille faire de même. Aucune de nous deux avions parlé depuis sa dernière phrase et je sentais une certaine tension s'installer entre nous. Je n'aimais pas cette situation. Cela me faisait même brusquement culpabiliser mais ma conscience me résonnait me disant que j'avais fait le bon choix et que j'avais su être raisonnable.
Toujours sans ajouter un mot, elle emboîta le pas quittant les vestiaires. Je soufflais encore une fois, le coeur lourd. Je marchais en regardant mes pieds, ne sachant pas quoi lui dire ou faire pour changer la situation alors que je le voulais vraiment.
Alors qu'on s'engageait dans la salle de sport pour sortir du bâtiment, je la vis sourire au beau blond. Sourire qu'il lui rendit avec joie.
Honnêtement, je ne savais plus où me mettre. J'étais heureuse pour elle mais je me sentais aussi coupable de la faire quitter la salle alors qu'elle voulait y rester pour parler avec ce Dylan.
Elle lui fit un signe de la main avant de se diriger vers la sortie. La tête baissée, je continuais à marcher comme une petite fille toute timide.
Mais brusquement, je sentis des doigts s'accrocher autour de mon poignet me faisant valser en arrière. J'eus un hoquet de surprise par ce geste à la fois vif et fort qui m'avait coupée dans ma lancée.
« Qu'est-ce que- » ai-je dit, brusquée.
« On ne me dit même plus au revoir maintenant? »
Un sourire taquin habitait ses lèvres alors que je remarquais que des perles de sueurs recouvraient la peau de son corps et celle de son visage.
Je savais que Camille nous regardait et cela me m'était mal à l'aise. Tout comme ses magnifiques yeux qui me fixaient avec amusement.
« Au revoir. » dis-je avant de me retourner pour rejoindre Camille.
Il agrippa une nouvelle fois ma main, me faisant retourner face à lui aussi rapidement que la première fois.
« Eh, eh, » dit-il, resserrant son emprise autour de mon poignet pour ne pas que je m'échappe encore une fois. « Tu penses pouvoir te défiler comme ça? Aussi facilement? »
« Harry, je dois vraiment y aller, Camille m'attend. »
Il jeta un regard au-dessus de mon épaule et lança un sourire à Camille. Puis il reposa ses yeux étoilés sur moi alors que j'évitais les siens.
« Regarde-moi, Bella. »
Je soufflais avant de poser doucement mes yeux sur lui.
« Essayerais-tu de m'éviter? »
« Non. » Ses yeux me fixèrent plus durement. « Bon, peut être que, un petit peu alors. » balbutiais-je.
Je sentis mes joues chauffer après mes paroles.
« Pourquoi? »
« À cause de-, de la nuit dernière, enfin tu sais. »
Un sourire amusé revint sur ses lèvres.
« Dis le. » me balança-t'il brusquement.
Je me mordis la lèvre durement.
« Parce qu'on s'est embrassé. » ai-je dis doucement, comme si c'était quelque chose dont j'avais honte alors que c'était tout le contraire.
Son sourire s'agrandit à la fin de ma phrase avant qu'il me blottisse au creux des ses bras. Je refermais automatiquement mes bras autour de sa taille, humant son puissant parfum pour homme, fermant les yeux pour savourer au maximum ce doux contact.
C'était si bon.
« Écoute, si j'avais su que cela te mettrait dans cet état-là, je ne l'aurais pas fait. C'était juste un baiser Bella, ça ne change rien à notre relation d'accord? »
Je sentis mon coeur douloureusement chuter.
Rien n'a changé?
Il défit son emprise avant de déposer un doux baiser sur mon front affectueusement.
« Si cela te perturbe, tu as juste à faire comme si rien de s'était passé. J'en ferai de même. »
Il caressa rapidement ma joue avec ses doigts avant de s'éloigner d'un pas.
« À demain ma belle. »
Il me lança un dernier sourire avant de se retourner pour rejoindre son ami Dylan et un autre garçon métis.
Je restais quelques secondes immobile, submergée par la tristesse.
Oublier? Comment pouvais-je l'oublier alors que c'était l'un des souvenirs les plus précieux que je possédais?
Non, je ne pouvais oublier le fait qu'on s'était embrassés.
Jeudi. Il ne me restait plus que le soir pour terminer mon tableau pour mon cours de peinture. Heureusement, je m'étais pas mal avancée et donc je n'avais plus qu'à ajouter un peu de nuances de bleu et de rouge sur mon paysage, ce qui ne me prendrait pas beaucoup de temps.
Depuis qu'Harry avait dit que ce baiser ne représentait rien pour lui, j'avais décidé de m'éloigner un peu de lui. De prendre du recul pour protéger mon coeur.
Je l'aimais et lui ne semblait pas ressentir la même chose. Je voulais alors limiter les dégats. Me protéger.
Je ne voulais pas avoir le coeur brisé.
« Trop tard. » rectifia ma conscience.
Assise confortablement dans mon siège, je dessinais dans mon carnet en écoutant de la musique. Harry, lui, agitait nerveusement sa jambe à côté de moi. Je pouvais sentir ses yeux posés sur moi ayant ma peau qui me brûlait délicieusement.
Je tentais désespérément de faire abstraction de sa personne et de me concentrer sur mon dessin. Je sortis mon crayon 8B pour appuyer les ombres de mon dessin tout en rapprochant mon visage du papier blanc.
Je sentis une puissante odeur fruitée me chatouiller les narines, ce qui me déstabilisa. Je savais d'où provenait cette délicieuse odeur. Ce parfum exquis que seul lui pouvait posséder.
Je tournais la tête soudainement pour le regarder enfin, et tombais nez à nez face à son visage qu'il avait rapproché pour scruter curieusement mon dessin.
J'eus un mouvement de recul, me plaquant presque contre la vitre glacée. Je vis une grimace se dessiner sur ses lèvres, durcissant ses si beaux traits pendant quelques secondes. Mais rapidement il reprit un visage neutre, ses yeux me fixant, dressant les poils de mes bras.
Merde, j'avais la chair de poule à cause de lui.
« Que dessines-tu? » demanda-t-il calmement en gardant un ton neutre.
En voyant son expression, je sentis mon coeur se comprimer. Il semblait si triste de la façon dont j'agissais avec lui.
Il me faisait culpabiliser.
Je me mordis la joue intérieure avant de lui tendre mon carnet. Quand il posa sa main dessus, je sentis le bout de ses longs doigts fins toucher les miens furtivement ce qui créa une douce décharge.
Je le regardais silencieusement attendant une réaction de sa part. Il posa ses yeux sur la page griffonnée au crayon. Ses lèvres s'étirèrent en un adorable sourire, ce qui me donna envie de sourire aussi, mais je me retins. Il releva la tête et me tendit le carnet.
« C'est beau. »
« Merci. »
Je refermais mon carnet et le glissais dans mon sac à dos avec ma trousse de crayon sous le regard d'Harry qui restait silencieux.
« J'espère qu'un jour j'aurai la chance de voir d'autres de tes œuvres. »
Je crus sentir sa voix se briser à la fin de sa phrase.
Qu'est-ce que je faisais? Je ne faisais qu'empirer la chose en voulant m'éloigner de lui.
« Je- » Je m'arrêtais alors que ses yeux me fixaient soudainement, parce que je prenais enfin la parole. « Euhm, mes parents ne sont pas à la maison, alors.. » Je tripotais mes doigts nerveusement. « Si tu veux voir quelques-uns de mes dessins tu peux passer à la maison. »
Un magnifique sourire illumina son visage à la fin de ma phrase. Que c'était bon de le voir comme ça.
« Avec plaisir. Je vais juste prévenir mes parents pour ne pas qu'ils s'inquiètent. »
Il esquissa un sourire avant de prendre entre ses mains son cellulaire et envoyer un message à ses parents. Après ça, il rangea son portable dans la poche de son jean noir et me regarda.
« Voilà. »
Quand on arriva à mon arrêt, on descendit tous les deux du bus ce qui me fit une étrange sensation. On marcha silencieusement l'un à côté de l'autre. Je gardais mes yeux rivés sur mes chaussures, agitant mes doigts dans tout les sens pour me calmer.
Il allait rentrer chez moi. Cette idée me rendait vraiment nerveuse.
Arrivée devant la maison, je me postais devant le portail alors qu'Harry levait les yeux sur la maison, l'analysant. J'ouvris la porte et entrais dans l'allée. Ne sentant plus Harry à mes cotés je me retournais et le fixais curieusement.
« Que fais-tu? »
« Rien, c'est juste que j'imaginais ta maison plus grande c'est tout. »
« Je t'avais dit que l'on n'était pas si riche que ça. »
Il esquissa un sourire avant de me rejoindre. On passa sous le porche avant de s'arrêter devant la porte d'entrée. Harry resta derrière moi. Je pouvais voir son ombre recouvrir la porte s'élevant au-dessus de ma petite taille.
Le fait de le sentir derrière moi fit palpiter mon coeur plus vite.
J'entrais la clé dans la serrure ouvrant la porte de la maison. On pénétra silencieusement tous les deux dans l'entrée. J'allumais les lumières et refermais la porte à clé derrière nous.
J'enlevais ma veste et mes chaussures que je rangeais dans le meuble de l'entrée alors qu'Harry laissait ses yeux voyager dans le hall.
« Ta veste. » Dis-je, le déconcentrant dans son analyse. Il me regarda un instant avant de retirer sa veste et me la donner. Je l'accrochais à côté de la mienne.
« Tu dois aussi enlever tes chaussures. » dis-je en le fixant. Il m'inspecta un instant.
« Mon pantalon aussi? » Il rit de sa blague.
« Harry. » soupirais-je, ravalant un sourire.
« Très bien. »
Il enleva ses baskets blanches et me les passa. Je les rangeais en dessous de sa veste avec précaution.
« Tu veux quelque chose à boire? »
« Non, c'est bon merci. »
« Suis-moi alors. »
« On va dans ta chambre? » me demanda-t-il avec un sourire coquin.
« Oui, mais pas pour faire ce que tu penses ! »
« Je ne pensais à rien de déplacé, c'est toi qui y as pensé. » Affirma-t-il, fier de lui.
Je levais les yeux au ciel et me dirigeais vers ma chambre. Harry me suivait de près, laissant son regard se balader sur les murs et la décoration.
Quand nous fûmes devant ma chambre, j'ouvris la porte et entrais avec Harry. Je me stoppais près de la porte, laissant Harry passer devant moi, analysant cette fois ma chambre.
« C'est joli. »
« Merci. »
Il s'installa lentement sur mon lit, son regard détaillant ma chambre avec curiosité. Je m'apprêtais à le rejoindre quand mon cellulaire vibra. Je m'excusais auprès d'Harry et sortis de ma chambre pour être au calme.
« Allô? »
« Oui ma chérie, c'est maman. »
« Oui ? »
« Tout va bien ? Tu es rentrée ? »
« Oui, je suis à la maison. » Je jetais un regard vers ma chambre ayant peur qu'Harry surgisse.
« Il y a tout ce qu'il faut dans le réfrigérateur pour ton dîner, d'accord ? »
« Oui, je sais maman. »
« Bon, je te laisse, je dois partir. On se voit demain. »
« Oui, bisou. »
« Bisou mon coeur. »
Je raccrochais et poussais un long soupir. Je rangeais ensuite mon téléphone dans ma poche de jean et pénétrais à nouveau dans ma chambre.
Mais Harry avait disparu.
« Harry? » Je fronçais des sourcils. Où était-il allé?
Mes yeux se posèrent sur la pièce au fond de ma chambre qui me servait d'atelier. Une pièce que mon père avait fait construire pour mes études d'art afin que j'aie mon espace à moi pour peindre et dessiner.
Soudain, la peur envahit mon corps. Ma peinture!
J'accourrais vers la pièce, le coeur battant à toute vitesse. Arrivée devant l'encadrement de la porte, je vis Harry dos à moi regardant silencieusement ma peinture.
Je pouvais m'imaginer ses yeux analyser ma peinture ce qui me rendit extrêmement nerveuse.
Je me sentis alors perdre pieds et vaciller.
« Ha-Harry je- » commençais-je, mais il me coupa.
« C'est moi que tu as peint? »
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