Chapitre 23-3
Il y avait un tel monde dans les rues qu'il nous avait fallu beaucoup plus de temps que d'habitude pour se frayer un chemin à pied jusqu'à chez Desya. Sur notre chemin, nous avions croisé un bon nombre de personnes que nous connaissions et avec qui nous avions échangé quelques mots pour la plupart.
Ce sont les lèvres scellées l'une contre l'autre que nous entrâmes dans l'appartement. Desya m'avait sauté dessus dès que nous étions entrés dans le hall de l'immeuble. Savourant nos baisers passionnés, j'entendis à peine la porte se fermer derrière nous. Seuls nos soupirs troublaient le silence. Desya écarta son visage pour effleurer ma joue avec sa bouche. Lorsque ses lèvres descendirent, je lui offris ma nuque. Sa langue, au contact de ma peau, m'arracha un frisson. Je lâchai un gémissement. Pendant que ses mains glissaient dans mes cheveux, j'ondulai mon corps contre le sien. Je cherchai sa bouche pour l'embrasser, mais il recula son visage. J'ouvris les paupières. Il me fixait, un rictus coquin au coin des lèvres.
— Laisse-moi t'enlever ce maquillage. Embrasser une Catrina, c'est vraiment flippant.
Je renversai ma tête en arrière et éclatai de rire. Ses doigts caressèrent ma joue.
— C'est cette image qui revenait sans cesse dans ma tête, murmura-t-il.
Je redevins sérieuse. Ses yeux reflétaient une douleur infernale, comme s'il savait quelque chose d'important que j'ignorais. Devant l'insistance de mon regard, il ajouta :
— Quand tu ris, tu as cette façon de me transmettre un bonheur qui se propage dans tout mon corps. C'est ce qui m'a manqué le plus ces trois derniers jours.
Ses paroles me chamboulèrent à tel point que je ne savais plus quoi dire. Desya baissa la tête puis m'attrapa la main pour m'emmener dans la salle de bain.
Le bas du dos appuyé contre le lavabo, je le laissai passer le gant chaud sur mon visage. Au fur et à mesure qu'il enlevait mon maquillage, son sourire s'agrandissait. Hypnotisée par son physique ténébreux, inénarrable, je sentais mon pouls pulser dans mes veines.
Après avoir nettoyé le gant, il plaça ses mains de part et d'autre de mon corps et se pencha vers moi. Son nez frôla doucement le mien. Je fermai les yeux et commençai à déboutonner mon chemisier bouffant. La respiration de Desya s'accéléra quand je pris sa main pour la poser sur ma poitrine. Aussitôt, il baissa le bonnet de mon soutien-gorge pour pétrir mon sein dans sa paume. Sa bouche ne tarda pas à venir les embrasser. D'abord doucement puis avec de plus en plus d'intensité. Soudain, ses lèvres aspirèrent ma peau. Je baissai les yeux sur le suçon énorme qu'il m'avait laissé.
— Desya, gémis-je. Je ne pourrais pas m'habiller comme je veux pendant des jours à cause de cette marque.
Il se redressa pour me dominer de toute sa hauteur, ses yeux plantés dans les miens.
— C'est le but, avoua-t-il sans l'ombre d'un scrupule. Ce n'est pas la saison pour les décolletés.
Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en secouant la tête. Il m'avait toujours reproché mes tenues qu'il ne jugeait "pas assez couvertes", mais je continuais de n'en faire qu'à ma tête et de m'habiller comme je le voulais. Enfin, jusqu'à maintenant.
Il rapprocha son visage pour m'embrasser, tout en enlevant ma jupe. Quand ses mains se posèrent sur le pli de ma culotte, mon téléphone, posé à côté de moi, se mit à sonner. Nous tournâmes la tête en même temps. Je revins brutalement à la réalité en voyant le nom de Shelby apparaître sur l'écran. Desya et moi nous étions embrassés en public, bien sûr qu'elle voulait des explications.
— Tu veux répondre ?
Je fis non de la tête. J'avais tellement espéré, attendu ce moment que je ne voulais laisser entrer personne à cet instant, dans mon monde.
Mon téléphone continuait de vibrer. Shelby insistait et si je ne répondais pas, elle finirait par débarquer ici, comme Adriana. À contrecœur, je décollai mes lèvres de celle de Desya puis me tournai pour décrocher.
— Où es-tu ? me demanda mon amie, à l'autre bout du fil.
Sa voix glaciale annonçait la couleur.
— Avec Desya.
— Donc ? Vous êtes tous les deux... en couple ?
À cet instant, les mains de Desya m'enlacèrent la taille par-derrière. Sans ma jupe en tissu aux couches épaisses, je sentais son érection à travers son pantalon. Je fermai les yeux.
— C'est compliqué, répondis-je en essayant de me concentrer.
Sa main agrippa mon bras pour me retourner face à lui.
— Comment ça, compliqué ? hurla Shelby. Depuis combien de temps est-ce que ça dure ? Qui est au courant ?
Desya s'accroupit et fit descendre ma culotte le long de mes jambes. Je tentai de retenir ses mains, mais il était bien plus fort que moi. Je pris une grande inspiration.
— Plusieurs mois. Écoute, Shelby, je... je dois te laisser.
La langue de Desya passa à l'intérieur de ma cuisse et remonta. Mon cerveau se coupa en deux. J'étais incapable de continuer cette conversation.
— Tu te fous de moi ! As-tu pensé une seule seconde à notre amitié ? À Paolo ? Il va être dévasté. Je ne pourrai jamais te pardonner de m'avoir caché un truc pareil.
Mon amie hurlait dans le téléphone pendant que la langue de Desya trouvait mon clitoris. Il passa ma jambe au-dessus de son épaule et continua de me torturer avec sa bouche.
— Je veux te voir maintenant ! lâcha-t-elle à la fin de son long monologue.
Je retenais un cri étranglé quand il aspira, par petites pressions, mon bouton gonflé. Mon Dieu ! Je ne peux pas jouir maintenant.
— Non ! déclarai-je en retenant ma respiration. Laisse-moi, Shelby. Rien ne me fera revenir en arrière.
Je raccrochai et baissai les yeux.
— Je te déteste, murmurai-je avant de me laisser aller.
C'était un supplice affolant. La tête rejetée en arrière, je me cambrai en poussant de petits cris au fur et à mesure que le plaisir montait. Soudain, il s'arrêta et se redressa sur ses jambes.
— J'y étais presque, déclarai-je à bout de souffle, en posant mon front contre lui.
— Je veux être en toi.
Il défit sa ceinture et déboutonna son pantalon. Pas sa chemise. Mis à part dans l'obscurité, il n'enlevait jamais son haut, pour ne pas que je voie son tatouage sur son torse.
Cette fois, c'est moi qui m'agenouillais. Je libérai son sexe, mes yeux dans les siens. Les mains crispées sur le rebord du lavabo, il sembla perdre tout contrôle. Ses traits se durcirent. Je fermai les paupières et commençai à embrasser son membre puis remuai ma langue autour de son gland avant d'enfoncer son sexe le plus loin possible dans ma bouche. Un tremblement intense le traversa. Il laissa échapper un grognement. Sa main attrapa mes cheveux et il commença à imposer son rythme afin de me guider. Il haletait en poussant sur ses hanches.
Quand son membre se durcit, il m'empoigna avec force et me remonta. Bloquée contre le lavabo, il me souleva. Je croisai mes jambes derrière lui puis il plongea en moi d'un grand coup de reins. Ses prunelles noires brûlaient de désir. Incapable de soutenir son regard intense, je fermai de nouveau les yeux. Un engourdissement agréable se répandit dans tout mon corps. Il bascula mon bassin vers lui afin de s'enfoncer encore plus profondément, tout en me broyant à chacun de ses va-et-vient. Je gémissais. Ses mouvements étaient de plus en plus rapides. Mes jambes cédèrent, je n'arrivais plus à contrôler mon corps. Desya me retint et continua de me posséder à un rythme effréné.
— Tu es à moi, Blue. Ton corps, chaque centimètre de ta peau est à moi. Dis-le !
Il s'enfonça plus loin. J'arrivais à peine à respirer sous son assaut bestial. Mon souffle se coinça dans ma gorge.
— À toi. Je suis à toi.
L'orgasme montait. Je ne pouvais plus retenir mes cris. Je chavirai, emmenant Desya avec moi.
Vidée, je tombai dans ses bras.
— Je t'aime, murmurai-je en enfouissant mon visage dans son cou.
Ces mots étaient sortis sans que je n'arrive à les retenir. Il ne répondit pas. J'espérais qu'il ne m'avait pas entendu. Savoir que ce sentiment n'était pas réciproque était insoutenable.
C'est dans sa chambre que nous continuâmes nos caresses, nos câlins, une bonne partie de la nuit. J'aurais voulu que ces retrouvailles durent une éternité. Malheureusement, auprès de lui, le temps filait trop vite.
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