Chapitre 14-3

Les bras toujours tendus vers le haut, il fit un premier va-et-vient entre mes cuisses. Je poussai un petit cri. Que se serait-il passé si j'avais eu une robe au lieu d'un jean ? Je préférais ne pas y penser. Sa langue prenait toujours possession de ma bouche dans un baiser presque douloureux tellement qu'il était intense. Desya poussa une nouvelle fois sur ses hanches, cette fois avec une pression plus appuyée, plus brutale. Sa main libre passa sous mon débardeur pour baisser mon soutient-gorge et prendre mon sein dans sa paume. Je lâchai un autre gémissement de plaisir.

Desya décolla légèrement ses lèvres des miennes.

— Blue, souffla-t-il. Qu'est-ce que tu me fais ?

Je tentai difficilement de reprendre mon souffle. Il libéra enfin mes poignets, mais son corps continuait de me retenir captive. Ses mains glissèrent sur moi jusqu'à mes fesses qu'il prit à pleine main avant de pousser une troisième fois sur ses hanches pour presser son sexe dur contre moi avec une exaspérante lenteur. Consumée par un feu ardant, je laissai ses lèvres m'embrasser de nouveau et enroulai mes bras autour de son cou. Sa langue était la chose la plus délicieuse que j'avais goûtée de ma vie. Un fourmillement montait dans tous mon corps. Ce désir menaçait de se briser sous ses assauts comme une déferlante emportant tout sur son passage. J'étais au bord de quelque chose.

Traversée par un éclair de lucidité, consciente qu'il ne pourrait rien y avoir de plus, je décidai de mettre un terme à cette étreinte passionnée. Desya se recula me laissant enfin de l'air. Je posai mes mains sur mon front en sueur et ramenai mes cheveux en arrière. Les joues brûlantes, rongée par la honte et la culpabilité, j'arrivais à peine à le regarder en face.

— J'ai tellement envie de toi, Blue, prononça Desya dans un murmure.

Je secouai la tête. Les larmes montèrent dans ma gorge.

— Nous ne devons pas recommencer. Il y aurait de grosses conséquences si ça venait à se savoir. Des conséquences sur nos vies, nos proches, mon travail.

Desya voulut s'approcher de moi, mais cette fois je l'arrêtais d'un geste de la main sans ciller.

— Tu ne peux pas faire comme si rien ne s'était passé !

Il soupira, en proie à une grande frustration. La colère dans sa voix m'ébranla.

— Pour toi, il ne s'agit que de pulsions. Sauf que tu as quelqu'un en face de toi avec un cœur qui bat. Arrête de jouer avec moi, avec mon avenir.

J'étais en colère contre lui, contre moi-même.

— Putain, crois-tu vraiment que je me fous des conséquences ? Je ne contrôle plus rien du tout et ne mets pas tout sur mon dos. Tu en as envie autant que moi et ça, depuis des semaines.

Ses paroles m'agacèrent. Aujourd'hui, nous avions dépassé les limites et j'espérais que ce serait la seule fois. Desya jeta un coup d'œil sur sa montre.

— Merde, je dois prendre mon service dans dix minutes, je vais être en retard.

Il ouvrit la porte puis se tourna vers moi avant de sortir.

— Viens au Marcus, tout à l'heure, dès que tu pourras. Je pense qu'il faut que nous parlions.

Sa voix s'était radoucie. Je hochai la tête. Rassuré, il sortit de la salle de classe me laissant seule, chancelante, les mains tremblantes. En vérité, je n'avais aucune envie de le revoir aujourd'hui et je ne comptais pas le rejoindre au restaurant. J'avais besoin de réfléchir, de faire le point sur ma vie en chantier. Je baissai les yeux sur mon débardeur taché de peinture et grimaçai avant de fermer les paupières. Desya était parti pourtant, je sentais encore ses mains sur moi. Qu'allai-je faire maintenant ? Les choses pouvaient-elles revenir comme avant ? Et le voulais-je vraiment ?

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