Chapitre 11-3
Je pénétrai dans la pièce où Desya m'attendait debout, au milieu, les mains dans les poches. Les dernières lueurs de l'après-midi rampaient sur le sol.
Olsen me contemplait en silence, un sourire ironique aux lèvres. Il prenait plaisir à me provoquer avec toute sa cruauté. Une sorte de brouillard envahit mon esprit me privant un instant de lucidité. Je sentais que je ne maîtrisai plus rien. Cet homme réveillait en moi une haine et une rage que j'ignorais pouvoir éprouver un jour pour quelqu'un.
— Comment osez-vous traiter ces gens ainsi ? hurlai-je avec une violence incroyable. Vous ne savez rien de ce qu'ils ont vécu ni ce qu'ils ont dû affronter pour arriver là où ils en sont aujourd'hui.
Desya plissa ses yeux avant de s'approcher lentement vers moi.
— C'est un groupe de parole et l'on m'a demandé de m'exprimer sur un sujet dont vous connaissez très bien ma position.
Il continuait d'avancer vers moi. D'instinct, je reculai de quelques pas comme pour me protéger jusqu'à rencontrer le mur. Le sourire d'Olsen s'élargit découvrant ses dents blanches. J'avais l'impression d'être prise au piège, mon cœur s'emballa.
— N'approchez plus ou je crie ! l'avertis-je.
Desya ne m'écoutait pas. Pire, il semblait prendre plaisir à me terrifier de la sorte. Plus il s'approchait de moi, plus les ténèbres s'invitaient dans ses yeux. Il voulait me voir faible, à sa merci.
Son visage était maintenant à quelques centimètres du mien.
— La colère vous va si bien, murmura-t-il.
Sa respiration comme la mienne était une suite de spasmes saccadés. Son odeur, son parfum renversaient mon esprit.
— Vous m'attirez, Blue. Voyez-vous par là le début d'un changement ?
Je tentai de rassembler mes forces pour me dégager de son emprise, en vain. Je détestai le pouvoir qu'il exerçait à cet instant sur moi.
— Restez loin de moi, Desya, bredouillai-je.
Mes mains se posèrent sur son torse pour le repousser, mais elles butèrent contre un mur de muscles. Je relevai mes yeux et plongeai mes prunelles dans les siennes. Quoi qu'il ait pu lire à cet instant au fond de mon regard, quelque chose parut le troubler. Il humecta ses lèvres puis passa rapidement une main derrière moi pour m'attirer contre lui. Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes avec la même violence que ses mots. Incapable de réagir, mes yeux s'agrandirent de surprise. Plaquée contre lui dans une posture sans équivoque, je serrai mes lèvres dans un réflexe pour l'empêcher de rentrer sa langue dans ma bouche.
Sans savoir comment, je réussis finalement à trouver la force de le repousser. Il s'écarta de moi, le souffle encore haletant. Hors de moi, je le giflai en plein visage puis agitai ma main qui se mit à me brûler. Desya secoua la tête avec un sourire insolent.
— Vous frappez fort pour une none.
Il était hors de question que je perde le contrôle de la situation. L'index pointait dans sa direction, je le menaçai en appuyant sur chaque mot.
— Ne recommencez plus jamais ça. Ne profitez plus jamais de moi !
Desya toucha sa mâchoire avec sa main.
— Si j'avais voulu profiter de vous, j'aurais déjà passé ma main sous votre robe et vous seriez en train de me supplier pour continuer ce que je serais en train de vous faire.
Avec une grimace je lui ordonnai de se taire puis m'écriai :
— Vous ne respectez rien ni personne. Je ne suis pas votre chose !
Il s'avança de nouveau vers moi, mais je le repoussai brutalement une nouvelle fois avec mes mains. Je voyais dans son regard que ce jeu l'excitait.
— Vous avez aimé !
— Non, hurlai-je.
Desya inclina la tête.
— Vous avez aimé, Blue et c'est ça que vous détestez. Croyez-moi, je vous comprends. J'ai aimé vous embrasser et je déteste cette idée tout autant que vous.
Sans savoir pourquoi, les larmes me montèrent aux yeux. Olsen s'écarta de moi et regarda ailleurs, l'air coupable.
— Partez, murmurai-je, la voix brisée.
Sans me regarder, il rejoignit la sortie. Quand la porte se referma derrière lui, je me laissai glisser le long du mur, soulagée de me retrouver seule.
Je mis du temps à retrouver une respiration normale.
— Pourquoi me fais-tu ça ? demandai-je, les yeux tournaient vers le ciel. Qu'ai-je fait pour mériter une telle épreuve ?
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