A/N : Ah, c'était pour rire la suggestion d'Elise? Ah bah mince, trop tard, c'est écrit! XD En vrai ce OS est très court, mais j'espère qu'il vous plaira quand même! Bonne lecture~

-Et là, je t'ai dessinée toi! Tu veux bien faire pareil pour moi?

La petite voix claire de la fillette blonde résonnait dans ce grand bureau qu'elle connaissait fort bien, puisqu'il s'agissait de la salle de réunion de la Mafia. Devant elle, une multitude de crayons de toutes les couleurs possibles et imaginables, éparpillés sans vergogne sur des dizaines de feuilles recouvertes de gribouillages.

Puis, encore un peu plus loin, une autre petite fille, qui lui souriait de toutes ses dents.

-Tu dessines super bien, Elise! s'exclama l'autre fillette en jetant un œil impressionné à la feuille que lui tendait la blonde. Mais je ne sais pas si je pourrai faire pareil... Je ne suis pas très douée de mes mains...

Un air légèrement abattu apparu sur son visage rond de petite fille, et Elise se releva, mettant ses poings sur les hanches, les joues gonflées de contrariété.

-Dis pas ça, Tama! Tu ne me fais pas confiance? Je sais ce que je dis, tu es plus forte que tu ne le penses.

Alors que la dénommée Tama, le regard timide, était sur le point de répliquer, très certainement pour nier les faits une fois de plus, Elise ramassa un crayon précédemment posé à terre, et s'approcha lentement de son amie, qui écarquilla les yeux, tout en reculant légèrement.

-....Elise...? Qu'est-ce que tu fais avec ce crayon...?

-A ton avis? Je suis sur le point de peindre ma plus belle œuvre... Sur ton visage!

Avec un cri de panique, Tama se redressa en dérapant sur le tapis, et commença à courir à toute vitesse, alors qu'Elise se jetait à ses trousses, brandissant son crayon comme s'il s'agissait là d'un couteau de cuisine, comme dans les films.

Les cris se transformèrent bientôt en rires, alors que les deux fillettes se poursuivaient sans fin, passant dans les moindres coins de la pièce gigantesque, courant autour de la gigantesque table de réunion, à laquelle Mori présidait et qui laissa un gémissement lui échapper lorsque des petits pieds vinrent piétiner ses papiers sans aucune once de remords.

Les "invités" subirent également le même sort, alors qu'une véritable tornade manqua de les faucher au passage. L'homme, un petit roux aux yeux bleus, laissa échapper un cri lorsqu'une main agrippa son manteau, le tirant en arrière et manquant de le faire tomber, avant que ce ne soit le tour de la femme, beaucoup plus grande et vêtue d'un magnifique kimono, qui se contenta de rigoler doucement aux pitreries enfantines.

Elise continuait de courir comme si sa vie en dépendait, désirant rattraper Tama au plus vite pour lui gribouiller ses joues rebondies d'enfant, qui étaient actuellement écarlates sous l'effort et les rires.

Finalement, sans qu'Elise n'ait pu l'atteindre avant, elle vit Tama s'écrouler à même le sol, trébuchant sur son propre pied. En voyant son amie tomber comme une poupée de chiffon, Elise ne parvint pas à rester debout plus longtemps elle aussi.

En tenant son ventre, la petite blonde se roula littéralement par terre, le crayon qu'elle tenait roulant loin de sa main, sans qu'elle ne s'en rende réellement compte, hilare comme elle l'était. Tama faisait de même, un peu plus loin, et Elise pouvait entendre les rires de son amie se mêler aux siens.

C'était ce genre de moment de complicité pure qui la faisait oublier son ennui récurrent. Bien évidemment, elle était heureuse de pouvoir rester aux côtés de Mori, malgré toutes les misères qu'elle lui faisait subir et inversement, mais il était vrai qu'elle se sentait un peu seule la plupart du temps.

C'était pour cette raison qu'elle était reconnaissante à Tama de prendre le temps de venir jouer avec elle, même si Mori les regardait souvent d'un air septique, il était vrai.

Sans qu'elle ne le sache, ledit Mori était justement en train de l'observer, alors que ses rires hystériques se calmaient quelque peu, et qu'un gigantesque sourire ornait ses lèvres. Chuuya et Kôyô, eux aussi, étaient témoins de la scène, et restèrent silencieux.

Du moins jusqu'à ce que la femme vêtue d'un kimono ne prenne la parole, d'une voix pas plus haute qu'un murmure.

-Comment l'appelle-t-elle? Tama, c'est bien ça?

Elle vit Mori pousser un soupir, avec un regard mélancolique et peiné.

-Apparemment. Mais je n'ai pas le cœur de lui dire la vérité. Je ne sais même pas si elle en a conscience ou non.

Chuuya, quant à lui, resta silencieux du début à la fin, sans avoir perdu une miette de la conversation mais sans que ses yeux ne se détachent de la scène devant lui.

Sur le tapis entourant la table de réunion gigantesque, une petite fille blonde, seule, un grand sourire sur ses lèvres, qui laissait par instants échapper un rire étouffé, et qui semblait parler à quelqu'un, une certaine Tama.

Une fillette qui n'existait que dans son imagination.

Une petite âme égarée que seule Elise voyait.