[Dazai xR] Broken memories
A/N : Encore un Dazai? Je n'en ai même pas honte voyez-vous! Je me suis inspirée d'une musique pour écrire ceci, je vous la mettrai en fin de chapitre... Peut-être réussirez-vous à la deviner avant...? Honnêtement je ne sais pas si c'est très flagrant.... Bonne chance si vous voulez essayer quand même, et surtout bonne lecture!
Peut contenir des propos choquants pour les plus sensibles au fait!
A quoi ressemble le son de ta voix, déjà?
Plutôt aigue, plutôt grave? Rauque, claire, chantante ou bien traînante?
C'est l'une des choses qui me fait le plus de mal, à présent. T'entendre parler, juste pouvoir écouter le timbre de ta voix, je réalise maintenant à quel point j'aimais cela plus que tout au monde.
Comme tout, l'on ne se rend compte de la valeur d'une chose que lorsqu'elle nous est douloureusement retirée.
Honnêtement, je ne me voyais absolument pas continuer à vivre sans toi à mes côtés, et je n'en avais même pas conscience. Tu avais toujours été là, depuis notre enfance, à me soutenir, et à essayer de me montrer les bons côtés de cette vie peu clémente avec moi.
Lorsque j'étais avec toi, j'avais presque envie de continuer, de m'accrocher, de me battre pour vivre comme je le souhaitais. Avec toi, il m'avait semblé que tout était désormais possible, que tout était à ma portée.
Que le bonheur me tendait la main. Le bonheur, je réalise maintenant que c'était toi en personne.
Dès lors où tu as fermé tes yeux, dès l'instant où ta voix s'est éteinte, la lumière et ces doux sentiments d'espoir et de courage se sont tus à jamais, plongés dans l'oubli et le silence. Tous les jours, je ressens la perte de ta présence. Je ressens le remord accompagner le moindre de mes pas, le moindre de mes gestes.
Ai-je droit au bonheur, moi qui n'ai pas réussi à te sauver comme je l'aurais dû? Depuis ce jour tragique, je marche sur cette route solitaire, sans même savoir où je vais ainsi, sans même savoir s'il existe réellement une fin à cette souffrance que je ressens.
L'envie d'abandonner, elle m'assaille bien plus souvent que je ne veux bien l'avouer. Mais, alors, avant de sombrer complètement, je repense à toi et à ta voix, qui me disait que, quoi qu'il arrive, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Avec toutes les épreuves que j'ai endurées, j'aurais dû le devenir depuis longtemps, non? Tant que mon cœur continue de battre, tant que ma voix continue de résonner, cela est-il le signe que je suis encore en vie? Que, à chaque fois que je me réveille le lendemain, j'ai accompli encore une fois l'impossible pour quelqu'un qui cherche le repos éternel comme une délivrance?
Reverrai-je un jour ton sourire, entendrai-je à nouveau ta voix? Ces questions continuent de tourner dans mon esprit, encore et encore, alors même que la mort aux allures d'ange salvateur continue de planer au-dessus de mon existence.
Si tu n'avais jamais croisé ma route, serais-tu encore ici au jour d'aujourd'hui? Aurais-tu trouvé quelqu'un qui t'aurais aimé comme tu le méritais, qui t'aurais apporté tout le bonheur dont tu avais besoin, au lieu d'user ton être à essayer de sauver quelqu'un comme moi?
Je ne mérite pas de l'être, et je n'ai jamais mérité d'avoir une personne aussi parfaite que toi à mes côtés.
Ta main, même enveloppée dans la chaleur de la mienne, reste glacée quoi qu'il arrive. Tes yeux, malgré les appels répétés que ma voix s'éperdue à émettre, restent fermés, contemplant encore et encore un monde dont l'entrée m'est interdite, la clé jetée depuis bien trop longtemps au beau milieu de ces rêves à l'abandon, de ces rêves brisés.
Du moins jusqu'à ce que je décide de tout abandonner à mon tour, abandonner cette vie dans laquelle tu n'es plus. Si seulement j'avais pu arriver à temps ce jour-là, jamais je n'aurais laissé de telles personnes te condamner au sommeil funèbre dans lequel tu reposes depuis tout ce temps.
Combien d'années se sont écoulées, au juste, depuis la dernière où j'ai pu entendre le son de ta voix? Une, deux, trois, quatre années?
Je sais parfaitement que, la dernière chose que tu souhaiterais, ce serait de me voir ainsi mort à l'intérieur, après tous les efforts que tu as dépensés pour m'ouvrir les yeux sur cette vie sans pitié, mais rayonnante par certains aspects.
Sans toi à mes côtés, je n'arrive pas à les trouver, ces bons côtés dont tu me parlais volontiers. Sans toi... Je ne suis plus rien.
Je continue de marcher le long de cette longue route sinueuse, contemplant les derniers morceaux de nos rêves brisés dispersés ici et là, attendant patiemment ton retour dans ce monde aux couleurs délavées.
Mais ce jour arrivera-t-il réellement?
Nouer des liens avec les autres, je pensais que c'était de l'histoire ancienne pour moi. Et pourtant, malgré la douleur de ta perte, je n'ai manifestement pas réussi à retenir la leçon. Encore une fois, je me suis risqué à me lier d'amitié avec quelqu'un.
Encore une fois, cette personne si chère à mes yeux m'a été retirée. Douloureusement.
Je n'ai pas réussi à la sauver malgré tous mes efforts, tout comme je n'ai pas réussi à te sauver toi.
Tu sais, cette personne et toi vous ressemblez énormément. Parmi tous les individus que j'ai rencontrés au cours de ma triste vie, seuls deux ont réellement souhaité pouvoir me sauver des griffes de cette noirceur qui me gangrène l'esprit.
Toi et lui.
Je n'ai plus nulle part où aller, à présent.
Alors...
Peut-être est-il temps de tenter le tout pour le tout, finalement? Essayer de recommencer, de donner une seconde chance à cette vie cruelle dont je ne parviens pas encore à me débarrasser, comme si quelque chose m'en empêchait, comme si quelque chose me retenait encore ici bas?
Est-ce toi, malgré tes yeux clos, qui continue à me crier que vivre est plus important que tout, et que les blessures finissent toujours par se résorber, même les plus profondes, au fil du temps qui passe?
Ceci est ma dernière carte. Si je n'arrive pas à trouver de raison de continuer, cette fois-ci, j'abandonnerai, je pense, sans hésiter encore davantage. De toute ma vie entière, la seule constante a toujours été toi. Toi seule.
Même si tu ne peux plus me parler, même si ta présence à mes côtés n'est plus qu'un simple fantôme du passé condamné à l'oubli, je veux essayer une dernière fois.
Durant ces longues années silencieuses, j'ai imaginé de nombreuses fois quel serait le monde qui pourrait de nouveau apercevoir la couleur de tes yeux. Et, je m'en rend compte à présent, la noirceur de ma vie d'antan ne correspondait absolument pas à ce que je souhaitais t'offrir pour ton éventuel retour.
Maintenant, je pense pouvoir t'accueillir comme tu le mérites. Je suis devenu une meilleure personne, je l'espère, et je suis en mesure d'essayer de répondre à tes souhaits passés.
Tout ce qu'il me manque pour être heureux, à présent, c'est toi.
Te laisser aux mains d'une inconnue, même si elle affirme pouvoir te sauver, me terrifie. Durant les quelques minutes qui ont suivit ton entrée dans cette infirmerie, je n'ai cessé de me tenir devant le lit où tu reposes, sans oser m'approcher de trop pour autant, et la maigreur de ton corps me glace le sang.
Depuis quand es-tu devenue aussi... dénuée de vie? Comment ai-je pu ne pas le remarquer avant?
Etais-je réellement aussi aveugle que cela? Ne voulais-je donc pas voir la réalité en face, ressentir encore un peu plus le poids de ces remords peser sur mes épaules?
L'inconnue, qui est désormais ma nouvelle collègue, demeure elle aussi silencieuse, et un calme aux consonances morbides continue de flotter dans cette pièce, aux odeurs médicales écœurantes, qui me montent à la tête et qui me donnent l'impression de suffoquer.
Ou alors est-ce à cause de l'espoir qui me noue le cœur, si longtemps disparu mais de nouveau là, à la vue de tes yeux, aux paupières à présent entrouvertes ?
Cette réalité me semble si absurde que je n'y crois pas pendant de longues secondes. Je me contente de regarder ton corps aux os saillants une peau presque translucide, sans parler, sans bouger, sans même réussir à me souvenir comment cligner des yeux.
Ces derniers observent ta main bouger lentement, tremblante, jusqu'à arriver à ton visage, le touchant comme si toi-même tu ne croyais pas à ce miracle improbable. Puis, tes yeux se promènent doucement sur les différents éléments de la pièce, cherchant très probablement à découvrir où tu te trouves désormais.
Je n'ose toujours pas faire un seul pas. Par peur que le mirage de tes yeux ouverts ne s'évanouisse, ou par peur de ne pas avoir réussi à t'offrir la vie que tu méritais? Toutes ces années de ta vie que je t'ai prises, je ne pourrai jamais te les retourner, même en donnant ma vie pour toi.
Est-ce que tu m'en veux, de ne pas avoir réussi à te protéger ce jour-là, de ces sales types qui pensaient avoir trouvé mon point faible, et qui ont brillamment réussi en te plongeant dans ce long sommeil artificiel?
Si j'avais décidé de m'abandonner à mes plus sombres démons, aux murmures macabres et pourtant si doux à mes oreilles, aurais-tu trouvé le courage d'ouvrir de nouveau les yeux malgré tout? De dire mon nom de ta voix enrouée par toutes ces années passées inconsciente, le tout premier mot prononcé depuis ce jour fatidique, seulement pour éclater en sanglots en apprenant que je n'étais plus de ce monde depuis longtemps?
Te serais-tu retrouvée toute seule, comme je l'ai été lorsque tu n'étais plus à mes côtés?
C'est peut-être idiot de ma part, mais j'en étais presque venu à me dire que, si tu venais un jour à te réveiller, mon nom était bien la dernière chose dont tu te souviendrais.
Ce que je ne savais pas, c'est que la première chose que cherchèrent tes yeux.... c'était moi. Même suite à l'échec de ma vie, ne pas avoir réussi à te protéger, c'est moi que tu avais envie de voir.
Car, malgré toutes ces épreuves, ton bonheur est autant près de moi que le mien l'est auprès de toi.
Jamais je n'aurais imaginé que ressentir la chaleur d'une main puisse me transmettre autant d'émotions.
Ce bonheur qui m'est revenu en même temps que le son de ta voix.
Marcher le long de ce chemin bordé de souvenirs brisés ne m'a jamais semblé aussi apaisant qu'il en est désormais le cas.
Car je t'ai de nouveau à mes côtés. Une seconde chance m'a été donnée, celle de te protéger comme tu le mérites. De découvrir de nouveau à quoi ressemble ta voix.
Je sais désormais que je suis bel et bien vivant, que mon cœur bat et que mes larmes coulent comme n'importe quel être humain.
Que ma capacité à aimer est toujours bien présente, après une éternité passée prisonnière de mon esprit torturé.
Le long de ce chemin sinueux, le bonheur a désormais commencé à refleurir, alors que ces souvenirs jadis brisés ont maintenant rassemblés leurs morceaux éparpillés.
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