[Chuuya xR] Une décision sans regret (2/3)
A/N : Vous savez quoi? J'ai failli lâcher ma petite larme quand j'ai écris ça... bonne lecture à vous~
Ah oui et spoil pour la saison deux!
Chuuya.
Je ne sais toujours pas, à l'heure où j'écris cette lettre, la date de ton retour de mission. Mais, lorsque tu la liras, je serai malheureusement déjà partie.
Osamu m'a vivement déconseillé de t'écrire cette lettre... Mais, au nom de toutes ces années passées à tes côtés, je ne pouvais pas m'en aller sans te dire au revoir.
**
Rien qu'avec ce début de lettre, il sentait son estomac se retourner. Kiyoko était bel et bien partie, elle l'avait bel et bien laissé derrière elle. Mais il continuait d'espérer que cela ne soit que temporaire, et que la suite de la lettre allait lui confirmer ce fait. Il croyait encore à l'hypothèse de la mission de dernière minute.
Mais, dans ce cas, pourquoi disait-elle "au nom de toutes ces années passées à tes côtés"? Quelqu'un qui souhaitait réellement revenir écrivait-elle des choses pareilles dans une lettre de tous les jours?
Et, enfin, pourquoi Kiyoko appelait-elle Dazai par son prénom? Chuuya les avait déjà vus parler à de nombreuses reprises, c'était certain, et ils avaient l'air plutôt proches. Mais, comme Kiyoko l'était avec tout le monde, il n'avait jamais vraiment relevé, et avait toujours cru qu'ils étaient de simples amis. De plus, à chaque fois, sa petite amie appelait cet enfoiré par son nom.
Alors pourquoi? Une hypothèse s'insinuait en lui comme le plus violent des poisons. Si Dazai lui avait déconseillé d'écrire cette lettre... Cela voulait donc dire qu'ils avaient potentiellement pu s'enfuir ensemble.
Et si...
Et s'ils étaient dans une relation amoureuse depuis tout ce temps, sans qu'il ne s'en soit rendu compte auparavant? Kiyoko l'avait-elle trompé avec ce connard de première, sa petite amie si douce et si aimante?
Tout ce qu'il avait cru avoir avec elle, n'était-ce en réalité qu'un gigantesque mensonge?
Sous le choc, le visage blanc comme neige, Chuuya n'eut d'autre choix que de s'effondrer sur la chaise juste à côté de lui, celle qu'utilisait Kiyoko quasiment tous les jours. La seule lumière à sa disposition était celle d'une petite lampe, posée sur le bureau en bois sombre.
Les yeux grands écarquillés, un sentiment de détresse pure en lui, Chuuya se risqua à lire la suite, afin d'avoir des réponses à ses questions désespérées, alors qu'il n'était même pas certain de le vouloir réellement.
Il avait peur, pour la première fois depuis longtemps.
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Cette décision a été la plus difficile de toute ma vie, crois-moi. Avant toute chose, je souhaiterai te dire que je suis infiniment désolée pour tout ce que je t'ai fait subir, et pour ce que mes actions impliqueront dans le futur.
Il y a quelques jours à peine, l'ami d'Osamu a trouvé la mort dans une mission, suite à des manigances plus ou moins dissimulées de la part de Mori. Odasaku était l'ami le plus cher aux yeux d'Osamu, et cela a été le déclencheur, en même temps que les dernières paroles de cet ami, dont Osamu avait besoin pour quitter la Mafia.
Je ne te l'ai jamais dit, afin de respecter le serment entre Osamu et moi, mais un lien particulier nous lie tous les deux. Osamu est en réalité mon petit frère. Quelque chose qui n'avait pas besoin d'être connu de quiconque, et je pense que même Mori ne l'a a appris que récemment. Tout simplement pour des raisons de sécurité.
Ni Osamu ni moi n'avait envie que ce lien soit utilisé pour porter atteinte à l'un ou à l'autre. C'est pour cela que je ne t'ai jamais rien dit non plus. J'avais prévu de le faire, crois-moi. Mais j'avais peur, pour je ne sais quelle raison.
Je sais pourtant que tu es la personne la plus fiable et la plus fidèle de cette Terre entière. Mais, après toutes ces années passées à cacher ce secret à tous, j'avais peur. Et Osamu désapprouvait cela.
C'est pour cette raison que je te le dis dans cette lettre, contre les directives de mon frère. Je sais que tu garderas ce secret pour toi, même si tu dois probablement me détester à l'heure actuelle. Cette idée me fait mal à un tel point que j'ai l'impression que l'on m'arrache mon cœur, mais c'est peut-être mieux ainsi.
Si tu veux me détester pour ce que je t'ai fait, tu en as parfaitement le droit. C'est ce que je ferai à ta place, alors je comprends, Chuuya.
Osamu est parti de la Mafia avant moi, car je n'arrivais pas encore à passer le cap, à me décider pour de bon à laisser cette vie derrière moi, et surtout te laisser toi. Mais, après que Mori ait ordonné de me faire parler quoi qu'il arrive, afin que je dise où était allé mon frère, je savais que je ne pouvais pas rester une seule seconde de plus dans cet endroit.
Sinon, je sentais que je deviendrai folle. Comment pouvais-je demeurer dans cette organisation, qui n'hésitait pas à torturer ses propres membres pour obtenir les informations qu'elle désirait avoir?
J'ai réussi à m'échapper de ma cellule, ce qui n'était pas bien compliqué. J'ai passé assez de temps dans cet endroit pour comprendre comment il fonctionnait. Je suis rentrée chez nous, j'ai pris quelques affaires, et je t'ai écrit cette dernière lettre.
A l'heure actuelle, j'ai très certainement disparue de la circulation, et Mori lui-même ne sera pas en mesure de nous retrouver, ni moi ni mon petit frère. Je te fais confiance plus qu'à n'importe qui d'autre, crois-moi.
Mais, si jamais l'on venait à te torturer à ton tour pour te faire cracher ces informations, je signerai à la fois mon arrêt de mort et serai responsable de ta souffrance, plus que je ne le suis actuellement.
Je ne suis même pas certaine de l'endroit où je vais aller, de toute manière.
Pour moi et pour toi, il est préférable que je ne te dise rien à ce sujet. Pardonnes-moi, Chuuya. Mais je ne pouvais plus continuer ainsi, pas après tout ce que la Mafia nous a fait subir, à moi et à Osamu.
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Rendu à ce stade de la lettre, le roux était encore plus dévasté qu'il ne l'avait été quelques minutes auparavant. Quelque chose qu'il n'aurait jamais cru possible, tant il souffrait déjà avant cela.
Pourquoi ne lui avait-elle rien dit?
Ses yeux débordant de larmes relisaient en boucle les mêmes phrases, essayant de trouver un sens caché à tous ces mots, autre que celui qui s'imposait à lui : Kiyoko était partie. En le laissant derrière, sans même venir lui dire toutes ces paroles de vive voix. Cette voix qui lui manquait déjà tellement.
Comment allait-il tenir, sans elle?
A partir de cet instant, sur la lettre qu'il tenait entre ses mains, quelque chose avait manifestement été renversé sur le papier, gondolé par endroits, et certaines lettres étaient déformées. Il mit un long moment à se rendre compte qu'il s'agissait en fait de larmes séchées.
Kiyoko avait pleuré en écrivant ceci. Tout comme lui, lors de la lecture de ces mêmes caractères, qui avaient bavé ici et là. L'écriture habituellement soignée de la jeune femme était dorénavant beaucoup plus brouillonne qu'elle ne l'était au début de la lettre.
Elle n'avait pas réussi à tenir fermement son stylo avec ses mains incertaines, qui tremblaient très certainement, secouée par les pleurs dont elle avait probablement été victime. Et peut-être encore marquée par les tortures qu'on lui avait faites subir.
Quelque part dans un coin de la page, une goutte de sang était visible, imprégnant le papier de sa couleur rouge délavée.
**
Je suis désolée, du plus profond de mon cœur. Je t'aime, sois-en certain. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé qui que ce soit auparavant. Je ne sais toujours pas ce que je vais pouvoir faire sans toi à mes côtés, mais je saurai me montrer forte. Je ne reculerai pas, je ne reviendrai pas.
Je ne sais pas si nous pourrons un jour nous revoir. Je ne pense pas que je le mérite, mais je ne peux m'empêcher de l'espérer. Je t'aime, et je t'aimerai encore jusqu'à mon dernier souffle, je le sais.
Ce qui me déchire encore davantage le cœur, sachant que je ne pourrai plus être avec toi malgré tout ces sentiments.
Si tu savais comme je suis désolée. Si tu savais comme je t'aime.
Si tu savais comme j'ai espéré pouvoir vivre à tes côtés pour le restant de mes jours.
Si tu savais tous les projets que je voulais construire avec toi, cette vie à deux que je voyais dans tes bras.
Je ne te demanderai pas de quitter à ton tour la Mafia, alors que tu as enfin trouvé un endroit où tu te sentais chez toi. Ce n'est plus le cas pour moi, cependant. Je ne te forcerai jamais à abandonner ce pour quoi tu t'es battu si farouchement.
Mais sache que, si jamais tu venais à vouloir me suivre, une fois que je pourrai revenir au grand jour, je t'accueillerai à bras ouverts, avec tout l'amour que je te porte.
Je ne sais pas si cette lettre est un adieu ou un simple au revoir, encore aujourd'hui. Mais, ce qui est certain, c'est que je ne reviendrai pas.
Je t'aime.
Dazai Kiyoko.
**
Il ne comprenait pas. Mais, en même temps, il comprenait tout. Même s'il s'agissait là de la dernière chose qu'il souhaitait faire.
Tout s'emmêlait en lui, tous ces sentiments contradictoires dont il ne savait même pas quoi faire. Il était en colère, il était rempli de fureur. De rancœur envers cette femme qui l'avait abandonné, cette femme qu'il avait pourtant aimée de tout son être.
Il était également désespéré, terrassé par la tristesse, la solitude. Comment allait-il pouvoir continuer à vivre sans elle? Comment allait-il surmonter cette épreuve, cette perte qui le tuait d'ores et déjà de l'intérieur?
Il avait beau hurler de toutes ses forces, cela ne ferai pas revenir Kiyoko. Il le savait parfaitement. Il aurait voulu pouvoir détruire cet appartement tout entier, cet endroit où il avait cru apercevoir un futur heureux aux côtés de cette femme qui l'avait délaissé aussi tragiquement.
Mais les souvenirs qui étaient rattachés à ce foyer étaient bien trop précieux pour les réduire en poussière de la sorte. Même si cela lui faisait mal à en mourir, il n'avait pas envie de perdre la dernière chose qui lui restait de Kiyoko.
Il n'avait pas su être présent au moment où elle avait eu le plus besoin de lui. S'il avait été là, aurait-il pu la retenir, lui donner une raison de rester avec lui? Empêcher Mori de lui faire subir une telle chose, malgré les nombreux services qu'elle lui avait rendus depuis toutes ces années?
Il n'avait même pas su déceler la vérité, il n'avait même pas su comprendre la relation qui la liait avec Dazai. La connaissait-il réellement, au final...? Oui, il en était persuadé. Mais, pendant le laps de temps qui s'était écoulé entre son départ en mission et son retour, des choses lourdes de répercutions s'étaient passées. Il n'avait pas su être là pour défendre et protéger Kiyoko, alors qu'il se l'était si farouchement promis par le passé.
Hormis ce lien fraternel, qu'elle avait caché pour des raisons de sécurité, il la connaissait autant qu'elle le connaissait lui. Il avait juste été absent au moment le plus crucial. Et, cela, il ne se le pardonnerait pour ainsi dire jamais.
Il avait juste envie que tout redevienne comme avant. Mais il savait que, dorénavant, cela était tout bonnement impossible.
Car il était trop tard, à présent.
Mais, au milieu de tout ce chaos d'émotions, une étincelle d'espoir. Celui que, peu importe là où elle se trouvait désormais, Kiyoko était certainement beaucoup plus heureuse qu'elle ne l'avait été ces derniers jours, dans cet endroit qui l'avait tant faire souffrir, où elle avait été trahie par ceux en qui elle avait le plus confiance.
Encore et encore, il relisait les derniers mots de cette lettre malmenée par les larmes séchées, passant son doigt sur la tache de sang qui se trouvait là, imprimée pour toujours sur ce papier couvert d'écritures familières.
Il l'imaginait parfaitement, cette jeune femme entrant dans l'appartement en coup de vent, un regard paniqué sur son visage tuméfié, par la torture qu'elle avait subie, aux mains de ses propres collègues. Il la voyait rassembler ses affaires les plus importantes en courant presque, regardant très probablement autour d'elle, frénétiquement, pour s'assurer que personne ne l'avait encore retrouvée, que personne ne s'était encore aperçu de son évasion.
Elle s'était alors dirigée vers le bureau devant lequel il se trouvait actuellement, avait saisi une feuille et un stylo, et avait commencé à coucher ses adieux sur le papier, ne pouvant pas retenir ses larmes bien longtemps, de même qu'une goutte de sang, qui s'était probablement échappée de l'une de ses blessures encore à vif, qu'elle n'avait pas eu le temps de soigner, dans sa course précipitée.
Il la voyait. Et, pourtant, il ne pouvait plus la toucher. Lorsqu'il tendit le bras, afin de réconforter cette jeune femme larmoyante, penchée au-dessus de son bureau, l'image s'évapora, comme un mirage, et seule la lumière froide et morose de la lampe lui tenait désormais compagnie.
Elle avait pris sa décision. Et il n'avait désormais plus son mot à dire.
Il espérait juste que Kiyoko ait pris cette décision sans trop de regrets. Et qu'elle était heureuse, qu'elle le serai également dans le futur, qu'ils se revoient un jour ou bien pas du tout.
Il espérait juste, un jour ou l'autre, qu'elle trouverait le bonheur qu'elle méritait tant.
Même s'il se trouvait loin de lui.
A suivre...?
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