[Chuuya xR] Un monde nouveau (2/2)
A/N : N'hésitez pas à me suggérer d'autres persos sur qui écrire! J'ai écris plus de 3100 mots, je suis vannée TwT Bonne lecture! ^^
Attention, présence de sang!
Au cours des derniers mois, il était régulièrement retourné au bar, parfois même plusieurs jours de suite. Tant et si bien que Kumiko avait commencé à l'appeler par son prénom, et lui aussi.
Lorsqu'il était dans cette salle aux nuances sobres et aux lumières ambrées, il avait l'impression d'être dans un tout autre monde que celui dans lequel il vivait réellement. Le sang et la violence de son travail n'existaient plus ici, et il avait l'impression de n'être qu'un individu banal dans cet univers infini.
Dans les yeux de Kumiko, à peine respirait-il l'arôme de café qui régnait dans son établissement et voyait-il le sourire de sa propriétaire, il avait l'impression d'être quelqu'un de normal, et en même temps d’unique. Elle s'asseyait maintenant avec lui presque à chaque fois, lorsque le bar n'était pas trop fréquenté, et parlait avec lui des heures entières si elle en avait l'occasion.
Il avait conscience de dire parfois des choses qu'il n'aurait jamais dû dire à quelqu'un d'étranger à la Mafia, mais il sentait qu'il avait besoin de raconter des bribes de son quotidien, afin d'alléger le poids qui reposait lourdement sur ses épaules, mais sans pour autant lui révéler en quoi consistait réellement son travail. Kumiko se contentait de l'écouter avec un sourire bienveillant, lui posant de temps à autres quelques questions sur ce qu'il disait, auxquelles il décidait ou non de répondre.
Un soir comme un autre, il ne sut ce qui lui avait pris. Il avait laissé ses pensées parler à sa place, et avait invité la jolie serveuse à aller dîner avec lui. Elle avait eut l'air étonnée par cette demande soudaine, avant qu'un léger rougissement ne vienne rehausser son magnifique sourire.
-Avec plaisir! J'adorerai, Chuuya!
Il avait senti son cœur se gonfler de joie à l'entente de la réponse, que même les jérémiades et les piques incessantes de cet enfoiré de Dazai ne parvinrent à faire se tarir lorsqu'il retourna travailler le lendemain. Il attendait avec impatience cette nouvelle rencontre avec Kumiko, cette jeune femme qui occupait la plupart de ses pensées ces derniers temps.
Comme prévu, la jeune femme était magnifique dans ses vêtements "civils”. L'uniforme de serveuse lui allait bien, certes, mais moins que la robe qu'elle portait lors de leur rendez-vous. Il avait l'agréable et grisante sensation d'être unique, alors qu'il avait la chance de pouvoir observer Kumiko telle qu'elle était dans la vie de tous les jours.
Leur dîner s'était déroulé comme dans un rêve. Chuuya avait bien entendu réservé la meilleure table dans un grand restaurant de luxe, où même le prix de la chaise sur laquelle ils devaient s'asseoir aurait été suffisant pour faire s'évanouir n'importe qui.
Kumiko avait d'abord été relativement mal à l'aise de se retrouver dans un tel lieu, mais avait au fil de la soirée mis de côté ce fait et s'était concentrée sur le repas en lui-même, que ce soit grâce à la nourriture délicieuse, au vin tout aussi bon et aux conversations qu'elle avait avec Chuuya.
Lorsqu'ils étaient sortis, Chuuya s'était rendu compte que la jeune femme chancelait légèrement, et que ses yeux se fermaient tous seuls. Lorsqu'il vint poser ses mains sur les épaules de Kumiko afin de l'empêcher de tomber, il se rendit également compte que les joues de son rendez-vous étaient rougies.
Elle ne devait très certainement pas avoir l'habitude de boire de l'alcool, conclut-il en se sentant légèrement coupable, mais en souriant malgré tout en voyant celui que lui adressait Kumiko, ses yeux pétillants à la lumière des lampadaires et des étoiles, bien ancrés dans les siens.
Elle était belle. Sans hésitation. Dans le silence seulement entrecoupé des rumeurs lointaines des voitures, il aurait juré pouvoir entendre son cœur battre un peu plus fort alors que la main de la jeune femme se posait doucement sur sa joue, qui se tinta de rouge à ce contact.
Kumiko le regardait avec une lueur particulière dans ses yeux aux paupières lassées par l'alcool, qu'il n'arrivait pas à définir. Ses propres yeux bleus s'ouvrirent en grand lorsque les lèvres de la jeune femme se posèrent sur les siennes, alors que les mains de Kumiko se posaient sur ses épaules, avant qu'elles ne glissent autour de son cou, tandis que son corps s'appuyait sur le sien.
Il ne sut pas comment réagir sur le moment, trop déconcerté et prit au dépourvu par ces soudaines actions, qu'il n'avait absolument pas vues venir. Plus que jamais, il pouvait sentir l'arôme de café qui s'attardait sur la peau de la jeune femme, pressée contre la sienne. Les mains qui jouaient distraitement avec les mèches rousses de ses cheveux déclenchèrent quelque chose en lui, tant et si bien que ses bras se mouvèrent d'eux-mêmes afin d'entourer la taille de Kumiko, répondant favorablement au baiser.
Il n'aurait su dire combien de temps ils restèrent là, à mouvoir leurs lèvres à l'unisson comme si elles ne faisaient qu'une, entrecoupés de pauses afin de reprendre leurs souffles, nécessaires mais ô combien malvenues.
Il finit par déposer doucement son front sur celui de Kumiko, observant les paupières fermées de la jeune femme, ses cils glissant à chaque battement presque imperceptible le long de ses joues légèrement rouges, visibles même avec la faible lumière des réverbères autour d'eux.
Leurs lèvres se frôlaient encore par instants, et il crut défaillir une fois de plus lorsque la jeune femme ouvrit lentement les yeux, découvrant ses pupilles débordantes d'étoiles, alors qu'un magnifique sourire se formait sur son visage. Elle l'avait surpris en train de la détailler sans vergogne, et pourtant cela ne semblait pas la contrarier. Bien au contraire.
Le sourire de la jeune femme se transforma bientôt en un bâillement inattendu, cependant. Fort heureusement, elle ne travaillait pas ce soir-là grâce au jour de congé qu'elle avait pris, et Chuuya put prendre le temps de la raccompagner chez elle sans avoir à se battre contre la montre.
Le chemin vers l'appartement de Kumiko se fit dans un silence apaisant, leurs doigts entrelacés et la joue rougie de la petite jeune fille reposant sur l'épaule du roux, qui se sentait plus serein que jamais. Le fait même de se retrouver aux côtés de cette femme avait le don de le ravir comme jamais personne ne l'avait fait avant elle.
Une sensation plus enivrante que n'importe quel alcool, qu'il expérimentait pour la première fois et dont il savait qu'il était incapable de se passer désormais.
Pas maintenant qu'il avait goûté au bonheur d'être si spécial aux yeux de quelqu'un, et si normal dans ceux de la société. Comme si le sang et la violence n'existaient plus nulle part.
Comme si un tout nouveau monde s'était offert à lui au moment où il avait poussé la porte de ce bar pour la première fois.
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La torture, les meurtres et le sang étaient monnaie courante de son quotidien, c'était indéniable. Si un quelconque paradis existait bel et bien, il était plus que certain qu'il ne puisse jamais y entrer quoi qu'il arrive.
Combien de personnes étaient mortes sous ses ordres, de ses propres mains? Il avait depuis bien longtemps cessé de compter, et cessé d'éprouver une quelconque pitié pour ceux qu'il dépouillait de leur dernier soupir, pour ceux qu'il voyait mourir devant ses yeux.
Et pourtant, ce jour-là, le sang qui se trouvait sur ses mains lui donna une nausée telle qu'il n'en avait jamais connue. Comme il en avait pris l'habitude ces derniers mois, il s'était une fois de plus dirigé vers l'appartement de Kumiko, l'esprit plus léger que jamais, juste après son travail.
A chaque pas qu'il faisait, l'euphorie en lui grandissait. Il savait que, s'il se dépêchait, il pourrait trouver la jeune femme avant qu'elle n'aille prendre son service dans le bar qu'elle gérait.
L'ascenseur était plus lent que jamais, alors que les étages défilaient un à un. Arrivé au quatrième, il déboucha alors dans le couloir tapissé de moquette grise qu'il connaissait parfaitement. Mais, à peine eut-il posé ses yeux sur la porte juste en face de lui, celle de Kumiko, qu'il sentit son cœur s'arrêter un instant.
La porte était grande ouverte, pratiquement sortie de ses gonds. Il parcouru les quelques mètres qui le séparaient de celle-ci en courant, toutes sortes de pensées éclosant dans son esprit ce faisait, son manteau claquant violemment dans l'air à chacun de ses pas rapides.
Kumiko avait-elle été cambriolée? Était-elle blessée quelque part? Ou bien, dans le pire des scénarios, la Mafia avait-elle finit par découvrir l'existence de la jeune femme? Était-il allé trop loin dans ses conversations avec elle, lui avait-il révélé des choses qui n'auraient jamais dû êtres dites?
L'appartement était méconnaissable. Au lieu du salon bien entretenu qu'il s'attendait à voir, un véritable ouragan semblait avoir tout rasé sur son passage. Tout était détruit, renversé, et ce même à la simple lumière du plafonnier qui pendait d'un côté.
Avec, à moitié appuyée sur la table basse, une silhouette qu'il connaissait parfaitement. Une traînée de sang frais allait de la cuisine jusqu'au salon, signe que la victime avait rampé tant bien que mal, dans l'espoir d'atteindre le téléphone portable qui reposait sur la table basse...
Brisé, et donc inutilisable.
Il cria le prénom de celle qu'il aimait avec déchirement, son visage devenant blanc comme neige alors que ses vêtements s'imbibaient de sang presque aussitôt, sa main tremblante lentement posée sur le dos de la jeune femme ensanglantée.
Il appela son prénom une fois de plus, d'une voix pas plus haute qu'un murmure et qui se brisa sur la fin, alors qu'il voyait Kumiko tourner légèrement la tête vers lui, posée sur la table basse couverte de sang.
-Chuuya...?
Il ravala un sanglot de bonheur en écoutant la voix qu'il espérait entendre plus que tout, mais serra les dents en voyant l'état désastreux de la jeune femme. Ses cheveux étaient collés ensembles à cause du sang poisseux qui s'échappait de son crâne fendu non loin de la tempe gauche, vraisemblablement causé par un objet contendant. Le corps tout entier de Kumiko était couvert de blessures à vif, de vêtements déchirés et de sang plus ou moins séché par endroits.
Ce carnage ne ressemblait en rien à ce que faisait la Mafia, cependant. Pour exécuter les personnes, on leur cassait simplement la mâchoire et on les achevait de trois balles dans le corps. Ce n'était que lorsqu'on les amenait dans les salles de torture qu'on leur faisait de telles horreurs, afin de leur faire avouer quelque chose en particulier.
Et, plus que tout, la Mafia ne laissait pas ses victimes vivantes. Elle prenait toujours grand soin d'achever les personnes qu'elle ciblait. Kumiko respirait et parlait encore, ce qui ressemblait plus à un passage à tabac qu'à une véritable vengeance.
Les agresseurs connaissaient-ils la jeune femme, pour s'être acharnés sur elle à ce point? Et pour quelle raison? Visiblement, rien n'avait été volé dans l'appartement sans dessus-dessous. Ils cherchaient donc bel et bien quelque chose, et avaient peut-être quelque chose à soutirer à Kumiko. Et ce même sous la torture.
Mais quoi?
-Je suis désolée...
Cette phrase presque inaudible de la jeune fille le ramena à la réalité, alors qu'il faisait de son mieux pour tenter d'arrêter le saignement de la blessure qu'il jugeait la plus problématique, celle à sa tête.
-C'est pas le moment de t'excuser pour je ne sais quoi, répondit-il d'une voix ferme mais brisée, appuyant le tissu d'une couverture sur ses blessures. Tu le feras lorsque tu seras hors de danger, ok? Je vais t'amener à l'hôpital et tout ira bien...
Même lui ne croyait pas à ses propres paroles. Il avait suffisamment vu de cadavres pour se rendre compte que, après avoir perdu une telle quantité de sang, les chances de survies étaient inexistantes. Il sentit les larmes éclater dans ses yeux à cette pensée.
-Non... Je dois te le dire tout de suite, avant que ce ne soit trop tard... En réalité je ne suis pas celle que tu crois. Je travaille pour une organisation rivale de la Mafia, et je t'ai approché parce que j'avais comme consigne de récolter le plus d'informations possibles sur elle... Je ne m'attendais juste pas à tomber directement sur l'un de leurs cadres...
Il n'en cru pas ses oreilles. Le mot "Mafia" n'avait rien à faire dans la bouche de Kumiko, et pourtant... Comment savait-elle qu'il faisait partie de celle-ci, en premier lieu? Il ne lui avait jamais dit de vive voix, il en était certain, et les allusions qu'il avait faites n'étaient normalement pas suffisantes pour la mettre au courant.
Connaissait-elle son nom avant qu'ils ne se rencontrent? Dans ce cas... Cela voulait dire qu'elle savait très bien qui il était, et que leurs conversations n'avaient aucun autre objectif que de récolter des informations sur la Mafia?
Cela signifiait donc que les sentiments qu'il avait cru recevoir de la jeune femme étaient tous faux...? Que les sourires qu'il aimait tant n'étaient pas réels?
Kumiko eut un spasme, avant qu'elle ne recrache une importante quantité de sang sur la table basse, se mélangeant à celui s'y trouvant déjà.
-Au début je leur faisait un rapport à chaque fois qu'on se voyait, mais au fil du temps je ne pouvais plus le faire... Ils ont commencé à en avoir marre, à me menacer pour que je leur donne les informations que je te soutirais, et ont... Ils ont finis par craquer et... Et ils ont fait irruption dans mon appartement pour se débarrasser de moi... Comme je ne leur sers plus à rien maintenant.
La tête de la jeune femme reposait à présent dans les bras de Chuuya, le tissu qu'il utilisait pour tenter de contenir l'hémorragie pressé sur les cheveux couverts de sang collant. C'était donc à cause de lui si Kumiko était dans cet état...? Parce qu'elle n'avait plus voulu faire remonter les informations le concernant à ses supérieurs...?
-Pourquoi? Pourquoi tu n'as pas continué à leur dire?
Malgré le sang et les larmes, le sourire qu'il aimait tant était de retour sur le visage de Kumiko, qui le regardait d'un air étrangement serein, comme si la douleur insupportable qui l'assaillait n'existait plus.
-Parce que... Parce que je t'aime. Tout simplement.
Il pouvait dire qu'à cet instant, ces paroles étaient les plus authentiques qu'il n'ait jamais entendues. Alors que la vie s'écoulait lentement par ses blessures grandes ouvertes, Kumiko n'avait plus rien à perdre.
Elle n'avait pas voulu continuer à vendre ses informations comme elle le faisait auparavant, qu'elle savait dans le but d'attenter à sa vie, par amour pour lui. Ce qui avait causé sa perte. Elle ne servait plus à rien aux yeux de son organisation, alors il était grand temps de s'en débarrasser avant qu'elle n'ait le temps de parler à qui que ce soit.
On l'avait laissée pour morte, condamnée à se vider lentement de son sang sans possibilité de contacter l'extérieur avec son téléphone inutilisable et sa voix faiblarde, afin de lui faire regretter ses actes. Ils avaient fouillé son appartement de fond en comble, dans l'espoir de trouver des renseignements cachés sur la Mafia, mais rien.
Kumiko n'avait rien dit, même sous la torture. Alors que la barre de fer s'abattait sur son crâne à de nombreuses reprises, alors que ses côtes se cassaient une à une et que ses organes éclataient un à un, elle n'avait rien dit.
Les larmes de Chuuya coulaient à présent librement sur ses joues, alors que ses bras agrippaient de toutes leurs forces le corps de plus en plus froid de Kumiko. Il sentit une main venir lui toucher doucement le visage, lui faisant ouvrir les yeux et croiser le regard de la jeune femme, un regard plein d'amour et de chaleur.
-Dis-moi, Chuuya... Tu te souviens de la question que je t'ais posée il y a longtemps, quand on se connaissait à peine? Si tu avais le pouvoir de couper tout contact avec ton travail, sans aucune conséquence ni quoi que ce soit, est-ce que tu le ferais?
Il s'en souvenait parfaitement. Une question à laquelle il n'avait pas pu donner de réponse, tellement elle lui avait parue invraisemblable. Et pourtant, à cet instant, il aurait tout donné pour avoir une vie normale, loin de la Mafia et loin de la mort.
-Oui. J'aurais aimé pouvoir le faire, murmura-t-il à bout de souffle, enfouissant son nez dans les cheveux ensanglantés de Kumiko, le tissu gorgé de rouge qu'il avait utilisé pour espérer arrêter l'hémorragie, à présent inutile, reposant quelque part sur le sol.
Les lèvres bleuies de la jeune femme se courbèrent légèrement, alors que sa main remontait le long de la joue de Chuuya, le faisant croiser son propre regard aux couleurs déclinantes.
Avec les quelques forces qu'il lui restait encore, elle vint embrasser les lèvres du roux avec tendresse, alors qu'un flot de lumières bleues inondait le salon ravagé. Une capacité que détenait Kumiko depuis tout ce temps, dont il n'avait jamais soupçonné l'existence.
Au lieu de la vision d'horreur qui était sous ses yeux quelques secondes auparavant, Chuuya pouvait dorénavant détailler paisiblement un gigantesque bâtiment, qu'il reconnu comme étant une école, un lycée plus précisément.
En baissant les yeux, il put voir qu'il portait un uniforme, parfaitement repassé, et qu'une main était placée dans la sienne. Celle d'une fille au magnifique sourire et elle aussi en uniforme, qui le regardait avec tout l'amour du monde, sa tête reposant sur son épaule.
Son cœur se gonfla de bonheur, alors qu'il resserrait ses doigts autour de ceux de Kumiko, avançant en direction de l'école qui baignait dans une lumière chaleureuse et une douce odeur de café.
Elle était là. La vie qu'il avait toujours rêvé d'avoir, cette vie banale qu'il désirait plus que tout. Loin du sang et de la mort.
Main dans la main, il entendit dans ses oreilles la voix de la jeune femme, une toute dernière fois.
-Pardonne-moi de ne pas pouvoir t'offrir davantage. Adieu, Chuuya. Je t'aime.
Et, avec cela, la vision idyllique se fana lentement, alors que la main qui enveloppait son visage tombait lentement, en même temps que le dernier souffle de Kumiko passait ses lèvres.
Laissant derrière elle ce monde nouveau qu'il avait cru pouvoir connaître à ses côtés.
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