Chapitre 8 : Souvenirs
– So ... we put all our fingers together ...
– Is it good like that ? Dad asked, taking my finger and Jimin's at the same time.
– Hm. I replied, now you promise to always be there for me !
Je me réveille en sursaut. Mon cœur bat à toute allure, je suis en sueur et j'ai du mal à respirer. Je prends un long moment avant de réaliser où je suis, scrutant la pièce de gauche à droite. Une fois que je suis partiellement calmé, je me redresse afin de m'asseoir en tailleur. Interpellé par un bruissement silencieux, je regarde à ma droite et un sourire se dessine sur mon visage à sa vue.
Haeli est tellement... adorable. Ses yeux clos, son visage apaisé, sa lente et profonde respiration et, enfin, sa vulnérabilité. Si tu savais toutes les choses que j'ai envi de te faire lorsque tu es endormi, je ne pense pas que tu resterais aussi près de moi. Mais ne t'inquiète pas, je n'en ferais rien. Je tiens trop à toi pour te faire du mal.
Combien de temps vais-je faire semblant d'aller bien ? J'essaie de le regarder pour ne penser à rien d'autre qu'à lui. Mais au fond de moi je hurle de douleur. Ce souvenir... ça fait longtemps que je n'y ai pas penser et me voilà à en rêver. Pourquoi ? Pourquoi as-tu dû partir ce jour là ? Pour lui. Lui que tu aimais avant moi. Tu n'as pas pu t'en empêcher, pas vrai ?
Merde. Je sens que ma poitrine se resserre. J'ai du mal à respirer. Il faut que je me calme. Je descends donc du lit et me mets à fouiller dans mon sac à la recherche de mes cigarettes. J'en prends une et, après l'avoir allumé, je m'accoude à la fenêtre. Chaque bouffé m'apaise plus ou moins. Il fait froid et je déteste l'odeur de la cigarette. Pourtant je fume. Tout est de ta faute. Si je meurs plus tôt, ce sera aussi de ta faute. Si je n'arrive plus à aimer, c'est entièrement de ta faute.
Je m'en fous que tu m'aies demandé pardon un million de fois dans cette foutue lettre. Si le paradis existe et que tu me regardes de là haut, je veux que tu regrettes. Je veux que tu te sentes coupable pour m'avoir abandonné. Peu importe ce qu'il s'est passé, peu importe la raison pour laquelle tu es parti. Je t'en veux.
– Shun...
Je me tourne alors vers Haeli.
– J'ai froid... et l'odeur me dérange.
– Met toi sous la couette et bouche ton nez.
– Si... on te voit fumer ici tu auras des problèmes.
– M'en fous.
– Pas moi.
– Je m'en fous de toi.
Il détourne la tête et je fais de même. Désolé poupée, je ne suis pas d'humeur aujourd'hui. Voilà ce que j'aurais dû dire mais mon cœur est trop pris par ma colère pour que mon affection pour toi ne se manifeste.
Quelques jours plus tard, durant l'avant-dernière nuit, une femme de ménage a nettoyé notre chambre pendant une de nos sorties dehors. En rentrant, elle a informé l'accueil de la découverte d'un paquet de cigarettes dans la chambre 412. Et le personnel, savant que cet étage est occupé par des lycéens, le dit immédiatement à mes professeurs. Nous voilà donc, Haeli et moi, face à notre prof principal.
–Je n'ai même pas besoin de demander qui est le propriétaire de ce paquet, tant la réponse me semble évidente, commence-t-il. Wang Shun, je me trompe ?!
– Non monsieur.
– Et j'imagine que tu as obligé Haeli de faire ce genre de bêtise avec toi !
– Haeli n'a rien à voir avec ça. Je suis le seul responsable.
– Shun... prononce-t-il.
– Evidement que tu en es le seul ! Tu sais ce que tu es ?! Tu n'es qu...
– Un délinquant, un bon à rien, un voyou, un fauteur de troubles, un gangster, un...
– Espèce de petit insolent ! Je ne compte pas te ménager pour cette fraude ! Tu fais passer notre prestigieuse école pour... pour n'importe quoi !
– Excusez moi.
– Qu'on t'excuse ?! Tu...
À ce moment là, Monsieur Stevenson ( le professeur de biologie ), arrive par-derrière et pose sa main sur l'épaule de M. Johnson.
– Je m'occupe de lui, William, retourne dans ta chambre, lui dit-il poliment, un brin de menace dans la voix.
– Que... cet élève est sous ma tutelle ! Je me dois de régler cette affaire moi-même !
– Je comprends, mais Shun est aussi sous la mienne. Je prends le relais, je connais ce petit garnement mieux que toi, je saurais prendre les mesures nécessaires.
– B... bien ! lacha "William" avant de s'en aller.
M. Stevenson me fait un clin d'œil ce qui m'arrache un rictus avant de me faire un mouvement de tête.
– Suis moi, on va régler cet affaire dans un endroit approprié. Parce que ce couloir est un peu... dérangeant.
– Enfaite... hésité-je, je me demandais si vous ne pourriez pas me laisser partir, sans rien pour cette fois. Mais juste pour cette fois !
– Je veux bien être cool, mais il faut aussi que je joue mon rôle d'adulte !
Je baisse la tête, dépité. Haeli nous regarde, sans comprendre.
– Ne t'inquiète pas, mon chou, tout va bien se passer pour ton Shun, le rassure Stevenson.
Son... Chun ? Je ne sais pourquoi mais l'entendre dire ce genre d'appropriation amicale m'enchante ridiculement.
– D... d'accord, marmonne Bouclette.
Je suis donc mon professeur jusqu'au cinquième étage avant qu'on arrive dans sa chambre. Plus spacieuse que la nôtre, elle est composée en plus de deux fauteuils en cuir encadrant une table ronde.
Il me fait alors m'asseoir sur un des sièges et se met sur celui d'en face. Et, après m'avoir servi un verre de whiskey, il me propose des biscuits que je refuse poliment.
– Enleve ta veste, je te prie.
J'acquiesce et la retire.
– Je suis un peu irrité, commence-t-il, tu m'as menti.
– Haha. Désolé ! dis-je, embarrassé.
– Je ne plaisante pas. Lève toi.
— Quoi ? Hum... comme vous voudrez.
Je fais alors ce qu'il me demande, légèrement confus.
– Enlève ton haut, m'ordonne-t-il en sirotant son verre.
– Pardon ?
– Je dois vérifier que tu n'as pas d'autre paquet.
– Je vous assure que c'était mon dernier.
– Je ne te fais plus confiance. Retire-le.
J'enlève donc mon pull, avant d'écarter les bras.
– Vous voyez ? Rien.
– Le t-shirt aussi.
– C'est un peu exagéré là ! m'emportai-je.
– Fais. Le.
Je ne sais pourquoi mais une vague d'angoisse me prend. J'exécute alors sa demande, comme hypnotisé.
– Le bas maintenant.
– Vous... vous déconnez, pas vrai ?
– Retire ton bas, Shun.
– Je... non !
J'ai alors une sensation de vertige et m'écroule au sol. Je me redresse, me tenant douloureusement la tête. Je repose ensuite les yeux sur monsieur Stevenson, il n'est plus sur le fauteuil.
– Je pensais que ça allait agir plus rapidement... je l'entends dire.
Je tourne alors les yeux et le vois en face de moi. Il est en train d'enlever son t-shirt. C'est quoi... ce bordel ?
– Si tu savais le nombre de fois où j'ai rêvé voir cette expression de toi. Tu as peur, chéri ? Ne t'inquiète pas, ça va passer vite. Demain, tu n'auras qu'un vague souvenir de cette magique nuit passée avec ton professeur de biologie.
Il s'assoit alors sur moi, complètement vulnérable, et passe ses mains sur mon torse en se mordant la lèvre. Puis il descend au niveau de ma ceinture et commence à la défaire.
Je ne sais par quel moyen je parviens à sortir de cette chambre mais j'y suis, tant bien que mal, parvenu. Je cours, pied nu ( à quel moment avait-il retiré mes chaussures ?) et buste découvert dans les couloirs de l'hôtel, souhaitant une seule chose : m'enfuir le plus loin possible. Je dévale les escaliers, le souffle coupé et en manquant de tomber à multiple reprise à cause de mes vertiges, renouant ma ceinture.
Arrivé à l'étage d'en dessous, je fonce vers ma chambre, automatiquement. Aucune émotion, si ce n'est la peur, envahit mon visage. Les couloirs me semblent interminables et la sensation d'être poursuivi me hante. J'atteins enfin la porte et me mets à tambouriner dessus, incapable de l'ouvrir. Une seconde plus tard, Haeli apparaît, je le bouscule et me précipite vers la salle de bain.
Là, je m'agenouille en face des toilettes, avec une envie de vomir insoutenable. Mais seuls des larmes et de la salive ne sortent de mon corps. Dévasté, en un son sourd, je prends une grande bouffée d'air avant d'hurler mes poumons. De la rage mêlée à de la tristesse et un sentiment indescriptible de trahison fait vibrer mes cordes vocales en un accord désastreux de note.
Une douleur atroce à l'estomac me prend, transformant mon cri en des gémissements de souffrance. Mon corps me brûlae mais j'ai froid. Puis, sans que je ne m'en rende compte, je m'évanouis.
Le lendemain, je me réveille allongé dans le lit, bordé et habillé. Je ne ressens plus rien à part un leger pincement au cœur en pensant à la veille. La lumière chaude du soleil caresse mon visage. Il doit être dans les alentours de midi. Je m'assied sur le bord du lit et remarque un plateau avec trop de chose dessus pour pouvoir toutes les énumérer. Mais une en particulier attire mon regard : une bière au gingembre posée en plein milieu.
Je ricane, amusé. Décidément, quand tu fais quelque chose, ce n'est jamais à moitié. J'espère néanmoins que tu ne tiens pas à ce t-shirt que tu m'as enfilé, il est complètement élargi. Tout est parfait, merci. Il ne manque que toi. Tu n'aurais pas pu manquer un seul jour rien que pour moi ? Je soupire intérieurement. Oublie, tout ce que tu as fais est largement suffisant.
Je me rallonge, fixant le mur. J'ai donc cette chambre pour moi seul durant toute une journée ? C'est vide sans toi. Reviens vite, ma magnifique poupée aux bouclettes noires.
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NDA : Désolé pour ce court chapitre ^^' je ne pouvais pas l'allonger sans qu'il ne devienne ennuyeux ou bien qu'il ne déborde sur le thème du prochain.
En tout cas j'espère qu'il vous aura plû~
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