Chapitre 6 : Un rêve ?

J'entrouvre la porte et passe uniquement ma tête en dehors, étant donné que je suis quasiment à poil.
C'est le room service. Je le renvoie avant de m'asseoir, la tête dans les mains, complètement troublé. Et si on n'avait pas été interrompu ? Est-ce qu'on serait allé jusqu'au bout ?

Je préfére ne pas répondre à cette question et me contente de m'habiller avant de me coucher. Ça fait maintenant vingt minutes que cet incident est arrivé, ( et que Haeli est enfermé dans la salle de bain ) pourtant, mon excitation ne diminue pas. À chaque fois que j'essaie de penser à autre chose, le visage excité de ma poupée me vient en-tête.

Je ne peux tout de même pas m'occuper de mon érection maintenant, dans cette chambre, avec Haeli à côté. Il faudrait que j'aille dans la salle de bain mais il est à l'intérieur. Je n'ai d'autre choix que d'attendre que ça passe. Les minutes s'écoulent lentement et Haeli ne sort toujours pas. À ce rythme je vais vraiment finir par m'endormir dans cet état.

Je me demande si lui aussi il... enfin bref ! Mieux vaut ne pas y penser ! Le seul fait de l'imaginer en train de faire ça suffit à m'allumer encore plus que je ne le suis déjà. Je ferme donc les yeux, et le sommeil vient tout seul. Je suis alors réveillé par Haeli qui se glisse sous la couette, à côté de moi. Il en a mit du temps ! Étrangement, il se rapproche, comme pour se blottir dans mes bras.

Et, sans que je ne comprenne comment, Haeli se retrouve sur moi en train de m'embrasser langoureusement, bougeant son bassin par la même occasion. Je saisis ses hanches et me met à guider ses mouvements sur mon entrejambe. L'entendre gémir mon nom n'arrange rien. La chaleur monte me faisant suffoquer, à la recherche d'une bouffée d'air frais.

On se trouve à présent tous les deux entièrement nus et en sueur, glissant l'un dans l'autre et l'un sur l'autre. Nos corps s'harmonisent à la perfection et nos deux voix également. Chacun prononce le nom de l'autre avec un plaisir intense. Dansant sur moi, Haeli me dévore avec la même expression qu'il me présentait plus tôt.

Je ne sais combien de fois j'ai jouis dans mon rêve hier soir, mais au petit matin, je me retrouvai avec le pantalon entièrement trempé. Mes vêtements sont humides de sueur et Haeli se trouve bel et bien à l'opposé du lit, dormant à poings fermés... habillé bien évidemment. Je m'assied en tailleur, m'adossant sur la tête du lit, tentant de remettre mes idées en place.

Je vois alors qu'il est déjà six heure. Sachant que l'ont doit prendre le petit-déjeuner à sept pour partir visiter la ville une demi-heure après, je ferais mieux de réveiller la belle au bois dormant.

– Hé ! Bouclette !

Il grogne de désarroi avant de s'enfouir sous la couette. Un rictus se dessine sur mes lèvres au vu de sa réaction des plus enfantines. Je pose alors ma main sur sa tête, à travers la couette, et me mets à la secouer gentiment. Il en sort enfin mais toujours les yeux clos.

– Laisse moi dormir... marmonne-t-il.

Je m'approche alors de son oreille et chuchote d'une voix suave :

– Debout, poupée.

Il se lève d'un bond et se précipite vers la salle de bain, certainement pour se préparer. Oses me dire après ça que je ne te fais pas d'effet, Song Haeli. En y repensant, j'aurais dû le réveiller après mettre préparé. Ça m'aurait évité de rester avec mes vêtements poisseux encore longtemps.
Bouclette sort quelques minutes plus tard.

– Je me prépare rapidement et on descend manger, hm ?

Sans m'adresser un seul regard, il quitte la chambre après avoir simplement dit :

– J'y vais en premier... on m'attend.

J'oublie trop souvent qu'on est en mauvais termes. Heureusement qu'il est là pour me le rappeler ! Je me rends donc dans la salle de bain et prends une douche rapide avant de m'habiller simplement d'un jean et d'un haut blanc par-dessus lequel j'ajoute un sweatshirt de la même couleur et, enfin, un blouson en cuir. L'hiver approche, je ne peux pas continuer à mettre uniquement des vestes.

Je sors alors mon fond de teint et me mets à couvrir le tatouage sur mon cou ainsi que celui sur ma tempe gauche. Je passe ensuite ma main dans mes cheveux afin de leur donner un effet désordonné ( mais calculé ) que je fige avec de la laque. Tout bien réfléchi, c'est une bonne chose que Haeli ne m'ait pas attendu, ça fait quasiment une demi-heure que je suis à l'intérieur.

Je sors enfin de la chambre et me rends au restaurant du rez-de-chaussée. Le matin, ils proposent un buffet à volonté. C'est bien mais j'ai comme l'impression que toutes les tables sont occupées. Peu importe, on s'occupera de ce problème plus tard. Ainsi, je me sers dans une assiette des œufs brouillés, du saumon et de l'avocat suivit d'une tranche de pain et d'une salade de fruit.

J'ajoute à cela un verre de jus d'orange pressé avant de partir à la recherche d'une table vide. Visiblement, il n'y en a aucune. Ça signifie donc que je vais devoir m'incruster parmis un groupe de personne. Cette idée m'horripile. Deux places sont disponibles. Une avec Haeli et son groupe et l'autre parmis un de fille. Vous devinez donc où je me plaçai.

– Bonjour, mesdemoiselles.

Elles se mirent toutes à me fixer, un air effrayé sur leur visage.

– Ne vous inquiétez pas, je ne mords pas.

Je ne pense pas que ça les ait rassurés au vu de l'atmosphère pesante qui s'est formé. Peu m'importe, je veux simplement manger moi. Je me mets donc à déguster ma nourriture naturellement pendant qu'elles semblent avoir perdu l'appétit.

– Écoutez, si vous continuez à faire cette tête, je vais finir par croire que je ne suis pas le bienvenu.

Évidement que je ne le suis pas. Mais leurs ondes négatives empiètent sur mon étrange positivité matinale. Petit à petit, et à force d'échanger, l'ambiance s'apaise et je peux reprendre mon visage sérieux.

– Hum... Shun ? Est-ce que... tu as une copine ? me questionne celle se trouvant à côté de moi.

– Non, pourquoi ?

– Ça te dirait de... enfin de me donner ton numéro ?

Fallais s'y attendre. Je lui présente ma main et, après un moment d'hésitation, elle me tend son téléphone. J'ajoute alors mon numéro en créant un nouveau contact avant de lui rendre son portable et de me lever.

– Sh... «Shunie» ? m'interroge-t-elle après avoir lu le nom que je me suis mis.

Je lui réponds par un clin d'œil puis m'en vais en direction de ma chambre afin de faire mon sac pour la visite au «Metropolitan museum of art». Tout se passa à merveille en ce premier jour de voyage. Du moins... c'est ce que j'aurais dis si Haeli n'avais pas passé la journée à m'éviter et à m'ignorer ! Alors, oui nous sommes en mauvais termes et oui je n'ai pas fais énormément d'effort pour aller le voir aujourd'hui, mais tout de même !

À chaque fois que je voulais lui parler, il détournait le regard et s'en allait. Lorsqu'on se trouvait à côté par hasard, il changeait de place. Sans parler du fait qu'il semblait constamment embarrassé par ma présence. Plus je réfléchis et plus les choses me semblent évidentes.

Je décide alors de lui poser directement la bonne question quand on sera dans notre chambre. Il est 21h passé, on vient de finir de dîner et on s'apprête à retourner dans nos chambres. J'allais donc monter dans l'ascenseur avec Haeli quand il rebroussa chemin. Je fais alors de même.

– Où penses-tu aller comme ça ? m'agacé-je.

– Faire un tour.

Il avance précipitamment vers la sortie arrière de l'hôtel, débouchant sur une piscine éclairée même en hiver.

– Bouclette, il est tard pour ça, tu ne penses pas ?

– J'ai... besoin de prendre l'air.

– Y'en a dans notre chambre.

Il ne répond rien et se contente de traverser le hall sans s'arrêter.

– Tu comptes arrêter de me suivre à un moment ?

– Et toi ? Tu comptes cesser de m'éviter ?

– Que... n'importe quoi. Je ne t'évites pas.

– Qu'est-ce que tu es entrain de faire en ce moment même alors ?

Encore une fois, aucune réponse.

– C'est à cause d'hier soir ?

Haeli accélère le pas et, à l'instant où on arrive dans la cour arrière, je saisis son poignet, bien décidé à obtenir ma réponse.

– Hier... on a couché ensemble, n'est-ce pas ?

Ce rêve me semblait trop réel pour en être un. Et, au vu de la réaction paniquée de Haeli, je suis tombé juste.

– Que... C'est une blague ? intervient Dojin.

Je soupire intérieurement d'exaspération. Pourquoi faut-il que cet enfoiré soit là ? Il est visiblement ici depuis un bout de temps puisque je ne l'ai pas vu arriver. Haeli et lui devait certainement se rejoindre ou autre. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout ! J'ai besoin d'avoir une vraie réponse !

– Haeli ! Je te parle ! m'énervé-je.

– Haeli, il dit vrai ? Vous avez vraiment...

– Non !! Ça... ça ne s'est pas passé comme ça ! Il... enfin je...

– Bordel mais, Dojin, casse toi ! Je veux parler seul avec lui !

– La ferme, connard ! C'est avec mon copain que je discute ! Pas avec un bon à rien tel que toi !

– On arrivera à rien si t'es ici, il ne dira rien devant toi !

– J'en suis pas si sûr donc maintenant, tire toi et laisse nous régler ça !

– Je n'irais nul part.

Je me penche vers Haeli et lui murmure :

– Dis lui de partir sinon, je raconte à tout le monde que tu t'excites quand on touche tes joues.

Haeli se mord la lèvre en détournant le regard. Voyant qu'il hésite, je décide de renchérir :

– Bouclette, tu ne veux tout de même pas qu'il sache quel genre de pervers tu es...

Satisfait, je me redresse, un sourire aux lèvres.

– Oh ! On me dit à l'oreillette que Pablo doit se casser sous les ordres de Song Haeli.

Je repose ensuite les yeux sur Dojin.

– Monsieur Doritos, veut-il une confirmation de son copain en personne ? Entendu, affirmé-je sans attendre sa réponse, monsieur Bouclette pourrait-il confirmer mes dires à Pablo ?

Haeli baisse les yeux, impuissant.

– Haeli... Prononce Dojin.

– Je... je t'expliquerai tout juste après. Ça ne prendra pas beaucoup de temps, je te le promet.

Dojin serre ses poings avant de me cogner l'épaule et d'entrer dans le hall.

– Il est vraiment soulant ton copain ! Un vrai pot de col !

Haeli plonge son regard furieux dans le mien, ne semblant visiblement pas vouloir jouer.

–Qu'est-ce que tu veux savoir ? Qu'on en finisse.

Je reprends une expression sérieuse.

– Dis moi tout ce qu'il s'est passé hier soir.

Haeli passe sa main dans ses cheveux et inspire profondément, comme pour se donner du courage.

– A... après que je sois parti dans la salle de bain, commence-t-il, je t'ai rejoint dans le lit. À ce moment là, tu dormais. J'ai fais de même quelques minutes plus tard mais... j'ai été réveillé par un bruit au plein milieu de la nuit.

– Quoi comme bruit ?

– Des gémissements... tes gémissements.

– Qu... quoi ?!

– Tu prononçais mon nom en boucle, en te tortillant dans tous les sens. Au début, je n'avais pas compris que tu dormais donc je t'ai répondu, te demandant ce que tu voulais et pourquoi tu m'appelais si tard dans la nuit. Et, comme tu ne répondais pas, je... je me suis approché pensant que tu avais un problème et...

Je n'arrive pas à croire que je m'étais autant embarrassé en une seule nuit.

– Et que s'est-il passé ensuite ?

– Tu as ouvert les yeux pendant une fraction de seconde et m'a attrapé avant de me mettre... sur toi et de...

– J'ai... compris, le coupé-je, complètement embarrassé par mes actes, continue. Qu'est-ce qu'il s'est passé après ?

– Je suis simplement sorti et ais voulu dormir mais, en plus de gémir mon nom, tu t'étais mis à me demander pardon.

Je ne sais que penser de cette révélation mais une chose est sûre : j'ai merdé. J'ai donc besoin de dévier le sujet sur lui afin de tourner cette situation à mon avantage.

– C'est tout ? demandé-je.

– Ou... oui.

Je saisis alors son menton et le relève vers moi avant de m'incliner légèrement.

– Tu sais que tu es un piètre menteur, n'est-ce pas ?

– Je... je ne vois pas de quoi tu parles.

– Ne fais pas l'innocent. Quand je t'ai mis sur moi, tu as profité un peu, pas vrai ?

Il détourne le regard. Oh bordel ! J'ai vraiment touché juste ?! J'ai dis ça presque aléatoirement mais... Haeli est un vrai pervers en fait ! Je réduis la distance qui séparait nos deux visages afin de le forcer à me regarder.

– Tu as aimé ?

– Je... j'étais déjà excité à cause de ce qu'il s'était passé plus tôt et... et je n'arrivais pas à me calmer. Donc j'ai juste... enfin je t'ai juste laissé continuer.

Un sourire de satisfaction se forme sur mes lèvres et je me redresse alors, libérant son visage.

– Je vois. Qu'est-ce que tu diras à ton copain ?

– Autre chose.

– Quoi exactement ? Si tu veux rendre ton mensonge crédible, il va falloir que je sois au courant pour ne pas te trahir sans le savoir.

– Je pense... simplement lui dire que tu as fais un rêve érotique et que tu voulais être sûr que c'en étais juste un.

– C'est une bonne idée, lui dis-je en souriant.

On rentre alors dans le bâtiment. Dojin se précipite vers Haeli, voulant avoir les informations promises.

Update, on a bel et bien couché ensemble hier soir, l'informé-je avant de partir en direction d'un ascenseur.

Non mais vous vous attendiez à quoi ? Je ne vais tout de même pas aider mes ennemis jurés à bien s'entendre ! Vous avez déjà oublié ma résolution numéro une ?
Je détruirai ce couple ignoble avant la fin de ce voyage.

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Fin du chapitre 6.

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